Épilogue
De là où il se trouvait, Arthur Weasley avait une vue imprenable sur l'autel. Comme il était fier son Charlie, qui contemplait avec admiration la jeune femme présente à ses côtés.
Pendant longtemps, ce père de famille nombreuse avait craint que son second fils ne découvre jamais le bonheur de l'amour. Ce sentiment s'était d'ailleurs accru lorsque le jeune homme avait mis le cap pour la Roumanie et un peu plus encore après la guerre.
Malgré tout, et contrairement à sa femme qui ramenait constamment le sujet dès que leur grand garçon passait la porte, il ne l'avait jamais poussé à quoique ce soit. Parce qu'Arthur Weasley avait toujours été persuadé d'une chose : Charlie était un passionné. Aussi, Arthur était-il certain que, même si cela prenait plus de temps que pour ses frères et sœur, un jour cela lui arriverait aussi. Un jour, Charlie aimerait quelqu'un du plus profond de son âme. Pour son père, la femme, ou l'homme, qui aurait la chance d'attirer l'attention de son cadet serait une personne incroyablement chanceuse.
Parce que, comme il venait de le souligner, si Charlie était timide, maladroit et solitaire, il était aussi, et surtout, un passionné. Alors il serait sans doute un peu difficile à cerner au départ, mais lorsque la personne qu'il aurait choisis aurait réussi à percer sa carapace, elle découvrirait à quel point il pouvait être doux, protecteur et amusant.
Oui, son grand garçon était comme ça. Alors il ne lui avait jamais rien dit et tentait même de convaincre sa femme de le laisser tranquille. En vain, naturellement, personne ne peu empêcher une Molly Weasley inquiète pour ses enfants de faire ce dont elle a envie. Sauf Hermione Granger peut-être.
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Athur devait reconnaître que cette jeune femme avait du tempérament. Petite déjà, lorsqu'elle courait les couloirs de Poudlard en compagnie de Ron et d'Harry, elle avait un caractère bien trempé. Encore une fois, personne ne doutait un instant que sans son intelligence remarquable et la loyauté sans faille qui la caractérisait auprès de ses amis, le monde sorcier ne connaîtrait peut-être pas la paix qu'il connaissait depuis maintenant près de huit années.
Plus de deux ans auparavant, alors que la relation entre Charlie et la jeune femme était dévoilée par la presse, Arthur se souvenait avoir été tiré du lit par une Molly littéralement hystérique. À peine avait-il ouvert les yeux, qu'il se retrouvait avec un exemplaire de la Gazette sous le nez, les cris suraiguës de sa femme agressant ses oreilles.
- Regarde ! Regarde ! Ils... Ils... Comment ont-ils... avait-elle hurlé en bégayant.
Il avait bien tenté de la raisonner, mais avait finalement abandonné bien vite. Tant qu'elle n'aurait pas eu le fin mot de l'histoire, elle resterait dans cet état, aussi avait-il simplement acquiescé à tout ce qu'elle disait, sans même écouter le moindre mot de ses tirades. Lorsqu'elle s'était exclamée « Tu es d'accord !? Parfait, allons-y immédiatement dans ce cas ! », cependant il avait compris son erreur. Malheureusement, le temps de réagir, ils apparaissaient dans la maison de Charlie. Gêné et peu désireux d'entrer dans ce genre de débat, il était resté en retrait et avait observé la scène.
Et quelle scène, par Merlin ! Jamais il n'avait vu qui que ce soit remettre Molly à sa place. Il ne le dirait jamais à voix haute, par peur de représailles, mais il avait trouvé ce moment purement jouissif. Une fois de retour au Terrier, sa femme était partie s'isoler et il s'était rendu dans son atelier pour laisser éclater son fou rire contenu.
Vraiment, il aimait beaucoup Hermione Granger. Avec les années, elle était devenue comme une seconde fille pour Molly et lui, et il avait un profond respect pour la jeune femme qu'elle était devenue. Depuis ce jour bien particulier, cependant, il lui était, en plus du reste, infiniment reconnaissant.
