|Chapitre 60|


Les minutes passaient et le bruit de la meuleuse dans mes oreilles commençait à être insupportable. 

Les enfants avaient terminé de ligoter les soldats du WICKED et les avaient même traîné jusque devant la porte du coffre fort pour les enfermer à l'intérieur quand Gally aura ouvert la porte. Assise sur le bureau central, je le regardais faire en silence. J'avais d'abord essayé de discuter un peu avec les enfants mais ce qu'ils me racontaient sur leur vie ici était atroce et imaginer Minho subir ça me stressait encore plus que je ne l'étais déjà. De ce fait, nous étions tous assit, attendant impatiemment de sortir d'ici. 

Je ne pouvais pas m'empêcher de réfléchir à ce que faisaient les autres et je n'osais pas les appeler dans mon talkiewalkie par peur de les déranger dans leur travail. 

-Est-ce que vous êtes ceux qu'ils recherchaient? Demanda soudain un garçon sur ma droite. 

Je tourna la tête vers lui, un peu surprise par sa question. 

-Hum... Possible oui...

-C'est toi Mila? M'interrogea ensuite une fille. 

J'haussa un sourcil. Comment le savait-elle? Oh... Sûrement parce qu'elle a entendu les garçons prononcer mon nom tout à l'heure... 

Essayait-elle de lancer une discussion? Parce que je n'étais pas d'humeur là...

-Bien vu. Répondais-je simplement. 

Des regards s'échangèrent parmi les enfants. Je les observa, me demandant ce qu'ils pouvaient bien manigancer. De plus, certains commencèrent à chuchoter entre eux comme si ils essayaient de parler discrètement de moi. 

-Eh. Y a un problème avec mon prénom? 

La petite fille qui avait parlé me regarda presque d'un air impressionné.

-Il n'y a pas de problème. Répondit-elle. C'est juste que on a beaucoup entendu parlé de toi...

Je posa sur elle un regard plein d'incompréhension. Comment ça ils avaient entendu parlé de moi? C'est quoi encore ce bazar? 

-Minho parlait souvent de toi dans son sommeil. Expliqua un autre enfant. Parfois, il se réveillait la nuit en hurlant ton prénom. 

Je resta bouche bée face à cette révélation. Minho rêvait de moi. 

Une boule se forma dans ma gorge et une profonde culpabilité s'installa en moi. Minho parlait de moi la nuit et moi... J'avais eu une relation avec Nate pendant ce temps...

C'était profondément injuste de ma part. 

J'aurais voulu me morfondre d'avantage sur moi même mais une lumière orange se mit à tourner au dessus de la porte du coffre fort et Gally se releva, tira la porte vers lui avant de se tourner vers moi:

-Eh voilà!

Je posa les pieds au sol, me précipitant vers lui.

-T'es un géni! M'exclamais-je. ok, vas prendre le sérum. Vous autres, je me tourna vers les enfants, aidez moi à mettre tous ces enfoirés dans ce coffre fort!

Sans attendre, les enfants se levèrent et s'exécutèrent. S'y mettant à plusieurs, ils portèrent les corps immobilisés jusqu'au coffre fort. Pour ma part, je m'approcha de celui sur lequel j'avais tiré en premier et le souleva par les bras. 

-Allez viens là... Grognais-je en le tirant de toute mes forces. 

Une fois qu'il fut, lui et ses collègues, entassés dans le coffre fort, tout le monde en sortit et Gally mit les sérum dans un sac avant de sortir à son tour. Avec précaution, il referma la porte du coffre fort et se tourna vers nous:

-Ok. Faut qu'on se tire. Maintenant.

J'acquiesça et remis mon casque, reprenant par la même occasion mon arme. Il était temps pour nous de rejoindre Brenda. Et surtout, de rejoindre Thomas, Newt et Minho. 

J'avais hâte de les retrouver et de partir d'ici. 

-Vous restez près de nous. Indiquais-je aux enfants. On s'éparpille pas.

Gally récupéra son arme et s'approcha d'un garçon:

-Toi. Il lui donna le sac contenant les sérums. Tu t'en sépare à aucun prix. On est d'accord?

Le garçon, impressionné par Gally, acquiesça vivement et serra le sac contre lui pendant que Gally se plaçait à mes côtés en rechargeant son arme.

-Le bus est pas loin. Suivez Gally. Indiquais-je. Moi je refermerais le groupe. On reste tous ensemble et surtout, on se dépêche.

