|Chapitre 51|
L'endroit où nous nous trouvions était différent de tous ce que nous avions vu jusqu'ici. Ça ne ressemblait ni au labyrinthe, ni au WICKED, ni même aux différents camps du bras droit.
Toute la zone appartenant aux rebelles dont faisait partit Gally se trouvait dans un ancien parking gigantesque. A chaque étage, des maisons de fortunes avaient été installé et je fus surprise de constater un grand nombre de gens y vivaient. Le bâtiment s'élevait à la même hauteur d'un immeuble et nous ne cessions d'emprunter des pentes, montées, escaliers et même échelles. J'allais me perdre ici. C'était certain.
En continuant de regarder autour de moi, je détailla d'avantage l'endroit. Entre chaque étages, des cordes étaient accrochées, servant d'étendoir. Ainsi, des vêtements pendaient de partout, des bâches avaient été installé, délimitant les zones spéciales, et en levant les yeux, je vis un dôme en verre surplombant l'ensemble du bâtiment.
Sur notre passage, tous les regards se tournaient vers nous. J'avais également remarqué que certains des hommes de Gally nous suivaient, gardant tout de même une bonne distance entre nous. Nous étions surveillé de chaque côtés. Mais ce qui était le plus inquiétant, c'était les armes. Il y en avait de partout, et dans les mains de chacun. Visiblement, c'était plus dangereux que je ne l'imaginais.
Mon regard se posa alors sur Gally. Il était le même que dans le labyrinthe. Et pourtant, il me paraissait totalement différent.
Déjà de par son attitude. Il était plus serein, et je ne voyais plus la moindre once de peur ou d'inquiétude en lui. Il était sérieux et déterminé. Un vrais chef de troupe.
Mais il avait également changé physiquement. Ou du moins, je sentais qu'il y avait quelque chose de nouveau. Il était toujours aussi baraqué que lorsqu'il était maton mais, évidement, il ne portait plus la même tenue que au bloc. Et cela me fit tout drôle. Il était aujourd'hui vêtu d'un t-shirt gris à manches courtes, et d'un gilet par balle muni de poches où étaient soigneusement rangé des munitions.
Je pensa un instant à son parcours. C'était invraisemblable. Nous étions à des centaines de kilomètres du labyrinthe. Et de plus, il était vivant et en bonne santé. Si il y avait bien une chose que je n'aurais jamais imaginé, c'était de le retrouver dans cet état, ici.
Je me mordis la lèvre. Je devais lui demander. Je devais savoir. Comprendre.
-Comment t'es arrivé là Gally? Demandais-je sans hésiter une seconde de plus.
Le garçon me lança un regard. Il tenait toujours contre lui, son arme. Ses yeux se reposèrent sur le chemin face à nous et il la baissa un peu, montrant qu'il réfléchissait.
-Après le labyrinthe j'ai été recueillis par des gens qui faisaient route vers la ville. Expliqua-t-il d'une voix déterminé. Ils se sont rendu compte que j'étais immunisé et ils m'ont remit sur pied. Et ils m'ont emmené ici pour rencontrer Lawrence.
Je fronça les sourcils, essayant de me rappeler si il avait déjà évoqué ce fameux Lawrence.
-Lawrence?
-C'est lui que je vous emmène voir. C'est lui qui... Gère un peu l'endroit. Acquiesça Gally. Ses rebelles sont en guerre depuis qu'ils ont prit le contrôle de la ville.
Nous arrivâmes face à une pièce clôturée par des barrières. A l'intérieur se trouvaient de nombreuses étagères contenant malles de munitions et armes par un nombre impressionnant. Je ne saurais même pas dire combien il y en avait. Des hommes s'y affairaient, rangeant les munitions, nettoyant leurs armes ou mélangeant des poudres pour créer des grenades et tout type de balles.
Cet endroit me plairait et je me promis d'y faire un tour si l'occasion se présentait.
