|Chapitre 23|
Cette voix, c'était celle de Jeff. Je la reconnu immédiatement quand il se mit à hurler le prénom de Alby. Il le cria avec tellement de peur et d'inquiétude, que je compris qu'il allait leur arriver quelque chose et qu'ils étaient loin d'être en sécurité. Je me mordis nerveusement la lèvre. Depuis la boîte, nous ne distinguions que les ombres des griffeurs qui passaient au dessus de nous et quelques silhouettes courir dans tout les sens. Le pire, c'était les cris. Les blocards hurlaient de terreurs, et je ne pouvais qu'imaginer leurs visages terrifiés en rencontrant les créatures qui nous attaquaient.
Je ne comprenais pas. Pourquoi trois nouvelles portes s'étaient-elles ouverte? Et quel était le but de notre attaque? Etions-nous tous condamnés à mourir? Une larme coula sur ma joue en pensant à Zart. Les griffeurs allaient-ils rester là jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul survivant?
Je devais rejoindre les autres. Je ne pouvais pas rester dans cette cage, attendant que les choses se calment. Je devais retrouver Newt, Thomas, Winston... Minho.
Je ne pouvais penser au fait que je ne le reverrais plus jamais. Je devais les retrouver.
Fixant le sol, je me mis à réfléchir vite. Je repensa aux dernières paroles que j'avais échangée avec les autres. Le Q.G. Le plan de Thomas était de nous réfugier là bas. Je devais m'assurer qu'ils s'y retrouvent tous.
-je dois sortir... Murmurais-je en relevant les yeux vers la grille qui nous protégeait des dangers du bloc.
- quoi ? M'interrogea Gally, pensant avoir mal entendu.
- je dois sortir !
- non ! C'est hors de question ! T'as pas l'air de réaliser que si tu met un pied dehors tu te feras déchiqueté! S'exclama le bâtisseur.
-Je ne peux pas les laisser mourir comme ça. J'ai déjà affronté des griffeurs. Pas eux. Ils ont besoin de mon aide pour les guider jusqu'au Q.G. On sera en sécurité là bas.
Gally crispa la mâchoire en me fixant. Il hésitait. Je pouvais voir la peur envahir son regard. Il était terrifié. Gally était comme la plus part des blocards: il n'avait jamais mit un seul pied dans le labyrinthe et n'avait, jusqu'à ce soir, jamais vu l'ombre d'un griffeur. Alors là, caché dans la boîte, il avait peur. Et c'était humain. Et je savais que si il n'avait pas prononcé un seul mot jusqu'ici c'était pour que les bâtisseurs à nos côtés n'entendent pas le tremblement de sa voix. Je pinça les lèvres. Je ne pouvais pas le forcer à sortir. Si ce n'était pas un griffeur qui le tuerait, ce serait son ego.
Je posa une main sur mon bras, plantant mes yeux dans les siens.
-Vous, restez ici. Et si un blocard s'approche, faites le entrer. Restez caché. Moins il y aura de blocards dehors, mieux ce sera. Mais mon rôle est de les aider.
A contre cœur, le maton finit par acquiescer en silence. Il jeta un coup d'œil à travers la grille puis l'ouvrit.
-Ne te fais pas tuer Mila. Ou je t'en voudrais. Dit-il alors que je resserrais ma queue de cheval.
Je le regarda et sourit légèrement. Malheureusement, je ne pouvais pas lui promettre. Le garçon me fit la courte échelle et je sortis de la boîte. A peine mes pieds furent posés sur le sol, Gally referma la grille.
Je me redressa et parcouru le bloc des yeux, les essuyant légèrement. Ils étaient trouble à cause des larmes mais j'avais besoin de toutes mes capacités maintenant.
Le spectacle devant moi était horrible. Certaines cabanes étaient en feu, du sang tâchait l'herbe par endroit et on voyait, de partout, la silhouette d'un blocard en train de se battre avec un griffeur avant d'être transpercé puis emmené par celui-ci...
Penser que Zart avait fini comme ça me terrifia et je du prendre de grandes inspirations pour me concentrer. Mon but était de retrouver Jeff. En espérant que son cris que j'avais entendu quelques secondes au par avant ne fut pas le dernier qu'il poussa avant de se faire tuer...
