|Chapitre 22|

Après avoir laisser Teresa se reposer, je me dirigea vers le gnouf pour parler à Thomas. Demain il passera sa première journée dans le labyrinthe en tant que coureur officiel. Seulement, nous n'avions pas eut le temps de lui parler des couloirs avec Minho. Et je ne pouvais pas le laisser partir ainsi sans avoir remplit mon rôle. Et ce, même si il partait courir avec le meilleur coureur du bloc. 

En m'approchant du gnouf, je vis une petite silhouette s'en éloigner en trottinant. Chuck. Le garçon n'avait pas dû résister à l'envie d'apporte son soutiens à Thomas. Et je ne pouvais pas le pénaliser pour ça. Il voyait en Thomas un véritable héros. 

-Bien installé? Ricanais-je en me baissant devant le trou.

Thomas leva les yeux vers moi, un morceau de pain à la main. Chuck lui avait ramené de quoi manger. C'était interdit mais il avait eut raison. Si il ne l'avait pas fait, je m'en serais certainement chargée. 

-Salut Mila... Murmura le garçon.

Je m'installa en tailleur devant la porte, à moitié adossé à celle-ci, histoire d'avoir un visuel à la fois sur le bloc et sur Thomas. 

-Je suis désolée que ta première nuit en tant que coureur se passe ainsi...

Le garçon haussa les épaules en mâchant:

-Tant pis, je l'ai un peu cherché. Je débarque au bloc, je met le bazar et Gally était impuissant face à ça. Il fallait bien qu'il se venge d'une manière ou une autre. 

Je me mordis la lèvre en l'écoutant. Gally était dur à suivre. Et il n'arrangeait pas son image, se faisant sans cesse passer pour le méchant et le gros con du bloc. 

-Gally est... Particulier. Il joue le gros dur pour se faire respecter. Murmurais-je. Mais il n'est pas méchant. Quand on apprend à le connaître, il est plus que respectable. Mais même en pensant le connaître, il réussit à m'étonner. Je crois... Que ton arrivée et celle de Teresa l'a effrayé. Mais je n'arrive pas à savoir pourquoi...

Mes yeux se perdirent dans le vide pendant que Thomas m'écoutait en silence, finissant son repas. Je secoua légèrement la tête. Je n'étais pas venue me plaindre du comportement de Gally. Je devais parler du labyrinthe et donner des conseils au garçon. De plus, je n'avais pas beaucoup de temps avant que quelqu'un ne s'aperçoive de ma présence ici. 

-bref, le labyrinthe. Il y a plusieurs choses à savoir à son sujet. Déjà, il est séparé en deux grandes sections. Il y a la partie interne, et la partie externe...

**

Au matin, lorsque je me réveilla, je constata rapidement que Minho et Thomas étaient déjà partit dans le labyrinthe. Je ne leur avait même pas dit au revoir... 

Une boule dans la gorge, je me leva de mon hamac et enfila mes chaussures. J'avais un mauvais pressentiment que je ne savais expliquer. Mais cela m'inquiétait. La dernière fois que j'en avait eu un, George s'était fait piquer. 

En grognant un peu, je releva me cheveux en une queue de cheval et pris la direction de la cuisine. Mais alors que je commençais à marcher, une voix féminine m'interpela.  

- Mila ? 

Je me retourna pour faire face à Teresa. Voir et entendre une autre fille dès le matin, c'était assez perturbant. Je devrais m'habituer. 

- Teresa... Comment tu te sent ?

-ça va. Où est Thomas ? Répondit-elle en vitesse.

Je jeta un coup d'œil aux portes du labyrinthe en soupirant. Thomas était là où j'aimerais être.

-dans le labyrinthe. Avec Minho. Viens, on va déjeuner. 

Sans rien rajouter, elle me suivit jusqu'à la cuisine. Elle semblait perplexe mais je n'avais pas le morale à me pencher sur son cas. Toutes mes pensées étaient focalisée que les deux coureurs ainsi que sur Alby. J'espérais que la seringue fasse effet et qu'il m'accueil près de Fry. Mais en arrivant près des tables, il n'était évidemment pas là.  
Cependant, Winston, Zart et Jeff nous firent signe de les rejoindre en nous apercevant. 