-WICKED peut pas se planquer derrière ces murs éternellement. Continua Gally en prenant une nouvelle descente, s'enfonçant d'avantage dans le sol du parking.
Mon regard se détourna alors des armes pour se poser sur un groupe de personnes rassemblés autour d'un bidon à l'intérieur duquel brûlait du journal.
Je n'arrivais pas à définir l'ambiance qui régnait. C'était un mélange entre puissance et déchéance.
-Un jour viendra où ils devront payé pour ce qu'ils ont fait. Cracha soudainement Gally.
Je le regarda de nouveau. Il était dans le même camp que nous. Ça ne faisait aucun doute.
Il nous fit avancer de quelques mètres puis s'arrêta, lançant un regard vers des escaliers qui descendaient non loin de nous.
-Autre chose. Fit-il en se tournant vers nous. Il reçoit pas souvent de la visite. Alors... vaut mieux que vous me laissez parler. Ok? Ah et... Evitez de le regarder.
Gally prit la direction des escaliers sans même nous laisser répondre. Un chef des rebelles qui ne reçoit jamais de visite? Et il faut éviter de le regarder?
Je fronça les sourcils et échangea un regard avec Jorge. Il y avait quelque chose de louche avec ce Lawrence. Et nous n'allions pas tarder à découvrir de quoi il s'agissait.
Les escaliers nous menèrent à une mezzanine surplombant une nouvelle pièce. Je remarqua tout de suite la musique classique qui s'en échappait ainsi que les nombreux objets et la voix qui murmurait un poème sur les roses. Ici, il n'y avait pas d'armes ni de coffres à munitions. Je ne voyais que des meubles couverts de livres et des plantes. Des plantes de partout. C'était assez étonnant et cette décoration contrastait violement avec le reste du bâtiment et les murs grisâtre.
A la suite de Gally, nous descendîmes de nouvelles marches pour arriver au centre de la pièce. A l'extrémité, près d'une table couverte de diverses plantes, se trouvait un homme d'une quarantaine d'années, armé. Il nous observa d'un œil suspect et Gally le salua d'un signe de la tête. Mais ce n'était pas lui qui murmurait le poème. A sa gauche, se tenait un autre homme, pratiquement dos à nous.
Je ne distinguais pas son visage mais compris qu'il était baissé, observant des fleurs à qui il citait son poème.
Je l'observa, essayant de voir malgré l'obscurité de ce coin là, la forme de son visage ou quoi que ce soit d'autres.
-Gally. Fit-il. Content de voir que tu es sain et sauf.
Je dévisagea de nouveau l'homme armé et réalisa que c'était l'un des gars qui nous avait "kidnappé". Mes yeux se posèrent ensuite sur une perfusion à presque vide. En suivant le tuyaux, je compris qu'elle était relié à l'homme dont nous ne distinguions pas encore le visage.
Le fameux Lawrence.
Était-il malade?
-Jasper m'a raconté ce qu'il s'est passé. Poursuivit Lawrence sans se tourner vers nous.
-Un vrai massacre. Confirma Gally. On a rien pu faire contre leur puissance de feu.
Lawrence se tourna enfin vers nous. Mais l'obscurité cachait encore son visage et il continuait de fixer des roses qu'il tenait entre ses doigts.
-Oui... Souffla-t-il. Mais on ne peut éternellement chatouiller le nid de guêpes... sans se faire piquer.
Il porta la rose à son nez et sembla la sentir. Je fixa la fleur en silence. D'aussi loin que je me souvienne, je n'en avais jamais vu.
-Qui sont ces gens que tu m'emmènes? Continua l'homme à la perfusion. Pourquoi sont-ils ici?
Gally allait répondre mais évidemment, Thomas le dépassa, répondant alors que le bâtisseur nous avait interdit de parler. Je serra la mâchoire. Il fallait que Thomas n'en fasse qu'à sa tête encore une fois!
-On doit entrer dans WICKED. Déclara donc le brun en s'avançant sous le regard mécontent de Gally. Gally dit que vous pouvez nous y conduire.
