L'homme chauve se tenait devant nous, pointant un fusil dans notre direction...
En le voyant nous nous étions figé dans notre mouvement. Nous ne le connaissions pas et j'ignorais totalement si il oserait tirer. L'homme s'avança lentement vers nous en affichant un sourire mauvais, laissant voir ses dents noir.

-on veut pas d'embrouille... juste sortir d'ici... Souffla Thomas en montrant ses mains vide pour essayer d'attirer une certaine confiance.

Le brun avait fait un pas vers l'homme et mes doigts s'étaient instinctivement accroché à sa veste, comme pour m'assurer qu'il n'aille pas plus loin. Il devait être prudent. L'homme avait le doigt sur la détente et il pouvait tirer à tout moment.

Celui-ci nous regarda un par un puis sortit un talkie-walkie de sa poche:

-sans déconner... Ricana-t-il d'une voix sèche avant de s'adresser à l'appareil. Janson! Je les ai vos petits cons! Je vous les ramènes, me tirez pas dessus! Il baissa l'appareil et dévisagea Thomas. Allez en route!

Il nous fit signe de le suivre mais on ne bougea pas. Quel lâche! Il voulait nous vendre au WICKED! Et j'ai certaine que Jorge était dans le coup!

-allez têtes d'éclatés, j'ai dis en route! S'énerva-t-il.

Il s'approcha dangereusement de nous mais avant qu'il ne put faire quoi que ce soit, Thomas frappa le frappa. L'homme tomba au sol en grimaçant. Les garçons allaient se jeter sur lui mais je les arrêta en voyant le chauve se relever, pointant à nouveau son arme vers nous.

-espèce de petit con! Hurla-t-il.

Un coup de feu retentit alors, sans que personne  ne puisse fuir. Sous le coup, je ferma les yeux, certaine de recevoir la balle... mais rien.
Je ne sentis aucune douleur. Je rouvris donc les yeux et regarda mes amis qui n'avaient visiblement rien reçu non plus. Quand mes yeux se tournèrent vers l'homme, je recula d'un pas en voyant qu'un trou béant lui traversait le torse et colorait sa veste de sang rouge. C'était lui qui s'était prit une balle.
On le regarda s'effondrer au sol avant de relever la tête vers l'origine du tire. C'était la fille.

-Ok allez on se barre! Fit elle sérieusement.

J'échangea un regard avec Newt. Elle avait tiré sur l'un des siens... Pouvions  nous lui faire confiance?

-on est partit! Grouillez vous! Insista-t-elle en voyant que personne ne bougeait.

Thomas se mit donc à la suivre et je l'imita en soupirant. Après tout, nous n'avions plus le choix. Ainsi, à la suite de la fille aux cheveux court, nous retournâmes aux escaliers menant à l'étage, quand une musique hawaïenne retentit dans le bâtiment. La situation était totalement improbable. Nous nous faisions attaqué et quelqu'un venait de diffuser une musique de vacances?? Vraiment?

- Brenda! Venez on a pas de temps à perdre! Intervint Jorge en courant vers nous, un sac sur le dos.

-c'est quoi cette musique?! Demandais-je.

Jorge me regarda mais ne répondit pas, se mordant malicieusement la lèvre. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que cette musique n'était pas innocente qu'elle n'en avait l'air...

 On se remit à courir à travers les couloirs. Parfois, des coups de feu se faisaient entendre. Le WICKED était dans le bâtiment. Nous redoublâmes d'éffort. Nous devions fuir. Mais Jorge, à la place de nous faire descendre les étages, nous emmenait de plus en plus haut et je commençais sérieusement à me demander si il n'était pas en train de nous livrer à Janson...

Enfin, on arriva dans une petite pièce en bazar. Jorge s'approcha d'une nouvelle porte et l'ouvrit. Telle ne fut pas ma surprise quand je réalisa qu'elle menait sur le vide... 

Le vide??

En effet, nous étions à plusieurs mètres du sol. Mais en relevant la tête, je vis une tyrolienne menant à l'immeuble d'en face. Alors c'était ça leur plan? Nous faire fuir en tyrolienne? 

