|Chapitre 64|

"Une odeur de chocolat vint me caresser le nez. Une odeur qui me tira de mon sommeil. 

Mes yeux s'ouvrirent doucement le temps de m'habituer à la lumière de la pièce. 

Ce que je vis en premier fut la fenêtre. Maman la laissait constamment fermée mais à travers les rideaux je percevais la forte lumière du soleil qui inondait l'endroit. 

Je posa ensuite les yeux sur les cadres accrochés au mur. Je les ai toujours aimé. Les photos sont belles. Et en plus, elles me rappellent des souvenirs. Ceux quand on pouvait aller dehors et nous balader. Mais aujourd'hui, les choses ne sont plus pareille. 

Je me redressa doucement et posa mes mains sur le canapé sur lequel je m'étais allongée. Mes épaisses mèches brunes me tombèrent sur les épaules et vinrent me chatouiller les joues. J'adorais mes cheveux. Ils étaient long et maman les brossait tous les soirs en répétant à quel point ils étaient beaux et à quel point je lui ressemblais quand elle était jeune. 

Un bâillement me sortit de mes pensées et je me frotta les yeux de mes mains. Autour de moi, tout était silencieux hormis le tic-tac de la vielle horloge à l'entrée du salon. Cependant, le calme ne dura pas. Rapidement, j'entendis des pas précipités dans le couloir et des rires se manifestèrent. 

Je tourna la tête vers la porte lorsque deux enfants entrèrent en riant. Je me leva du canapé pour les rejoindre. 

-Ah enfin réveillée!  

Je tira la langue à la remarque du garçon. Il savait pourquoi je dormais et ce n'étais pas gentil de se moquer ainsi. J'allais donc protester lorsque des bruits de talons se firent entendre et maman fit irruption à son tour dans le salon.  

Maman était toujours bien habillée. Elle portait un pantalon noir et une chemise très élégante. Ses cheveux aussi brun que les notre étaient relevés en un gros chignon et elle abordait un sourire plein d'amour. 

-Venez les enfants. J'ai préparé ça pour le gouter. 

Nous la suivîmes jusqu'à la salle à manger où se trouvait notre table en bois. Maman déposa une assiette sur celle-ci avant de tirer doucement la nappe jaune pour la placer correctement. Je m'approcha donc et me mis sur la pointe des pieds pour voir ce qu'il y avait dans l'assiette. Des muffins au chocolat!

Je tendis le bras pour en attraper un mais hélas, ils étaient bien trop loin pour moi.                  

Un deuxième bras passa au dessus de ma tête et attrapa un gâteau. 

-T'es trop petite! Se moqua le garçon en croquant dans son muffin tout en me regardant. 

Je lui lança un regard noir et maman mit ses mains sur ses hanches. 

-Laisse ta sœur tranquille. Soupira-t-elle. Et asseyez vous pour manger!

En vitesse, je m'installa sur l'une des chaises puis attendit que maman me donne mon muffin. Je suivis le gouter des yeux, observant les longs doigts de maman le poser devant moi, puis je le porta devant mon nez pour sentir de nouveau cette douce odeur de chocolat. 

Maman était une très bonne cuisinière. 

Sans attendre, je croqua dans le gâteau et les miettes se collèrent sur mes joues. Je souris de bonheur. Qu'est-ce que c'était bon!

-Tu as pris tes médicaments ma chérie? Me demanda maman alors que j'avais la bouche pleine.

-Ah ça oui! Elle a dormie toute l'après-midi! Ria le garçon assit en face de moi.

Je fis la moue. Que croyait-il?  J'aimerais beaucoup passer l'après-midi à jouer avec eux en famille! Mais je ne pouvais jamais... Les médicaments m'endormaient pendant des heures. C'est parce que ce ne sont pas de vrais médicaments. J'ai entendu papa le dire une fois. Ce sont des médicaments qui m'endorment pour ne pas que j'ai mal. 

Je n'aime pas ces médicaments. 

Mon frère ria. Il se moquait encore et ça ne plu pas à maman. Ses sourcils se froncèrent et elle se pencha vers lui:

-Arrête de te moquer d'elle. 

Elle soupira encore et roula des yeux avant de s'installer à son tour autour de la table. Ses yeux bleus se posèrent sur chacun de nous. 

-Je vous ai déjà expliqué ce qu'a votre sœur. Alors je vous prie de ne plus jamais vous moquer d'elle c'est entendu?

Je baissa les yeux sur mon muffin à moitié terminé. Je détestais ça. Tout le monde était inquiet pour moi. Et je rêvais que tout s'arrange. Mais voilà. 

Je suis malade. 

Enfin, il y a quelque chose dans mon corps qui ne fonctionne pas très bien. Quelque chose est cassé en moi. 

Je termina mon muffin et releva les yeux vers ma sœur assise près de moi.  Ses yeux marrons me fixaient silencieusement. 

-Les enfants... Continua maman. Vous devez vous soutenir. Vous devez être soudés quoi qu'il arrive. 

Nous acquiesçâmes en silence. Nous le savions. Dehors, le monde était dangereux. Nous devions rester ensemble, et nous aider. C'était le plus important pour maman. 

Une violente toux coupa notre discussion et je lança un regard vers une porte dans le couloir.

Papa toussait beaucoup en ce moment et il ne sortait plus de sa chambre. Je ne le voyais plus. Je l'entendais juste tousser. 

Il me manquait. 

Mais maman disait qu'il devait être seul pour guérir et que ça finirait par s'arranger.

Mais je sais moi que ce n'est pas vrais. Je sais que la nuit, maman reste sur le canapé. Et je sais aussi que parfois, alors que tout le monde dort, papa se met à hurler. Et quand il cri comme ça,  on ne dirait plus papa. 

-ça va aller. Souffla maman en voyant nos visages inquiets. Tout va s'arranger. Restez juste ensemble et veillez les uns sur les autres.

J'acquiesça et pris une grande respiration. Tout irait bien. 

Je tourna la tête vers la fille à mes côtés. Elle tremblait en écoutant maman. Ses mains tremblaient. 

Je devais veiller sur elle. 

Doucement, je posa donc ma main sur la sienne et ses yeux marrons se posèrent sur moi. Je souris doucement en la regardant puis murmura:

-ça va aller Brenda. "

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