Heureusement, je l'aperçu bientôt en compagnie de Clint, traversant le bloc en courant tout en soutenant Alby. Devant eux se trouvaient Thomas, Teresa et d'autres blocards. Ils étaient encore en vie. Mais je n'avais pas encore revu Minho, Newt ou Fry'...
Aussitôt, je me mis à courir vers eux lorsque je vis un griffeur abandonner le cadavre d'un garçon pour se lancer à leur poursuite.
J'étais presque à leur niveau, cherchant une arme des yeux, quand je réalisa que Alby venait de tomber, trop faible pour autant d'agitation. Jeff et Clint, qui essayaient de le relever, se figèrent en regardant dans ma direction. Dans le même mouvement, Thomas se précipita devant eux, et me regarda avec horreur. Il ouvrit la bouche et hurla mon prénom.
Ne comprenant pas de suite pourquoi ils me fixaient ainsi, je regarda autour de moi. Et je réalisa. Je ne voyais plus le griffeur qui les poursuivait.
Un cliquetis attira mon attention, juste derrière moi et mes poils se hérissèrent. Me retournant lentement, je tomba nez à nez avec le griffeur, agitant sa pince pour se montrer plus menaçant qu'il ne l'était déjà.
D'abord figée par la peur, je trébucha et tomba au sol sans pour autant quitter la créature des yeux. A quelques centimètres de ma tête, je pu voir ses dents aiguisées et sa chaire gluante. Je n'arrivais plus à réfléchir. Tout ce que je savais, c'est que la créature était beaucoup trop proche de moi pour que je ne survive.
Derrière ses bruits métallique, je pouvais entendre Thomas et Teresa crier mon prénom. Soudain, alors que je sentais le souffle chaud de la bête sur mon visage, le griffeur recula, poussant un cris aigue. Je releva la tête et vis plusieurs lances plantées dans sa peau.
- par ici ! Cria une voix à ma gauche. Mila !
Je tourna la tête. C'était Newt, Minho et Poêle-à frire. Mon cœur fit un énorme bon dans ma poitrine et je repris mes esprits. Je me leva et attrapa le bras de Minho qui s'approchait de moi:
-Vite au Q.G.!
En arrivant au niveau des autres, Minho dû s'éloigner de moi pour prendre la place de Jeff et porter Alby avec Clint. De plus en plus nombreux, on ne s'arrêta pas de courir jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la cabane. Là bas, Chuck était posté à l'entrée, une torche à la main, et nous faisait signe de nous dépêcher.
-vite ! Venez par là ! Criait-il, agitant sa torche au dessus de sa tête.
Winston arriva derrière lui, nous laissant de la place pour nous engouffrer dans le Q.G.
- Winston met Alby à l'intérieur ! Lui demandaThomas.
- ok je l'ai !
Winston déchargea Clint et fit entrer Alby à l'intérieur. Je regarda autour de moi, ralentissant pour être la dernière du groupe. Au loin, je vis la silhouette d'un blocard, mais celui-ci disparu sous le poids d'un griffeur. Je ne vis personne d'autre et me tourna donc vers le groupe qui entrait dans la cabane.
- Chuck rentre ! Ordonnais-je en m'assurant une dernière fois que après moi, il n'y avait plus personne.
Le garçon s'exécuta et Thomas me tira par le bras pour me faire entrer avant de fermer la porte derrière moi.
- barricadez les portes ! M'exclamais-je, essoufflée.
La chose fut vite faite et le silence se fit. Tous le monde se rassembla au centre du Q.G. pendant qu'un Griffeur semblait faire le tour de la bâtisse à la recherche d'une entrée. Ses cliquetis se faisaient entendre derrière les murs et il nous fit sursauter lorsqu'il donna un coup sur la porte. Heureusement pour nous, elle tint bon.
Ma côte me brûlait. Mon bandage devait être imbibé de sang. Sans vraiment m'en rendre compte, je me colla contre Minho. Malgré le coup qu'il nous avait fait dans le labyrinthe, sa présence me rassurait.
Celui-ci posa sa main dans mon dos tout en restant concentré sur le griffeur à l'extérieur. Soudain, le griffeur fit un bon et atterrit sur le toit, le arpentant de long en large à la recherche du moindre moyen de pouvoir entrer. A travers les branches qui constituaient les murs, la lueur des différentes cabanes enflammées nous laissaient voir les ombres de la créature.
