|Chapitre 2|
Au bout d'une bonne heure, on vint enfin me chercher. C'était un garçon brun qui entra, sûrement l'un des plus jeunes. Je lui donnerais 15 ans.
Son front était parsemé de quelques boutons et ses yeux étaient de couleur noisette. Il entra, un peu gêné:
-Salut. Alby m'a demandé de venir te chercher pour manger. Je m'appelle Winston.
Je me levais rapidement en continuant de l'observer. Je n'allais pas le cacher, mon estomac gargouillait tellement j'étais affamée.
-Mila . Je te suis.
Il sourit puis sortit de la cabane. Je le suivit en silence jusqu'à la cantine que j'avais vu plus tôt et où certains garçons mangeaient déjà, regroupés aux différentes tables. Les autres faisaient la queue à la cuisine où un garçon à la peau noir servait des sandwichs et de la ratatouille.
-Je te laisse là. Fit Winston. Je retourne à ma table. Mais si tu as besoin de quelque chose, viens me voir.
J'acquiesça et lui rendis légèrement son sourire avant de faire la queue derrière les autres. J'étais l'une des dernières mais on avançait assez rapidement à mon plus grand bonheur. Tout en patientant, je regardais les tables à ma droite. Dans le tas, je vis le garçon de tout à l'heure. Le grand musclé qui m'avait observé froidement. Et malheureusement, son regard n'avait pas changé et était toujours posé sur moi. Je grogna un peu mais affamée, je préféra me concentrer sur la file devant moi. Bientôt j'atteignis la cuisine. Le garçon me sourit et me donna un sandwich.
-Salut! Je m'appelle Frypan! Dit il en me servant également un bol de ratatouille. Tu es Mila c'est ça?
Je fis oui de la tête. Les nouvelles vont vite ici. Je le remercia rapidement puis m'éloignais non sans sentir les regards sur moi alors que je m'installais à une table seule. Et cette sensation était horrible. J'avais l'impression d'être à la place du sandwich dans lequel je croquais sans hésitation.
Alors que je commençais à faire abstraction de toutes ces paires de yeux, Minho, Ben et deux garçons que je ne connaissais pas s'installèrent au bout de ma table. Alors que je tournais la tête vers eux pour les regarder s'installer, mon regard croisa celui de Minho qui me fixait toujours avec la même intensité que lorsque je l'avais rencontré.
Un nouveau frisson parcourut mon corps.
Troublée, je détourna le regard, secouant légèrement la tête. Cette sensation n'était pas normale. Pas du tout même.
J'allais me replonger dans mes pensées quand Newt, celui qui m'avait rejoint dans la cage -qui d'ailleurs se prénommait la boîte-, s'installa face à moi.
-Hey. Fit il . Désolé si je t'ai fais peur tout à l'heure. Ça dois être bizarre d'être la seule fille nan?
-J'ai l'impression que tout le monde veut me bouffer mais sinon ça va super! Dis-je ironiquement .
Newt sourit:
-Tu verras, ça leur passera. Je pense..
-Rassurant.. murmurais-je en regardant les garçons autour de moi. Depuis combien de temps vous êtes là?
-Les plus anciens sont là depuis presque 3 ans. Alby,George..
-George?
Une drôle de sensation m'envahit en entendant ce prénom. Comme si je l'avais déjà entendu. Ce qui est probable, mais je ne m'en souviens malheureusement pas.
-Ce nom te dit quelque chose? Me demanda alors Newt, une légère lueur d'espoir dans les yeux.
Ce nom me paraissait presque familier en effet, mais je n'avais pas d'autres précisions...
-Je ne sais pas..
-Tu... Newt me fixa et se tue.
-Je?
-Nan je me disais juste... George et toi avez les mêmes yeux... Mais ça ne peut être qu'un hasard... Il y a plein de gars avec des yeux bleus ici.
-Sûrement..
Cette discussion me gênait. Parler de mes yeux, et d'un prénom, c'est pas commun comme discussion.
-Qui c'est lui? Demandais-je pour changer de conversation.
Je pointa du menton le garçon balaise, aux cheveux brun et au regard noir. Maintenant que j'étais plus proche, je percevais également des taches de rousseurs autour de son nez et malgré son attitude pas très accueillante, il avait un côté assez mignon. Avachit sur sa chaise, il semblait enfin m'avoir oublié, riant férocement avec des garçons autour de lui.
-Ah lui.. Soupira Newt. C'est Gally. Ne fais pas attention à lui. Il a un mauvais caractère et le connaissant, il fera tout pour que tu sois banni.
-Banni?
-Oui. Enfermée dans le labyrinthe. Mais ne t'inquiète pas. Il a beau être un maton, personne ne fait attention à ses demandes de bannissement depuis longtemps..un jour il demanderai le bannissement de son meilleur ami que ça ne m'étonnerait pas...