A cette phrase, l'ancien blocard que nous venions de retrouver se crispa. Thomas aurait dû le laisser faire.
En l'entendant, Lawrence tourna enfin la tête vers nous, pourtant toujours plongé dans l'ombre. Il soupira, attrapant une canne posée contre la table:
-Oh Gally ne devrait pas promettre des choses insensées... Il observa le concerné qui baissait les yeux. Par ailleurs, cette muraille n'est qu'une petite partie de votre problème. Violer l'enceinte du WICKED c'est mission impossible.
-Y a peut être un moyen de réussir. Insista Gally en relevant les yeux. Seulement ça pourra pas se faire sans Thomas.
A cette déclaration, Thomas regarda Gally avec surprise et incompréhension. Je pense que en effet, c'était la première fois que l'ancien blocard parlait ainsi de Thomas. Lorsque nous étions dans le bloc, il ne cessait de le rabaisser.
-Oh allons bon... Ricana Lawrence en s'avançant, tenant sa canne d'une main et sa perfusion de l'autre. Sais-tu ce que je suis...Thomas?
Il entra dans la lumière. Et pour la première fois, nous distinguions son visage. Ce que je vis alors me fit tressaillir de l'intérieur. L'homme n'avait plus de nez. Il ne possédait que deux larges narines incrustées dans son visage. Mais ce qui me surprit le plus fut le coté de droit de sa tête. Hormis son œil aveugle, ce côté du visage n'était plus qu'un ama d'épaisses veines noires qui ressortaient de sa joue et de sa tempe. D'autres veines, plus fines mais tout aussi noires descendaient dans son cou et attaquaient petit à petit le côté de sa tête encore intacte.
Il était contaminé. Il avait la braise.
Sa perfusion rouillé ne cessait de grincer alors qu'il s'approchait de Thomas jusqu'à ce qu'il n'y ai plus que quelques centimètres entre leurs deux visages. Je sentis Thomas se forcer à ne pas bouger, avalant difficilement sa salive.
-Je suis un businessman. Murmura Lawrence contre l'oreille de mon ami. Je ne prend donc jamais de risques qui seraient...Néfaste à la négociation... Il se recula. Pourquoi devrais-je te faire confiance?
Thomas réfléchit un instant et le regarda droit dans les yeux, se redressant:
-Je suis le seul à pouvoir vous aider. Si vous parvenez à me faire passer de l'autre côté de la muraille, j'aurais ce que vous voulez.
Lawrence l'observa curieusement, ne s'attendant pas à ce genre de réponse.
-Et selon toi? Répondit-il sans lâcher Thomas du regard. Qu'est-ce que je peux vouloir aujourd'hui?
Comme par réflexe, mon regard se posa sur la perfusion. le liquide qui coulait à l'intérieur était d'un bleu électrique. Je compris alors qu'il était une forme du remède contre la braise, comme Brenda avait dû avoir au camp du bras droit.
De la même manière, Thomas montra la poche bientôt vide d'un geste du menton.
-Du temps peut être? Lawrence se mordit l'intérieur de la joue. Chaque gouttes compte il me semble.
D'après le regard que lança Lawrence à sa perfusion presque vide puis à Gally, il me sembla que Thomas avait visé juste.
-Ai-je vraiment besoin de temps? Souffla le contaminé en reportant son regard sur Thomas.
Lawrence essayait visiblement de reprendre le dessus. De montrer à Thomas que ici, c'était lui qui décidait. Ce que lui avait dit l'ancien coureur ne lui plaisait pas. Il ne devait pas aimer le fait d'être devenu aussi faible aux yeux de personnes qu'il ne connait même pas.
-Ils ont quelque chose que nous voulons tous les deux. Répondit Thomas avec conviction sans lâcher l'homme du regard.