Ok, ça me plait.

-si c'est une blague elle est pas drôle... murmura tout de même Frypan, visiblement terrorisé.

-allez les hermano. Vous voulez connaitre le bras droit? Je vous conduit à leur repère. Suivez moi! Fit Jorge avant d'attraper l'une des sangles de la tyrolienne et de se lancer dans le vide.

On s'approcha du bord pour le suivre du regard. Son corps glissa dans le vide le long de la corde, avant de disparaitre dans l'obscurité du bâtiment voisin. 

-allez! Au suivant! C'est partit! Fit la fille qui semblait se prénommer Brenda.

Les garçons ne bougèrent pas, n'aimant pas spécialement cette idée. Je soupira. Nous n 'avions plus de temps à perdre et c'était la seule solution. Je m'avança et attrapa la sangle suivante avant de me lancer dans le vide sans réfléchir une seconde de plus.

Mes pieds quittèrent le sol et je m'agrippa de toute mes forces. Derrière, la musique se faisait de plus en plus lointaine et je ne quitta pas mon objectif des yeux. L'immeuble.  

Le vent autour de moi faisait voler mes cheveux et ma veste, et je du plisser les yeux pour ne pas être gênée par les mèches qui me fouettaient le visage. Devant moi, le bâtiment sombre se rapprochait et je vis bientôt la silhouette de Jorge s'y dessiner. Celui-ci tendit un bras vers moi.

Arrivée à sa hauteur, il m'arrêta d'un coup sec en m'attrapant. Je lâcha la sangle en sautant au sol et il me lâcha. Je me retourna alors et vis Minho au loin qui arrivait à son tour.
Je me précipita à une autre fenêtre pour voir quel était la situation. Deux hélicoptères survolaient le camp que nous venions de quitter et je grimaça en voyant Janson dans l'un d'eux. Quel connard. 

Mais ma colère se transforma en crainte quand je compris que la lampe de l'appareil volant était dirigé en direction de Minho... Ils avaient repéré la tyrolienne!

-vite! Maniez vous ils nous ont vu!! Criais-je.

Minho et Jorge aidèrent Frypan à s'arrêter puis Newt, Aris et enfin Teresa.

-où est Thomas?! Demandais-je en ne voyant personne d'autre sur la corde.

Teresa se tourna et fronça les sourcils:

-il m'a dit qu'il arrivait!.. 

L'inquiétude monta en moi et le temps passait. Mais je ne voyais toujours pas Thomas.

-où est Brenda?! Réalisa Jorge.

- je ne sais pas, elle est partit en courant... Thomas à dû la suivre! Expliqua Teresa.

-je sais ce qu'elle fait... murmura Jorge.

Sous un coup de rage, j'empoigna le col de Jorge. Je ne lui faisais toujours pas confiance et mon ami était coincé je ne sais où avec Brenda.

-qu'est-ce qu'elle fait ? ! Et c'est quoi cette musique?! Et Thomas?!? Criais-je. C'est quoi ce plan foireux?!

Newt m'obligea à le lâcher et à reculer.

-Un plan foireux? Je te signal que c'est à cause de vous que le WICKED est là. Grogna Jorge avant de poser les yeux sur la tyrolienne. Peu importe où ils sont, votre ami est entre de bonnes mains ne t'inquiète pas.

Je lui adressa un regard noir puis regarda les hélicoptères. Leurs lumières éclairaient la corde entre les deux bâtiments et je voyais aussi des gardes à l'extrémité de celle ci.
J'attrapa un poignard qui dépassait du sac de Jorge et me dépêcha de couper la corde alors que quelques hommes du WICKED s'élançaient dans le vide pour nous rejoindre.

Ce geste forma une boule dans mon estomac. Mais de toute façon, Thomas n'aurait pas pu repasser par là...

Au loin, la musique s'arrêta enfin. Et lorsque la dernière note résonna, le bâtiment explosa de l'intérieur. La musique servait donc à ça... c'était un décompte...

