PAOLO

Je pris une profonde inspiration avant d'entrer dans la pièce. Mes pas résonnèrent dans l'air silencieux, mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur l'ambiance glaciale. Sergei Markov. Le genre d'homme qui n'hésite jamais à broyer ceux qui se dressent sur son chemin. Et aujourd'hui, c'est moi qui suis en face de lui.

Quand mes yeux rencontrèrent les siens, je remarque qu'il ne bouge même pas. Pas de gestes. Pas de mouvement. Il me fixe avec ce regard calme, presque trop calme. Il sait pourquoi je suis là. Tout comme moi, il sait qu'aucun des deux ne sortira de cette pièce sans que quelqu'un ait pris l'avantage.

Je fis un pas en avant.

__ J'en ai assez de cette mascarade. dis-je, la voix ferme, pleine de rancœur. Alvize a assez fait des dégâts. Il est grand temps de lui apprendre le respect envers ces aînés.

Un sourire en coin étira ses lèvres. Il ne répondit pas tout de suite, me jaugeant sans un mot.

__Tu veux dire que tu es prêt à oublier toute cette histoire de famille, Paolo ? Sa voix était douce, presque moqueuse. Prêt à t'allier à moi tout en sachant quel danger je représente pour toi?

Je n'hésitai pas, même si ça me brûle de dire ces mots.

__Je veux que cet enculé d'Alvize paie. Il a détruit ma famille. Et je sais que toi aussi, tu veux ça. Alors, si on doit le faire ensemble, on le fera.

Le silence s'étira. Sergei ne bougea pas. Il attendait. Une éternité passa avant qu'il se lève lentement, s'approchant de moi d'un pas mesuré. Ses yeux brillent d'un éclat qui me donne l'impression de voir un serpent se faufiler dans l'ombre.

__Tu veux vraiment ça, hein ? dit-il d'un ton presque amusé, comme si tout cela n'était qu'un jeu pour lui.

__Je veux qu'il paye. Répondis-je, le regard toujours fixé sur lui.

Il s'arrêta juste devant moi, son sourire s'élargissant, mystérieux. Puis, sans crier gare, il lança :

__Alors, il est grand temps que tu aies un rôle à jouer dans cette histoire, Paolo.

Je sentis un frisson glacé courir le long de ma colonne vertébrale. Ce sourire, cette phrase... quelque chose dans son ton me fit réaliser que j'avais fait bien plus que proposer mon aide. Ce jeu ne serait pas aussi simple que je l'avais imaginé.

Je me redressai, essayant de ne pas laisser transparaître l'incertitude qui me rongeait. J'avais franchi la ligne. Et il n'y avait pas de retour en arrière.

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Les choses sérieuses commencent plus que 6 chapitres 🙃