|Chapitre 25|

De l'autre côté de la pièce, une porte s'ouvrit. Sur nos gardes, on jeta d'abord un œil à ce qui se présentait à nous. Mais ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. En nous avançant pour sortir, nous nous retrouvâmes dans un long couloir interminable. Que ce soit à droite ou à gauche, nous n'en distinguions pas le bout. Faisait-il le tour du labyrinthe?

Je m'avança encore, détaillant l'endroit. Des tuyaux longeaient les murs et tout était gris. Lorsque nous furent tous sortit de la pièce ronde, un déclique se fit entendre et des néons s'allumèrent un par un au plafond, continuant tout le long du couloir. En plus du bruit des lumières, nous pouvions entendre des bruits mécaniques résonner contre les murs. Où étions-nous? Je n'avais jamais imaginé la fin du labyrinthe ainsi. Et étant donné que c'était Thomas qui nous avait entrainé là, on se tourna vers lui, attendant ses indications. 

- venez. Dit il, en commençant à marcher dans une direction au hasard.

N'ayant pas vraiment le choix, on le suivis, partant à droite dans le couloir. L'espace était étroit mais nous marchions tous les uns à côtés des autres. Le plus important pour nous était de rester ensemble à présent.

Les minutes passèrent et je commençais sérieusement à en avoir marre de ce couloir. Nous n'en verrions jamais la fin. Je ne savais même pas si nous avions bien fait de partir ainsi et l'étroitesse du lieu me donnait la nausée. Je n'étais pas du tout à l'aise et Newt le remarqua. 
Il me sourit doucement et me murmura que nous sortirions bientôt de là. 

Je ne voulu pas le croire. Nous marchions depuis au moins une demi heure quand tout à coup, nous tombâmes devant une nouvelle porte en fer gris. Près de celle-ci se trouvait une lumière verte formant le mot "Exit". 

Sortie? Sérieusement? Trois ans que les blocards galèrent au labyrinthe et notre sortie ressemble à une simple issue de secours au fin fond d'un couloir grisâtre? Ils se foutent de nous?

- ils sont sérieux là ? Railla Frypan visiblement aussi choqué que moi.

Thomas nous lança un coup d'œil puis s'avança et, lentement, appuya sur la poignée. La porte s'ouvrit sur une nouvelle pièce et une alarme s'en échappa. Je regarda Minho puis avança à la suite de Thomas. Nous nous retrouvâmes dans une salle où plusieurs corps recouvraient le sol... A en voire leurs blouses blanches et leurs badges, ils devaient être des sortes de scientifiques ou médecins. 

Au plafond, plusieurs lampes oranges clignotaient en rythme avec l'alarme. Les murs étaient tâchés de sang et une horrible odeur flottait dans l'air. Que c'était-il donc passé ici?

Je tourna la tête vers un baie vitrée derrière la qu'elle était allongés deux corps couvert d'un drap blanc. Les pieds et les mains qui dépassaient m'étaient étrangement familiers. Et en observant de plus près, je compris qu'il s'agissait de Ben et de Alby... Je m'arrêta, une main sur la bouche, horrifiée.  C'est donc ici que les griffeurs ramenaient les morts...

Newt me fit avancer en me poussant délicatement les épaules. Le passé devait rester dans le couloir derrière nous.

- il c'est passé quoi ici ? Souffla Thomas.

Mon regard se balada de cadavres en cadavres. Il y avait tout les profils. Des hommes, des femmes, jeunes, âgés,...  Près de moi, Minho poussa du pied un pistolet que tenait un mort et tourna la tête vers moi. Je déglutis péniblement. Une chose horrible s'était passée ici. Et à en juger la couleur su sang, c'était il n'y a pas très longtemps.

En continuant d'avancer, nous arrivâmes dans une deuxième salle remplit d'écrans. Partout, des vitres semblaient avoir explosées. Le sol et les claviers d'ordinateurs étaient jonchés de débris de verre et de la fumée s'échappait de certains tuyaux au plafond.

Une fois encore, plusieurs corps étaient éparpillés sur le sol... 
Des impactes de balles traversant les ordinateur encore allumé nous firent comprendre qu'il y avait eut ici une fusillade... Nous pouvions à présent en être certains.

Je me dirigea vers deux écrans, attirée par une vidéo. Sur l'un, on pouvait distinguer une vue en directe sur le bloc en ruine et sur l'autre, se trouvait la représentation d'un cerveau. Je posa mes yeux sur les indications du scan.  

- "Mila, sujet A4"...

