Premier Secret

Depuis la mort du sorcier le plus redouté dans le monde sorcier, le trio d'or se faisait aborder à chaque coin de rue pour une photo ou un autographe. Evidemment, ils acceptaient avec plaisir mais ils restaient gênés par ce genre d'événement.

Comme toute célébrité qui se respectait, ils étaient polis envers leurs admirateurs et tentaient de satisfaire le plus de personnes possible. Ce n'est pas pour autant qu'ils ne gardaient pas une certaine distance pour conserver leur intimité, même si en soit, tout le monde savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur le Survivant...

Depuis la victoire, Hermione était considérée comme le modèle dans la gente féminine, une héroïne de guerre, meilleure amie de Harry Potter et de Ron Weasley... De plus, très intelligente! Surtout pour une née-moldue qui était la plus visée durant la guerre, elle s'en était sortie vivante!

C'est ce que le monde sorcier pense... Après tout, si la personne en qui ils reposaient leur confiance montrait ne serait-ce qu'une seconde sa faiblesse, tout allait changer, au point que cela trouble leur monde.

Elle ne devait pas flancher, pas juste après la fin de la guerre... Le monde sorcier était encore trop fragile, un fait, une reproche et tout allait éclater. Toute la tristesse, la peur, le doute et toute la méfiance peut être déborder au point qu'une nouvelle guerre peut surgir, une guerre sans raison, comme toujours...

Les images de cette lutte étaient encore toutes fraîches voire trop. Des ennemis, des connaissances, des inconnus, des familles, des innocents, des amis ont été tués pour aucune raison... il n'existe aucun mobile valable pour une guerre...

A la fin, la tristesse d'avoir perdu des êtres chers ou encore même d'avoir tué se fait remplacer par la joie d'avoir vaincu l'ennemi. Plusieurs excuses d'avoir assassiné cet être... Il était fou, horrible, dictateur, il n'était pas humain. Tous ces termes ne sont-ils pas trop durs? Il n'existe aucune raison valable pour ôter la vie à un être vivant.

Même s'il s'agissait du sorcier le plus puissant, en terme de magie noire, que le monde n'ait jamais connu, n'y avait-il pas d'autre solution que le meurtre? Ne pouvait-on pas plus réfléchir à cela? Non, nous avons choisi... choisi l'issue la plus simple... La plus sûre...

Le monde sorcier acclame les héros de guerre, le peuple ne fait qu'acclamer des meurtriers! Parce qu'ils étaient du côté du «bien»? Dans le monde, le «bien» et le «mal» n'existe pas. Sans le bonheur, il n'existe pas de malheur. Sans le malheur, la vie n'aurait pas de sens... C'est pourquoi les Hommes cherchent à mettre du piment dans leur paisible vie, pour l'excitation que cela procure.

Seulement, nous sommes tous ainsi, tous autant que nous sommes. Quand il arrive quelque chose, nous voulons absolument savoir ce qu'il s'est passé, nous voulons tous un peu d'excitation dans notre vie. Sans cela, nous serons vides.

De plus, Voldemort avait peut-être raison? Si cela se trouve, les né-moldus étaient «mauvais»... Nous savons tous que cela serait un problème de penser ainsi. Pourtant, cela n'a empêché personne de penser comme lui. Seraient-ils eux aussi «mauvais»? Si Voldemort avait commencé ainsi, un élément facteur a sûrement agi dans cette faveur. Personne... Exactement personne ne cherche à trouver cet élément.

Pourtant, si une personne aurait cherché, tout cela se serait-il passé? Nous pouvons faire toute l'Histoire avec des suppositions. Pourtant nous savons tous que tout aurait changé. Nous sommes curieux? Foutaises! Nous voulons apprendre que ce que nous voulons! Dès qu'un élément perturbateur fait surface, nous ignorons tout simplement tout. Notre curiosité? Disparue! Nous cherchons à accuser une personne sans chercher à en apprendre plus ou même à l'aider à revenir dans le droit chemin.

L'éducation est en partie facteur des actes de la personne. Néanmoins, ce n'est pas cela qui fait tout. C'est aussi le monde... le monde qui nous entoure. Les regards, les opinions, les insultes, les harcèlements... Tout! Le fait de ne pas avoir essayer ne serait-ce que d'aider une personne est en grande partie la faute. Vous êtes complices! Tout simplement complices de ne pas avoir aider cette personne!

Le fait de ne rien faire attise simplement les sentiments négatifs. Ce n'est pas Voldemort lui-même qui s'est poussé à faire son acte mais le monde! Le monde a été coupable de sa propre perte...

