Chapitre 19: Echec et mat

**"No Game No Life"**

"Dans ce monde, il n'y a pas de victoire sans échec et mat."

MATTIA

Je regarde mon maître,Alvize, siroter tranquillement sa tasse de thé. Raïssa vient tout juste de nous informer du kidnapping d'Anna, mais cela ne semble guère l'inquiéter. Emma en revanche est sur le point d'exploser.

Je ne peux pas nier que je l'aime profondément. Mais dans notre monde, il n'y a pas de place pour l'amour. Même ci Emma est une femme forte, je ne peux pas prendre le risque qu'elle soit une cible pour m'atteindre. Et si je suis atteint, alors Alvize le sera également.

Je suis donc dans l'obligation de ravaler mes sentiments et les enterrer six pieds sous terre même ci il m'est impossible de les ignorer pour l'instant.

__ Qu'attendons-nous maintenant ? Dis-je, brisant le silence.

Alvize reste impassible, savourant chaque gorgée de son thé chaud, tandis que la colère d'Emma envahit la pièce, palpable et étouffante. Je sens qu'elle est sur le point de commettre une folie. Avant qu'elle ne puisse dire quoique ce soit, je me place derrière elle, posant une main sur sa bouche et l'autre autour de sa taille. Je lui murmure doucement dans l'oreille:

__ Calme toi, tu risquerais de te blesser à nouveau.

Elle me repousse violemment, me faisant tomber à terre, puis se précipite vers Alvize. Mais Izan saisit son poignet avant qu'elle ne puisse le touché.

Il n'aime pas être touché.

__ contrôle toi, t'es sentiments ne doivent en aucun cas te faire perdre la tête. Lui ordonne Izan, la repoussent brusquement.

Je me redresse et rattrape Emma avant qu'elle ne touche le sol, mais elle me repousse immédiatement.

Elle sait.

Mon cœur rate un battement, mais je me ressaisis. Dans ce monde il n'y a pas de place pour l'amour. Notre relation est dans l'obligation de rester strictement professionnelle, même ci cela me brise le cœur. Mais au fond de moi je ne peux m'empêcher de la désirer.

__ c'est quoi ton problème ?crie Emma, ses mots résonnent dans la pièce, elle pointé du doigt Alvize mais il ne lui accorde même pas un regard.

La haine dans ses yeux est évidente.

Alvize se lève enfin de sa chaise et fixe Emma du regard. Pour la première fois elle soutient son regard, mais ce n'est que pour quelques instants, elle baisse les yeux presqu'aussitôt.

__ Allons-y. Dit-il simplement, avant de quitter la pièce suivit d'Izan.

Emma reste immobile, les poings serrés, tandis que je m'approche d'elle, à quelques centimètres seulement. Je sens son cœur battre de plus en plus vite, la sueur perlant sur son front, à peine ai-je posé ma main sur la sienne qu'elle me repousse.

Elle plonge son regard dans le mien, essayant de déceler mes pensées. J'essaie de rester impassible, mais je suis sûr qu'elle peut lire en moi comme dans un livre ouvert.

__ oublie la nuit de l'autre fois. C'était une énorme erreur je regrette tout. Dit-elle avant de s'éloigner.

Un sourire se dessine malgré moi sur mes lèvres. Je la rejoins dans le garage. Alvize monte dans l'une de ses voitures, tandis qu'Izan et moi prenons place dans une autre voiture. Emma s'assoit à l'arrière, et je capte son regard dans le rétroviseur, mais elle détourne rapidement les yeux.

__ Vous allez continuer à faire semblant longtemps comme ça? Demande Izan avec ironie.

__ mon frère est déjà en route, alors démarre. Réplique sèchement Emma.

Sous sa direction, Izan met le contact, et nous suivons de près la voiture d'Alvize. Je profite du trajet pour observer le paysage défiler laissant le moment présent me changer les idées.

Mon père avait été appelé par Marco pour servir au conseil, ce qui m'a permis de rencontrer Alvize. Nous étions proches, des complices. Je l'admirais pour son cran et son courage, tout ce que je n'avais pas mais à ces côtés j'ai finis par devenir comme lui ou presque.

Après la mort de sa mère, Alvize n'a plus jamais montré la moindre émotion, devant une coquille vide. C'est à ce moment là que j'ai compris que je devais rester avec lui. Puis il y a eu Izan et après Emma.

