46- Revanche
« Thomas est exilé à vie, il part ce matin. S'il revient il encourt la peine de mort. C »
Karmen relut le mot pour la centième fois, abasourdie. Comment une telle chose était-elle possible ? L'affaire s'était-elle ébruitée ? Non c'était impossible, dans le cas contraire Coyle aurait eu des ennuis et n'aurait jamais pu déposer ce mot... Mais alors comment ?!
-Karmen ? Tu m'écoutes ? Demanda la voix de Mona dans son dos.
Elle laisse tomber le petit bout de papier qu'elle avait trouvé à son réveil et retourna avec sa meilleure amie qui l'attendait patiemment dans la salle d'eau. Levée depuis un peu plus longtemps qu'elle, elle était partie leur chercher un petit déjeuner quelques minutes plus tôt, et venait à peine de rentrer.
-Oui excuse-moi. Tu disais ?
-J'ai croisé Maxime aux cuisines, c'est lui qui m'a aidée à rapporter le petit-déjeuner. Il m'a dit que vous vous étiez croisés ?
-Oh oui, il y a quelques jours, tout à fait par hasard d'ailleurs...Pourquoi ?
-Il a demandé de tes nouvelles c'est tout. J'ai répondu que ça allait, j'ai eu raison ?
Le regard dans le vague, Karmen n'entendit pas le dernière phrase de son amie. Elle regardait le morceau de parchemin qu'elle venait de reposer à l'autre bout de la pièce sur une petite table basse. Et elle réfléchissait.
Elle ne comprenait pas ce qui s'était passé pendant son sommeil, mais clairement les choses avaient pris un tout autre tournant : Thomas exilé, elle se retrouvait seule avec Logan à la cour, sauf qu'elle ne voulait pas priver Mona de son idylle avec lui, elle avait bien l'intention de le renvoyer vers elle très vite...
Il ne lui restait donc que Étienne. Mais étant roi, aurait-il du temps à lui accorder ?
-Karmen ?
Une énième fois, Mona tenta d'attirer l'attention de son amie, mais elle voyait bien qu'elle était préoccupée. Soupirant, elle se releva sans un mot et partit avec le plateau du petit déjeuner, sous l'œil passif de Karmen qui ne réagit pas. Peu importe qu'elle n'ait pas mangé, elle n'avait pas faim. Toute son attention était tourné vers les événements de la veille qu'elle venait juste de raconter à Mona.
Dans un premier temps perplexe, cette dernière lui avait ensuite demandé plein de détails, tout en évitant soigneusement le sujet sensible « Bastien ». Elle lui avait ainsi raconté tout ce qui s'était passé entre le moment où elle avait quitté la prison et la soirée de la veille.
Quand elle lui avait parlé de sa demande de la faire sortir de prison à Coyle, Mona avait pleuré et remercié son amie un bon nombre de fois ; elle n'avait pas non plus manqué l'occasion de la taquiner sur sa relation complexe avec Coyle...
Sa relation avec Coyle justement : que devait-elle en penser ? Ils s'étaient embrassés la veille et l'empreinte de ses lèvres sur les siennes lui manquait déjà, mais cela voulait-il dire que c'était réciproque ? L'homme avait clairement montré qu'il estimait qu'elle lui appartenait, mais n'était-ce pas juste sur un coup de tête ? Il était si imprévisible...
Il avait déjà fuit leur relation lorsqu'elle avait commencé à devenir ambiguë, et qu'ils avaient tout les deux pris conscience de leurs sentiments, ferait-il à nouveau pareil ?
Tourmentée, elle se leva sur un coup de tête, se saisit d'un couteau à beurre que Mona avait laissé pour le cacher dans sa manche et descendit jusqu'à l'entrée du château en courant : essoufflée, elle hésita un instant quant à la direction à suivre, mais opta finalement pour les écuries. Quand on envoyait quelqu'un en exil, on devait bien lui fournir un moyen de quitter le royaume non ?
Elle avait conscience que ce qu'elle faisait était risqué et insensé, mais il fallait qu'elle le voit une dernière fois. Il avait été son ami, elle était sûre que l'incident de la veille n'était qu'un écart dans sa conduite irréprochable d'ordinaire...Mais si Coyle apprenait ce qu'elle était en train de faire, elle ne donnait pas cher de son peau, et encore moins de celle de Thomas...
Elle arriva quelques instants plus tard devant la porte des écuries où elle était déjà allée avec Logan et rentra dans le premier box qu'elle vit. Le cheval à l'intérieur était sellé mais il n'y avait personne avec lui: elle regarda par les barreaux qui séparait le box d'à côté du sien, et vit que le cheval blanc qui y mangeait était sellé également.