Je chargea à mon tour mon arme et échangea un regard avec Gally. Celui-ci acquiesça et se tourna vers les enfants:

-Ok. On y va!

Sans attendre une seconde de plus, il se mit à courir et tout le monde suivit. Je lança un coup d'œil dans toutes les cellules, au cas où, puis les suivis à mon tour. Il était temps de rentrer.

Au pas de course, on remonta les escaliers et encore une fois, par chance, nous ne rencontrâmes personne. S'en suivit la partie la plus délicate. Une fois sortie de la cage d'escaliers, il nous fallait traverser une vingtaine de mètre avant d'arriver au parking. Ce n'étais certes pas très loin, mais à tout moment, nous pouvions tomber sur quelqu'un. 

Avec prudence, et après avoir vérifié que tout le monde était bien là et que le garçon tenait toujours les sérums, Gally ouvrit la porte qui nous séparait du couloir. Aussitôt, nous entendîmes une alarme qui retentissait dans le bâtiment. Les escaliers étant insonorisés, nous ne l'avions pas remarqué plus tôt. Et cette alarme, c'était à cause de Thomas à coups sûr. Je me mordis la lèvre et pria pour que les trois garçons soient au bus avec Brenda...

-Allez y baissez vous! Indiqua Gally en se mettant à courir dans le couloir.

Le dos courbé et l'arme en main, je referma la marche, gardant un œil à ce qu'il se passait autour de nous. Rapidement, et encore une fois sans encombre, nous arrivâmes dans le parking. 

Je regarda autour de nous, ne pouvant me fier presque que à ma vue à cause de l'alarme incessante. Et alors que nous traversions le parking, je vis sur notre gauche une voiture du WICKED s'arrêter. 

-Stop! M'exclamais-je, obligeant tout le monde à rester cacher derrière un pilier. 

Gally, qui était déjà plusieurs mètres devant nous, s'arrêta à son tour, imité par le groupe d'enfant qui se tenait à ses côtés. 

Ok. Il fallait maintenant faire en sorte que les enfants le rejoignent sans se faire repérer par les gardes qui sortaient du véhicule non loin, alertés par l'alarme. Prudemment, je tenta un coup d'œil au-delà du pilier. Les soldats étaient peu nombreux et courraient tout droit sans s'arrêter. 

-Ok allez y! Indiquais-je, autorisant les enfants à rejoindre Gally.

-Baissez vous! Baissez vous! Fit le garçon. 

Quand tous les enfants furent passés, je les rejoignis à mon tour et tout le monde continua de courir en direction du bus. 

Nous les fîmes courir le long du parking en leur demandant sans cesse de se baisser et d'accélérer. Le point de rendez-vous n'était plus très loin mais à travers les piliers, nous ne percevions aucun véhicule. 

-Benda où t'es? On arrive! Indiquais-je à mon talkiewalkie. 

L'appareil crépita mais je n'eu aucune réponse. Cependant, alors que nous arrivions au point prévu pour le rendez-vous, notre route fut coupée par un bus qui pila pour s'arrêter. D'abord surprit et méfiante, je pointa mon arme dans sa direction. Mais rapidement la fenêtre avant s'ouvrit et une tête familière apparu.

-C'est parti! En voiture! S'exclama Brenda.

Rassurée, je baissa mon arme et encouragea les enfants à courir de l'autre côté du véhicule. Brenda ouvrit la porte du bus et Gally indiqua aux enfants de monter, ce qu'ils firent sans hésitation. Mais alors que le groupe disparaissait dans le véhicule, je remarqua qu'il manquait des gens à l'appel. Et je ne fus pas la seule à le réaliser.

-Attendez... Où est Thomas? Demanda la brune.

Gally me regarda puis reposa les yeux sur Brenda, légèrement inquiet:

-On pensait qu'il serait avec toi...

La peur s'installa sur le visage de Brenda et quand tous les enfants furent monté, elle descendit du bus, prête à partir à la recherche du garçon. 

Mais elle ne pouvait pas y aller. Nous devions tous respecter notre rôle et elle, elle devait veiller sur le bus et les enfants.

-Non. Tu restes avec les gosses. M'exclamais-je. 

-Ouais. Tu nous attend ici. Affirma Gally. On s'en occupe. 

En accord, nous replaçâmes tout deux nos casques sur nos visage.

-Vous nous attendez ok? Répétais-je avant de repartir en courant.  