-Mila... Souffla Winston, me tendant mon arbalète et deux flèches.
Lentement, je pris mon arme et l'arma. Par des gestes lents et silencieux, je visa l'ombre qui se déplaçait au dessus de notre tête.
Je retins mon souffle. Ma flèche devait traverser les branches et se planter dans sa chaire. Ce n'était pas une mince affaire. Je fus rapidement gênée par mon pouls que je pouvais entendre résonner dans ma boîte crânienne.
Toujours dehors, le griffeur ne cessait de bouger. Faisant tout pour ne pas être en dessous, le groupe se déplaçait au fur et à mesure, me poussant devant eux pour que je puisse tirer.
- Mila... Tire... Murmura Thomas.
Ne prenant pas une seconde de plus, j'appuyais sur la gâchette et la flèche s'élança. A mon plus grand bonheur, elle traversa le bois se planta dans le monstre qui poussa un cris atroce.
Enragée, le griffeur planta sa pince dans le bois, la faisant entrer dans la cabane devant nos yeux. La pince s'agita dans tout les sens avant de se refermer sur l'une des poutres et de la tirer, faisant s'effondrer la moitié de la cabane.
Comme beaucoup, je tomba en arrière sous le coup de la surprise. La poussière qui s'était dégagée de cet éboulement entra dans mes poumons et je me mis à tousser violement. En plus de ma plaie, c'était à présent ma gorge qui me brûlait.
-pas de blessés ? Demanda Newt en toussant lui aussi.
- nan c'est bon ! Lui répondit quelqu'un.
- au secours !! S'écria cependant une voix.
Je me tourna vers la personne et vis la main d'un blocard dépassant du tas de débris. Il la secouait dans tout les sens, suppliant pour qu'on l'aide.
- attrapez le ! Criais-je en me précipitant vers lui.
Thomas et Newt lui attrapèrent les main et le tirèrent tandis que je dégageais des planches. Mais un griffeur fut plus rapide que nous et l'attrapa de l'extérieur, l'emmenant avec lui dans un cris d'horreur.
J'étouffa un cris de peur et regarda autour de moi. Plusieurs griffeurs semblaient maintenant s'attaquer à la cabane à en juger les horrible rugissements et les cliquetis qui résonnaient de toute part. A ma droite, une deuxième pince traversa le toit, et traversa la pièce, faisant tomber deux blocards sur son passage. Je la suivis du regard, et avant que je ne puisse réagir, je réalisa qu'elle se dirigeait vers Chuck...
-CHUCK !!! Hurlais-je.
- Chuck vas t'en ! Intervint Thomas.
Mais le garçon était tellement terrifié qu'il se contenta de crier lorsque la pince l'attrapa.
- Chuck non !! S'exclama Teresa en lui attrapant le bras.
- attrapez le ! Fit Thomas en lui attrapant l'autre bras.
Je couru jusqu'à eux et attrapa le col du garçon. Nous devions le libérer! Chuck était beaucoup trop jeune pour mourir ainsi.
- lâches le ! Criais-je au griffeur comme si celui-ci allait m'écouter. Chuck nous lâche pas!
-je fais ce que je peux ! Hurla le petit garçon en larme.
Un autre membre du griffeur s'introduit dans la cabane. C'était un pique épais en métal. Je compris rapidement. C'était son dard. C'était avec ça qu'il piquait ses victimes. Mes traits se tirèrent, horrifiée à l'idée de voir Chuck se faire piquer devant mes yeux. Je continua de tirer le garçon avec Teresa et Thomas quand, du coin de l'œil, je vis Alby se lever en criant de rage et venir frapper le bras du griffeur avec une hachette. L'ancien chef du bloc libérait une profonde rage à travers ses coups et ses cris animal couvrirent les bruits des griffeurs et les pleurs de Chuck. Au bout d'un instant, il réussit à rompre le dard de la créature et celui-ci tomba à mes pieds tandis que le membre amputé disparaissait dans l'obscurité. Sous le coup, la pince lâcha Chuck qui atterri dans les bras de Thomas. Dans un cris de douleur, le monstre s'en alla.
Alby le regarda à travers le trou, continuant de pousser des hurlements de rage. Puis, lorsque Chuck remit pieds à terre, il se calma, reprenant son souffle pour regarder le petit garçon.