Elle allait ressortit pour voir d'autres box lorsque des voix lui parvinrent de l'autre box à côté du sien, étouffées. Elle n'arriva pas à saisir ce qu'elles disaient, alors elle s'accroupit dans le foin et colla son oreille contre la cloison pour écouter.
-Je te promets que j'ai essayé ! Geignit la voix de Thomas.
Son cœur se serra en pensant qu'il était juste à côté d'elle, sans trop savoir pourquoi. Elle sursauta et faillit se faire remarquer lorsque le bruit caractéristique d'un gifle retentit dans l'espace.
-Sombre idiot, je t'avais bien dit que je voulais faire autrement ! Mais non, monsieur s'est cru plus malin que tout le monde et a tout fait foirer !! siffla une voix féminine.
-Cela n'aurait pas marché, elle avait toujours ce général de l'armée collé aux basques, Logan là....
-Et un seul homme t'arrête ? J'ai bien mal choisi mon allié...
Karmen écarquilla les yeux, interdite. Il parlait d'elle. En parlant de Logan toujours « collé à ses basques » il avait clairement fourni la preuve à la jeune femme qu'elle était le sujet de cette discussion houleuse à côté.
-Il avait l'air de tout sentir venir..La violence n'aurait conduit à rien ! Je devais la prendre par les sentiments.
-Tu as tellement un ego surdimensionné que tu as cru qu'elle ne saurait résister à ton charme ?! Mais tu es si naïf !
La jeune femme commença à craindre de comprendre....Il n'avait tout de même pas...Si ? Avait-il osé ?
-Elle s'est montrée réceptive ! Toi même tu as vu au bal, comment elle s'est collée contre moi, puis toute cette complicité qu'elle semblait ressentir, ça m'a paru évident !
-Et pourtant...
-Ce n'est qu'une garce, une putain, ne t'arrête pas à elle, rien ne peut t'arrêter mon amour, je t'en supplie, part avec moi ! Tu sais que je t'aime !
-Je ne partirai pas avec un idiot incapable de détruire le cœur d'une femme si banale. Cracha la voix, étrangement familière à la jeune femme.
De là où elle était, elle ne voyait pas ce qu'il se passait dans le box d'à côté, mais la voix féminine ne lui était pas inconnue...Mais pour le moment, ce qui importait était de retenir ses larmes venues au moment où Thomas l'avait traitée de putain pour ne pas se faire remarquer. Il s'était donc joué d'elle, pas un seul moment il n'avait été sincère...Toutes ces fois où ils avaient ri ensemble, passé des moments en tête à tête, ça n'avait été qu'illusoire, elle avait été la seule à y croire, il s'était joué d'elle, tout ça pour satisfaire une femme qui le menait de toute évidence à la baguette...
-Laisse moi te montrer, je peux encore retourner au château pour la tuer si tu le veux ! Je prendrais tous les risques pour toi ! Supplia-t-il.
Karmen eut envie de vomir. Il la dégouttait. Dire qu'elle était venue lui faire ses adieux et lui dire à quel point elle était désolée... Mais cette haine et ce dégoût qu'elle ressentait ne furent rien face aux mots qui suivirent, qui lui glacèrent le sang.
-Tu ne feras rien du tout à part me décrire qui t'a mis dans un tel état, il payera c'est tout ce que je peux te dire.
Aussitôt, mille et un scénarios germèrent dans l'esprit de la jeune femme embusquée, parmi lesquels la mort de Coyle : elle crut qu'elle manquait d'air à cette seule pensée.
-Je ne sais pas bien...C'était un homme grand et musclé comme tu peux le voir sur mon visage, mais dans le noir et dans le feu de l'action je n'ai pas su faire attention... Pardonne moi amour...
Karmen s'autorisa à souffler, avec l'impression de revivre tellement elle était soulagée. Thomas n'avait pas vu le visage de Coyle. Il ne risquait pas de lui arriver quelque chose.
-Laisse moi t'embrasser une dernière fois avant de partir...S'il-te-plaît amour... chuchota Thomas si bas que Karmen douta d'avoir bien entendu.
Répugnée, Karmen se boucha les oreilles un grand moment avant d'écouter prudemment à nouveau : plus aucun bruit. Étaient-ils partis ? Elle se releva prudemment et sortit du box pour regarder dans celui d'à côté : Thomas s'y trouvait toujours, seulement il sellait son destrier. Son cœur se mit à battre ma chamade et elle dut se faire violence pour ne pas partir en courant tellement elle était dégoûtée après tout ce qu'elle venait d'apprendre.
