| CHAPITRE XII |

Note de l'auteure : Ce chapitre est sous le point de vue de Soleil.

- Soleil...

    Une voix lointaine m'appelle. J'ouvre les yeux. Tout est blanc autour de moi. Je suis habillée d'un pantalon et d'un t-shirt assortis à la pièce.

     Un écran apparaît et une image se projette.

- Que vais-je faire si tu ne te réveilles pas...?

     Ciel se trouve à côté de ce qu'il semble être moi, allongée dans un lit d'hôpital, avec un appareil respiratoire et des perfusions aux bras.

- J'ai besoin de toi... Tu sais, si je le pouvais, j'aurais voulu rester avec toi pour toujours...

       Une main se pose sur mon épaule.

- Tu vois, ma chérie ? Ce n'est pas encore le moment pour toi de partir me rejoindre.

        Je me retourne, les larmes aux yeux. Je pourrais reconnaître cette voix apaisante entre mille.

- Maman...

        Je la prends dans mes bras, tandis qu'elle m'essuie une larme qui coulait sur ma joue.

- Mon petit rayon de soleil, tu es à présent une grande fille.

- Tu manques à Papa, et à moi aussi...

- Vous me manquez beaucoup aussi, vous êtes ce qu'il y a de plus cher à mes yeux. Mais concentrons-nous sur ce qu'il se passe là.

     Elle me pointe du doigt l'image projetée.

- Il veut être avec toi, je peux le sentir au plus profond de moi. J'ai pu voir tout ce qu'il se passait depuis ici. Ciel est maladroit pour l'exprimer, mais il t'aime plus que tout au monde. Il est prêt à abandonner son ancienne vie et sa vengeance pour toi.

- Ciel...

- Fais le bon choix. Fais ce qu'il te semble le mieux. Pour ma part, je veux que tu continues à vivre, parce que tu as encore beaucoup de choses à accomplir.

    Je me mets à sangloter. Je pourrais rester avec elle, mais je sais que Papa ne s'en remettrait jamais...

- Je... choisis... De vivre !

- Je savais que tu choisirais de vivre. Alors, s'il te plaît, prends soin de toi, de ton père et de Ciel. N'oublie pas que je continuerai à veiller sur toi.

     Ma mère commence à se transformer en pétales de fleur qui virevoltent au vent.

- Une dernière chose... Transmets tout mon amour à Papa et dis lui que je l'aimerai pour toujours...

- O-oui, Maman... je le ferai, finis-je en essuyant mes larmes.

     Les pétales s'envolent dans l'immensité du lieu, avant de disparaître définitivement.

- Adieu, Maman.

      L'endroit commence à se désintégrer. Tout devient noir, et je me mets à tomber, jusqu'à ce que je perde connaissance.

***

      Je me réveille et bats des paupières. Ciel a sa main dans la mienne, et son front se colle au mien. Ses yeux sont fermés et ses joues rouges sont trempées de larmes. De ma main libre, je lui pousse ses cheveux pour lui caresser le visage.

     Sa tête se lève, pour me faire face. Il me fixe avec de grands yeux.

- Tu pensais vraiment que j'allais te lâcher...? Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, tu sais.

- Soleil !

- Bien le bonsoir, Ciel.

      Je m'assois et il me prend dans ses bras du mieux qu'il le peut pour ne pas gêner les tuyaux.

- Je suis si heureux de te revoir...

- C'est partagé...

   Nous nous sourions, puis Ciel se penche vers moi pour m'embrasser. Pour détendre l'atmosphère, je le taquine :

- Je dois avouer que j'ai oublié à quel point vos lèvres étaient délicieuses, mon cher Comte.

     Celui-ci me fait un baisemain.

- Je suis contente que ce baiser vous ait plu, je tâcherai de vous en donner bien d'autres le soir venu ~

- Hé !

      Je lui fais un coup de coude. Il rit joyeusement avant de me regarder dans les yeux.

- Je plaisantais... Ou pas.

- Tu vas arrêter, oui ? Vilain, va !

      Mon père rentre dans la pièce. Il nous demande :

- Je vous dérange ?

- Papa !

      Il vient vers moi pour me prendre dans ses bras. Le comte, l'air jaloux, fait une réflexion :

- Hé, c'est pas une personne par visite normalement ?

       Je lui lance un regard amusé. Papa fait de même en ajoutant :

- Je rêve ou ton petit copain serait jaloux de moi ?

- Moi, jaloux ? Hors de question, répond l'intéressé.

       Je l'embrasse sur la joue.

- Tu sais très bien que c'est toi le garçon que j'aime.

        Le médecin, qui passe à ce moment là dans le couloir, entre dans ma chambre.

- Oh, vous êtes réveillée, Mademoiselle Séraphins.

- Oui ! Et je suis prête à sortir !

         Je tente de me mettre debout, sans succès. Je retente une deuxième fois. Puis une troisième.

- Papa... Pourquoi est-ce que je ne sens plus mes jambes...?

- Non, dites-moi que ce n'est pas possible... s'écrie le médecin.

          Elle tente de me serrer un peu le tibia avec ses mains.

- Ça fait mal ? demande-t-elle.

- Non... Non ! Je ne sens rien !

           Elle fait la même chose avec mon autre jambe. Même résultat.

- Il va falloir faire une radio. Il est possible que votre colonne vertébrale ait été touchée lors de l'accident. De ce fait, vous ne pouvez donc plus marcher.

    Je prends mon visage dans mes mains.

- C'est un cauchemar, dites-moi que c'est un cauchemar !

- J'ai peur que non...

    Je regarde dehors. Il devrait être environ 20 heures. Ciel doit retourner dans le passé au plus vite !

- Madame, Papa, puis-je parler avec Ciel seul à seul ?

- D'accord, mais ne tardez pas trop, finit la femme.

      Les deux adultes sortent de la pièce, me laissant tête à tête avec lui.

- Je vais jouer cartes sur table.

- Quoi ? Tu vas vouloir accélérer les choses entre nous ? C'est pas prudent de le faire ici, je te signale ~

- Je voulais pas dire dans ce sens là, idiot ! Un peu de sérieux. Étant donné que tu dois retourner en 1889...

- Soleil, je ne veux pas reprendre mon ancienne vie. Je veux être avec toi.

- Écoute-moi un peu ! J'ai un plan. Et pour ce faire, les cours d'histoire vont me servir plus que je ne le pensais...





    

    

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