Parce qu'après cet épisode, Molly avait passé des heures à réfléchir dans son coin, en silence, et lorsqu'elle avait eu fini, elle avait reconnu que la brunette avait raison : elle devait couper le cordon. Certes, elle restait la mère de leurs enfants et elle continuerait à les aimer plus que sa propre vie, mais elle avait réalisé qu'elle n'était plus obligée d'être constamment sur leurs dos.
Une nouvelle Molly avait alors vu le jour et Arthur en était plus qu'heureux. Parce que le temps qu'elle ne passait plus à se ronger les sangs pour ses enfants, elle le passait maintenant à prendre soin d'elle et de son mari.
Arthur Weasley était reconnaissant envers Hermione pour cela. Pour cela, mais également pour l'amour qu'elle offrait sans compter à son fils Charlie.
Avant tout le monde, le patriarche avait compris que Ron n'était pas l'homme qui conviendrait éternellement à la jeune fille. Elle était bien trop passionnée, bien trop ambitieuse et, disons le clairement, bien trop intelligente pour son dernier fils. Non pas que celui-ci ne l'était pas, mais Arthur doutait que Ron puisse un jour combler totalement la jeune femme d'un point de vue intellectuel. Et il était plus qu'évident que c'était là quelque chose de primordial.
Aussi, s'il avait été foncièrement déçu du comportement de son fils, Arthur était maintenant plus confiant quant à son avenir. Lavande était une jeune femme aimante, entièrement dévouée à son compagnon. Elle était parfaite pour Ron, parce qu'ils partageaient les mêmes centres d'intérêt, parce qu'elle prenait soin de lui et qu'elle le faisait se sentir le centre de son monde à elle. C'est d'une personne comme celle-là que Ron avait besoin dans sa vie.
Alors, certes, Arthur avait été déçu, mais certainement pas surprit. Il n'était finalement pas étonnant non plus que cette femme au caractère si particulier qu'était Hermione Granger ait pu séduire son grand gaillard de Charlie. D'aucuns diraient qu'ils formaient un couple plus qu'improbable, pourtant lui, en tant que père, pouvait affirmer qu'ils se correspondaient parfaitement.
Lorsque Charlie était mal à l'aise en public, ayant été trop longtemps isolé, Hermione lui prenait la main et l'accompagnait, où qu'il aille. Si, au contraire, c'était de solitude qu'il avait besoin, elle le laissait partir sans poser de questions et en profitait pour se perdre dans les pages d'un livre. Les deux jeunes gens pouvaient également parler des heures de leurs emplois respectifs, étant l'un et l'autre curieux de nature.
Et ceci n'était que des exemples parmi tant d'autres. Ils étaient tombés amoureux rapidement et il était vrai que la situation était particulière, mais non moins sincère. Et pour ceux qui pouvaient encore douter de l'amour d'Hermione pour Charlie, il suffisait de la voir en ce beau jour.
On se souviendrait certainement des siècles durant du conflit qui avait opposé la future mariée à sa future belle-mère, mais la première avait finalement obtenu gain de cause. Si à l'époque des préparatifs du mariage qui aurait dû l'unir à Ron Weasley, Hermione Granger avait laissé carte blanche à Molly, elle n'en avait rien fait cette fois-ci. Là où Molly avait invité des centaines de personnes, Hermione avait souhaité une cérémonie plus privée et sans le moindre journaliste.
D'un point de vue vestimentaire, elle avait troqué sa grosse robe bouffante pour une plus simple qui mettait sa silhouette en valeur. Oublié le voile, oublié les cheveux lissés pendant des heures, oublié le maquillage trop prononcé, Hermione avait souhaité rester le plus naturel possible. Et Arthur devait bien admettre que sa future belle-fille avait eu raison de tenir tête à sa femme. Elle était magnifique.
La seule chose pour laquelle la jeune femme avait laissé carte blanche à Molly était le buffet, cela avait bien sûr contrarié Molly, mais elle avait fini par s'y faire. À la grande stupéfaction de Fleur, qui, malgré sa ténacité, n'avait pas su faire plier à ce point la matriarche à l'époque de son propre mariage avec Bill.