Nous arrivons à la demeure de Gabriele. Après trois heures de route, le gardien ouvre le portail sans poser des questions. Gabriele avait tout prévu. Rien qu'à penser à ce que doit vivre Anna, un frisson me parcours.

Je me souviens de l'enfance d'Alvize, de la brutalité de Gabriele, Alvize en a bavé. Nous descendons de la voiture suivons Alvize jusqu'à l'intérieur de la demeure de Gabriele. Sans attendre une permission Alvize s'installe sur le canapé, croisant les jambes dé qu'il s'assoit.

Érika, la secrétaire de Gabriele, se présente à nous avec un plateau de jus et des cookies. Elle sert Alvize, mais celui-ci prend le plateau sans la frôler, et le dépose sur la table.

__ Où est Gabriele ? Demande t-il.

Érika hésite avant de répondre.

__ il n'est pas rentré depuis hier.

__Izan occupe toi d'elle s'il te plaît.

Izan prend la main d'Erika et la conduit dans une pièce à l'écart. Je soupire sachant très bien ce qu'il va faire.

Le téléphone d'Alvize vibre, et il décroche, son regard neutre. De ma position, je peux voir l'appel que Gabriele vient de lancer, et Emma aussi fixe l'écran.

Face à nous, Gabriele apparaît, souriant dans une pièce faiblement éclairée. La pièce est inondée et remplie de ses hommes armés.

__ petit frère, depuis les épreuves, je ne t'avais pas vu. Alors, comment ça va ? Ton dos pas trop mal?

__tu n'as qu'à vérifier par toi même, donne moi juste l'adresse de l'endroit où tu te trouve. Réplique Alvize, son ton glacial.

__ crois mois je ne suis pas très loin de toi. D'ailleurs, tu sais parfaitement bien où je me trouve. J'ai fais exprès de me mettre à cet endroit pour que tu viennes assister à la mort de ma belle sœur Anna.

Alvize serre les poings. Pourquoi? Est-ce parce que c'est sa chose ? Sa marchandise? Ses sourcils se froncent soudain, mais il garde un regard impassible.

__ tu n'as pas assez de cran pour m'affronter, c'est ça pour ça que tu te caches. Réplique Alvize avec défi.

__ je ne me cache pas, je suis très proche de toi, rappelle toi notre endroit favoris.

Gabriele rit avant d'ordonner à un de ses hommes de tourner la camera vers Anna.

Mon vieil ami tremble, ses poings se serrent à tel point que ses veines ressortent. Même à distance je peux sentir son cœur battre.

Anna est nue.

Sa peau est marqué des profondes ecchymoses d'un bleu violacé. Elle a des coupures sous la poitrine et sur le cou, ses muscles sont tendus. Et elle a du mal à tenir debout. Son torse est d'un rouge vif, preuve de brûlure. Ses yeux sont gonflés, entourés d'hématomes, et son regard est vide. Elle semble extrêmement fatiguée, sa respiration est irrégulière, et elle est affaiblie, physiquement et psychologiquement.

Cette image révèle toute l'étendue de la torture qu'elle a subie en moins d'une journée.

__ Regarde Alvize. As-tu déjà vu ma belle sœur nue ? Dis moi. Le nargue Gabriele.

La main d'Alvize tenant le portable tremble de plus en plus. Je jette un coup d'œil à Emma, mais elle ne me regarde pas. Elle tremble également. Seul moi suis resté neutre et passible.

__ j'ai appris que ma belle sœur était encore vierge. Réjouis-toi, frangin, tu vas voir ta femme se faire voiler.

__ GABRIELE NE LA TOUCHE PAS! Hurle Alvize, sa voix résonnant dans la demeure.

Mais Gabriele ne fait que rire tandis qu'un de ses hommes s'approche d'Anna.

__ dis moi, t'es puceau ? Demande Gabriele à son homme.

__ oui maître.

__ Alors, amuses toi. Tu as là, la femme d'un Giordano la fille de Anton Markov amuses toi bien.

Je peux voir les larmes couler sur son visage. Anna ne mérite pas ça. Mais Gabriele n'écoute que son sadisme. Son homme tire Anna par les cheveux, la forçant à se mettre à genoux. Elle gémit de douleur, mais aucun son ne sort de sa bouche. Le silence qui suit est glaçant.

Et c'est là que je comprends.