Une pomme et un morceau de pain à la main je m'installa à leurs côtés, suivit de près par Teresa. 

- salut les gars.

- salut les filles! Sourit Zart. 

- Vous n'avez pas de nouvelles de Alby? Jeff?  

Jeff me regarda et avala le morceau de pain qu'il mâchait avant de secouer la tête. Il me regarda presque honteux de ne pas pouvoir me donner plus de précisions: 

- nan... Newt n'a pas quitté l'infirmerie une seule fois...

J'acquiesça en silence. Si Newt était toujours là bas, c'est que rien n'avait changé. Je pensa à mon ami coincé à l'infirmerie sous ses propres ordres. Le connaissant, il n'avait pas dormit de la nuit, veillant à garder constamment un œil sur Alby. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Sans un mot, je me leva et pris ma pomme. 

- où tu vas ? Me demanda Zart.

- remplacer Newt. Vous, chargez vous de Teresa. Faites lui visiter et expliquez lui le système. Soyez sympa.

Je leur fis un clin d'œil et m'éloigna vers l'infirmerie. Plus je m'approchais, plus la tension montait en moi. Je n'avais pas hissé Alby en haut d'un mur, dans le noir et en proie aux griffeurs pour qu'il meurt tranquillement allongé dans l'infirmerie. Il devait survivre.  

Lorsque j'entra dans l'infirmerie, je trouva Newt assit sur une chaise près de Alby. De larges cernes se dessinaient sous ses yeux et je le surpris en train de bailler. En me voyant, il se releva, cherchant à savoir si j'avais une nouvelle à lui apporter. Je me contenta cependant de poser une main sur son bras et de lui donner ma pomme.

-Manges ça et vas dormir. 

- mais Alby...

-je m'en charge. Vas dormir Newt. Je ne le lâcherais pas une seule seconde des yeux. 

Il m'observa un instant puis, ne pouvant pas cacher le fait qu'il était fatigué, il acquiesça et s'en alla après m'avoir pris rapidement dans ses bras. Sa peau était gelée. J'espère que sa nuit blanche ne le fera pas tomber malade...

J'entendis qu'il soit partit pour fermer la porte et me tourner vers Alby. Même si il était toujours inconscient, ses traits étaient plus détendu et ses veines étaient moins apparentes. Je m'installa sur la chaise où Newt avait passé la nuit sans le quitter des yeux. 

-Ne nous lâche pas Alby...

*

Durant plusieurs heures, je surveilla le blocard. Je me levais, tournais en rond puis retournais m'asseoir sur la chaise sans arrêt. Quand mes pensées n'étaient pas fixées sur Alby, c'était à Minho et Thomas que je pensais. Je me demandais ce qu'ils faisaient, où ils en étaient, si ils allaient bien...

Jeff, Clint et Zart vinrent me voir plusieurs fois, parfois pour me donner de quoi manger ou pour prendre des nouvelles. Mais à chaque fois c'était pareil. Alby n'avait pas bougé, et nous échangions des regards désespérés. Pendant une petite heure, Zart vint me tenir compagnie. Et ce fut très reposant de discuter avec quelqu'un. Surtout Zart. Derrière ses airs de timide, il était très drôle. Rare étaient les moments que nous passions à deux, mais ils étaient précieux. 

Quelques temps après qu'il fut partit, je fus surprise d'entendre de puissants grondements à l'extérieur. Cela ressemblait au bruit des portes qui se fermaient le soir, mais ils venaient de plus loin et étaient bien plus nombreux. Sous nos pieds, le sol se mit à trembler. Je pensa directement aux deux coureurs. Etaient-ils sains et sauf? Avaient-ils provoqué tout ce bruit?