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Le murmure de la foule sorti Arthur Weasley de ses pensées. Toutes les têtes étaient tournées vers le début de l'allée centrale. Il jeta alors un œil dans cette direction et un grand sourire fleurit instantanément ses lèvres.
Dans les bras de son Parrain, Nathanaëlle Weasley tenait fermement, dans ses petites mains, un coussin en forme de cœur. Avec ses cheveux aussi bouclés que ceux de sa mère, aussi roux foncés que ceux de son père et son intense regard bleu, la fille de Charlie et Hermione était magnifique. Vêtue d'une jolie robe blanche, la petite affichait un sourire que seul son Parrain avait pu lui apprendre. Impatiente, elle remua et celui-ci la déposa par terre. Lui prenant la main, il lui fit un signe du menton avant de se redresser et comme elle hochait la tête vivement, il l'entraîna dans l'allée.
Ayant rejoint ses parents, Nathanaëlle leur tendit le coussin, mais refusa de partir quand Drago Malefoy voulut pour la ramener sur les bancs avec lui.
- Non ! Este Papa, Maman ! Cria-t-elle faisant la moue.
Elle n'avait pas encore deux ans, ne maîtrisait pas encore les consonnes comme le « r » ou le « j » mais cette petite avait déjà énormément de caractère et savait se faire comprendre !
- Tu m'abandonnes alors ? Tenta de l'amadouer Drago en courbant sa bouche tristement.
- Oui !
L'assemblée éclata de rire devant l'air déterminé de la fillette. Levant les sourcils, faussement vexé, l'héritier Malefoy se releva.
- Très bien, puisque c'est ainsi, je te laisse.
- Mais Pa-hain. E t'aime hein ! S'écria Nathanaëlle lorsqu'il fut en bas des marches.
Le visage de Drago Malefoy se fendit alors d'un grand sourire. Il revint vers elle, s'accroupit et lui embrassa le front.
- Moi aussi, Princesse, je t'aime fort.
Il se pencha ensuite pour lui chuchoter quelque chose, la faisant ainsi sourire jusqu'aux oreilles, avant de retourner auprès de Benjamin, sous les regards émus d'une grande partie des personnes présentes.
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Arthur Weasley avait dans un premier temps eu quelques doutes par rapport au fait de donner une si grande responsabilité au jeune aristocrate, il devait bien l'avouer. Les relations qui l'avaient lié à Lucius Malefoy n'ayant jamais été très cordiales, il avait eu des a priori. Et il était loin d'être le seul. Mais c'était sans compter sur Hermione, qui n'hésitait jamais à défendre le blond. Un jour, alors qu'elle était venue sur le Chemin de Traverse en compagnie de Drago et Nathanaëlle, et se dirigeait vers Fleury et Bott pendant que Drago gardait la petite, une femme l'avait abordée.
- Vous n'avez pas peur ? Avait demandé l'inconnue
- Pardon, Madame ?
- Je vous demandais si vous n'aviez pas peur ?
- De quoi, Madame ?
- Eh bien, de prendre un Mangemort comme Parrain pour votre petite..
Choquée qu'on ose l'arrêter en rue pour lui poser ce genre de questions, aussi absurdes de surcroît, Hermione avait vu rouge. Et tout le Chemin de Traverse se souviendrait sûrement encore longtemps de son éclat.
- Écoutez-moi bien, ma petite dame ! Déjà, je n'admets pas que vous puissiez juger quoique ce soit de ma vie. Nous ne nous connaissons pas et quand bien même.. ! Ensuite, je nomme Parrain de ma fille, qui je veux. Je vous rappelle que la guerre est terminée depuis longtemps maintenant ! Quelle image voulez-vous donner à vos enfants si d'un côté, vous leur expliquez que vous vous êtes battu pour un monde plus juste, plus ouvert et, que de l'autre, vous ne pardonnez pas des erreurs d'adolescence !? Avec ce genre de mentalité, il ne faudra pas s'étonner qu'un autre Voldemort apparaisse un jour ! Et arrêtez de trembler, par Merlin, il est mort !