Ne pensez plus que le monde est fait de «bien» ou de «mal», tout cela est faux! Regardez le monde d'un regard inconnu, ne faisant parti ni d'un camp ni d'un autre. Cherchez à voir le monde différemment. Vous remarquerez certaines choses que vous n'aurez jamais fait attention si vous étiez restés dans votre point de vue...

Tout cela, Hermione Granger l'avait compris, c'est en ayant réfléchi sur tout cela qu'elle doute, qu'elle flanche. Le monde est fait de regret.

Elle s'était demandée la raison pour laquelle elle pensait ainsi, c'est alors que cela l'avait frappé. Elle aimait une personne, cela changeait toute sa perspective, en particulier sur son passé... Hermione ne savait plus quoi faire. Elle s'était sentie si libre quand elle s'en était rendue compte. Néanmoins, elle ne pouvait agir comme si toutes ses années n'avaient pas existé...

Elle ne pouvait se permettre de confesser ses sentiments ne serait-ce qu'à sa meilleure amie, Ginny ou même à Harry avec qui elle tenait une relation si spéciale... Elle ne pouvait pas se permettre de leur dévoiler cela alors qu'ils venaient de gagner la guerre.

Elle ne devait pas flancher, pas maintenant... Néanmoins, tout cela était trop dur à conserver en elle, elle devait sortir toutes ses émotions. Rien de mieux qu'un journal intime pour cela. Intime... c'est ce qu'elle pensait...

Elle l'aimait mais lui, la détestait et encore, ce mot n'était même pas assez pour définir ce qu'il ressentait, il la haïssait! Elle le savait. Elle ne voulait pas y penser. Son coeur se brisait à chaque fois qu'elle le voyait, à chaque fois qu'elle pensait à lui...

Elle devait cacher ses sentiments, à n'importe quel prix! Seulement, elle devait exprimer toute sa douleur, toutes ses émotions... Elle devait avoir la preuve qu'elle aimait une personne, qu'elle l'aimait, lui.

Elle devait se prouver qu'elle se sentait vivre et mourir à la fois à chaque fois qu'elle le croisait. Avec ses écrits, elle savait que malgré toutes les insultes qu'il lui lançait, malgré toute la souffrance qu'elle éprouvait envers lui, malgré leurs regards haineux échangés durant près de sept ans, elle savait qu'il n'était pas mauvais, qu'il était bon au fond. Pour preuve, il n'avait pas dénoncer Harry, il avait certes fui mais tout le monde a une faiblesse! Même les êtres les plus parfaits.

Elle l'aimait... Mais depuis combien de temps? Cela, elle ne le savait pas, elle s'était toujours demandée la manière dont elle a pu tomber dans ses bras. Elle était comme les autres, toutes les autres pimbêches, aussi idiote qu'elles pour aimer une personne si méprisante. Pourtant, derrière le mépris cache toujours une part de bonté.

Elle le savait, Hermione savait tout... Et pourtant, elle ne savait rien. La vie et ses mystères, la mort ou sa tristesse, l'amour ou ses obstacles, elle ne savait rien. Pour une fois de sa vie, Hermione Granger semblait être une personne normale.

Elle l'a toujours été, elle ne l'avait jamais caché, seul le monde pensait qu'elle était autre chose, le monde pensait savoir, pourtant, tout comme l'Humanité, il ne savait rien. Vivre n'allait pas changer à leur inculture. Un savoir se partage mais se vit aussi.

En ce moment, elle écrivait tout dans son journal intime, ce qu'elle ressentait, ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait, pourtant elle laissait certaines ambiguïtés pour qu'on ne sache pas de qui il s'agissait. Elle ne savait pas que derrière, une ombre lisait tout après son passage.

Elle finissait sa dernière phrase quand elle entend la voix de sa meilleure amie résonner dans couloirs les menant à sa chambre. En effet, depuis quelques semaines, elle et ses amis avaient repris les études à Poudlard et elle partageait sa chambre avec la jeune Weasley.

Seule une porte se dressait entre ces deux amies. Hermione devait faire vite.

«Evanesco littera!, lance Hermione à son journal intime pour que les mots disparaissent, ainsi personne ne pourra les lire.»

Le temps qu'elle range son journal dans son sac, Ginny ouvrait à la volée la porte de leur chambre commune, la mine heureuse d'avoir trouvé son amie.