Je regarda le bâtiment en flamme s'effondrer, les yeux humides. J'ignorais si Thomas était encore à l'intérieur... Et cette pensée me bouleversa. Le bâtiment éclairait la nuit tel un grand feu de camp et je vis en bas, quelques fondus partir en courant et disparaître dans le noir...

-faut pas rester là. Venez. Fit Jorge, une pointe de tristesse dans la voix.

Il sortit une lampe de son sac et on descendit les escaliers en béton du bâtiment. Personne ne parlait. Je crois que personne ne réalisait que Thomas était peut être mort, au milieu de cette explosion...

Jorge continua de nous guider avant de s'arrêter devant une porte. Il l'ouvrit et nous encouragea à entrer. C'était une pièce simple, en béton, composé d'un vieux canapé et d'une fenêtre avec un vieux meuble en bois.

Jorge en ouvrit les tiroirs et en sortit des gourdes ainsi que des boites de conserves. Il nous en distribua une chacun et je parti m'asseoir par terre près de la vitre.

Que venait-il de se passer? Et pourquoi personne ne semblait réellement inquiet?

-et vous avez même droit à un peu de confort! Plaisanta l'homme en nous distribuant des fourchettes.

Je regarda ma boîte. Des haricots. ça n'avait pas l'air appétissant mais la faim me tordait l'estomac. Je l'ouvrit et commença donc à manger après m'être désaltéré.

-Pourquoi personne n'est inquiet? Intervenais-je.

Jorge releva les yeux vers moi et finit par soupirer:

-Ils ne sont pas mort. Je connais Brenda et je sais où ils se sont réfugié. Nous les retrouverons bientôt. Il faut être patient.

Il avait dit ça dans un tel calme que je ne pouvais que le croire. 

En silence, je recommença à manger. Une fois fini, j'appuya ma tête contre le mur et jeta un coup d'œil aux autres. Newt et Teresa étaient allongés sur le canapé, à moitié endormis, et Frypan dormait profondément allongé au sol pendant que Minho me regardait, assit sur le meuble. Nous étions tellement épuisés que nous avions presque oublié ce qu'il venait d'arriver. 

Je m'étira et passa une main dans mes cheveux. Je n'avais qu'une envie, dormir.

-où est Jorge? Demandais-je en réalisant que l'homme n'était plus assit en face de moi.

-partit voir si il n'y a pas de fondus. Répondit Minho.

Il descendit du meuble et s'assit près de moi.

-ça va toi?

-tu crois que Thomas va bien? Murmurais-je.

Il réfléchit puis me sourit un peu:

-ouais... c'est un blocard !

Je ne pu m'empêcher de sourire puis m'allongea en posant ma tête sur ses genoux.
Je ferma les yeux et sentis la fatigue m'emporter. Mais juste avant de dormir, je me surpris à murmurer une pensée qui hantait mon esprit...

-le bloc me manque... et Winston aussi...

**

Quand je me réveilla le lendemain, le soleil illuminait la pièce et j'étais toujours appuyée sur les genoux de l'Asiatique.
Je me redressa et regarda par la fenêtre. Les ruines brûlée de l'ancien bâtiment commençaient déjà à être couvert de sable... Décidément, la terre brulée ne nous laissait aucun répit...

Je me tourna et vis que les autres dormaient encore, incompris Jorge, assit au sol.

Je lança un bref regard vers Minho et me leva, secouant mes vêtements afin d'en enlever la poussière. Je me dirigea vers la porte en silence puis parcouru deux couloirs en béton avant d'arriver à une baie vitrée dont le verre est brisé. Avec une barre en fer, je cassa le reste de la vitre puis me posa à l'encadrement de la porte qui donnait sur le vide.

En silence, je regarda les ruines où il ne semblait plus y avoir la moindre vie. 

Mes yeux se posèrent ensuite sur le vide devant mes pieds. Et d'étranges pensées me vinrent.

En effet, n'avais qu'à faire un pas en avant et je dirai adieux à ce monde horrible. Un pas, et je rejoindrais Winston... George...Gally...

