Chapitre 2 : Portables Interdits - Loïs
Ce soir se tiendrait la soirée de l'année !
Des paillettes, une jolie robe, des bulles et des diamants à foison. Des lumières éblouissantes. Devant la porte de son dressing, Loïs se sentait comme une petite fille, face à une montagne de friandises.
Mais peut-être qu'il y aurait aussi des bonbons, des fontaines en chocolat, du miel, des biscuits parfumés à la fleur d'oranger, des sucres d'orge, une bûche glacée. Toutes les sucreries que ses proches apportaient généralement pour Noël, dressées autour d'une grande table.
Elle trépignait d'impatience, tournoyant sur elle-même. Sa jupe émeraude gonflait comme une montgolfière avant de retomber sur le sol.
- Arrête de gesticuler partout, ou je ne pourrais pas nouer ta robe.
Les mains chaudes de Collin remontèrent dans le dos nu de la jeune femme avant de descendre doucement jusqu'à sa taille qu'elles enlacèrent. Loïs tourna la tête pour capturer ses lèvres entre les siennes et le voir sourire. Elle aimait ce tableau que le miroir reflètait, ce bonheur magique. Rien qu'eux deux. Elle en tenue d'altesse, lui toujours aussi chic qu'un prince de conte.
- Tu es certaine de ne pas vouloir te rendre avec moi, chez mes parents, insista-t-il pour la cinquième fois de la journée.
Comment rater une soirée si merveilleuse avec belle maman et ses filles dont l'unique sujet de conversation se résumait au salaire, aux enfants -que la jolie blonde vénitienne ne pouvait et ne pourrait jamais avoir -et à l'adorable ex de Collin, mille fois plus plaisante qu'elle ?
- Certaine. J'ai rêvé de cette soirée pendant des jours, tu sais ? Mais promis, demain on passera le plus somptueux des Noël, rien que tous les deux, lui glissa-t-elle en embrassant sa joue.
Il soupira mais comprit. Cette invitation, sa petite amie l'avait reçue après un rude concours sur les réseaux sociaux. Une chance sur mille. Chaque soir, une photographie du manoir était postée et la faisait saliver comme jamais auparavant : les robes, le repas encadré de couverts d'or, les perles nacrées incrustées dans chaque chaise, chaque table, chaque rideau de velours carmin. Comment ne pas y participer ? Alors elle l'avait fait, cinq fois, avec cinq comptes différents, allant même jusqu'à convaincre Collin de jouer pour elle.
Ses efforts ne furent pas vains puisqu'un jour, elle reçut sur son lit cette magnifique invitation : le conte de fées commençait enfin. Ce soir, elle enflammerait la piste de danse, fusillerait les invités de selfies, rencontrerait peut-être quelques célébrités, partagerait la magie avec son beau, et si comprehensif, prince charmant par message. Mais pour l'heure, elle devait se rendre au manoir.
Une petite file d'attente se dessina déjà devant les portes closes. Son masque accroché sur ses grands yeux océans, elle tenta de discerner des visages connus, mais avec ces loups sombres et la pénombre nocturne, difficile de distinguer quoi que ce soit. Alors elle se rabattit sur son portable. Quelques photos, et textos supplémentaires alimentèrent l'enthousiasme et la curiosité de Collin avant que sa chère maman ne l'accapare pour le reste de la soirée. Loïs pouffa. Non seulement, sa soirée s'annonçait extraordinaire mais en plus, elle échappait à la vieille sorcière.
Soudain, les portes s'ouvrirent, et deux vigiles en costume de valets d'époque se chargèrent de vérifier les invitations. Loïs en profita pour immortaliser leurs portraits quand...
- Mademoiselle, les appareils électroniques sont strictement interdits.
Son cœur ne fit qu'un bond. Et déjà, un des valets récupèra dans une grosse boîte son précieux téléphone. Dépitée et surprise, elle n'eut même pas le temps de lui dire au revoir, qu'elle le vit disparaître dans une boîte et tendit fébrile, son invitation.
Allons, Loïs, ce n'est pas le moment de déprimer, tu peux bien survivre sans, pendant une, deux ou douze heures, argumenta sa conscience qui adoptait très souvent la voix de Collin. Elle attrapa une coupe de cocktail bleu indigo au passage et pénétra dans la salle de bal illuminée de mille éclats, comme une rivière de diamants.
Là-bas, le problème de son téléphone s'envola comme une douce colombe lorsque son regard se perdit entre les lustres sculptés de cristal, le marbre où reposait ses escarpins dorés et les étoffes satinées. Le spectacle était époustouflant. Dire que la soirée n'a même pas commencé...
- Bienvenue Mademoiselle Pearl, surgit un murmure dans son oreille, qui la fit trèssauter.
Bien que surprise, elle fit volte-face pour découvrir le visage de son interlocuteur mais derrière elle, rien qu'une horloge d'époque cassée et réglée sur minuit ne figurait. En plissant les yeux, elle y lit, gravée en lettres blanches une simple phrase : ce soir, Cendrillon s'est rendue au bal.
***
Bonsoir à tous, comment allez-vous ?
J'espère que l'histoire vous plaît. ^^
On a encore deux personnages à rencontrer et l'intrigue sera lancée pour de bon.
En attendant : un petit jeu de mise en situation. Comme l'année dernière, je vous donne trois situations que vous completerez.
1) C'est la veille de Noël. Vous voyez, par erreur, votre mère emballer vos cadeaux mais vous vous rendez compte que vous possédez déjà le cadeau qu'elle prévoie pour vous... Que faites vous ?
2) Vous venez de vous perdre dans les bois, quand vous rencontrez...
3) La tarte a brûlé, vite il faut improviser un autre dessert avec...
Plein de bisous ❤️et à demain ^^
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