Je faillis m'étouffer avec ma ratatouille.
-Un labyrinthe?
Newt fit une grimace comme si il avait commit une gaffe. Visiblement, il avait prononcé un mot qu'il n'était pas censé dire devant moi. Mais je ne lâcherai pas aussi facilement.
-Un labyrinthe?Newt?
Celui ci regarda autour de lui en se grattant la nuque.
-Je suis pas censé t'en parler. Alby préfère le faire avec les nouveaux.
-Roh allez, je suis déjà totalement perdue alors j'estime avoir le droit de savoir ce que c'est que ce... labyrinthe. Et puis je suis pas un nouveau. Je suis une nouvelle.
A cet argument, il posa ses yeux noisette sur moi, amusé. Puis, après une longue hésitation, il se lança:
-Oui. Un labyrinthe. C'est ce qu'il y a derrière ces murs. Et sur plusieurs kilomètres. Mais tu n'as pas le droit d'y aller.
-Pourquoi? Vous avez peur que je trouve la sortie avant vous? Ricanais-je.
Comme réponse, un hurlement aiguë d'animal retentit dans la nuit. Je sursauta, perdant mon sourire fier.
-Crois moi. Te perdre est bien le dernier de tes problèmes dans le labyrinthe. Soupira Newt. On les appelle les griffeurs. Ce sont des créatures affreuses. Mais tu n'en sera pas plus pour l'instant. Tu en sais déjà assez.
Plusieurs questions se bousculaient mais je n'insista pas. Ce cris inhumain que j'avais entendu était déjà bien assez pour moi. Cependant, une question envahit mes pensées lorsque j'imagina ce labyrinthe envahit de monstre dont j'ignorais l'apparences. Et sans que je réfléchisse, cette question s'échappa de mes lèvres:
- Il y a déjà eut des morts?
Ma question sembla toucher Newt car il posa un regard sombre sur moi avant de baisser les yeux son mon assiette.
-oui.
-combien?
-Je pense que tu en sais bien assez pour ce soir. Soupira-t-il. Tu devrais finir ton repas puis aller dormir. Tu verras, demain matin, tu te sentira déjà mieux.
-ça m'étonnerais. Soufflais-je en terminant mon repas.
Ma réponse, contre toute attente, le fit rire et je me dépêcha de terminer mon sandwich. Une fois finie, il me demanda de ramener l'assiette en cuisine avant de le suivre pour aller dormir.
L'ambiance du bloc le soir était très différent de la journée. La lune éclairait faiblement l'endroit et les murs du labyrinthe se distinguaient moins bien à mon plus grand bonheur. Ainsi, mon impression d'être enfermée était moins présente et je pouvais m'imaginer d'autres paysages à l'horizon.
De par et d'autres du bloc, des feux de camp et des lanternes illuminaient les cabanes d'une lumière orangée voir rougeâtre, et le silence s'était fait. On entendait plus les coups de hachette ou de hache qui résonnaient continuellement la journée. Les animaux dormaient, et le vent s'était calmé. Cependant, le calme était parfois interrompu par le grincement des cordes ou du bois, ainsi que par les rires des groupes de garçons installés de par et d'autres du camp.
Le blondinet m'entraîna jusqu'à l'abris où étaient installés les hamacs qui faisaient office de lits. Newt me montra l'un d'eux.
-Voilà ton palace. C'est chacun le sien. Celui-ci est arrivé aujourd'hui avec toi.
J'observa un instant le tissu pâle qui allait me servir de lit.
-Intéressant.
Une nouvelle fois, Newt se mit à rire doucement en m'entendant. Puis il se tourna, me montrant un hamac situé à quelques mètres du miens.
-Le miens est là bas. Si tu as besoin de quelque chose, fais moi signe.
J'acquiesça et le remercia. Je n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit d'autres car le blond s'en alla, me laissant seule au milieu de tout ces hamacs disposés les uns à côtés des autres mais à des hauteurs différentes. Le miens était accroché assez haut, et j'eu un peu de mal à m'installer. Avec le temps, ce sera plus simple j'espère.
Avec le temps... Mais combien de temps vais-je rester ici? Nous sommes coincé... est-ce une sorte de prison? Avons nous fais quelque chose de mal pour être ainsi enfermés sans aucun souvenir?
Je lança un regard dans la direction où Newt était partit. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais une certaine confiance s'émanait de lui.
Les questions se mélangèrent de nouveau dans mon esprit avant de s'évaporer lorsque je fus enfermée par la fatigue.