Le silence qui suivit fut extrêmement pesant. Lawrence et Thomas se fixaient, immobiles, et je lança un coup d'œil inquiet à Gally. Mais ce dernier était tout aussi méfiant que moi. Le silence était tellement lourd que j'en ignorais la finalité, ne sachant si Lawrence allait nous renvoyer ou si il deviendrait notre allié. Son regard, que je percevais au dessus de l'épaule du brun, était à la fois vide et remplit d'émotions.
Cet homme était un vrais mystère. Physiquement, il était ravagé par la braise. Mais mentalement, il avait tout d'un businessman et cela me perturbait.
Heureusement, au bout de quelques minutes, Lawrence repprit la parole:
-Les termes du contrat. Pour l'instant deux partent. Les autres restent ici avec moi. Pour être certain que Thomas ne se perdra pas sur le chemin du retour...
Ma joie fut ainsi de courte durée. Lawrence nous permettait d'entrer. Enfin, il permettait deux personnes d'entrer dans la ville.
Thomas se tourna vers nous. Il ne pouvait pas négocier. Il le savait. Lawrence ne nous faisait pas confiance comme nous ne lui faisions pas confiance.
Je serra la mâchoire.
-Tu acceptes le deal? Demanda Lawrence alors que Thomas le regardait de nouveau.
Le contaminé tendit sa main déformée par la braise et après une longue réflexion, Thomas la serra. A ce contact, un sourire satisfait se dessina sur le visage de Lawrence.
-Gally montre lui le passage. Ordonna-t-il.
Sans attendre une minute de plus, Gally acquiesça et se remit en route vers une pièce voisine. J'échangea un regard avec Thomas. Il réfléchissait.
Qui allait donc l'accompagner?
La salle où nous nous trouvions désormais était vide à l'exception de quelques tonneaux. Sur le sol se trouvait une grille que Gally souleva sans attendre. Nous nous approchâmes du trou. Il était profond et plongé dans l'obscurité. Un vrais paradis pour une claustrophobe comme moi...
J'avala ma salive et releva la tête vers Thomas.
-Je reste ici.
Les regards se posèrent sur moi, y compris celui de Lawrence qui nous avait suivit.
-D'après ce que j'ai compris ce passage se trouve dans des tunnels. Et, vous y allez en repérage n'est-ce pas?
Mes amis blocards acquiescèrent à contre coeur, comprenant ma démarche. Seul Gally m'observant, ne comprenant pas ce que je voulais dire. Les bras croisée, je soupira doucement:
-Je suis claustrophobe. Je risquerais de vous ralentir. Expliquais-je.
Le bâtisseur acquiesça en silence, comprenant ma situation. Il s'en alla ensuite attraper une échelle posée contre un mur et la déplia en la posant dans le trou.
-Newt vas y. Intervint à son tour Fry. Nous on reste là comme convenu.
Les garçons acquiescèrent. C'était décidé. Thomas et Newt entreraient dans la ville avec Gally et reviendront ensuite pour monter un plan d'enfer afin de récupérer Minho.
Une boule se forma dans ma gorge alors que je regardais l'échelle disparaitre dans le trou sombre. J'avais peur à l'idée de les voir partir dans un monde inconnu. De plus, Gally partait avec eux. Je ne pouvais pas imaginer qu'il leur arrive quelque chose. Nous venions de retrouver la bâtisseur. Et je n'avais même pas discuté avec lui.
-Fais attention Thomas. Intervint Jorge.
Le garçon acquiesça, se voulant être rassurant, pendant que Gally entrait dans le trou.
-Gally. L'arrêta Fry'. Tu prend soin d'eux d'accord?
-Revenez vivant. Tous les trois. Précisais-je.
Gally nous accorda un regard déterminé et acquiesça:
-ouais.
Puis il disparu dans le trou, descendant par l'échelle, suivit des deux autres blocards.
Me coeur sembla se serrer quand Jorge, sous la demande de Lawrence, referma le trou avec la grille.
Mon regard se posa alors sur le chef des rebelles.
Un sourire amusé se dessinait sur ses lèvres.
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