|Chapitre 15|

Je fus réveillée par un grondement sonore derrière moi. 

En grognant, je redressa la tête. Le soleil me brula les yeux et je dû attendre quelques secondes avant de pouvoir les ouvrir. Un gémissement rauque attira mon attention à ma droite et je tourna la tête dans cette direction. 

Gally. 

Le garçon se réveillait également. Il avait les sourcils froncés et de petites cernes se dessinaient sous ses yeux. Il était assit contre le mur du labyrinthe où les noms des blocards étaient gravés. En y jetant un coup d'œil, je vis celui de George barré. Et je me souvins. 

Je me rappela de la nuit que je venais de passer. De moi, en train de barrer le nom de mon frère et de Gally, à mes côtés, m'éclairant avec une torche. Je soupira. Je devais avancer dans un monde sans mon frère. Mais un jour, je le rejoindrais. Et cette pensée me forgea, me faisant réaliser que dans la vie ou la mort, il y avait des gens qui m'attendaient. 

Ma tête bougea sans que je le veuille et je réalisa qu'elle était posée sur les genoux de Gally. En effet, après avoir barré le prénom de mon frère, nous nous étions assit là, et avions discuté jusqu'à je ne sais quelle heure avant de nous endormir à même le sol. Cette nuit, j'avais découvert un nouveau Gally. Un garçon drôle, touchant et plein d'anecdotes. Mais maintenant que je le connaissais mieux, je savais que ce Gally là ne se présenterait que la nuit, à l'abris des regards. Et maintenant que le soleil était revenu, il redeviendrait le maton froid et musclé que la plus part redoutent. 

En soupirant, je me redressa et frotta mes yeux. Le bloc se réveillait et le grondement qui m'avait tiré de mes rêves n'était autre que les portes du labyrinthe qui s'ouvraient. En réalisant cela, je fis de grands yeux.

-Merde.  

En râlant, je me leva et salua Gally avant de partir en courant.

-La réunion des Coureurs!

Comme une folle, je traversa le bloc, cheveux emmêlé au vent et vêtements poussiéreux et couverts d'herbe.  Lors de la réunion au QG, nous avions convenus de programmer une réunion entre coureurs pour mon premier jour officiel de travail en tant que co-maton. Si j'arrivais en retard, ce n'était pas malin de ma part. Je devais faire un petit discours et annoncer quels étaient mes plans. Gally m'avait aidé à réfléchir sur ça durant la nuit et je lui en était reconnaissante. 

En arrivant près de la cabane, je constata en regardant pas la fenêtre, qu'ils étaient déjà tous là. Je soupira et secoua mes vêtements, les remettant correctement et attacha mes mèches brunes en un gros chignon. 

Puis j'entrais. 

Les discussions cessèrent quand je me présenta dans la pièce et je me dirigea de l'autre côté de la table au près de Minho. 

-Enfin! S'exclama Ben en souriant. 

-Que veux tu? Les meilleurs se font désirer! Répondais-je en lui faisant un clin d'œil. 

Ma réponse le fit rire et il me suivit du regard. Je planta le miens dans celui de Minho qui m'observait les bras croisés. 

-Mila. 

-Minho. Le saluais-je.

Il sourit amusé et se tourna vers les autres:

-bien, comme vous le savez tous, Mila est la nouvelle co-maton des coureurs. De ce fait, vous lui devez tous un certain respect. Votre mission sera de l'écouter comme vous le faites avec moi. Il se tourna vers moi. Mila, si tu as quelque chose à dire...

Je fis un signe de la tête pour le remercier et me tourna vers le groupe de garçons qui me fixaient. Je pris une grande inspiration. Je ne devais pas montrer que je venais de me réveiller... Et je devais parler avec assurance.

Je m'exécuta. 

-En tant que co-maton désormais, je voulais vous dire que la situation n'allait pas trop changer pour vous. George était mon frère. Nous étions pareil. J'ai longtemps étudié ses plans et ses notes avant d'en déduire que nous avons la même logique et approche des choses. Donc notre organisation et façon d'agir ne changeras pas. Cependant, je lança un regard vers Minho qui m'écoutait avec attention, malheureusement, le groupe a besoin d'un nouveau membre. J'ai donc fais une liste des blocards qui seraient assez courageux et fort pour prendre part à notre équipe. Il nous faut le maximum de gens assez courageux pour arpenter le labyrinthe. 