************
PDV de Newt:
Le lendemain matin, lorsque le soleil se leva, je me glissa hors de mon hamac pour me diriger vers celui occupé par Mila. Etant donné que j'étais presque le seul à qui elle avait parlé, Alby m'avait confié la tâche de m'occuper d'elle pour cette première journée. Lorsque j'arrivais à ses côtés, je ne pu m'empêcher de l'observer un instant. Les premiers rayons du soleil doraient sa peau et ses cheveux bruns formaient un amas de boucles autour de son crâne, sortant parfois du hamac pour pendre dans le vide. Sa poitrine se soulevait doucement au rythme de sa respiration et elle semblait bien plus sage que lorsqu'elle était réveillée.
En effet, elle semblait avoir un caractère plutôt dynamique et ne devait pas avoir froid aux yeux. Rien que sa réaction lorsque Zart l'avait attrapé par les épaules à son arrivée en disait long sur elle. En général, les nouveaux se contentaient de paniquer et de sangloter dans un coin. Pauvre Zart, je suis certain qu'il a encore mal.
-Mila..Mila il faut se lever. Murmurais-je sans oser la toucher.
Un "Mmmh" fut sa seule réponse. Je soupira et après hésitation, je posa une main sur son bras, dans le but de la secouer légèrement. Mais à ce simple contacte, elle ouvrit violemment les yeux en sursautant et en se redressant.
-Désolé... C'est moi... Je ne voulais pas te faire peur.
Ses yeux se posèrent sur moi et elle se détendit. Puis, dans un léger grognement, elle se rallongea et se tourna sur le ventre.
-Eh...Tu dois te lever. La journée commence! Rendez-vous dans 5 min à la cuisine!
Je m'en alla alors qu'elle marmonnait des choses incompréhensible, ce qui me fit sourire. Cette nouvelle allait changer notre quotidien. J'en étais persuadé.
5min plus tard elle arriva à la cuisine où je déjeunais seul à une table. Elle était pile à l'heure. Décidément, elle était moins flemmarde que la plus part des gars ici.
Elle avait attachée ses cheveux bruns en un chignon lâche et ses yeux brillaient. Lorsqu'elle arriva à mon niveau, un large bâillement s'échappa de ses lèvres, tel une enfant. Il fallait bien l'avouer, elle était plutôt jolie. Et surprenante. Lorsque je l'avais vu au fond de la boîte, elle ressemblait à une enfant sans défense. Mais en réalité, ce n'était pas vraiment le cas...
En la voyant s'installer devant moi, Frypan posa devant elle un chocolat chaud et je lui tendis l'assiette de croissants. C'était un luxe que les connards qui nous avaient enfermés ici nous offraient à chaque fois qu'un nouveau arrivait.
Elle en prit un puis croqua dedans après avoir baillé une seconde fois.
-Qu'es ce que je dois faire? Me demanda t'elle.
-Aujourd'hui tu nous aide au jardin. Dis-je avant de manger le dernier bout de mon croissant.
-ok... Pourquoi il me fixe dès le matin ton pote là? J'ai un truc sur le visage? Demanda-t-elle soudainement en regardant derrière moi.
Je tourna la tête. Gally était adossé contre la ferme, les bras croisés et la fixant. Je soupirais. D'habitude il se faisait une joie d'embêter les nouveaux. Mais là, il ne lui avait encore jamais adressé la parole. Surement du fait que ce soit une fille. Je ne sais pas pourquoi, mais un pressentiment prit par de moi.
-Euh...il n'a pas l'habitude de voir une fille c'est tout.
-Oui bah il faut qu'il s'habitude. Je veux pas qu'il me fixe comme ça tout les matins.
Quelque chose clochait. J'espère qu'il ne prépare pas un mauvais coup. Après tout j'oublie vite que c'est la seule fille du bloc. Et en y réfléchissant bien, tous les garçons seraient prêts à lui sauter dessus... Inconsciemment, je me mis moi aussi à la fixer pendant qu'elle mangeait.
-Newt? Demanda-t-elle, me faisant sortir de mes pensés.
-oui?
Elle fronça les sourcils:
-Pourquoi tu me fixe aussi?
Gêné, je détourna le regard:
-Désolé je réfléchissais juste.
-Hum, d'accord. Bref, quel âge j'ai?
Je la dévisagea. C'étais une question à la fois inattendue mais logique. On ne se souvenait de rien, même pas de notre propre identité. En l'examinant, je conclu qu'elle devait avoir le même âge que moi:
-Je te donnerai 17 ans. Moi on m'en donne 17 aussi. Gally et Minho en ont à peu près 18. Et les plus vieux sont Alby et George qui doivent avoir une vingtaine d'années.
Elle acquiesça en silence, pensive. Je m'imaginais à sa place. Nous étions tous passés par là. Et c'était horrible. Comme si nous vivions un mauvais rêve. Sauf que ce rêve n'était autre que la réalité.
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