38- Rébellion
Je viens de finir un chapitre dont je suis complètement gaga *normal* et la bonne humeur me gagna wouhou donc vu que j'ai le temps, voici a little chapitre en pleine semaine, bonne lecture!
***
Durant le trajet du retour, Karmen eut le temps de faire plus ample connaissance avec quelques hommes qui se présentèrent brièvement à elle, mais elle resta en majeure partie avec Thomas. Logan était parti devant et restait avec es autres dames, écœurées par l'odeur du sang des bêtes qu'ils avaient attrapées. Facilement ébranlées.
-Karmen ?
Elle sortit de ses pensées et comprit que Thomas lui parlait depuis un moment sans qu'elle n'écoute.
-Pardonnez-moi j'étais ailleurs.
-L'odeur du sang vous gêne-t-elle ?
Elle lui jeta un regard en coin, et ne put s'empêcher de rire légèrement en pensant que cela pourrait être le cas. Mais elle savait qu'elle était avant tout une simple citadine, qui était habituée aux odeurs étranges qui régnaient dans les bazars, les porcheries et les abattoirs. Mais comment expliquer cela à ce grand seigneur sans se compromettre ?
-Non elle ne m'affecte pas, finit-elle par répondre simplement.
-C'est étonnant pour une dame, et même fort peu courant.
Elle choisit de répondre par un simple sourire, et reporta son attention sur la route accidentée devant elle, essayant de paraître sereine alors qu'elle tremblait de peur à l'idée de commettre un faux-pas.
-Et donc d'où venez vous déjà ? Il me semble n'avoir pas entendu...
-Certainement parce que je ne l'ai pas dit. (elle étouffa un énième rire devant la gêne du seigneur et lui adressa un sourire rassurant) Je viens du comté d'Harrington. C'est loin d'ici.
L'homme à ses côtés hocha la tête mais ne relança pas. La jeune femme décida de se taire jusqu'à l'arrivée au château, mais c'était sans compter sur une surprise inattendue. Elle entendit des bruits de sabots se rapprocher d'elle et se força à ne pas tourner la tête pour voir de qui il s'agissait.
Une dame arriva à sa hauteur et cala le pas de son cheval sur le sien. Bien plus âgée que toutes celles qui faisaient partie du groupe, elle lança un regard peu amical à Karmen, qui se força à rester silencieuse. Si elle avait quelque chose à dire qu'elle le fasse.
-Il ne me semble jamais vous avoir vue à une partie de chasse, vous êtes ?
-Je m'appelle Karmen. Et vous...
-Liliana. Vous m'avez l'air un peu trop à l'aise avec tous ces hommes, je vous conseille de faire attention.
Immédiatement Karmen fronça les sourcils : cette femme était-elle en train de la menacer ?
-Je vous demande pardon ?
-Je me répète vous ne semblez pas avoir entendu. Faites attention. Il faut des années pour rentrer dans ce monde, et vous n'en faites clairement pas partie. Ici il ne suffit pas d'ouvrir les cuisses pour se faire une place.
Choquée, Karmen ne put retenir une réplique bien sentie. Cette...Liliana allait trop loin.
-Je vous remercie de ce charmant conseil mais le jour où j'aurais besoin de conseil sur la manière d'ouvrir les cuisses je viendrai vous voir.
Sans attendre de réponse, elle talonna son cheval et remonta à la hauteur de Logan, tremblant de tous ses membres après ce qu'elle venait de faire. Bon dieu elle ne savait même pas le rang de cette femme et elle n'avait encore une fois pas réfléchi avant de parler !
-Logan, on peut s'éloigner un instant ?
Surpris, l'ami de Coyle hocha tout de même la tête en la suivant un peu plus à l'écart. La jeune femme ramena son cheval au pas, et souffla longuement pour se calmer, devant Logan qui paraissait inquiet.
-Cette Liliana derrière...tu la connais ?
-Je...(il se retourna rapidement) Oui c'est une dame que l'on voit souvent à la cour, elle a eu des liaisons avec beaucoup de hauts dignitaires à ce que l'on raconte.
-Et après elle me parle d'ouvrir les cuisses la sale...grommela Karmen.
-Karmen, la coupa-t-il. Tu vas m'expliquer ce qui se passe ? Tu sembles sur le point de commettre un meurtre.
-Elle est venue me voir tout à l'heure. Et m'a conseillé de faire attention car soit disant je n'aurai pas ma place dans votre monde, elle m'a comparée à une putain.