Tel était mon identité? "Sujet A4"? Alors... en dehors du labyrinthe... je n'étais rien d'autre que le Sujet A4? 

Une boule se forma dans ma gorge. L'espoir de retrouver une maison et une famille se dissipait peu à peu.

-alors c'est vrais... Ils nous surveillaient... Murmura Newt en regardant un écran non loin de moi.

Je le regarda et il leva la tête vers moi. Nous étions très loin d'imaginer ce que nous découvrions en partant du bloc. J'ignore si tous ces morts étaient censés nous accueillir à notre arrivée mais maintenant, il n'y en avait plus aucun. Nous n'avions toujours aucune réponses à nos questions et nous étions encore plus perdu que avant, ne sachant pas quoi faire ni où aller. Je reposa mes yeux sur la vidéo où je pouvais voir le bloc. Ce matin encore, j'étais allongée là bas. 

Etrangement, mes pensées se tournèrent vers les cochons. Qu'étaient-ils devenu après l'attaque des griffeurs? Je n'en avais pas la moindre idée. Mais j'espérais que malgré les blocards encore là bas, ils aient une belle vie.

A travers l'écran, mes yeux se posèrent sur une baie vitrée donnant sur un petit bureau où une femme blonde, dos à nous, était morte. Je me mordis la lèvre. Si ces gens avaient des ennemis... Etaient-ils nos amis? Ou au contraire, reviendraient-ils pour nous tuer? 

Je fus coupée dans mes pensées par un bruit d'écran qui s'allume. Je tourna le tête dans la direction du bruit. Thomas avait appuyé sur un bouton et un grand écran accroché au mur venant de s'allumer. Une femme blonde y fit son apparition, nous regardant à travers la caméra.

"Bonjour. Je suis le professeur Ava Paige."

Comme les autres, je m'avança jusqu'à l'écran. Je reconnaissais la pièce derrière elle. C'était la même que celle où nous étions. Cependant, les gens en blouses blanche étaient bien vivants et travaillaient sur les ordinateurs. Un détail plus important me frappa. La femme. C'était celle que j'avais vu dans mes cauchemars. Celle qui disait que WICKED était bon. Comme dans les flashs, elle était habillée entièrement de blanc et ses cheveux étaient sévèrement tirés dans un chignon parfait.

"-directrice des opérations de WICKED Département catastrophe mondiale et zone mortels. Se présenta-t-elle. Si vous regardez cet enregistrement, c'est que vous avez brillamment passé les épreuves du labyrinthe. "

Du coin de l'œil, je vis Minho se placer à ma droite, et Newt à ma gauche.

"-j'aurais aimé être là pour vous féliciter en personne mais... Des alarmes se firent entendre derrière elle et les personnes en blouses blanche se mirent à courir dans tous les sens. Mais il semble que les circonstances m'aient privé de cet instant. J'imagine combien vous devez être troublés en découvrant tout ça... Troublés et en colère... Effrayé même. Mais ce que je peux vous dire, c'est que toutes les épreuves que vous avez vécu... Tous ce que nous vous avons fait enduré n'est nullement le fruit du hasard. Vous ne vous en rappelez pas... Mais le soleil a calciné notre monde. Des milliards de vie humaines en proies aux flammes. Des images d'incendies apparurent. Des villes ravagées par les flammes. A la famine. Une souffrance planétaire. Les répercussions furent inimaginables... Défilaient maintenant des images de corps brûlées, entassés à même le sol.. Mais le pire était à venir... On l'a appelé Braise. Un virus mortel qui attaque le cerveau. A présent nous pouvions voir la vidéo d'un homme attaché à une table d'opération. Des veines noire couvraient son corps entier et il crachait du sang, prit de convulsions. Il est violent, imprévisible, incurable... Ou du moins c'est ce que nous pensions. Avec le temps, une nouvelle génération est apparue qui est devenue résistante au virus. Dès lors, nous avons eut l'espoir de trouver un vaccin. Nous savions que l'entreprise serait difficile... Il fallait faire des essais sur de jeunes sujets, parfois les sacrifier dans un environnement hostile. Mais il fallait étudier coûte que coûte leurs activités cérébrales. Concentrer leurs efforts pour comprendre pourquoi ces personnes n'étaient pas comme les autres... Comprendre pourquoi VOUS n'êtes pas comme les autres.
Vous ne le réalisez peut être pas. Mais vous êtes d'une importance capitale. Malheureusement, vos épreuves ne font que commencer. Comme vous allez bientôt le découvrir, nos méthodes ne font pas l'unanimité... Nos progrès sont lent... Les gens ont peur... Derrière elle, des hommes cagoulés entrèrent et tirèrent sur les personnes présentes.
Il est probablement trop tard pour nous... Pour moi... Pas pour vous. Dehors, le monde attend. N'oubliez jamais. Elle leva une arme à feu et la plaqua contre sa tempe. WICKED est bon."