Elle s'était ensuite tournée vers la foule qui s'était agglutinée autour d'elles et avait fusillé tout le monde du regard. Aussitôt, les passants avaient commencé à se disperser, mais l'arrivée surprise d'Harry Potter aux côtés de sa meilleure amie avait fini d'éloigner les derniers têtus.
Depuis ce jour, plus personne n'était venu importuner ni Hermione, ni Drago à ce sujet. On ne survivait pas à une guerre pour s'attirer les foudres de ses héros juste après !
Les lettres d'injures que le blond recevait encore de temps en temps de certains parents d'élèves avaient cessé également. La rumeur, quelque temps plus tard, qu'Harry avait été embauché par Drago pour retrouver les destinataires avait suffit à calmer tout le monde.
Et comme beaucoup, après cet éclat, Arthur avait réfléchi et avait dû reconnaître que la jeune femme n'avait pas tort. Au contraire. Il avait alors invité le jeune héritier à aller boire un verre. Au bout du compte, ils avaient échangé une poignée de main, un grand sourire aux lèvres.
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Arthur Weasley était fier d'avoir une personne comme Hermione Granger en tant que belle-fille. Enfin... Se concentrant momentanément sur la cérémonie, il put confirmer qu'elle ne l'était pas encore tout à fait. Cela ne saurait trop tarder puisque le Mage demandait présentement au couple de d'énoncer leurs vœux respectifs.
- Il y a un peu près trois ans, je me trouvais exactement à cette place, commença Hermione en regardant Charlie dans les yeux. Et pourtant, tout ce que je ressens actuellement, je ne l'avais jamais ressenti auparavant. Je me souviens la colère, la déception et la tristesse. Je ressens la joie, le bien-être et de l'impatience. Il y a un peu près trois ans, je me trouvais exactement à cette place, mais rien n'est plus pareil. Je...
Hermione fit une pause pour avaler sa salive, ses yeux devenant brillants de larmes.
- Je ne pensais pas un jour pouvoir me remettre de tout ce qu'il s'est passé il y a un peu près trois ans, mais tu es arrivé. J'avais terriblement besoin de quelqu'un et tu t'es proposé, tu m'as épaulée et tu m'as relevée. Aimée aussi, ajouta-t-elle en rougissant furieusement au souvenir de leur première nuit. Moi qui croyais ne plus jamais pouvoir accorder ma confiance à un homme, je t'offre aujourd'hui ma vie et mon amour à travers ce serment de mariage. Parce que je sais que tu en prendras soin, je sais que je peux compter sur toi, peu importe la situation. Et je voudrais tellement te remercier pour ça Charlie. Merci de m'aimer, merci d'embellir ma vie, merci d'être là et d'être toi.
Les larmes coulaient sur les joues de la jeune femme cette fois, ce qui alarma sa fille.
- Pou-oi tu pleu-es, Maman ? Demanda Nathanaëlle, sa petite main gauche tirant sur la robe de sa mère tandis qu'elle tenait toujours le coussin rouge de la main droite.
Hermione rit doucement en reniflant.
- Parce que je suis heureuse, ma Puce, lui expliqua-t-elle en prenant une des alliances accrochées au coussin.
Elle embrassa sa fille puis se redressa et se racla la gorge pour continuer.
- Moi, Hermione Jean Granger, te reçois toi, Charles Weasley, pour époux. Je te promets de te rester fidèle dans le bonheur et les épreuves, dans la santé et la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie. Je jure sur ma magie.
Un halo de lumière apparu alors autour d'Hermione lorsqu'elle glissa la bague au doigt de son homme. Le Mage fit signe à Charlie de se lancer à son tour, et d'où il se trouvait, Arthur Weasley pouvait voir le regard empli de larmes de son fils.
- Il y a... Hum, excusez-moi, dit Charlie la voix rendue rauque par l'émotion. Il y a un peu près trois ans, j'étais assis là-bas, un peu plus loin. J'étais arrivé le matin-même après plusieurs mois d'absence et je ne pensais franchement pas me trouver ici aujourd'hui. Il y a un peu près trois ans, je ne croyais pas être capable d'aimer un jour. Je ne le cherchais pas non plus, j'aimais ma vie telle qu'elle était, mes dragons me suffisaient et c'était parfait. Il y a un peu près trois ans, je t'ai rencontré. Vraiment, je veux dire. Jusque-là, tu n'étais que la petite copine de mon frère, la meilleure amie d'Harry. Je ne te connaissais pas autrement que par les récits des autres. Disons que j'ai ouvert les yeux sur ce que j'avais sous le nez et ce que j'ai vu, m'a plus. Irrémédiablement.