-Je vois... Je pense que je n'ai pas besoin de te dire d'ignorer ces charmants conseils plein de bienveillance et de bon sens, mais je tiens à te mettre en garde contre ce genre de femme, qui détestent avoir des rivales...
-Qu'entends-tu par rivale ? Elle n'a rien à m'envier et...
-Au contraire si. Elle se fait vieille et ne supporte pas de voir sa place se dissoudre sous elle, elle a longtemps régné sur les intrigues de cette cour, fait des mauvais coups. Et là tu arrives et elle prend peur Karmen.
-Je ne peux vraiment pas lui nuire.
-Elle pense que si.
-Mais enfin c'est ridicule, pourquoi voudrais-je..s'exclama-t-elle.
Logan lui mit une main devant la bouche en lui faisant signe de se taire. D'un léger lever de menton, il indiqua la troupe qui passait derrière...Et Liliana qui la regardait d'un air mauvais. La jeune femme garda son sang-froid du mieux qu'elle put, et soutint le regard bouillant que la vieille peau lui jetait.
-Une nouvelle amie super...marmonna-t-elle lorsque le cortège fut assez éloigné.
Logan rigola légèrement et prit amicalement la main de la jeune femme pour la rassurer. Touchée par l'attention qu'il lui témoignait, elle déposa un rapide baiser sur sa joue et partit au trot rattraper le reste du groupe. Elle rougit en prenant conscience de ce qu'elle venait de faire, mais ne le regretta pas. Elle avait le droit de remercier qui elle voulait comme elle le voulait, elle ne devait rien à personne.
En es-tu sûre ? Lui souffla son petit démon intérieur.
Avant qu'elle n'ait pu s'en empêcher un certain visage avait prit forme dans son esprit, avec ses cheveux blonds, ses yeux gris de glace et son visage fermé et torturé. Cette vision acheva de faire ressortir sa douleur face à l'absence de celui qu'elle attendait sans espoir.
Que faisait-il en ce moment ? Avec qui était-il ? Une autre femme ? Certainement plus belle et noble qu'elle... Décidant que se torturer ainsi ne lui apporterait rien de bon, elle chassa ses pensées moroses et rejoignit le groupe en affichant une fausse mine réjouie, mais ce n'était pas comme si elle n'avait pas l'habitude.
Thomas la repéra en premier et lui offrit son bras pour l'inviter à le suivre. Des petits groupes s'étaient formés et se dirigeant à présent vers un lieu inconnu de la jeune femme.
-Où allons-nous ? S'enquit-elle.
-Dans un des grand salons. Avez-vous déjà joué aux cartes ?
-Seulement les jeux populaires, après je ne sais pas lesquels vous pratiquez.
-Seulement les populaires disons alors. Déclara-t-il en lui jetant un regard amusé.
Elle n'eut pas à répondre étant donné qu'ils rentrèrent dans une grande pièce où étaient déjà installés grand nombre des cavaliers de la chasse. Elle eut un petit sourire moqueur en constatant que la plupart était en train de râler de la boue sur leurs chaussures, et se retint de les remettre à leur place bien comme il le fallait.
Mais son sourire n'échappa pas à celui qui l'accompagnait qui se pencha d'un air complice vers elle pour lui glisser :
-Excellent n'est-ce pas ? Pour peu il faudrait leur cirer leurs pauvres bottes à chaque sortie.
-Vous avez du culot de critiquer ainsi les vôtres.
-Ce ne sont pas les vôtres aussi ? Railla-t-il en la conduisant vers une table éloignée.
La jeune femme regarda un moment par la fenêtre les jardins avant de répondre en s'asseyant en face de Thomas :
-Je ne les considère pas comme les miens ou ma famille car ici tout n'est que mensonge et complot. Il n'y a qu'à voir la manière dont vous parlez de vous dans le dos des uns des autres.
-Sur ce point je m'incline. Mais je serai ravi de vous montrer les bons côtés de la cour.
-Lesquels sont ?
-Venez.
Il lui tendit la main et se leva. Karmen hésita un court instant avant de saisir la main qu'on lui tendait : pouvait-elle partir ainsi alors qu'ils étaient tous ensemble ?
-Ils ne remarqueront rien venez ! Vous savez déjà jouer aux cartes de toute manière, ce qui est loin d'être le cas pour tous ici.
