Chapitre 2
Avisant le lit de camp à côté de son propre lit et le capharnaüm qui régnait dans la pièce, Charlie déduisit que c'était sa chambre qu'avait pioché Ronald. Il était en effet de tradition que les futurs mariés soient séparés pour leur dernière nuit en tant que célibataires. Charlie trouvait cela purement ridicule, mais ce n'était que son avis.
Il rangea rapidement ses effets personnels dans son armoire, gardant cependant son nécessaire de toilette ainsi qu'une tenue propre. La vie à la réserve étant plutôt... Spartiate, il se languissait de pouvoir prendre une bonne douche, bien chaude. Oh oui, surtout bien chaude en fait !
C'est donc d'un pas rapide, mais le plus silencieusement possible qu'il se rendit à la salle de bain. Il s'apprêtait à tourner la poignée de la porte lorsque celle-ci s'ouvrit sur Ron. Entre sa mère et son frère, aurait-il la possibilité d'ouvrir une porte lui-même aujourd'hui ?
Surpris tous les deux, ils restèrent un instant figés avant de se prendre dans les bras l'un l'autre pour une accolade.
- Tu nous as manqués, ça fait plaisir de te voir ! Chuchota Ron, un grand sourire aux lèvres
- Je n'allais pas manquer le mariage du petit Ronnie tout de même ! Répondit son aîné en riant
Il se demanda alors ce qu'il avait bien pu dire de travers, car une drôle d'expression passa sur le visage de son jeune frère, avant qu'il ne reprenne son sourire. Cela avait été si rapide et le sourire que Ron affichait à présent semblait si sincère qu'il finit par se dire qu'il avait dû rêver. Et puis, il était sans doute nerveux. Être tendu le jour de son mariage n'était pas quelque chose d'anormal après tout. Oui, c'était certainement cela. Charlie se traita lui-même d'imbécile en se rappelant qu'il s'était déjà trompé en pensant que ces deux-là allaient se séparer. Lui qui avait toujours cru avoir un sixième sens pour ces choses-là...
Il haussa alors les épaules et prit congé de son frère pour aller prendre cette douche dont il rêvait tant.
Lorsqu'il redescendit à la cuisine, Molly était seule. Concentrée sur sa tâche, elle ne l'avait pas entendu descendre et sursauta lorsqu'il parla :
- Eh bien, personne d'autre n'est levé ? Où est Ron ?
- Charlie ! Tu m'as fait peur ! Si, ton père et Ron sont dehors, ils aménagent une seconde tente.
- Oh ?
- Oui. Au mariage de Bill, nous n'avions pas prévu énormément d'alcool vu la euh... Vu le contexte. Mais la gu... Tout cela... Étant fini, il n'y a plus aucune objection à ce que l'on puisse profiter pleinement. On a donc pensé à installer une seconde tente, divisée en plusieurs chambres, au cas où certains ne serait plus aptes à transplaner ce soir. Je n'ai pas envie d'avoir des désartibulations sur la conscience ! Expliqua la matriarche
Charlie hocha de la tête, n'ajoutant rien, ne relevant pas non plus le fait qu'à deux reprises, elle n'avait pu prononcer le mot « guerre ». Il prit alors place aux fourneaux et se lança dans la préparation du petit-déjeuner.
L'odeur du bacon dû monter jusqu'aux étages, car moins de vingt minutes plus tard, on vit apparaître Georges accompagné d'Angelina, Audrey au bras de Percy, et enfin Harry.
- Tiens, les filles dorment encore ? Demanda Charlie, après un moment, étonné de ne voir ni sa sœur ni la future mariée descendre.
- Elles restent en haut jusqu'à la cérémonie, répondit Harry avant de développer face à l'air surpris que le rouquin affichait. Les futurs mariés ne peuvent pas se voir pendant les dernières vingt-quatre heures, tu te souviens ? Les filles ont pris cette tradition très au sérieux. Ginny et Lavande, étant respectivement témoin et demoiselle d'honneur, se sont enfermées avec Hermione depuis hier matin. Merlin seul sait ce qu'elles font là-dedans depuis !
- Ah ! Mais, elles ne meurent pas de faim ?
- Probablement que si, lança Molly, et comme tu l'as fait remarquer et que tu as terminé, tu pourrais très bien leur apporté un plateau. Merci mon chéri !
Une fois de plus, il s'était fait avoir. Il soupira, attrapa le plateau repas et pris les escaliers jusqu'à la chambre des filles. Au passage, il leva son majeur à l'attention des garçons qui ricanaient, silencieusement pour ne pas se faire attraper pas Molly.