Charlie fit une pause le temps d'avaler sa salive et de se noyer dans le regard d'Hermione.
- Il y a un peu près trois ans, je ne souhaitais rien d'autre que de poursuivre ma petite vie, et pourtant, après t'avoir rencontré, j'ai commencé à voir les choses différemment. J'ai commencé à me poser des questions, à me demander si je souhaitais réellement vivre comme ça toute ma vie. Et j'ai réalisé que non. Par Merlin, non ! J'ai pris conscience que l'idée de fonder une famille m'attirait énormément, à condition que tu sois à mes côtés. Je remercie aujourd'hui, Drago de t'avoir ouvert les yeux et de t'avoir poussé dans mes bras. Merci vieux.
- Pas d'quoi ! S'exclama Drago, faisant rire l'assemblée.
- Il y a un peu près trois ans, je ne vivais que pour mes dragons et je ne savais rien de l'amour. Aujourd'hui, je vis pour vous deux, notre fille et toi. Aujourd'hui, je rentre plus tôt du travail pour avoir le bonheur de vous serrer contre moi le plus longtemps possible. Et je te remercie pour ça Hermione. Merci d'être aussi magnifique que tu en as l'air, merci de m'avoir fait découvrir l'amour, la vie et de m'avoir fait ce cadeau qu'est Nathanaëlle. Merci d'embellir ma vie, merci d'être là et d'être toi.
Charlie renifla et cligna plusieurs fois des paupières, luttant clairement contre les larmes. Il s'accroupit devant sa fille, glissa deux mèches derrière ses petites oreilles et, à l'instar de Drago et Hermione, lui embrassa le front avant de se redresser. Il attrapa ensuite la main de la femme merveilleuse qui se trouvait face à lui.
- Moi, Charles Weasley, te reçois toi, Hermione Jean Granger, pour épouse. Je te promets de te rester fidèle dans le bonheur et les épreuves, dans la santé et la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie. Je jure sur ma magie.
Comme pour Hermione, un halo de lumière apparu autour de Charlie lorsqu'il glissa la bague à son doigt.
- Bien, fit le Mage avant de pointer sa baguette sur leurs mains jointes. En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la loi et la Magie, je vous déclare vous, Charles Weasley, et vous, Hermione Jean Granger, unis par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez... Embrasser la mariée.
Trop impatient, Charlie n'avait pas attendu la fin de la phrase pour faire un pas en avant et ravir les lèvres de sa femme. Les halos lumineux les entourant chacun se rejoignirent alors pour former un seul et même dôme, avant de disparaître dans une pluie de poussière dorée.
- Waouh, joli ! S'écria alors Nathanaëlle, les yeux écarquillés d'émerveillement.
Et personne ne la contredit.
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Après la Cérémonie, les mariés et leur fille s'étaient éclipsés le temps d'une séance photo en compagnie du jeune Dennis Crivey. À leur retour, chacun avait été invité à boire un verre de champagne avant de prendre place à table. Harry s'était alors levé pour porter un toast, faisant pleurer la mariée à chaudes larmes et se faisant incendié par la petite Nathanaëlle pour avoir fait pleuré sa Maman. Cette petite était beaucoup trop intelligente, s'était alors dit Arthur en riant avec tout le monde. Après le repas, qui fut un véritable festin, les mariés avaient ouvert le bal.
Présentement, Arthur Weasley était confortablement installé à une table, un verre à la main. Il était bien là, à se laisser bercer par les mélodies tantôt sorcières, tantôt moldues, jouées par le DJ né-moldu engagé pour l'occasion.
« On rêve tous d'attraper une étoile.
Moi, je veux vieillir avec toi.
C'est mon plus beau rêve ici-bas.
Oui, je veux vieillir contre toi.