Elle rigola avec légèreté et finit par suivre cet homme étrange avec sa queue de cheval. Elle chercha Logan du regard en quittant la salle mais ne parvint pas à le repérer au milieu de tous ces gens qui parlaient tous plus fort les uns que les autres. Tant pis, il ne devrait même pas remarquer que je ne suis plus là.
En sortant dans le couloir elle crut avoir perdu Thomas qui était sorti avant elle, mais il l'appela de l'autre bout du couloir.
-C'est gentil de m'attendre ! Cria-t-elle en le rejoignant.
-Il faut bien jouer un peu.
Elle se trouvait à quelques mètres de lui lorsqu'un mouvement imperceptible grincement de porte sur sa gauche la fit s'arrêter. Elle en profita pour ramener ses jupes autour d'elle et chercha l'origine du petit bruit parasite qui l'avait interpellée après avoir levé la tête.
Elle remarqua d'abord des bottes en cuir devant elle à un mètre tout au plus, mais ce fut la tenue qui la choqua le plus : un veston rouge brodé d'or et des insignes toutes plus colorées les unes que les autres lui coupèrent le souffle : l'ensemble respirait la haute noblesse plus que toute une garde robe. La cape achevait de rendre le statut impressionnant.
Elle allait faire une référence de salut pour s'excuser de fixer ainsi une personne sans parler lorsqu'elle croisa le regard rivé au sien depuis le début. Les iris bleues claires arrêtèrent son cœur de la même manière que si elle était tombée du haut d'une tour (chose jamais expérimentée bien heureusement mais dont elle ne doutait pas une seconde du résultat pour l'utiliser ainsi comme référence).
-Karmen ?
Coyle avait la tête passée par l'embrasure de la porte et semblait surpris de la voir devant lui. La jeune femme quant à elle était figée face à l'accoutrement sévère de l'homme qui lui faisait face et qu'elle avait plus souvent vu en chemise qu'autre chose... déjà que son regard était glacial mais si on y rajoutait sa tenue...Le personnage devenait carrément effrayant.
Son regard balaya le corps de la jeune femme dans son intégralité et elle surprit une drôle de lueur y passer. Il déglutit sans quitter sa taille des yeux et reprit la parole d'une voix plus douce et chaleureuse :
-Tu es...(il remonta son regard vers le sien et s'interrompit en voyant le collier) Tu l'as mis ?
-Oui bien sûr, qu'est-ce que...
-Je n'étais pas sur que Logan y ait pensé. Je lui ai donné tard hier soir...
Sur ces mots la jeune femme tilta : le collier viendrait de lui ? Mais pourquoi Logan ne lui aurait-il pas dit ? Elle se souvenait qu'il avait dit que le bijou ne venait pas de lui, mais dans ce cas pourquoi n'avoir pas précisé sa provenance ? Que lui cachaient les deux hommes ? Elle caressa la pierre d'un air songeur...
-Il est vraiment splendide, il faudra me dire où je devrais le reposer après ce soir, je ne sais pas où je dois...murmura-t-elle en fixant le bas de ses jupes qui semblaient lui donner très chaud tout d'un coup.
-Tu le gardes.
La voix avait tonné un peu plus fort, et ne laissait aucun doute sur le fait que c'était un ordre. Surprise elle releva les yeux et croisa le regard ardent de Coyle qui semblait sur le point de prendre congé. Elle allait parler pour le retenir lorsque la voix de Thomas retentit au bout du couloir :
-Karmen ? Tu comptes les oiseaux sur les tapisseries?Parce que tu risques d'en avoir pour un moment là !
Aussitôt le regard de Coyle se durcit pour redevenir froid et peu avenant en même temps que ses sourcils se fronçaient. Elle sentit l'imperceptible mouvement que son corps fit lorsqu'il se pencha en avant avant de se raviser. Il était clair qu'il brûlait de curiosité de savoir qui se trouvait de l'autre bout du couloir, là où il ne pouvait pas voir, mais qu'il se défendait de regarder.
La jeune femme comprit qu'il ne demanderait pas alors elle expliqua simplement en faisant signe à Thomas de l'attendre d'un petit geste de la main :
-C'est Thomas, il connaît Logan et va me montrer quelques endroits que je ne connais pas encore et...
-Logan est au courant ? La coupa-t-il d'un ton sec.
-Non je n'ai pas réussi à le voir à cause de tous ces gens il faudrait...
-Tu retournes le voir pour lui dire où tu vas.
-Mais je...
-Vas-y.
