14- Remords

Alors je suis de super bonne humeur! J'ai enfin écrit le chapitre 15, après 4 jours de galère! Pour la peine je poste le 14 plus tôt, court, mais avec une sacrée surprise dedans!😱

Cela faisait maintenant plusieurs mois que Karmen travaillait avec l'équipe de nuit, et elle sentait que son corps commençait à s'adapter au rythme effréné auquel il était soumis.

Seules ses blessures graves l'inquiétaient, elles étaient toutes infectées et la gênaient beaucoup, mais n'ayant pas le choix elle passait outre maintenant. Elle avait du perdre beaucoup de poids depuis son arrivée, les travaux forcés lui avaient forgé un corps fin et svelte, ses muscles saillaient sous sa peau claire.

D'ailleurs en parlant de peau claire, Karmen ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait vu le soleil à son zénith. Seuls quelques rayons passaient par la meurtrière de sa cellule, et le matin elle distinguait à peine la lumière à l'horizon avant de rentrer.

-Je ne sais pas comment tu fais pour ne pas devenir folle, lui avait glissé un jour Mona à ce propos.

N'ayant aucune réponse à fournir, la jeune femme avait juste haussé les épaules puis lui avait demandé comment se passait les journées pour elle.

-Oh tu sais la routine...Je me sens seule sans toi...

-Je sais...Je suis désolée...avait soupiré Karmen. J'aurai aimé qu'on reste ensemble moi aussi.

-Oh mais je peux toujours faire une connerie tu sais ! avait rigolé son amie.

-Mauvaise idée ! Lui avait rétorqué sa complice, on ne sait jamais ce qui peut se décider lors d'un procès.

Si tu savais...

***

Aujourd'hui Karmen ne se sentait pas en forme... Son épaule lui jouait des sales tours ces derniers temps, et sa jambe la lâchait sans prévenir assez souvent... En général quand ça arrivait les garçons la couvraient, mais aujourd'hui c'était presque insoutenable...

Mais comme chaque jour, Karmen revêtit son masque impassible. Parce que c'était comme ça qu'elle avait l'obligation d'être. Un point c'est tout.

Elle avala son déjeuner dans un état second, tira la couverture sur Mona déjà assoupie et suivit le garde venu la chercher avec les autres.

Tiens je ne vois pas Maxime et les autres, songea-t-elle intriguée.

-Aller on se dépêche ! Cria le garde devant la file. Bougez vous la nuit va être longue !

A moitié assommée encore, Karmen tituba devant lui en passant, ce qui lui valu un coup dans les côtes.

-Aïe ! S'écria-t-elle instinctivement.

Aussitôt le garde la tira en arrière pour laisser passer les autres prisonniers. A son visage fermé et énervé la jeune femme compris qu'elle s'était attiré des ennuis.

-Comment tu me parles toi ? Tu as cru que on t'avais autorisée à parler ou quoi ? S'énerva-t-il tout de suite.

-Je...non désolée, bafouilla-t-elle, C'était un réflexe.

-Et bien moi mon réflexe ça va être d'en parler à mon supérieur, répliqua l'homme.

-Non je vous en prie. Pas ça ! Le supplia Karmen, les larmes aux yeux.

Imbécile, imbécile, son supérieur c'est Bastien ! Non mais tu ne peux pas réfléchir avant de parler ?!

Mais le garde l'ignora superbement et la repoussa dans la file avec une expression glaciale qui n'annonçait rien de bon... Bravo Karmen.

Toute la nuit, la jeune femme redouta l'arrivée de Bastien dans la carrière à chaque bruit elle se retournait et arrêtait de piocher, si bien que sa caisse se retrouva à moitié remplie à l'aube.

-Karmen ! L'interpella Pit. Tout va bien ? Tu n'as quasiment rien rapporté !

-Oui ne t'en fais pas, je me donnerai plus demain ,j'étais vaseuse aujourd'hui, le rassura-t-elle en souriant l'air de rien.

-D'accord mais fait attention quand même.

Légèrement agacée, Karmen ne se donna pas la peine de répondre ;elle faisait ce qu'elle voulait après tout ! Et qu'aurait-elle pu lui dire ? Qu'un dingue en avait après elle ? Pas crédible.

Étant donné que Bastien ne s'était pas montré, Karmen se demanda si le garde était vraiment allé lui raconter sa petite histoire...Après tout il avait peut être oublié avec tous ces prisonniers à surveiller...Enfin c'était ce qu'elle espérait.

Pdv de Nicholas (eeeeh oui!) :

« Comment as-tu pu espérer me duper ?! Tu croyais sincèrement que j'allais te laisse faire ?! »

Et comme à chaque fois, le couteau qui se lève au dessus de sa tête, le regard haineux au dessus de lui, la sensation d'étouffer... NON !