Je sortis de ma poche un papier froissé sur lequel j'avais fais ma petite liste avec la précieuse aide de Gally et leur présenta en la posant sur la table devant eux. 

-Je voudrais, avec l'approbation de Minho bien sûr, que vous reteniez ces noms, et réfléchissiez bien. Il ne s'agit pas de savoir si vous avez des affinités avec ou non, mais plutôt de voir leurs qualités et ce qu'ils pourront apporter en tant que coureurs. Vous avez la journée pour réfléchir et voter en mettant le nom choisis sur cette table. Ce soir, au repas, nous annoncerons l'heureux gagnant. Dis-je ironiquement.  

Les coureurs acquiescèrent, trouvant mon idée bonne. Je me tourna alors vers Minho, craignant un peu sa réaction. J'avais prise cette décision sans lui en parler. Peut être était-il contre? 

-Je vois, tu es faites pour ce job visiblement. Ricana le garçon. C'est une bonne idée. 

-Normal, c'est moi qui l'ai eu. 

Il roula des yeux, amusé. 

-Je te signal que j'y avais aussi pensé! Répliqua le maton en me poussant doucement avec son épaule. 

Je ria doucement et regarda les coureurs fixer ma liste tout en discutant entre eux. Mon autorité semblait faire son effet. J'étais plutôt ravie. Je pensais que mon rôle de co-maton serait d'avantage prit à la légère car j'étais la dernière arrivée dans le groupe. Mais tout le monde semblait bien le prendre. 

Minho ajouta quelques mots sur notre état d'esprit actuel et le deuil de George, précisant qu'il ne fallait pas que cela joue sur le moral de l'équipe, puis nous laissa partir. Exceptionnellement, tout le monde était en repos aujourd'hui. De ce fait, j'en profita pour aller prendre un petit déjeuner. Là bas, je m'installa seule à une table, dégustant une pomme en pensant à la petite réunion. Mon idée était-elle vraiment bonne? De plus en plus de blocards ont peur du labyrinthe...

Fry' vînt s'asseoir devant moi, me fixant les sourcils froncés. 

Je posa mes yeux sur lui, sortant de mes pensées. Oula, qu'est-ce qu'il lui prend? Il me fixe vraiment sans rien dire,  comme si j'avais fais quelque chose qui le laissait perplexe. J'allais enfin l'interroger quand ce fut au tour de Zart de nous rejoindre et de s'asseoir en face de moi, près de Fry. A présent, les deux garçons me fixaient en silence, les sourcils froncés. 

Je grogna. C'est pas drôle à la fin. 

-C'est quoi le problème? Soupirais-je en posant ma pomme sur la table. 

Les deux blocards se regardèrent avant de se reconcentrer sur moi. 

-Alors? Allez accouchez! 

-On ne penserait pas que ce serait Gally. Déclara Zart. 

Je fronça encore plus les sourcils. Je ne comprenais décidément rien à ces mecs. 

-On ne pensait pas que tu sortirais avec Gally. Traduisit Fry' devant mon air perdu. 

Je les regarda incrédule, la bouche entrouverte. Que je sortes avec Gally?? Comment ça??

-Qu...Quoi?

-Oui on aurait plus parié sur Minho, ou Newt peut être... Réfléchit Zart. 

-Non pas Newt, moi j'aurais parié ma cuisine sur Minho. Le contredit Fry avant de m'observer. Mais Gally... C'était vraiment inattendu. 

-Hein? Mais il n'y a rien avec Gally! M'exclamais-je. On est pote.

Zart ricana:

-tu crois qu'on vous a pas vu dormir ensemble près des portes? Tu vas me dire que vous avez passé la nuit ensemble juste pour discuter?

Je le dévisagea.

-Bah... Oui. Désolé de vous décevoir mais oui, on a juste parlé. Il m'aide à faire le deuil de mon frère. 

Les deux blocards cessèrent de ricaner. Ils paraissaient même plutôt déçu.