C'est mon plus grand rêve ici-bas. » *
Son plus grand rêve à lui, Arthur Weasley, s'était réalisé aujourd'hui même.
Il y a bien des années de cela, alors qu'il n'était encore qu'un adolescent, il avait fait le souhait d'épouser un jour une femme qu'il aimerait toute sa vie. Et il avait rencontré Molly.
Alors qu'il découvrait le bonheur de la vie à ses côtés, il avait souhaité fonder sa propre famille. Et il avait eu Bill, Charlie, Percy, Fred et Georges, Ron et puis Ginny.
La guerre étant arrivée entre-temps, il priait chaque matin pour la vie de sa femme et de ses enfants. Malheureusement, ils avaient perdu Fred.
Après la guerre, en promettant qu'il ne demanderait plus jamais rien ensuite, Arthur avait souhaité le bonheur pour sa famille. Ni plus, ni moins. Simplement les revoir sourire, les voir heureux. C'était là sont plus grand rêve.
Et aujourd'hui, il se réalisait.
Au centre de la pièce, Hermione et Charlie, avec Nathanaëlle entre eux deux, rayonnaient de bonheur.
A leurs côtés, Bill et Fleur, enlacés, jetaient des regards amusés à Teddy Lupin, alors âgé d'un peu plus de huit ans, qui luttait contre Victoire. Il ne voulait pas danser avec une fille, c'est nul les filles !
On trouvait également Harry et Marie. Le jeune homme était monstrueusement mal à l'aise le jour où il était venu leur présenter sa nouvelle petite amie. Mais comme l'avait si justement fait remarquer Molly, il faisait partie de la famille. Peu importait qu'il soit marié ou non à leur fille.
Celle-ci était d'ailleurs partie juste après la Cérémonie, mais personne ne s'en était offusqué. Si Hermione ne lui avait jamais pardonné, elles restaient toutefois polies en présence l'une de l'autre. Ginny avait accepté de revenir en Angleterre pour le mariage, par égard pour Charlie et leur mère, mais était ensuite repartie pour la France. Elle s'y était installé peu de temps après son divorce et avait entamé une carrière dans le Quidditch. Le lendemain, elle devait justement jouer son premier match officiel avec l'équipe. Avant de partir, elle avait glissé à l'oreille de son père qu'il ne devait pas s'en faire pour elle, elle était heureuse. Et c'était bien là tout ce qui comptait pour lui.
Sur sa droite, Arthur perçut soudain un cri outré de Percy, tout de suite suivit par un éclat de rire et des remontrances féminines. George avait manifestement, encore, décidé de piéger son aîné et, visiblement, Audrey et Angelina s'unissaient encore pour le traiter de gamin. Pourtant, il était tellement bon de l'entendre rire son grand garçon ! Aux dépens de son frère, certes, mais tout de même. Arthur avait sincèrement cru ne plus jamais le voir sourire après la perte de son jumeau, il en avait eu le cœur déchiré un peu plus qu'il ne l'était déjà. Qu'il rie à nouveau était pour lui digne d'un véritable miracle.
Enfin, légèrement en retrait, se trouvaient Ron et Lavande. Un sourire bienveillant étira les lèvres d'Arthur lorsqu'il avisa le ventre rond de la jeune femme et l'attention manifeste que lui portait son grand maladroit de fils. La descendance de la famille Weasley était clairement bien engagée de ce côté-là également.
- À quoi penses-tu donc, Arthur chéri ? Demanda une voix derrière lui.
La seconde d'après, deux bras tendres entouraient ses épaules et un léger parfum de fleur d'oranger emplissait ses narines. L'homme ferma les yeux et inspira profondément avant de répondre d'une voix douce.
- À nos enfants, ma Molynette, répondit-il en prenant ses mains dans les siennes pour les embrasser.
- Ils sont beaux, n'est-ce pas ? Dit-elle en balayant les lieux d'un regard ému et fier.
- Oui, ma Molynette, nous avons de beaux enfants. De beaux et heureux enfants.
FIN.
© Écrite par @NathanelleS sur fanfictions.net
© Cover par @TrisMikaelson
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