Prologue

Respirer.
Reprendre son souffle.
Reprendre son calme.

Mais ses yeux virent trouble. L'eau fraîche s'écoulait du lavabo et se colorait d'un voile rouge au fur et à mesure que ses mains y trempaient. Si quelqu'un décidait d'entrer, elle était fichue !

Respire.
Ses poumons vibraient, se serraient, sa poitrine sifflait. Elle manquait d'air.

Respire.

Des flashs, des sons, des éclats de voix, quelques rires fusillaient son esprit. Elle ne devait pas fondre en larmes. Le sang avait quasiment disparu de ses doigts potelés. Mais si elle pleurait tout le monde saurait qu'elle n'était pas blanche dans cette affaire. Son cou se comprima comme prisonnière d'un étau. Elle trembla à nouveau. Elle avait besoin d'air ! Ou cette crise d'asthme finirait par avoir raison d'elle. Pourquoi ce maudit inhalateur n'était jamais à ses côtés lorsque elle avait besoin de lui ?

Ne pas s'énerver. Si elle criait, grognait ou perdait le contrôle, on l'entendrait et on accourerait à son secours, on verrait alors ses chaussures teintées de sang, et on comprendrait. Ses chaussures ? Elle devait s'en débarrasser au plus vite.

Elle se dirigea vers la fenêtre des toilettes, le cadre se présentait aussi sale et rongé que l'ensemble du château. Quant aux vitres, c'était à peine si on pouvait regarder à travers. Le ciel était flou ce soir, noir, sans étoiles et vaste. Elle tourna la poignée et l'air frais nourrit ses narines. Elle soupira d'apaisement. Sa poitrine criait encore, mais se radoucissait, bercée par l'esprit du soir.

Ça va aller. Personne n'en saura rien.

Délicatement, la jeune femme retira son talon droit, et le passa à travers l'étroite vitre. Au troisième étage, personne ne pourrait la voir. Le léger clapotis qui survint prouva que son accessoire était bien tombé dans le lac vaseux du manoir. L'eau laverait le sang, effacerait ses empreintes, cachera ses méfaits.

Ça ira, se chuchota-t-elle.

Ses larmes séches, elle retoucha ses longs cils d'une bonne couche de mascara. Une touche de pêche sur ses lèvres, des paillettes sur le front et elle sortit. Son masque se confondit avec la peau de son visage, solidement attachée derrière ses cheveux en vague. Une broche dorée retint sa cape, elle rabatit enfin son chaperon écarlate : le bal pouvait terminer calmement.

Ce soir, le petit chaperon rouge venait de tuer le loup.

**

Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien?

On va commencer ce calendrier doucement avec un petit portrait chinois.

Si vous étiez une décoration de Noël, vous seriez ?

Si vous étiez une saison, vous seriez ?

Si vous étiez une sucrerie, vous seriez ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top