Alors que j'observais, inquiète, mon verre d'eau qui tremblait légèrement, Teresa entra en furie dans la pièce. En la voyant, je me leva précipitamment. Que se passait-il dehors?

- Teresa ! C'est quoi ce bruit?

-Newt t'appelle. Il est devant les portes. Vas y je me charge de surveiller Alby.

Sans me faire prier, j'abandonna Alby aux mains de la fille et me mis à courir hors de la cabane. Visuellement, rien n'avait changé au bloc. Pourtant, je pouvais sentir le sol trembler et le grondement résonnait dans mon crâne. En grimaçant, je rejoignis mes amis devant les portes. Gally, Newt, Chuck, Zart et quelques sarcleurs observaient le couloir sombre les sourcils froncés. 

-Newt ! Qu'est-ce qui se passe ?!

-on sait pas. Tout ce bruit viens du labyrinthe. Répondit le blond. Et les garçons ne sont toujours pas rentrés.

Je tourna à mon tour la tête vers le couloir obscure. Quelque chose ne tournait visiblement pas rond. Et j'étais frustrée de ne pas savoir de quoi il s'agissait. Bientôt, le grondement cessa, ramenant le silence dans le bloc. Je jeta un coup d'œil derrière moi. Même si ils étaient loin des portes, les blocards s'étaient rassemblés dans l'herbe, observant les murs un peu inquiet. Près de la ferme, je pouvais entendre les jeunes cochons jouer ensemble, ayant déjà oublier les tremblement qui nous avait secoué durant de longues minutes. 

Près de moi, Winston râla après avoir marché dans la boue. La dernière pluie avait laissée de larges flaques de partout dans le bloc et avant ce bruit anormal venant du labyrinthe, elles étaient le principale problème de certains garçons. 

Puis, des pas brisèrent à leur tour le silence. Je me retourna face au labyrinthe. C'était eux. Thomas et Minho courraient vers nous, trempés de sueur. 

- c'était quoi tout ce bruit ?? Demanda Newt quand ils entrèrent dans le bloc.

-qu'est-ce que t'as fais encore Thomas ? Cracha Gally.

Je lui lança un regard noir. S'en était trop. Je ne savais pas encore ce qu'il s'était passé là bas mais Thomas ainsi que Minho avaient provoqué quelque chose. Et peu importe comment cette histoire se finirait, cette chose était une clé pour notre sortie.

-on a une nouvelle piste. Expliqua Thomas sans s'arrêter de marcher. Un passage qui pourrait être une sortie.

-Vous avez trouvé une sortie ?! M'exclamais-je.

- il a raison. Approuva Minho. On a ouvert une porte qui donnait sur un lieu que je ne connaissais pas. C'est peut être là que les griffeurs se planquent la journée.

-attendez ! Attendez ! Intervint Chuck en trottinant pour venir à notre niveau. Vous avez trouvé le refuge des griffeurs... Et vous voulez qu'on aille là dedans ??

-y a de grandes chances que leur entrée soit notre sortie ! Expliqua Thomas.

- ouais ou autre option: y aura une dizaine de griffeurs qui nous attendrons de l'autre côté ! Grogna Gally. Ce qui se passe c'est que Thomas est en train de nous embrouiller la tête une fois de plus !

-sauf que moi Gally je me bouge le cul d'accord ?! Cracha Thomas en se tournant brusquement vers lui. Dis moi ce que tu fais toi hein ? Tu fais quoi à part te planquer toute la journée au bloc ?! Mila arrête pas de défendre ta cause en disant que tu n'es pas celui que tu prétend être mais tout ce que je vois moi c'est un gros con qui se défoule sur le dos de ceux qui agissent!

J'avala difficilement ma salive en voyant la scène. Je m'avança pour intervenir mais Minho m'attrapa par le bras. Les deux garçons devaient régler leurs comptes seuls. Les poings serrés, je me força donc à ne pas bouger. 

-t'as pas l'air de capter le débutant. Se défendit Gally. Ça fait à peine trois jours que t'es là tu vois le truc ? Moi ça fait trois ans que je suis ici !