Je tourna la tête dans le cou de Minho pendant qu'elle se tuait. Mes yeux se posèrent alors sur la femme blonde dans la pièce voisine. Ava Paige. Son cadavre était ici. La femme qui avait hanté mes nuits était là, morte, sous mes yeux. 
Mon coeur explosait. Je ne comprenait pas... Nous sommes important mais aussi sacrifiés, enlevés à nos familles... Et qui étaient les hommes cagoulés ?

Une larme coula sur ma joue. Je ne pouvais pas croire tout ce que nous venions d'apprendre. Nous pensions être des prisonniers, peut êtres des criminels. Mais en réalité, le monde était détruit et nous étions sa seule chance de se relever.

L'écran s'éteint. Nous ne savions toujours pas quoi faire. Où devions nous aller? Comme fuir cet endroit? Nous étions le remède de l'humanité certes, mais nous ne voulions pas être leurs cobayes. Au même moment, une nouvelle alarme se fit entendre et une porte s'ouvrit sur un large couloir. Thomas, qui se tenait devant moi, commença à s'approcher. En le suivant, je réalisa que le couloir menait à une grande porte. Notre issue. Si nous passions cette porte, nous serions libre. Mais nous marcherions dans un univers inconnu. Et il était presque certain que nous y trouverions des épreuves plus difficile que dans le labyrinthe. 

La boule dans ma gorge grossit. L'épreuve du labyrinthe était donc officiellement terminée... Tous ces mois d'acharnements et nous étions arrivés au bout...

- c'est vraiment fini là ? Demanda Chuck.

- elle a dit qu'on était important... Souffla Newt. Qu'est-ce qu'on est censé faire ?

- où on doit aller ? Questionnais-je à mon tour.

Thomas regarda Chuck, puis moi. Il se mordit la lèvre, visiblement aussi perdu que lui. Les souvenirs qu'il avait retrouvé grâce à la piqure ne l'aidaient pas.

- je sais pas... Murmura-t-il. Quittons cet endroit.

Nous acquiesçâmes et, d'un pas hésitant, nous fîmes un pas dans le couloir. Cependant, une voix derrière nous nous interpella:   

- non.

Surprit, on se tourna d'un geste et mon coeur fit un bon dans ma poitrine... Gally. Il était là. Il nous avait rejoint. 

Il avait changé d'avis.

-Gally ! M'exclamais-je en m'avançant pour me jeter à son cou.

Newt m'attrapa le bras, m'empêchant d'aller plus loin. Je tourna la tête vers lui, le dévisageant. Pourquoi ne me laissait-il pas rejoindre mon ami? Était-il encore en colère contre lui?

-il s'est fait piqué. M'expliqua Teresa en l'observant.

Je fronça les sourcils et regarda de nouveau Gally. Je m'aperçu alors que ses yeux étaient anormalement noir et remplit de larmes. Sur son cou, des veines noires progressaient jusqu'à son visage. Il laissa tomber lourdement un objet au sol et je baissa les yeux pour suivre l'objet. C'était une clé provenant d'un griffeur... 

Ma salive sembla rester coincée en travers de ma gorge... ça ne pouvait pas être réel...

- on peut pas se sauver. Fit le bâtisseur, tremblant de tout son corps.

 Avec horreur, je découvris qu'il tenait un pistolet dans son autre main. Où l'avait-il trouvé??

- si Gally... On va sortir... Murmura Thomas. On est libre..

- on est libre ? Tu crois qu'on est libre dehors ? Continua Gally. Non... On s'échappe pas du labyrinthe. Il leva son arme vers Thomas.

Newt serra mon bras en me poussant doucement derrière lui. Mes mains se posèrent sur son bras, m'agrippant presque à lui. Gally pleurait, désespéré. J'aurais tout donné pour l'aider. Mais actuellement, j'étais tétanisée. Nous étions enfin sortit, et il avait fallu que le labyrinthe nous rajoute une épreuve. Et l'une des plus horrible. Mon ami, que je ne pensais plus jamais revoir, était là, devant nous, piqué par un griffeur, et il s'apprêtait à ôter la vie de l'un d'entre nous.