Alors qu'il arrivait sur le palier, un cri de douleur, tout de suite suivit d'éclats de rire lui parvint. Il n'aurait donc pas à s'inquiéter de savoir comment il allait réveiller les filles, manifestement, elles l'étaient déjà. Levant la main, il frappa deux coups et clama :
- Service d'étage !
Le silence se fit dans la pièce puis la porte s'ouvrit à la volée sur une tornade rousse qui manqua de le faire tomber à la renverse.
- Charlie ! Oh, tu m'as manqué ! Viens, entre, vite !
Souriant, il la suivit à l'intérieur et resta figé face à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Littéralement effondrée sur un des trois lits, Hermione, en short et débardeur de pyjama se cachait le visage à l'aide de ses bras tandis que Lavande lui appliquait une sorte de substance collante sur les jambes. Hermione écarquilla les yeux lorsqu'elle prit conscience de la présence de Charlie. Elle voulut pour se redresser, mais Lavande venait de déposer un rectangle de papier blanc sur sa jambe. Elle se laisser alors retomber sur le matelas et se prépara à souffrir en se mordant la lèvre inférieure.
- Prête pour la dernière, Hermione ?
- Nooooon ! Gémit la future mariée
- Super ! À trois. Un, deux...
Charlie comprit alors d'où provenait le cri qu'il avait entendu lorsqu'il était arrivé sur le palier. Pliées en deux de rire, Ginny et Lavande avaient du mal à se ressaisir alors qu'Hermione, les larmes aux yeux gémissait encore.
- Espèces d'amies indignes ! Je devrais vous retirer vos rôles de témoin et de demoiselle d'honneur !
Charlie ricana et la pauvre victime tourna vivement la tête dans sa direction. Dans sa douleur, elle avait oublié la présence du rouquin. Pleurnichant, elle attrapa un oreiller pour se cacher le visage et on l'entendit alors marmonner les mots « honte » et « vengeance ». Cela n'eut pour effet que de renforcer les rires des trois autres.
Vexée, la future mariée se redressa et se rendit dans la petite salle d'eau qui jouxtait la chambre. Celle-ci avait été, exceptionnellement, et temporairement, installée pour ces dernières vingt-quatre heures. Malheureusement pour elle, cela exposa l'intégralité de ses jambes et l'ont pu remarquer les grosses marques rouges et rectangulaires laissées par les bandes de papier. L'hilarité de ses amis ne fit donc que redoubler.
Au bout de plusieurs minutes, Charlie s'essuya les yeux et se releva du lit sur lequel il s'était laissé tomber avec le plateau repas.
- Mais enfin, qu'est-ce que vous lui avez fait ? Demanda-t-il.
- Épilation à la cire ! Il existe bien un sort qui enlève tous les poils, mais aucune de nous ne le connaît, on a donc fait ça à la façon moldue, expliqua Lavande avec un grand sourire
- Mais, c'est... Barbare !
- Il faut souffrir pour être belle ! Répliqua Ginny au moment où Hermione ressortait avec un petit pot blanc dans les mains, que Charlie reconnut comme étant une crème apaisante.
Les snobant tous les trois, elle se réinstalla sur son lit et entreprit d'appliquer soigneusement l'onguent sur ses jambes. Au fur et à mesure des passages, les marques s'estompèrent. La magie était tout de même quelque chose de merveilleux ! Au bout de quelques minutes, tout avait disparu et Hermione en soupira de soulagement. Elle aurait vraiment eu l'air malin avec ces marques le jour de son mariage !
- Charlie ?
L'interpellé sursauta et rougit jusqu'à la racine de ses cheveux lorsqu'il se rendit compte qu'il avait été hypnotisé par les gestes d'Hermione. Celle-ci, heureusement, ne s'était rendu compte de rien, trop concentrée dans sa tâche.
- Oui... Oui ? Bégaya-t-il.
- Il va falloir que tu sortes, on n'a encore pas mal de choses à faire, annonça sa sœur avec un sourire narquois aux lèvres
- Oui, bien sûr ! Tenez, voilà pour manger. J'y vais, salut ! S'exclama-t-il avant de prendre la fuite.
Lorsqu'il arriva dans la cuisine, son visage avait repris une teinte plus claire et il en fut heureux. « Tu passes décidément vraiment trop de temps avec tes dragons, mon pauvre vieux ! » Se dit-il à lui-même alors que sa mère distribuait les tâches qu'il restait à effectuer pour ce grand jour.
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