-Toi? La grande amie de Gally? Répéta Fry. 

J'acquiesça:

-Oui, quand on le connait mieux, il n'est pas aussi désagréable qu'on ne le pense. 

-Peu importe. Je veux pas être là quand Minho l'apprendra. Déclara Zart. Bonne chance. 

Le blond se releva et s'éloigna après m'avoir tapé amicalement l'épaule. Fry acquiesça et s'en alla à son tour. 

-Eh! Comment ça quand Minho l'apprendra? Eh revenez!

Aucun des deux ne revint vers moi. Je grimaça. Que voulaient-ils dire? Je sais que Minho et Gally s'apprécient peu. Mais là... je ne comprenais pas ce qui pourrait se passer de si mal si Minho apprenait que j'étais officiellement devenue amie avec le bâtisseur. Je me leva, l'appétit coupé, et décida d'aller me changer les idées. Et pour ça, je devais trouver LE blocard.

Winston. 

Celui-ci était à l'autre bout du bloc, en train de nourrir les deux gros cochons qui avaient été arrivés par la boîte. Je m'approcha de lui. Il était abaissé, observant quelque chose derrière les deux animaux. 

-Winston? ça va? 

En m'entendant, mon ami me fit signe de me taire en posant son index sur ses lèvres puis, toujours accroupis, me fit signe de m'approcher. Curieuse et ne comprenant pas, je m'avança jusqu'à lui, passant au dessus de la barrière. Comme lui, je m'abaissa. Et en arrivant à son niveau, je fus éblouie. 

Trois porcelets étaient paisiblement couchés contre leur mère, les yeux fermés. Cette visions était adorable. C'était une chose presque inespéré dans nos conditions. 

-Ils sont nés cette nuit. Sourit Winston. 

Je me mordis la lèvre sous l'émotion. Du plus loin que je me souvienne, c'était la première fois que je voyais des bébés animaux pareil. Et savoir que de petits êtres innocents été nés ici, malgré tout, me déchira presque le cœur. Ils étaient nés au pire des endroits. 

-Ils sont tellement petits... Soufflais-je comme si ma voix risquait de les déranger.

-Oui, enfin,  jusqu'à ce qu'ils soient aussi gros que leur parents et qu'on puisse les manger. Déclara Winston, brisant par la même occasion l'ambiance mignonne du moment

En l'entendant, je perdis mon sourire et le dévisagea, lui offrant mon poing dans l'épaule. 

-Pourquoi tu gâches tout comme ça?

Il rit et haussa les épaules. Winston avait deux personnalités. L'une était adorable, drôle et sensible quand il le souhaitait. Mais la deuxième, allait parfaitement avec le rôle qu'il tenait au bloc. Il avait la capacité de voir naître les animaux du labyrinthe, les élever, puis de les abattre sans verser la moindre larme. Il m'avait parlé de son métier dès ma première semaine ici. Et c'est à cause, ou grâce à lui, que je ne mettais jamais les pieds dans cette partie du bloc. Et je regrettais de l'avoir fais aujourd'hui. Après avoir vu ces bébés cochons, je ne verrais plus mes assiettes de viande de la même façon et j'en voulais à Winston d'avoir causé ça. La vie au bloc était assez difficile pour que je doive en plus avoir à pleurer à chaque fois que Winston se décide à abattre un animal pour les recettes de Fry'. 

Voulant repousser la futur douleur que je ressentirais si je m'attachais à ces petits êtres, je me releva brusquement, essayant de penser à autre chose. Je croisa les bras et me tourna dos aux cochons. 

Winston se releva également, amusé. Il s'installa sur la barrière en me regardant de ses yeux marron:

-Tu voulais me demander un truc?

-Non je voulais seulement discuter avec mon ami mais celui-ci vient de me briser le cœur d'avance en me présentant trois êtres innocents qui allaient être assassinés. 

Le brun éclata de rire, se tenant le ventre. C'était à peine exagéré. Je passa une main dans mes cheveux pour les remettre en place et grogna en le dévisageant. Il termina par se calmer et se gratta la nuque. 