-Gally écoute moi... Fit Thomas, essayant de camoufler sa voix tremblante. T'as pas les idées claires d'accord ? On va t'aider. Mais d'abord, tu dois poser se flingue.

Les lèvres du bâtisseur tremblèrent d'avantage.

- j'appartiens au labyrinthe... Murmura-t-il. Comme tous les blocards...

- Gally ! Hurla Thomas.

- non !! Fit la voix de Chuck.

Une détonation retenti. Il avait tiré. Par reflexe, tous nos corps se baissèrent pour éviter une quelconque balle. Près de moi, je sentis cependant Minho faire un pas vers Gally.
Je me redressa, tournant la tête vers lui. Il venait de lancer quelque chose sur Gally. En posant les yeux sur le bâtisseur, mon souffle se coupa. 

Le blocard respirait difficilement, essayant de prendre de grandes inspirations. Mais l'air ne semblait pas vouloir entrer dans ses poumons. Et pour cause, une lance en bois était plantée dans sa poitrine... Les larmes coulèrent sur ses joues et il tomba à genoux avant de s'effondrer complètement au sol.

-Gally !!

Mon cris était sortit tout seul. Lâchant le bras de Newt, je me précipita jusqu'au garçon. Les larmes coulèrent à présent sur mon visage. 

-Gally...Non... Murmurais-je, les mains tremblantes, n'osant même pas le toucher.

Après tout le soutiens qu'il m'avait apporté pendant mon séjour au bloc, je ne pouvais pas songer à le voir mourir sous mes yeux. Pourtant, son regard était vide, et il n'eut aucune réaction à mes appels. Finalement, je posa mes mains sur son visage pour caresser ses joues de mes pouces. 

-Tu n'es pas une mauvaise personne Gally... Je t'en supplie... Ne meurs pas...

A genoux près du garçon, mon corps se balança douloureusement. Je ferma les yeux pour essayer d'apaiser la souffrance qui grandissait dans mon coeur. 

- Chuck ! S'exclama Thomas derrière moi.

Tourna la tête. Chuck s'était prit la balle de Gally dans le torse... Pâle, il tomba au sol pendant qu'une tâche rouge se répandait sur son tee-shirt.

Thomas et Teresa se baissèrent à son niveau tandis que je me relevais, épouvantée et tremblante. C'était un véritable cauchemar. Je ne savais plus ou me mettre, partagée entre la douleur d'avoir perdu Gally et celle de bientôt perdre Chuck. Je le savais. Il était beaucoup trop jeune pour être ici...

-non Chuck... Murmurait Thomas. Regardes moi ! Regardes moi ! Merde ! Chuck reste avec moi t'entends ? Je suis là accroche toi !

-Thomas... Murmura faiblement le petit garçon. Thomas.

En respirant difficilement, il lui tendit sa statuette en bois. Il avait passé tellement de temps, assit dans le bloc, à la tailler avec tristesse...

- non Chuck ! Pleura Thomas. C'est toi qui vas leur donner. Tu te souviens ce qu'on s'était dit !

-prend le... Insista Chuck avant de poser les yeux sur moi. Merci... Mila... Merci...

Une larme perla sur le coin de son œil puis son regard se vida de toute expression. Il ne bougeait plus. J'avais l'impression que ma tête sifflait. Je venais de perdre deux proches en même temps. Des pertes, alors que nous étions enfin sortit du labyrinthe... çe ne pouvait pas être réel...

-Je t'en prie réveilles toi !! Hurlait Thomas, désespéré. 

Je tremblais de tout mon corps. Ma respiration était haletante. Minho s'avança vers moi et m'entoura de ses bras. Il avait tué Gally. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Sans lui, il y aurait certainement eut plus de morts...
Je posa mon visage contre lui, humidifiant sa chemise de mes larmes.

- on a réussi Chuck je t'en supplie... Continuait Thomas. Non !... Je suis désolé... Putain de merde !

J'avais l'impression que tout se passait au ralentit. Contre mon crâne, je pouvais sentir le pouls de Minho et autour de moi, les hurlements de Minho couvraient les alarmes. Les autres pleuraient en silence. Soudain, un bruit mécanique se fit entendre. Comme les autres, je tournais la tête en direction de la sortie. 

La porte s'était ouverte et plusieurs hommes cagoulés portant des armes entrèrent en courant. Je me crispa. C'était trop pour moi. Trop d'évènements bouleversant venaient de se passer. J'étais fatiguée et mon coeur était brisé. Mes doigts se refermèrent sur la chemise de Minho, m'agrippant à lui, et ses bras se resserrèrent sur moi. 