De nature impulsive, elle ne médita pas son geste avant de l'accomplir : elle dégaina son arme improvisée d'un geste brusque et enserra violemment le cou de celui qu'elle croyait son ami : surpris par l'attaque, celui-ci se raidit et tomba à la renverse lamentablement. Suivant le mouvement de manière souple, la jeune femme l'accompagna dans son geste dans desserrer sa prise tranchante.
-Qui est-ce?! Que voulez-vous ?! Hoqueta-t-il d'un air angoissé en essayant d'enlever ses bras.
-Apparemment je serai une garce et une putain...susurra Karmen à son oreille.
Elle pencha légèrement la tête de côté pour voir la réaction de Thomas à l'évocation de ces mêmes mots qu'il avait lui même prononcé plus tôt, et ne fut pas déçue en le voyant écarquiller les yeux d'un air angoissé et apeuré.
-Karmen, Karmen ! Je ne le pensais pas ! Elle m'a forcée !
-Oh et elle t'a forcée aussi à proposer de me tuer avant de partir c'est ça ? Ironisa-t-elle en promenant sa lame sur la peau de son cou.
La carotide. Si palpitante et si visible sous cette si petite couche de peau...Si accessible ! Un mouvement de poignet et elle serait tranchée...Et l'affreux se viderait de son sang devant elle. Vision qui l'excitait presque tant elle était en colère...
-Non, non tu ne comprends pas ! Elle a une emprise terrible je...
-Aucune emprise ne justifie ce que tu as fait. Le coupa-t-elle. Tu veux survivre et pour cela tu es près à me balancer tous les mensonges du monde, peut-être espère tu que je t'embrasse même ?! Cria-t-elle en durcissant sa prise.
-J'ai cru...quand tu étais...
-J'étais rien du tout. Tu n'es rien non plus. Mon cœur ne t'appartiens pas et ne t'a jamais appartenu. Essaye de méditer ça pendant ta longue vie solitaire en exil qui s'annonce. Cracha-t-elle avec dégoût.
-Tu ne vas pas...me tuer ? Déclara Thomas d'un air incrédule.
-Tu comprendras bientôt qu'une vie de débauche est parfois pire que la mort elle même...Mais je te laisse volontiers un petit souvenir !
D'un geste habile, elle traça une grande ligne en travers du visage de Thomas avec la pointe de son couteau, de son menton jusqu'à son front : satisfaite de son œuvre, elle observa les premières gouttes de sang perler avec fascination alors que Thomas hurlait de douleur avant de défaire son bras et de partir en courant. Il ne pouvait rien contre elle.
Plus maintenant.
Courant comme si sa vie en dépendait, Karmen sentit ses joues devenir humides : elle pleurait. Sans même s'en être rendue compte. Était-ce toujours comme ça que la vie fonctionnait ? Elle vous offrait quelque chose avec l'apparence d'un merveilleux cadeau avant de vous le retirer de la pire manière qu'il soit ?
Elle allait traverser le ponton pour rentrer dans le palais lorsqu'une main sortit de nulle part la tira brusquement en arrière. Réagissant au quart de tour, elle dégaina son couteau et le plaqua à l'aveuglette en se retournant. Elle se retrouva nez à nez avec Liliana, la mine furieuse.
-Que faisiez-vous avec Thomas dans les écuries ?! Cracha-t-elle.
-Je lui laissai un petit souvenir pour le remercier de son œuvre charitable ! Ironisa Karmen en gardant son couteau plaqué contre son cou.
-Comment ?
-J'ai tout entendu pas la peine de jouer à l'idiote, nous savons toutes les deux ce qu'il en est entre nous, pas la peine de s'embarrasser de faux semblants je ne supporte pas.
-Dans ce cas...Autant vous prévenir maintenant que votre vie sera un enfer. Siffla Liliana.
Karmen sentit son cœur faire un bond à l'énonciation de la menace mais se força à rester impassible. Le couteau toujours appuyé contre la peau fine de son ennemie – deuxième fois qu'elle avait à s'en servir aujourd'hui tout de même – elle accentua la pression et vit sa rivale déglutir. Parfait. Je ne suis pas un chaton, il est temps qu'elle le comprenne.
-Je serai ravie de voir ça. En attendant restez en dehors de mon chemin et retournez manipuler vos marionnettes.