Quelque chose dans la tête de la jeune femme lui souffla qu'elle n'avait pas d'ordre à recevoir alors qu'elle allait juste se promener, elle n'était pas en train d'aller obtenir audience au roi non plus !
-Non.
-Je te demande pardon ?
A la formule employée elle comprit qu'il était furieux mais qu'il le cachait bien. Il avait sa manière bien à lui d'exprimer la colère, elle ne l'avait vu crier qu'une fois, lors de leur étrange duel. Duel dont ils leur faudrait un jour reparler... Mais pour le moment l'heure était à sa défense.
-Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi, j'ai envie de sortir, chose que je n'ai pas faite depuis des semaines je te rappelle !
Elle avait haussé le ton à la fin de sa phrase et sentit le regard rivé au sien se durcir un peu plus encore, à un point qu'elle n'aurait jamais cru atteignable. Elle savait que cela lui fendait le cœur mais se força à ignorer cette terrible sensation. Mais maintenant qu'elle était lancée...
-Je n'ai pas besoin que tu me couves, je suis grande, adulte et responsable, alors trouve toi quelqu'un d'autre avec qui jouer les chevaliers servants ! Je sais tout ce que je te dois, de manière parfaitement lucide, mais retiens bien que je sais aussi ce que je ne te dois pas ! Je suis enfermée ici depuis des semaines, je dépéris d'accord ?!
Toujours silencieux, l'homme qui la dominait d'une tête plissa simplement les yeux, ce qui suffit à retourner une nouvelle fois les tripes de Karmen. Bon dieu, comment un geste si anodin pouvait-il provoquer une telle réaction ?!
-Alors laisse moi. Retourne de là d'où tu viens et arrête de penser que je dois t'obéir comme à un roi ! Conclut-elle en effaçant toute trace de sympathie sur son visage.
Dire qu'elle était heureuse de le voir quelques instants auparavant et il avait réussi à tout gâcher ! Elle pouvait lui pardonner sa fuite, ses écarts depuis les dernières semaines, amis qu'il continue à se comporter comme un goujat avec elle malgré tout...Non.
Face à elle Coyle restait stoïque et impassible malgré une lueur inquiétante dans le regard. Estimant qu'elle avait tout dit, elle partit d'un pas vif vers Thomas qui l'attendait patiemment à l'autre bout du couloir, sans perdre une miette de sa tirade enflammée.
-Karmen !
Le cri de Coyle le broya le cœur et lui noua les tripes mais elle se força à continuer dans sa lancée sans s'arrêter. Ce qui ne l'empêcha pas d'appréhender leur prochaine rencontre qui s'annonçait tendue... Elle força un sourire en arrivant à la hauteur de Thomas et s'accrocha de manière exagérée à son bras, consciente que Coyle devait les observer cette fois-ci.
-Qui était-ce ?
-Personne ! Annonça-t-elle d'une voix forte, qui, elle l'espérait porterait jusqu'au bout du couloir.
Jusqu'à Coyle, lui souffla son petit démon.
Sa réponse sembla satisfaire Thomas qui n'insista pas et l'invita à le suivre. Avant de tourne à l'angle du couloir, elle ne put résister à la tentation de regarder derrière elle : Coyle était bien là comme elle l'avait pressenti, et fixait Thomas - ou elle, elle n'aurait su le dire - avec hargne. Toute cette haine dans son regard la fit frissonner mais le contact visuel fut coupé lorsqu'elle emprunta un autre couloir, emportant avec elle cette image de l'homme dont la simple vue lui retournait l'estomac, campé solidement sur ses deux jambes et le regard meurtrier.
Mais une question demeurait dans son esprit malgré tous ses efforts pour l'en extraire : pourquoi n'avait-il pas répliqué ? Il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et encore moins par elle, elle le savait parfaitement. Alors comment expliquer son mutisme ?
Que s'était-il passé ?
QUI CONNAIT CETTE SCÈNE DE ORGUEIL ET PRÉJUGES?!! (c'est mon bébé ce film)
Breeeeef après cette émouvante déclaration d'amour à un film *ahum*, on a l'arrivée de Liliana (média du chapitre) et la fameuse dispute.
Que pensez-vous de l'attitude de Karmen? De Coyle?
J'espère que toutes vos rentrées se sont bien passées, vive les cours! Allez tous avec moi! Vive les cours! * tourne sur elle même* ..........Bah vous êtes passés où?
Xoxo
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