-ok ça fait trois ans que tu galères ici et t'es toujours là ! Tu crois pas que ce serait le moment de te réveiller et de changer ta façon de voir les choses ?! Poursuivit Thomas.

- eh ! Intervint une voix féminine.

On se tourna. Teresa était arrivée. Elle était censée surveiller Alby ! Je fronça les sourcils en la regardant. J'espère qu'elle a une bonne excuse pour ne pas être au près du blocard.

- votre pote Alby ! Dit elle en haussant la voix pour que Gally et Thomas l'écoutent. Il s'est réveillé.

Ok, c'était une bonne excuse.

Sans en demander d'avantage, on se précipita à l'infirmerie. Alby était réveillé? Et vu la réaction de Teresa, ce n'était pas en tant que monstre immorale qu'il était revenu à lui... Je fus la première à pousser la porte de l'infirmerie. En entrant doucement, je trouva Alby, assit sur le bord du lit, le visage tourné vers le sol.

-il a parlé ? Demanda Minho en entrant à son tour.

- non. Répondit Teresa.

Newt s'approcha et s'assit à côté de lui.  

-Alby... Murmura-t-il. Alby ça va ?

Le chef du bloc ne répondit pas, et il continuait de fixer le sol. Les larmes recouvraient ses yeux.
Je lança un regard inquiet à Thomas en m'en apercevant. Qu'avait donc provoqué la seringue? 
Le nouveau s'avança et s'accroupit devant Newt et Alby:

-eh Alby... Alby on a peut être trouvé une sortie dans le labyrinthe... Tu m'entend ? On va pouvoir s'évader.

Les lèvres d'Alby tremblaient et il secoua lentement la tête. 

- impossible... Murmura-t-il gravement. On peut pas s'évader... Ils nous en empêcheront...

- comment ça ? Explique...

- je me rappelle maintenant...

- de quoi tu te rappelles ? Demanda Thomas.

Alby tourna la tête vers Thomas. Ses yeux avaient reprit leur couleur d'origine mais ils étaient troublés par les larmes. Je me mordis la lèvre. De quoi se rappelait-il? De qui parlait-il?

-de toi. Répondit Alby en regardant Thomas dans les yeux.

On se mit tous à fixer Thomas. Comment ça de lui ? Se souvenait-il de Thomas comme moi j'avais pu le faire pendant mes cauchemars?

-t'as toujours été leur protégé Thomas... Continua le garçon. Tout le temps... Pourquoi t'as fais ça ? Pourquoi t'es venu au bloc ?

Une larme coula sur sa joue et il se remit à fixer le sol, comme détruit. A l'extérieur de la cabane, les garçons commencèrent à s'agiter et à faire du bruit. Comme si ils sentaient que quelque chose n'allait pas...

Je fixais Thomas en silence. Leur protégé... Il voulait dire... Que Thomas était protégé par ceux qui nous avaient emprisonné là? Comment se faisait-il qu'il était enfermé ici avec nous si c'était le cas?

A l'extérieur, il y eut de plus en plus d'agitation. Voulant quitter cette ambiance pleine de méfiance et d'incompréhension qui régnait dans l'infirmerie, je décida de sortir pour jeter un coup d'œil à ce qu'il se passait. La nuit commençait à tomber et je du m'habituer un instant à l'obscurité.

A ma grande surprise, je vis plusieurs garçons courir à travers le bloc, inquiets. Mon regard se posa ensuite sur les portes encore ouvertes. Attendez... Encore ouverte ?! Elles devraient être fermées depuis quelques minutes déjà !

Ne comprenant pas, je trottina jusqu'à l'entrée du labyrinthe.  Chuck s'y trouvait et était assez pâle. En me voyant arriver, il se précipita vers moi:

-Mila ! Les portes se sont pas fermé ! 

- je vois ça...

J'avança et toucha le mur froid. Pourquoi ne se fermaient-elles pas? Y avait-il un problème dans la mécanique? Ces portes étaient notre seule protection là nuit... si elles restaient ouverte, il allait se passer quelque chose de grave...