Les hommes cagoulés nous attrapèrent un par un pour nous pousser vers la porte. Minho fut tiré en arrière et nous fûmes obligés de nous lâcher. Il repoussa les hommes mais plus fort que lui, ils le poussèrent également vers la porte, le tenant fermement.

Deux hommes s'approchèrent en courant de moi et m'attrapèrent par les bras. Je me débattis, tournant la tête vers mes deux amis décédés.   

- non !! Lâchez moi !! Chuck ! Gally !! Hurlais-je entre deux sanglots. On peut pas les laisser ici!!

Je me débattais dans tous les sens, en larme, mais ils me traînèrent avec eux, me tirant. Dans l'action, j'en vis deux autres attraper Thomas et le trainer. Le brun était totalement sous le choc.

Je regarda une dernière fois les corps des deux garçons puis me releva correctement. Ils me poussèrent sans cesser de courir et je n'eu d'autre choix que de faire comme eux.

Enfin, on mit les pieds dehors. Ce que je vis était hors de tous ce que j'avais pu imaginer. Il n'y avait que du sable. Du sable à perte de vu...
Devant nous, à plusieurs mètres du bâtiment, était posé un hélicoptère.

Le coeur emplit de rage et de tristesse, je me mis à courir aussi vite que je le pouvais, dépassant tout le monde même si le sable n'était pas un terrain adéquate pour la vitesse. 

J'avais mal au bras, mon ventre me brûlait, et je venais de perdre des amis. Je ne comprenais rien à ce qu'il m'arrivait. Mes jambes courraient seule, comme si, pour ma survie, je devais partir de ce lieu qui nous retenait prisonnier depuis autant de temps. Comme si je devais m'en éloigner le plus possible.

J'étais à présent au niveau des gars armés et ils m'indiquèrent de monter dans l'hélicoptère. N'ayant plus la force de réfléchir à ce qui était bien ou non, je sauta dans l'appareil et glissa jusqu'à être assis au fond, contre la vitre.
Les autres montèrent à leur tour, Minho à côté de moi. Je remonta mes genoux contre ma poitrine et sa main se referma sur la mienne. Winston arriva à son tour et se mit aussi à mes côtés.

Quand tout le monde fut à bord, un homme monta près de nous et ferma la porte. L'hélicoptère décolla sans attendre.

L'homme, sur lequel tous nos regards étaient portés, enleva sa cagoule. Il avait des cheveux grisonnant, mi-long.

- vous êtes pas blessés ? Demanda-t-il comme si tout cela n'était qu'un jeu.

Honnête, je montra mon bras entouré d'un morceau de t-shirt imbibé de sang. Il le regarda et acquiesça avant de planter ses yeux dans les miens:

- on soignera ça une fois arrivé. Dit-il. N'ayez pas peur. Vous êtes hors de danger.

Nous prîmes de la hauteur. Nos estomacs étaient noués, complétement sous le choc. Tout s'était déroulé si vite. Les griffeurs, la vidéo, Gally, Chuck, le sable... Et maintenant, nous étions à bord d'un hélicoptère...
Les garçons regardèrent par la fenêtre. Nous survolions le bâtiment que nous venions de quitter. Là où se trouvaient tous nos amis défunts. Là où se trouvait Georges. Sans réfléchir, je fis de même et posa les yeux sur l'extérieur. Je mordis violement ma lèvre.
Le labyrinthe...Vu du ciel, il semblait tellement lointain...

En l'examinant, je constata qu'il était entouré de bâtiments. Et au centre, on percevait le bloc... La tour à moitié détruite, la forêt..
De petites fumées s'en échappaient parfois. Notre monde était sous nos pieds. Le lieu où nous avions couru pendant trois ans, les portes ouvertes, les sections... Et nous ne les reverrions plus jamais...

Je me rassis, choquée, réalisant mal.

- détendez vous. Sourit l'homme. Les choses vont bientôt changer...

Plus personne ne parlait. Notre vie était à tout jamais basculée. Nous n'avions plus de but, plus de métiers... Nous n'étions plus personne... Juste des âmes sans refuge...

Je n'irais plus parcourir le labyrinthe avec Minho... Je n'irais plus rire avec Frypan dans la cuisine... Il n'y aura plus de fête où tout le monde bois l'horrible boisson de Gally...

Non... Tout ça, c'est terminé...

Les choses ont déjà changé...






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