Aussitôt sa réponse formulée, elle retira la lame et voyant Liliana amorcer un geste pour la frapper elle prit les devants et la gifla si fort qu'elle tomba à la renverse. Fière de ne pas s'être fait marcher sur les pieds une fois de plus, elle essuya les dernières traces de larmes de son visage et leva fièrement la tête avant de rentrer dans le palais.
La cour à nous deux.
Qu'elle essaye un peu de porter plainte ou de faire courir des rumeurs cette vipère, et elle se ferait un plaisir de l'envoyer sur les roses une fois de plus. Elle faisait partie de ce monde à présent, autant se comporter comme il fallait. Ce sans oublier qui elle était.
Une fois de retour à sa chambre, elle refit son lit pour se calmer et rangea soigneusement la feuille sur laquelle Coyle lui avait fait passer le message avec les précédentes, dans le tiroir de son autre table de chevet. Elle ne savait pas trop pour quelles raisons elle les gardait mais elle l'avait fait par automatisme la première fois, et depuis elle continuait...
Après avoir changé de robe et rangé sa chambre de fond en comble, elle traîna une banquette sous une fenêtre et se saisit du journal caché sous son oreiller et recommença à lire pour se calmer.
Je suis effondré. Je ne sais même pas par où commencer. Je me sens vide, plus rien ne compte désormais. Je pourrais apprendre que je vais mourir demain que je ne me sentirai pas plus concerné que ça...
Après avoir chevauché une partie de la nuit, nous nous étions arrêtés dans une petite auberge aux confins du royaume : « 3 ivrognes endormis et un aubergiste lassé, rien de bien méchant » m'étais-je dit... Nous avons pris deux plats et avons demandé que l'on nous les fasse monter dans la chambre que nous avions louée.
En attendant, nous nous étions changés, Olivia avait mis une robe blanche et m'avait confié son collier le temps qu'elle se change. Je l'avais attaché autour de mon poignet en attendant de me changer à mon tour mais...
Je ne sais pas comment cela a été possible, mais ce n'est pas notre repas qui nous est parvenu dans la demi-heure qui a suivi : c'était plutôt une bonne centaine de garde royaux menés par mon père. Hurlant à la mort comme une meute de loups affamés, ils ont fracassé la maigre porte en bois et envahi l'espace en quelques secondes.
Ils ont attrapé Olivia par les cheveux et l'ont plaquée au sol, pendant qu'une demi douzaine de gardes devaient me retenir de les mettre en pièce : j'étais hors de moi, tel que je ne l'avais jamais été. Ils n'avaient pas le droit de la toucher ! Ils l'avaient marqués de leurs coups et de leurs insultes, et cela m'était insupportable.
Une fois maîtrisés, nous avons été conduit à l'extérieur sous les yeux de l'aubergiste, qui abordait un grand sourire en soupesant sa bourse pleine d'or. Sale traître va. Il n'a pas bougé, et s'est contenté de s'incliner sur le passage de père avant qu'il ne referme la porte.
Ce qui a suivi....Était incontestablement le plus dur. Mon père ne m'a pas jeté un seul regard et s'est contenté de faire signe aux gardes de nous emmener au sommet de la colline voisine, à quelques lieues d'ici. Séparé d'Olivia, je n'ai eu d'autre choix que de suivre, pour m'assurer qu'il ne lui ferait rien.
Sauf que il en avait décidé autrement : il avait fait dresser un bûcher par dieu sait quel moyen, en contrebas de la colline, de l'autre côté. Demandant aux gardes de m'immobiliser contre un arbre, il s'est lui même saisi de Olivia pour descendre. Et j'ai compris tout de suite ce qu'il voulait faire. J'ai été impuissant, et ça m'a détruit.
Je n'ai pu que voir sa robe blanche s'éloigner en contrebas au travers des arbres qui la masquait parfois, menée de force par mon père qui l'a personnellement attachée contre le pilier central en bois : je criais de toutes mes forces, mais il n'a même pas levé la tête. Il s'est contenté de l'attacher tel le monstre sans âme qu'il était, puis il est remonté.
Après avoir chassé les gardes plus loin, il s'est placé juste à côté de moi, comme si nous regardions une exécution ou une joute dans une arène ensemble : un père et un fils qui se divertissaient de loin, mais un père qui tuait l'amour de son fils sous ses yeux de près.
« Je t'avais prévenu, regarde ce qui arrive lorsque tu me désobéis, regarde et apprend. Apprend que ce que tu crois aimer le plus, te détruira toujours. » m'a-t-il dit en se penchant vers lui.