J'ai toujours su qu'il était cruel, mais cette scène dépasse tout ce que j'avais pu imaginer. Anna est piégée dans ce cauchemar, sans espoir de répit, tandis qu'Alvize, désemparé, hurle d'impuissance.

__ Alvize tu m'avais promis de me protéger, et tu me laisse me faire vi@ler vraiment? T'es sérieux?

Alvize reste silencieux. Et pour la première fois depuis longtemps il baisse le regard face à quelqu'un.

__ je ne veux pas qu'il me touche, ALVIZE JE NE VEUX PAS QU'IL ME...

L'homme de Gabriele l'empêche de finir sa phrase en collant brutalement ses lèvres aux siennes, tandis qu'il caresse sa poitrine de l'une de ses mains, l'autre continuant à parcourir son ventre. L'homme tenant la caméra veille à immortaliser chaque geste, chaque touche dégradante.

Et c'est là que nous la vîmes. Cette marque, brûlée dans sa chair.

La marque destinée aux esclaves.

__ Comment as-tu osé marquer ma femme ! hurla Alvize en se levant d'un bond.

__ Oups, tu n'étais pas censé voir ça, répliqua Gabriele avec un sourire sadique.

__ Je te le jure, Gabriele, tu me le paieras. Pour chaque larme qu'elle a versée, tu en verseras le double. Pour chaque coup porté, je m'assurerai que tu sois torturé deux fois plus. Je te détruirai, Gabriele, sur mon honneur, je te détruirai.

Après avoir lancé ces mots, Alvize balança violemment le portable contre un mur avant de se lever brusquement.

__ Je sais où il se trouve.

Il quitta la demeure de Gabriele avec une vitesse phénoménale.

Je l'ai vu. Ses yeux étaient rouges, son visage affichait une colère intense, et ses mains tremblaient.

Je le suivis de près avec Emma à mes trousses. Alvize grimpa dans sa voiture qui démarra aussitôt. Quinze minutes plus tard, Izan nous rejoignit et nous prîmes la route à sa poursuite.

Heureusement, chaque voiture est équipée d'un système de localisation directe, ce qui nous permit de voir qu'il se dirige à toute vitesse vers son aéroport privé.

__ Ma princesa... murmura Emma, les larmes dévalant ses joues.

Incapable.

Je suis incapable de la prendre dans mes bras. Même si j'en ai une envie dévorante, je ne peux pas. Ma Emma pleure à chaudes larmes, elle est dévastée, et je suis incapable de la réconforter.

Tout ce que je peux faire, c'est l'admirer à travers le rétroviseur.

Nous arrivâmes à l'aéroport privé après deux longues heures de route. Alvize discute avec le pilote tandis que quelques hommes montent dans un autre avion. Je m'approche de lui, suivi d'Emma.

__ Combien de temps faudrait-il pour arriver en Sicile ?

__ Six heures de vol, mais il y a pas mal d'intempéries...

__ Je me fiche de ça, je veux y être en trois heures. Est-ce clair ?

__ Ce ne sera pas possible... Six heures de vol...

__ Bordel, mais tu m'écoutes ou pas ? Qui est ton maître ?

Son regard, empli de colère, me rappela le tueur sans pitié qu'il était autrefois. Cela faisait un bail que je n'avais pas vu ce regard meurtrier chez mon vieil ami.

Il s'est attaché à Anna.

Non, c'est impossible. Anna est sa chose. Enfin, elle est la seule personne qui pourrait lui permettre d'atteindre son objectif numéro un, alors oui, c'est normal qu'il s'inquiète autant pour sa chose.

__ C'est vous.

__ Qui décide ?

__ Vous.

__ Je veux y être en trois heures, minimum. Montez. Emma, Mattia, avec moi.

Nous pénétrâmes dans l'avion sous les ordres d'Alvize, direction la Sicile.

Je m'assis à côté d'Emma, qui tremble de plus en plus. Il est déjà dix-sept heures, et avec six heures de vol devant nous, nous arriverons probablement à vingt-trois heures. À cette heure-là, il serait impossible de localiser Gabriele ; il faudrait attendre le lendemain.

Je poses une main sur les cheveux d'Emma. Elle tenta de se dégager, mais j'attrape sa tête et la colle contre mon torse. Je la serre contre moi sous le regard d'Alvize.

__ Lâche-moi, Mattia.

__ Tais-toi et dors.

__ Mattia...

__ Je t'ai toujours écoutée. Maintenant, c'est à toi de le faire. Dors, on a six heures de vol.

Face à ma réponse, Emma cessa de se débattre et finit par me serrer dans ses bras.