Nicholas se redressa d'un coup sur son lit, les yeux exorbités : toujours le même cauchemars... Avec beaucoup de difficultés, le jeune homme tenta de se raccrocher à la réalité : autour de lui, les couvertures, les rideaux, les grandes fenêtres...Oui c'était sa chambre tout allait bien, personne n'allait le tuer...

Conscient qu'il ne se rendormirait pas avant le matin, le souverain se leva lentement, en même temps qu'il essuyait les gouttes de sueur qui perlaient à son front : il avait l'impression d'étouffer, il fallait qu'il sorte.

Il enfila une paire de bottes et s'enveloppa dans le premier manteau qui lui tomba sous la main, puis ouvrit la porte et s'éloigna dans les longs couloirs sombres du palais.

Mentalement absent, il se dirigea sans y penser vers les jardins au dessus de la baie, où il aimait tant s'abriter enfant.

Avant que tout cela n'arrive...

Le jeune roi secoua la tête ; le passé était le passé, il devait s'en défaire. Rien de ce qu'il ne ferait ne changerait son acte, ni ce qui l'avait causé...

Oublie la, semblèrent lui souffler les vents. Joue ton rôle de roi et rien d'autre.

Oui, voilà ce qu'il était condamné à faire jusqu'à ce que le temps décide de le quitter ; régner, encore et toujours. C'était son rôle, et comme les erreurs - ses erreurs - passées lui avaient appris, il ne pouvait s'en défaire, quel que soit le prix qu'il était prêt à y mettre...

Résigné, comme à chaque fois qu'il ressassait les vieux jours, le roi s'agenouilla devant la tombe de celle qui l'avait quitté par sa faute, et caressa tendrement le marbre poli qui luisait sous l'éclairage de la lune.

-Je ferai de mon mieux je te le promets. Où que tu sois à présent, j'espère que tu ne m'oublies pas, mais moi j'y suis contraint, un peu plus chaque jour...

Un sanglot lui noua la gorge, l'empêchant de continuer.

-Je n'arrive déjà plus à me souvenir de ton visage...et père...avait fait brûler tous tes portraits... Mais je ne veux pas t'oublier ! Cria-t-il soudain. JE NE VEUX PAS ! Hurla-t-il à gorge déployée.

Il avait l'impression que tous les fardeaux du monde se trouvaient sur ses épaules à ce moment précis : qu'avait-il fait pour mériter cela ?

Tu n'as pas écouté comme tu l'aurais dû et tu l'as payé au prix fort.

-Je sais je sais...siffla-t-il entre ses dents. Stupide conscience !

Plus énervé que jamais, il frappa tout ce qui lui tomba sous la main ; les bouquets de fleurs furent écrasés sauvagement, la terre éparpillée autour de la tombe, le médaillon qui était posé dessus vola au loin.

D'un coup, Nicholas leva les bras en l'air ; mais que faisait-il ?!

Le médaillon ! Retrouve le médaillon !

Passant en un éclair de la colère au désespoir, le jeune homme se mit à fouiller la terre comme un fou pour retrouver le bijou égaré. Il ne pouvait pas le perdre ! C'était le seul objet qui le reliait encore à elle !

Ses doigts maculés de terre humide, il entreprit de gratter chaque coin susceptible de cacher le médaillon perdu ;il fallait qu'il le trouve ! Un grand soupir lui échappa lorsque sa paume se posa sur un métal froid : il l'avait.

Fébrile, il ramassa le bijou délicatement, comme s'il avait peur de le casser ou de le perdre à nouveau. Au bout de la chaîne il pendait une unique pierre, taillée dans de la jade pure, en une forme de goutte d'eau épurée.

Pour que cette larme soit la seule que tu doives jamais verser, lui avait-il dit en la lui offrant.

Là encore il s'était trompée...avait-elle pleuré avant de mourir ? Ou alors avait-elle été courageuse et brave comme à son habitude ? Il s'était toujours interdit d'y penser, conscient que son imagination pourrait le détruire sur ce que s'était réellement passé ce jour là.

Mais ce soir, il semblerait bien qu'il ne contrôle plus rien pour une fois ; lui toujours occupé à régenter un palais et un empire, se trouvait cette nuit proie aux souvenirs et aux remords. Les plus puissantes des armes...

Il resta un moment ainsi, agenouillé devant une tombe qui restait là comme pour bien lui rappeler ses mauvais choix. Petit à petit, il reprit ses esprits, et ramena délicatement la terre sur le socle, et redressa les bouquets, qu'il remplacerait le lendemain par des neufs. Pour finit, il déposa le médaillon au centre de la pierre, puis partit sans se retourner.

Les gens qui nous aiment sont ceux les plus susceptibles de nous trahir, car ils nous connaissent le mieux, ainsi que chacune de nos failles acquises grâce à la confiance que tu leur portes, lui matraquait son père.

J'aurai dû t'écouter papa, si seulement j'avais su...

J'ai adoré écrire ce chapitre, j'espère que vous l'aimez autant!😊

XoXo😚

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