Pour toute réponse, je lui ai craché dessus, mais il n'a même pas eu l'air touché de l'affront.Il a juste rivé son regard au mien, je n'oublierai jamais la manière qu'il a eu de me regarder : il était presque amusé. Sans me quitter des yeux, il a levé lentement la main, et j'ai compris.
J'ai vu le soldat resté en bas avec Olivia s'avancer lentement, la torche à la main. J'aurai aimé que le temps s'arrête : qu'on me laisse quelques minutes pour descendre en courant et la serrer à nouveau contre moi pour m'enfuir avec elle. Mais nous étions dans la vie réelle, et le temps ne s'est pas arrêté.
Non, la flamme au bout de la torche a illuminé le ciel en même temps qu'elle enflammait les fagots de foin sous les troncs du bûcher. C'était une vision d'horreur pour moi : je ne voyais ni n'entendais Olivia, mais j'imaginais ses cris et son visage déformé par la douleur causée par la chaleur, et c'était bien pire. Bien pire...
J'ai crié si fort que j'ai eu l'impression que mes cordes vocales n'allaient pas tenir le coup. Je me suis tant débattu que les chaînes m'ont entaillé les poignets jusqu'au sang. Mais le feu prenait toujours, et les flammes montaient toujours plus haut vers le ciel. AU bout d'un moment, on ne voyait plus que une masse orange vif indistincte. C'était fini.
Silencieux à côté de moi durant toute la durée de la mise à mort la plus barbare et la plus dure que j'ai jamais eu à regarder, mon père m'a détaché mais je lui ai sauté dessus : j'ai essayé de l'étrangler. Ses gardes m'ont malheureusement maîtrisé trop tôt pour que je parvienne à mon but : mais je me suis juré qu'un jour je l'aurai.
« Regarde la ta catin, réduite en cendres : j'espère qu'à présent ton cœur est dans le même état et que plus jamais tu n'aimeras. Un futur roi n'est pas fait pour aimer il est fait pour gouverner. »
Il l'a balancé ça à la figure, avant de faire signe à quelqu'un derrière moi : aussitôt, un objet dur a heurté l'arrière de mon crâne, et je me suis effondré. Je suis revenu à moi il y quelques instants, enfermé dans ma chambre au palais. Retour à la case départ.
Toujours ces mêmes tapisseries hideuses et toujours le même ennui. Sauf qu'aujourd'hui je suis seul, l'amour de ma vie est mort devant mes yeux et rien ne pourra plus jamais changer cela. Je n'ai plus qu'un collier maudit et ma seule conscience.
Émue, Karmen referma le journal. Elle écrasa une larme fuyante contre son pouce et déposa le carnet à côté d'elle doucement. Elle qui voulait se changer les idées et sa calmer, elle avait bien mal choisi son moyen.
Ainsi ce journal appartenait à un héritier royal ; ce n'était donc pas une histoire et ces faits s'étaient réellement passés. Les imaginer lui faisait horreur ; que quelqu'un tue les autres de cette manière sans aucune pitié la répugnait. C'était juste affreux.
Aucun nom n'était cité, mais il faudrait qu'elle demande à Coyle s'il avait eu connaissance d'une telle histoire, peut-être était-ce récent ou alors très ancien, elle n'en avait aucune idée, ce n'est pas parce que le parchemin était usé que c'était forcément un événement de longue date.
Désireuse de lire les dernières pages qui ne semblaient plus être très nombreuses, la jeune femme reprit le journal mais fut interrompue avant de commencer sa lecture par deux coups brefs frappés à la porte :
-Le roi Étienne demande à vous voir ! Annonça une voix féminine inconnue.
Hello!
Encore un extrait du journal, il aura son importance pour la suite. A quoi vous fait-il penser?
Le vrai visage de Thomas révélé? L'influence de Liliana?
Le petit souvenir de Karmen?
Étienne qui veut la voir?
Petit coup de gueule:
Mon histoire a été classée en catégorie "mature". Le chapitre 15 contenait des allusions trop claires pour wattpad qui a forcé ce classement. Sauf que ça me gêne beaucoup vu que l'histoire est beaucoup moins visible dans le classement, j'aurai moins de lecteurs et ça tout auteur wattpadien vous dira à quel point c'est frustrant...
Mais bon de toute manière étant donné la nature *ahum* des chapitres que j'ai écris hier (oui oui 3 chapitres en 1 jour héhé! ) je serais passée dans cette catégorie quand même, mais j'aurai préféré avoir encore de la marge ...
XOxo
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top