- Chuck ça va ?! Demanda Thomas en s'abaissant au niveau de l'enfant.
- oui ça va... merci Alby... Murmura Chuck en s'asseyant par terre, tremblant.
Je caressa les cheveux bouclés du garçon. Mes mains tremblaient également. Pendant un instant, je l'avais imaginé tourmenté par la même folie que Ben et George après s'être fait piquer. Et cette vision m'avait fait frissonner. Devant nous, Alby posa sur Chuck un regard protecteur. Sans lui, il ne serait plus avec nous...
Mais alors que le calme revenait, un nouveau cris de griffeur retentit.
- Alby attention !! S'écria Thomas sans même qu'on puisse réaliser ce qu'il se passait.
Une pince ressurgit alors du trou et se referma sur Alby. Je fis un bond et attrapa la main de notre chef, criant son nom. Près de moi, Thomas attrapa l'autre main. Le regard du premier blocard se planta dans le miens. Contrairement à Chuck, il ne se débattait pas. Dans ses iris, je cru voir l'espace d'un instant, un soulagement. Comme si il était heureux de quitter ce monde, emporté par un griffeur.
De nouvelles larmes coulèrent sur mes joues. Alby était un pilier de notre groupe. Si il partait, tout s'effondrait. Le regard du garçon quitta mon visage pour se poser dans les yeux de Thomas.
- libères les... Murmura-t-il.
- Non ! ALBY !
Le blocard lâcha nos mains et disparu dans l'obscurité dans le silence le plus complet.
- ALBY !! NON !! Hurla Thomas.
Alors que je fixais le trou les yeux écarquillés, Thomas se mit à trembler. Il traversa la cabane et dégagea les débris de la porte.
- Thomas ! Arrêtes fais pas ça !! S'écrièrent Teresa et Chuck.
- Fait pas ça ! Non! Thomas ! Intervinrent Newt et Minho
Je me retourna. Thomas allait sortir. Si il faisait ça, nous ne seront plus du tout à l'abris des griffeurs... Malgré nos cris, le garçon se rendit à l'extérieur avant même que nous ne puissions le retenir.
En trombe, nous nous précipitèrent à sa suite dehors. Mais nos corps se figèrent en voyant le spectacle face à nous. Le calme était revenu. Il n'y avait plus l'ombre d'un seul griffeur. Ils étaient enfin partit, laissant derrière eux un triste spectacle.
Il ne restait pas grand chose des cabanes... Le feu avait tout ravagé et brûlait encore. La fumée cachait le ciel habituellement étoilé. De partout, des débris couvraient le sol, parfois tachés de sang encore frais. Mais ce qui me terrifia le plus, c'était l'absence de corps. Cette nuit, il y avait eut beaucoup de morts. Mais aucune trace des cadavres. C'était comme si les griffeurs les avaient emmenés avec eux.
Les larmes coulèrent sur mes joues...j'avais perdu des amis et tout ce que nous avions construit était réduit en cendre sous nos yeux.
- ils sont où les autres ? Demanda Winston faiblement.
- là bas il y a quelqu'un ! S'exclama Newt, montrant une direction du doigt.
Je tourna la tête et vis la silhouette de Gally ainsi que d'autres bâtisseurs et un sarcleur se dessiner à travers la fumée. Ils avançaient vers nous. Je soupira, heureuse les voir. Gally avait survit. Et ça comptait beaucoup pour moi. Cependant, son expression était bien différente de celle qu'il avait adopté dans la boîte. Ses traits étaient crispés, ses muscles tendus et ses poings serrés.
-Gally...? Soufflais-je alors qu'il passait devant moi sans un seul regard.
Je me mordis la lèvre en voyant qu'il s'approchait de Thomas.
-Gally...
Le brun n'eut pas le temps de finir sa phrase car la bâtisseur lui donna un énorme coup de poing dans la mâchoire. Thomas tomba au sol, sonné, pendant que les garçons se jetèrent sur Gally en lui disant de se calmer.
- t'es fier de toi camarade ?! Hurla le bâtisseur. Hein ?!! Regardes ce que t'as fais !!
-arrêtes tes conneries Gally ! Cria Minho. C'est pas de sa faute !
- t'as pas entendu ce que Alby à dit ?! Il fait partit de leur équipe !!
-qu'elle équipe ? Demanda Winston perdu.