Ayant quitté l'infirmerie peu de temps après moi, mes amis ne tardèrent pas à me rejoindre, suivit de Teresa. D'autres garçons arrivèrent en courant, torches en main.

Je recula et me mis avec les autres. Personne ne parlait, fixant les murs. 

- qu'est-ce qui se passe... Murmura Chuck tremblant.

J'aurais aimé lui répondre, mais soudain, un horrible grincements se fit entendre.
Surprit, on se baissa par réflexe, bouchant nos oreilles avec nos mains. Des cris de corbeaux qui s'envolaient nous firent nous retourner. 

Je n'en cru pas mes yeux... Dans le mur d'en face, d'autres portes s'ouvraient !

Puis un autre grincements se manifesta, et des portes s'ouvrirent aussi à droite... Puis à Gauche... Envoyés par Gally, un groupe de blocards se mirent à courir jusqu'à celles de gauche pour voir si quelque chose se passait là bas. Mon sang se glaça quand je réalisa. Maintenant, nous étions en proie aux griffeurs. 

-c'est quoi ça... Murmurais-je d'une voix tremblante.

- ok Chuck. Se repprit Thomas en se tournant vers l'enfant. Tu vas aller dans la salle du conseil et tu barricades toutes les portes.

- d'accord...

- Winston vas avec lui. Ordonna Newt.

- ok on y va ! Déclara Winston en tirant Chuck par le bras.

Je regarda mes deux amis s'en aller puis me mordis sévèrement la lèvre.

- allez chercher les autres blocards et dites leur d'aller se cacher dans la foret ! Ordonna Gally à deux garçons.

-Minho, tu rassembles toutes les armes que tu peux trouver. Poursuivit Thomas. Je te rejoins dans la salle du conseil.

- d'accord. Allons y. Acquiesça Minho en s'en allant, suivit de Frypan et de trois autres blocards.

- Mila, tu restes avec moi. Teresa, on va aller chercher Alby d'accord ?

J'acquiesça. Après ce que j'avais vécu avec Thomas dans le labyrinthe, j'étais prête à exécuter chacun de ses ordres. J'allais me tourner afin de suivre Thomas quand des blocards se mirent à hurler.
Je tourna la tête vers eux et vis les garçons qui étaient partit examiner la porte de gauche sortir de la forêt en courant.

- tirez vous ! Hurlaient-ils. Tirez vous ! Tirez vous ! Des griffeurs !! Sauvez vous les gars !! Ils nous attaquent !!

Un cri de griffeur recouvrit leur voix et mes poils se hérissèrent. Nous étions condamnés.
Alors que nous nous tournions de nouveau vers l'entrée du labyrinthe,  nous vîmes avec effroi les pattes en fer des créatures approcher dans le couloir.

- ALLEZ VOUS PLANQUER !!!! Hurla Thomas.

Aussitôt, tout le monde se mit à courir vers le champ. Celui-ci n'était pas très grand mais les plans de maïs étaient assez haut pour nous cacher. Mon cœur commençait à tambouriner violement dans ma poitrine et l'adrénaline monta en flèche. Derrière Zart et Doug, je plongea dans le maïs, m'abaissant pour être encore mieux cachée. Au bout de quelques mètres, nous nous arrêtâmes, coupant nos respirations pour être les plus silencieux possible. Autour de nous, j'entendais les affreux cris des griffeurs. J'en avait déjà vu deux depuis mon arrivée au bloc. Pourtant, ils me traumatisaient toujours autant. Alors je n'imaginais pas l'état d'esprit de ceux qui n'en avait jamais vu un seul...

Je regarda autour de moi. Dans l'obscurité, je remarqua Thomas et Teresa en face de moi. Contre mon dos, je pouvais sentir Zart trembler de tous ses membres. Alors que je reprenais mon souffle par petites bouchées d'air, un garçon pas très loin de nous fut attrapé par l'une des pinces géantes des griffeurs et disparu au loin dans un cris de terreur. Réalisant ce qu'il venait de se passer près de moi? Je me crispa d'avantage. J'étais tellement vulnérable... Je n'étais même pas armée, ayant laissé mon attirail à mon hamac...