Dans la précipitation, Gally et moi traversâmes le parking en courant. A vrais dire, nous ne savions même pas où aller. Tous ce que nous savions, c'est que nous devions retrouver les garçons. Mais nous ne savions même pas où ils étaient. Nous ignorions l'étage, et de plus, l'alarme avait été déclenchée. De ce fait, les issues étaient fermées et peu importe le moyen, les garçons allaient devoir en trouver un nouveau pour s'échapper du bâtiment. 

-Où on va? Demandais-je sans ralentir ma course.

-On va faire le tour du bâtiment! Me répondit la garçon en se dirigeant vers la sortie du parking. Je sais pas par où ils vont sortir, mais on les interceptera.

D'un commun d'accord, nous nous retrouvâmes donc dehors. La fraîcheur de la nuit nous fit le plus grand bien et je profita de cet instant de calme pour resserrer mon gilet par balle. Quand ce fut fait, je parcouru les alentours des yeux. L'entrée principale, qui se trouvait plus loin sur notre gauche devait être pleine de soldats à en juger par les voitures et les militaires à pieds qui s'y dirigeaient en vitesse. 

-Viens. On va à l'arrière voir si il y a une autre entrée. M'indiqua Gally en se remettant à courir.  

Sans rajouter quoi que ce soit, je m'exécuta, me remettant à courir derrière lui. Mon arme, que je tenais toujours dans mes mains, était plaquée contre mon torse et ce manque de mouvement ralentissait notre course. 

Mais alors que nous traversions une première rue, nous tombâmes face à une voiture du WICKED. Trois soldats habillés exactement comme nous montaient en son bord et mes doigts se resserrèrent autour de mon arme. 

J'étais prête à leur tirer dessus mais Gally leva légèrement sa main, me demandant ainsi de na pas agir. 

-Ne fais rien. Murmura-t-il sans pour autant se tourner vers moi. Peut être que avec eux, on aura plus de chance de tomber sur Thomas.  

Je grogna discrètement. Ce plan ne me plaisait pas. Et pourtant, il était plutôt intelligent. Les hommes de WICKED n'agissaient jamais à l'aveugle. Ils avaient des ordres et de ce fait, étaient certainement dans de meilleures conditions que nous pour retrouver nos amis. 

-Eh vous deux! S'exclama l'un des soldats en nous apercevant. Venez! Et plus vite que ça on a pas de temps à perdre!

Sans rien répondre pour ne pas nous faire trahir par ma voix, nous trottinâmes jusqu'à eux et sous les ordres de l'homme, nous nous installâmes dans le véhicule. 

-En route! Ordonna le même Militaire.

Aussitôt, la voiture démarra et je retins mon souffle. Nous ne pouvions pas être plus proche de l'ennemis à cet instant même. 

Gally, assit près de moi, colla discrètement son bras contre le miens et je savais ce qu'il essayait de me dire par ce geste. Je devais être patiente et calme. Je ne devais rien faire qui attirerait l'attention ou qui nous causerait des problèmes. Légèrement crispée, je me força donc à rester immobile, observant les autres soldats assit autour de nous. 

Soudain, alors que nous roulions dans un calme effrayant, la radio de l'homme assit à l'avant se mit à grésiller. Surprit, toutes les attentions se tournèrent vers l'appareil où la voix d'un autre homme se fit entendre.

"Equipe H75, tournez autour de la tour...nous recherchons trois garçons. Deux sont habillés avec des uniformes militaires et un autre est en t-shirt à manche courte et est certainement pied-nus. Janson les veut vivant!"

A ces moments, mon coeur sembla louper un battement...  trois garçons... Deux en uniformes et un à pied nus... 

Mon visage se tourna vers Gally et mon visage se couvrit d'espoir. Thomas et Newt étaient recherchés. Et Minho était sans aucun doute avec eux.

Gally me regarda également lorsqu'il le comprit à son tour. Nous ne pouvions pas distinguer nos visages mais je savais que de grands sourires se dessinaient sur nos lèvres à cet instant. 

Nous avions presque réussit. 

Alors que le véhicule reprenait de la vitesse et que tous les visages se collaient aux barreaux qui faisaient office de vitre pour surveiller l'extérieur, un cris lointain résonna dans l'obscurité et aussitôt, la voiture pila. 

Sans attendre, j'ouvris ma portière pour sortir alors que le prénom de Thomas qui avait été hurlé semblait étrangement tomber du ciel... 

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