- il fait parti des enfoirés qui nous ont enfermé ici !! Continua Gally. Ils l'ont envoyé pour tout détruire !! Bravo Thomas ! T'as réussi ! Regarde ce massacre !! C'est grâce à toi tout ça!!
-arrête Gally tu dis n'importe quoi ! Il est pas responsable ! Grogna Minho en continuant de le tenir.
Le bâtisseur se débattait avec colère et sa force était surhumaine. Les garçons durent se mettre à plusieurs pour l'éloigner de Thomas qui restait silencieux. J'observais mon ami. La destruction du bloc l'affectais énormément et je pouvais presque comprendre sa réaction envers Thomas. Nous étions totalement perdu et la seule explication que nous avions à propos de cette attaque était reliée à ce que Alby nous avait dit sur Thomas.
Je m'approcha du tas de blocards qui essayaient de retenir un Gally en furie.
-Gally s'il te plait calme toi, ça ne fera pas changer les...
Je fus coupé par un cris de douleur qui me glaça le sang. Je me tourna et vis Thomas tomber au sol en se repliant sur lui même. Quelque chose tomba de sa main. Le dard. Thomas s'était piqué tout seul avec le dard du griffeur que Chuck avait ramassé après avoir faillit se faire enlever.
-Thomas !M'écriais-je en me précipitant vers lui.
La peau du coureur était devenu bouillante et il fut prit d'effrayantes pulsions.
- Chuck vas chercher la deuxième seringue !! Ordonna Teresa. Thomas... Ça va aller...On est avec toi Thomas...
A en voir ses yeux, ils était totalement inconscient à présent, mais son corps continuait de trembler anormalement. Je posa ma main sur sa joue, les yeux en larmes. Pourquoi avait-il fait ça?
Chuck revînt bientôt avec la deuxième seringue que Teresa avait ramenée avec elle. Je la pris et la planta dans le bras de Thomas. Aussitôt, ses pulsions s'arrêtèrent et il se détendit, plongé dans un profond sommeil...
-Jeff, Clint, vous vous occupez de Thomas. Intervint alors Newt. Les autres, trouvez un endroit où vous reposer si besoin. Pour ceux qui sont en forme, rassemblaient tout ce qui peut encore être utile. Cherchez la nourriture encore bonne et mettez tout dans la boîte.
Les deux medjacks soulevèrent le brun et l'amenèrent avec eux aidés de Winston, Doug et Joe.
Je les observa s'éloigner en me relevant, les larmes aux yeux. J'étais en plein cauchemar. Le bloc était couvert d'un nuage de fumée épais et le bloc ne ressemblait en rien au petit paradis que nous avions construit. Derrière moi, les garçons commencèrent à se disperser et je constata que Gally s'était calmé.
Je sécha rageusement une larme qui humidifiait ma joue et m'éloigna du Q.G. J'avais besoin d'être un peu seule. De constater les dégâts. En silence, je traversa les ruines, observant les flammes qui dansaient encore par endroit. Je ne pouvais m'empêcher de visualiser les cabanes il y a quelques heures à peine, me remémorant les moments passés ici, comme la fois où George avait fait tomber Ben de sa chaise dans la cuisine... ou quand Zart faisait l'idiot en tenant sa cuillère en équilibre sur son nez...
Cette dernière pensée compressa mon estomac. Je n'avais pas encore réalisé qu'il était mort. Mais je le compris rapidement, en voyant un tissu familier entre deux tronc brûlés... En m'approchant, je ramassa le vêtement qui libéra un tas de cendre à mon contact. C'était un sweat à capuche bleu.
Le sweat de Zart.
Il empestait le brulé et en l'examinant, je trouva une large tâche de sang au dos du haut. Je lâcha le tissu. Je voulu crier mais ma voix resta bloquée au fond de ma gorge. Les larmes coulèrent de nouveau sur mes joues. J'avais perdu Zart. Alby. Et bien d'autres. Zart avait été l'un des premiers à venir me voir. Il faisait souvent des réflexions étranges qui avaient le don de vous faire rire.
Une main se posa sur mon épaule et je n'eus pas besoin de me tourner pour savoir qui c'était.
Minho.