- c'était qui..? Murmurais-je.

- je sais pas... Répondit Thomas.

- Thomas...

Je n'eut pas le temps d'en dire plus car un cris horrifié se fit entendre, juste à côté de mon oreille... en ne sentant plus le bras de Zart sur mon épaule, je compris...

Je me retourna vivement et aperçus Zart se faire emporter par une pince de griffeur. Je poussa un cris étranglé en voyant mon ami planter dans mes yeux un regard écarquillé, traduisant toute l'horreur qu'il ressentait, avant de disparaître hors du champ.

- Zart !!! Hurlais-je en recouvrant les cris de stupeur de Doug, Teresa et Thomas.

Zart... 
Une larme coula sur le coin de mes yeux. Mon ami venait de se faire emporter par un griffeur... J'avais du mal à l'imaginer. 
Tel était le plan de nos ravisseurs? Nous laisser pourrir trois ans ici avant de nous traumatiser de la sorte?

Ils ne pouvaient pas être humain...

Alors que ma vu se troublait de larme, je me redressa en entendant mon ami au loin.

- aidez moi !!! Criait la voix de Zart.

-vite ! On file à l'infirmerie !! Ordonna Thomas.

Tout le monde le suivit, ignorant le cris d'agonie que je venais d'entendre. Zart était encore vivant. Sans réfléchir, je ne pris pas la même direction que les autres, et fonça tête baissée dans le champ avant d'en ressortir quelques mètres plus loin. Je regarda autour de moi, affolée. Des garçons criaient et courraient de partout, et les griffeurs n'étaient que des ombres rapides et bruyantes. Je réalisa alors que nous allions perdre beaucoup de personnes ce soir. Tant de personnes avec qui je partageais mon quotidien...

Autour de moi, la voix de Zart avait disparu... Il était partit... Loin de ce monde...

Je passa une main dans mes cheveux, les larmes aux yeux. Je ne reverrais plus jamais le maton des sarcleurs...

Alors que je tentais de remettre mes pensées en ordre afin de pouvoir agir, le cliquetis d'un griffeur attira mon attention. Le bruit était proche. Très proche. Je tourna la tête et vit un griffeur à quelques mètres de moi. 

Il m'avait bien vu et agitait sa redoutable pince au dessus de sa tête en s'avançant lentement dans ma direction. J'étais morte d'avance... 

- merde... Murmurais-je.

Je me mis à courir le plus vite possible, entendant les pas du griffeur derrière moi. Il était plus rapide que moi et il le savait. Pour en rajouter une couche, la plaie à mon ventre se mit à me brûler atrocement. Mais je ne pouvais pas m'arrêter de courir... M'arrêter serait comme me lancer dans la gueule du loup. Et je ne pouvais pas mourir. Pas après tout ce que j'avais vécu.

Au loin, devant moi, je vis Gally entrer dans la boîte suivit de deux bâtisseurs. La boîte... Bien sûr ! Les griffeurs ne pourront pas entrer ! 

-Gally !! Hurlais-je. Gally ouvre cette putain de boîte !! Et vite!

J'entendis avec soulagement le bruit des grilles se soulever et je sauta dedans sans même ralentir. Les grilles se refermèrent après mon passage et, avec la vitesse, j'atterris contre quelqu'un. Gally.

Je leva la tête pour voir si le griffeur était encore là, mais il était partit à la recherche d'une autre victime. Je repris difficilement mon souffle et tourna la tête vers les bâtisseurs qui m'observaient, tremblant de peur.

Je m'écarta et m'appuya contre la grille froide... Je n'aurais jamais pensé dire ça mais heureusement que la boîte était là...

Soudain, alors que je repensais au visage de Zart disparaissant dans la pénombre, un cris proche de la boîte se fit entendre... Je connaissais cette voix...

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