__ Merci...

Je lèves mon regard vers Alvize, qui fixe la fenêtre. Le ciel s'assombrit . Nous prenons un grand risque en volant par ce temps, mais Alvize n'en a rien à faire.

Il est inquiet.

__ Pourquoi ? Me demande t-il.

Il leva son regard vers le mien en entendant une réponse de ma part, tandis qu'Emma s'était déjà endormie.

__ Pourquoi maintenant, alors que je suis si proche de mon but ?

Son regard s'assombrit progressivement, ne laissant paraître qu'un vide sans émotion.

__ Mattia... Elle est ma seule chance. C'est elle qui m'aidera à venger ma mère. Bordel, si je l'avais su, je n'aurais jamais laissé Gabriele s'emparer d'elle.

Mon ami...

__ Ça m'énerve... Je ne pensais vraiment pas que Gabriele irait jusque-là.

__ Arrête de te mentir à toi-même. En la livrant à Gabriele, tu savais pertinemment bien que ce type était un gros taré. Tu savais qu'il allait la torturer avant de porter le coup de grâce. Tu le savais, alors ne me fais pas croire le contraire.

La tempête est d'une violence inouïe, mais l'avion poursuit son trajet, vacillant imperceptiblement sous la furie des éléments. Je pose ma tête sur les cheveux d'Emma, respirant son parfum doux et apaisant malgré le chaos environnant. Sa chevelure soyeuse me réconforte, me faisant oublier, ne serait-ce qu'un instant, la tempête déchaînée à l'extérieur.

À cet instant précis, une joie pure et sincère m'envahis. Dans mes bras se trouve la femme que j'aime depuis trop longtemps. Je l'aime plus que tout.

Je tourne le regard vers Alvize, qui observe attentivement le paysage déchaîné à travers la fenêtre. Ma tête repose encore doucement sur les cheveux d'Emma, et, en cet instant, rien d'autre ne semble avoir d'importance. Le grondement du tonnerre se rapproche, de plus en plus menaçant, résonnant à travers chaque paroi de l'avion.

Soudain, une secousse brutale ébranla l'appareil, le faisant vaciller dans les airs comme une feuille emportée par la tempête. Mon cœur se serra violemment, une peur glaciale envahissant chaque fibre de mon être. L'avion continu sa course chaotique à travers les cieux déchaînés, chaque oscillation amplifiant la terreur qui envahis la cabine. Les éclairs déchirent le ciel, illuminant par intermittence le hublot, révélant les nuages tourmentés qui semblent prêts à nous engloutir.

Puis, tout bascula. Un fracas assourdissant retentit, suivi d'une chute vertigineuse. Les cris du pilote se mêle aux hurlements des moteurs en perdition, alors que l'avion plonge vers l'inconnu. Mon seul réflexe fut de serrer Emma contre moi, priant silencieusement pour que tout cela ne soit qu'un cauchemar dont nous sortirions indemnes.

La lumière intérieure vacille à chaque secousse, créant des ombres dansantes sur nos visages. Le métal de l'avion semble gémir sous la pression, chaque impact résonnant comme un coup de marteau dans le cœur de l'avion. Le bruit des débris tombant du plafond et les cliquetis des ceintures se mélangeaient dans une cacophonie de terreur. Emma tremble dans mes bras, et j'essaie de lui murmurer des mots réconfortants, malgré la panique qui monte en moi.

Le fracas final sembla ébranler la structure entière. L'avion, secoué comme un jouet dans un torrent, plongeant toujours plus vite vers le sol. Chaque instant est une éternité de douleur et d'angoisse, alors que je continu à serrer Emma contre moi, la protégeant du mieux que je peux. Je fermes les yeux, priant pour que ce soit la fin de notre calvaire, mais sachant au fond de moi que notre destin est désormais suspendu à un fil ténu.

____

Je suis toujours aussi choquée🙈

Je n'arrives pas à croire que j'ai tenu bon durant tous ce temps et que j'ai continué cet histoire 🙈🙈
Voilà que le prochain chapitre sera déjà le vingtième 🙈🙈

Ce n'est pas facile de devoir tout reprendre à zéro mais j'ai réussi à améliorer les chapitres précédents ^^

J'espère vraiment que ce chapitre vous a plu^^

Merci d'avoir d'avoir lu ^^

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