En le voyant, j'entrouvris la bouche pour parler Mais rien ne sortis. A la place, j'éclata en sanglots. Sans rien dire, il me serra contre lui. Ses bras puissant m'entourèrent et ma tête se posa sur son torse. Si Minho mourrait à son tour, jamais je ne me relèverais.
Les minutes passèrent et Minho me berça tendrement. Par moment, je sentais des larmes ne m'appartenant pas couler sur ma peau. Il pleurait. Mais il n'en laissa rien paraître, me serrant d'un geste protecteur et me murmurant que tout finirait par s'arranger.
Quand les feux commencèrent à leur tour à se calmer, il glissa sa main dans la mienne, et m'entraîna dans la foret. Cette partie du bloc ayant été moins fouillée par les griffeurs, les blocards s'y étaient rassemblés pour se reposer dans des hamacs qu'ils avaient pu récupérés ou à même le sol.
M'emmitouflant dans ma veste, je m'allongea dans l'herbe non loin de Teresa. Elle parlait peu, mais elle était assez attachée à Thomas. Je me doutais alors que les choses devaient être aussi dures pour elle. J'allais prendre de ses nouvelles mais elle me devança en me voyant:
-comment tu te sent?
-J'ai connu des temps plus joyeux... Soufflais-je. Et toi?
-j'aurais aimé te dire que j'ai connu pire mais je ne me souviens de rien... Ironisa la fille.
Sa réponse m'arracha un sourire. Et cette simple réaction me fit du bien. M'allongeant correctement près de Minho qui ne m'avait pas lâché d'une semelle, je commença à discuter avec Teresa de l'attaque, du labyrinthe et de ce que nous pourrions faire désormais.
Mais après avoir été traitées de pipelettes par Winston et Minho, nous furent obligée de nous taire et de dormir. La nuit était déjà très avancée. Mais la journée de demain promettait d'être encore plus difficile.
* *
Quand je me réveilla, je cru d'abord que l'attaque des griffeurs n'avait été qu'un atroce cauchemar.
Les oiseaux chantaient autour de moi et un léger vent frais faisait voler quelques unes de mes mèches qui venaient me chatouiller le nez. Je bougea un peu sans pour autant ouvrir les yeux. C'est alors que je réalisa que je n'étais pas dans mon hamac, mais sur le sol. Près de moi, je sentis un corps, et j'ouvris enfin les yeux lorsque mon coude entra en contact avec cette personne. Je tomba nez à nez avec Minho, encore endormis. Son visage était paisible et l'un de ses bras était passé autour de moi.
Je souris tendrement en l'observant puis jeta un coup d'œil autour de nous. Les évènements de la veille me revinrent lorsque je vis d'autres blocards endormis dans l'herbe et d'autres, rassemblant des objets de tout genre.
L'attaque.
Je me libéra de l'emprise de Minho pour me redresser quand une douleur saisissante fit son apparition sur mon ventre. En grimaçant, je souleva légèrement mon tshirt. Le bandage était à moitié partit et était totalement imbibé de sang. Je devais régler ça avant d'aider les autres et de prendre des nouvelles de Thomas.
Sans faire de bruit, je me releva. Mes cheveux tombèrent sur mes épaules. Ils sentaient la fumée à plein nez. Je grogna et les rassembla dans un épais chignon avant de reprendre la direction des cabanes.
Là bas, le spectacle me surprit à peine. La majorité des cabanes n'étaient plus que des tas de bois étalés à même le sol, réduit en cendre pour certains. Les feux s'étaient éteints mais je pouvais encore trouver de parts et d'autres des débris, de petites étincelles danser au milieu du bois brûlé, libérant encore ce matin des nuages de fumée. Par terre, divers objets traînaient. Je donna un coup de pied dans un bocal en soupirant et pris la direction de l'infirmerie. Si nous ne partions pas rapidement d'ici, nous aurons besoin de plusieurs semaines pour remettre tout ça en ordre. Mais peut être que ce bazar était un signe. Le signe qu'il était temps pour nous de trouver la sortie une bonne fois pour toute?
J'esquissa un sourire en me rendant compte que l'infirmerie était encore debout. Un peu à l'écart des autres cabanes, elle avait été miraculeusement épargnée. Je poussa la porte et m'engouffra dans la pièce. Thomas était allongé sur le lit, toujours inconscient. Je mordis l'intérieur de ma joue en le voyant. Je ne comprenais toujours pas pourquoi il avait fait ça. On aurait certainement finit par trouver un moyen de retrouver notre mémoire. Il n'était pas obligé de s'infliger la douleur de la piqure.