-désolé. Il me regarda plus sérieusement. Tu te sens comment? Je veux dire... Avec tout ce qu'il s'est passé ces derniers jours... On s'est pas beaucoup parlé...

Je l'observa un moment. C'est vrais que en peu de temps, énormément de choses s'étaient passées. De plus, j'étais resté à l'infirmerie trois jours. La dernière fois que j'avais eu une réelle discussion avec Winston, c'était quand George était là... Je me mordis violement l'intérieur de la joue. A chaque fois que je pensais à lui, les larmes forçaient pour remonter jusqu'à mes yeux. Et je pensais souvent à lui. Mais à chaque fois, je ravalais difficilement les larmes, essayant de les refouler au plus profond de moi même pour paraître forte. 

Mais je ne voulais pas mentir à Winston. 

-ça fais mal. Murmurais-je. Très mal. 

Winston acquiesça en me regardant.  Il ne se releva pas pour me prendre dans ses bras. Winston n'était pas comme ça. Et je l'aimais comme ça. 

-je sais. Répondit-il. Mais ça va passer. Je suppose, quand tu auras réalisé qu'il n'est pas partit injustement. C'était un sacrifice. Il a choisit d'aller dans le labyrinthe. George connaissait les risques mieux que personne. Et si il y a bien une chose que je sais, c'est qu'il a continué d'y aller parce qu'il savait que même si il n'était plus là, tu serais assez forte pour vivre et faire ce que lui n'a pas pu faire. 

Les paroles de Winston s'emmêlaient. Il ne réfléchissait pas beaucoup avant de parler. Cependant, son court discours me toucha droit au cœur. Ce n'était pas la première fois qu'on me disait ça. Mais venant de Winston, ce garçon qui ne prend rien au sérieux et qui souvent, préfère rire des situation plutôt que d'avoir à les affronter, c'était touchant. Et je ne pouvais que réaliser à quel point il avait raison. 

D'abord surprise de ses paroles sages, je continua de discuter avec lui le reste de la journée. Je n'avais jamais eu de discussions aussi sérieuses avec lui depuis que je le connaissais. Mais j'appréciais ça. Me confier à Gally puis à Winston m'avait fait énormément de bien et lorsque le soir tomba, je me sentais étonnement plus légère. Avec mon ami, je me rendis à la cuisine pour manger, même si honnêtement, je n'avais toujours pas très faim. 

Comme je le faisais encore il y a une semaine, je m'installa avec mes amis. J'étais entourée d'une grande tablée, uniquement constituée de personnes que j'aimais. Ma cuillère en main, je m'arrêta une seconde pour observer ma table. 

Clint et Jeff racontaient les pires patients qu'ils avaient eut à Chuck et Winston qui grimaçaient, dégoutés. Zart se vouait à un profond débat sur l'alcool de Gally avec Fry' et Ben tendit que Alby et Minho parlaient du nouveau coureur tout en plaisantant sur la tête que ferait le futur élu en l'apprenant. 

Je les regardais tous, un par un. Ils étaient toute ma vie. Je n'avais littéralement rien d'autre. Ils étaient ma famille. Ceux en qui j'avais confiance. Je ne voulais qu'une seule chose: les protéger jusqu'à la fin. Je ne savais pas comme je pouvais faire ça. A vrais dire, c'est eux qui me protégeaient. Rien que mentalement. Sans eux, je ne serais rien. 

Pourtant, quelque chose manquait. Il manquait deux pièces à ce puzzle parfait. Le premier était bien évidemment George. Mais la deuxième pièce n'était pas morte. Et en tourna le tête, je pu même la voir. Assit à une autre table avec son groupe d'amis, Gally riait lui aussi, mangeant tout en parlant au milieu de ses bâtisseurs et des autres blocards qui formaient son groupe d'ami. 
Je souris. 

J'étais fière d'avoir à présent ce garçon dans mon entourage. Fière d'avoir cette personne à qui je me confiais la nuit, quand nous étions seul au monde. 

Son regard croisa le miens et je pu voir un sourire se dessiner sur ses lèvres avant qu'il ne poursuive sa discussion. 

-ça va? Me demanda Newt.

Je tourna la tête pour le regarder et acquiesça en souriant doucement. 

-ça va. 

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