La liste de mes amis morts était tellement longue... 

Sommes nous tous destiné à la mort? Somme nous là pour mourir? Et si c'était le cas, valait-elle la peine d'être vécu ?..

Une larme coula sur ma joue. Nous avions tout perdu dans ces ruines... Thomas... nos affaires... la veste de Winston...

Winston...la seule chose me restant de lui était à présent quelque part, là, en dessous de ces débris, ainsi que la lettre de George. Je l'avais gardée sur moi depuis le labyrinthe, puis dans la poche de la veste de Winston. Mais je ne l'avais jamais ressortie pour la lire.

Non... je ne pouvais pas perdre leur souvenir comme ça... je devais au moins les chercher... retrouver l'objet qui me prouvait qu'ils étaient toujours au près de moi...

Je me retourna et couru jusqu'à l'escalier. 

-Mila! Qu'est-ce que tu... commença Newt en sortant de la pièce où nous avions dormi.

Je l'ignora et descendis rapidement les escaliers l'immeuble, sautant quelques marches et manquant de tomber plus d'une fois.

Arrivée aux ruines, je commença à chercher, fouiller sous les débris, la rage me montant au ventre.
Les larmes coulaient de plus belle pendant que le visage de George, Winston, Thomas, me revenaient en tête.
Soudain, je tomba dessus.

La veste. 

Je la pris et la serra contre moi... il y avait toujours son odeur... ainsi que la lettre... je la relue rapidement et tomba sur la fin..

-" PS: Le nouveau.."

Thomas...mais où était-il passé ? !
Un sensation étrange me traversa... un mélange de colère et de tristesse...
Elle m'envahit tellement que je ne réussi pas à mon contrôler...
Poussée par cette sensation , je me mis à fouiller de plus belle, la veste accrochée à ma taille, criant le nom de Thomas...

Je ne m'entendais même plus crier tellement ma réaction emplissait mon coeur de rage et de regret... de regret? Oui, j'aurais dû avertir George avant qu'il n'aille dans le labyrinthe... j'aurais dû courir avec Ben quand il s'est fait piquer... j'aurais dû tenir le bras de Zart lors de l'attaque de Griffeur...  j'aurais dû m'accrocher à Alby... Retenir Jeff et aller sauver Minho seule... j'aurais dû convaincre Gally de partir avec nous... j'aurais dû me sacrifier à la place de Shuck... j'aurais dû laisser passer Winston avant moi dans le centre commercial et j'aurais dû faire passer Thomas...

Si le WICKED me voulait, ils auraient dû me prendre...

C'est ça... et si Thomas s'était fait attraper?...non...
Je sentis une main m'empêcher d'avancer, des bras enroulant ma taille et la voix de Minho me forçant à me calmer...

Fatiguée, je me serra contre lui, regardant en larme le paysage...

-je suis désolé Minho... je suis tellement désolé... j'aurais dû me sacrifier pour Shuck... j'aurais dû aider Winston... j'aurais dû laisser passer Thomas... excuse moi Minho... dis-je, tremblante.

-non ce n'est pas de te faute... rien n'est de ta faute Mila... c'est à cause du WICKED... tu n'y es pour rien... Thomas va s'en sortir... il est avec Brenda... on va les rejoindre...me murmura le garçon en me serrant, ne comprenant pas ma réaction soudaine.

-elle fait une crise d'angoisse. Ça va passer. Intervint la voix de Jorge.

Effectivement, je cessa bientôt de trembler et la drôle de sensation s'évapora doucement.

-ça va? Demanda Frypan.

-oui... désolé.. murmurais-je.

Tout le monde, y compris Jorge, m'adressèrent des sourires compatissant et réconfortant. Mes yeux se posèrent sur la veste. Je l'avais retrouvé. Elle et la lettre. 

C'était un signe.

Nous ne pouvions pas abandonner.

-où pouvons nous les retrouver? Demandais-je en relevant les yeux sur Jorge.

Jorge me regarda et un sourire malicieux se dessina sur son visage:

-chez Marcus...