Grimaçant à cause de la douleur de mon ventre, je fouilla dans les tiroirs et trouva rapidement des compresses et des bandages. M'installant sur une chaise, je releva mon t-shirt pour m'auto-soigner. Retirer le vieux bandage fut douloureux pour moi. Mais désinfecter la plaie seule, le fut encore plus. L'aspect de la plaie était plutôt inquiétante. Elle saignait constamment mais la démarcation était étonnement très droite. Même involontairement, le griffeur avait fait ça bien...
Je remis un nouveau bandage puis remis correctement mon haut en reposant les yeux sur Thomas. Il n'avait évidemment pas bougé.
-J'espère que la piqure t'auras aidé à trouver le moyen pour nous de sortir. Je ne suis pas sûre que nous lancer dans le nid des griffeurs soit une très bonne idée aujourd'hui...
Je me releva et jeta les compresses avant de sortir et de tomber nez à nez avec Teresa.
-Teresa.
-Mila, je venais te chercher. Gally convoque tout le monde dans la forêt.
Je grogna. J'ignorais dans quel état d'esprit se trouvait Gally aujourd'hui. Et malheureusement avec lui, c'était tout ou rien.
Rapidement, je retourna dans la forêt avec Teresa où tout le monde se rassemblait. Les derniers blocards -dont Minho- qui dormaient lorsque je m'étais levée étaient désormais bien debout, attentifs à ce qui allait se passer.
Chuck me lança un triste regard lorsque je m'approcha. Ses lèvres tremblaient. Il était sur le point de pleurer. Je m'avança alors pour me poster à ses côtés et passa mes mains dans ses boucles. Une larme coula sur sa joue et il se colla contre moi tandis que je posais les yeux sur Gally qui s'avançait au centre de groupe:
-Il faut qu'on se bouge. Et qu'on prenne d'importantes décisions désormais. Comme vous l'avez remarqué, les portes ne se sont pas refermées. Ce qui veut dire, que les griffeurs peuvent revenir à n'importe quel moment. Il faut qu'on se barricade et qu'on trouve des solutions.
-Et qu'est-ce que tu proposes? Demanda Minho en soupirant.
-Déjà, il faut un nouveau chef étant donné que Alby nous a quitté. Continua le bâtisseur.
-bah non, Newt est le remplaçant de Alby. C'est à lui que reviens ce rôle. Intervenais-je.
Gally me regarda à peine:
-Newt, sans vouloir te blesser, es pareil que Alby. Vous avez les mêmes idées, les mêmes projets. Mais Alby n'a jamais eut à affronter une telle situation. Il nous faut quelqu'un qui puisse gérer ça et qui ai d'autres solutions pour vous. Des choses nouvelles. Alors je me propose.
-et pourquoi ça serait toi? Demanda Newt dont les yeux étaient soulignés de larges cernes .
-on peut toujours voter si tu préfères... sourit Gally.
Je regarda autour de moi. La majorité des survivants étaient des bâtisseurs... Nous n'avions aucune chance contre eux. Ils seraient tous pour Gally...
-La plus part des blocards sont des bâtisseurs maintenant... Grognais-je en voyant Winston qui voulait intervenir.
-on se demande vraiment pourquoi... Ironisa Minho, évoquant la lâcheté de ces gars.
Voyant que personne ne rajoutait quoi que ce soit, Gally eut un sourire satisfait:
-bien. Pour commencer, emmenez Thomas et la bleue au gnouf.
-quoi?! M'écriais-je en m'avançant.
-ainsi que tout ceux qui s'opposent à moi. Continua calmement Gally.
Je bouillonnais intérieurement. La nuit dernière, le Gally que je connaissais était mort. A la place, je retrouvais un garçon avide de pouvoir qui aimait cacher ses peurs derrières la violence et le règne. Je détestais ça. Je m'approcha de lui, le foudroyant du regard.
-Pour qui tu te prend Gally? T'es pas ce genre de gars et tu le sais. Tu ne vas t'attirer que la haine des gens en continuant comme ça.
Le garçon me regarda, d'abord en silence, avant de me répondre, me regardant droit dans les yeux:
-Les choses ont changés Mila.
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