«Harry, Ron et moi t'avons cherché pendant des heures! Pourtant j'étais sûre que j'avais déjà cherché dans la chambre pour t'y trouver mais tu n'y étais pas. Où te cachais-tu?
     -A la bibliothèque, je suis venue ensuite dans la chambre pour me reposer un peu. Tu devais sûrement déjà être partie! Pourquoi me cherchais-tu?
-Il faut que je te parle de Ron! Ce matin, il a rencontré une fille juste en sortant des dortoirs! Cette fille était en nuisette!, rit la jeune benjamine. Depuis, Ron est tout rouge et ne parle plus! Une grande première! Il faut absolument que tu vois sa tête à mourir de rire!, s'exclame-t-elle en traînant la brune par le poignet.»

La jeune fille ne pouvait répliquer qu'elle se faisait entraîner en dehors du dortoir et se retrouvait devant un Harry Potter, un sourire amusé collé aux lèvres avec un Ron Weasley aussi rouge qu'une tomate, les yeux fixant le sol comme s'il agissait de la septième merveille au monde.

Sa réaction était étrange, la brune sentait qu'elle allait rire un bon moment avec cette histoire. En voyant sa petite-copine et sa meilleure amie arriver, Harry leur sourit pour les saluer avant que Ginny ne lui saute au cou alors qu'elle ne l'avait quitté que quelques minutes. Leur relation était récente et ils vivaient le grand amour.

«Alors Ron... Qui était-elle, taquine gentiment Hermione.»

Il répond en rougissant d'autant plus, si c'était possible. Il hurle qu'il ne s'agissait de personne en assistant bien sur ce mot, ce qui amuse davantage sa meilleure amie.

La guerre donnait toutes émotions au point où elle pensait aimer le jeune Weasley un temps mais il s'avérait qu'il ne s'agissait que de la peur de perdre l'autre qui les avaient poussé à penser qu'ils s'aimaient.

Malgré leur courte relation, ils ne restent pas moins complices, ils formaient toujours le Trio d'Or si connu malgré les secrets qu'ils se cachaient les uns les autres. C'est pour cela qu'il s'agissait de secret, personne ne devait savoir! Il n'existe pas un être qui ne cache pas le plus caché des secrets.

Après s'être gentiment moqués du jeune rouquin, le groupe décide d'aller se promener, vient ensuite à l'esprit aux deux jeunes hommes de jouer au Quidditch. Ne voulant laisser seule la brune, Ginny reste avec elle.

Heureusement qu'ils étaient le samedi, il faisait néanmoins froid en plein septembre, elle décide donc de discuter dans leur salle commune. Hermione ne parlait pas beaucoup, laissant la rousse déblatérer sur son amour pour le Survivant. La brune souriait attendrie mais elle était aussi jalouse: alors que la jeune fille était plus jeune, elle semblait avoir trouvé sa moitié alors qu'elle, elle n'arrivait à avouer son amour pour un certain jeune homme.

En pensant à cela, son esprit commençait à divaguer sur plusieurs souvenirs, tous de lui. D'un air dubitatif, elle sort de sa rêverie, Ginny l'appelait d'un air curieux.

«Tu en penses quoi?, demande-t-elle.»

Ne cherchant pas à mentir à son amie, elle lui avoue son inattention, faisant soupirer la rousse qui gardait pourtant le sourire. Sourire de façade? Sûrement. Ginny lui raconte à nouveau ce qui la tracassait, Hermione l'écoutait attentivement mais se trouve vite lasser quand elle comprend le sujet: le bal. En effet, cette année pour fêter leur victoire dans la guerre, Dumbledore, se trouvant dans son tableau avait eu la merveilleuse idée de mettre en place un bal! Idée qu'il avait partagée bien évidemment avec sa confidente, Mcgonagall, qui avait donc mis en place les préparatifs, espérant sans doute enlever tous les mauvais souvenirs de la guerre.

Pourquoi fêter ce genre de chose, la mort, les meurtres sont encore frais dans les mémoires, fêter le fait qu'ils aient tué des personnes, il n'y avait aucune joie. Hermione ne pouvait néanmoins pas exprimer ses émotions, aller contre la doxa ne serait pas la meilleure chose à faire en ce moment. Elle avait autre chose à penser. Lui.

Avait-il une cavalière? Allait-il danser avec elle? Irait-il même à ce bal? Elle aurait aimé le savoir mais lui demander face à face et rien que penser pouvoir lui demander serait vu comme une blague. Elle serait sujet de bon nombre de rumeurs si elle lui parlait normalement. Enfin, s'il daignait lui adresser la parole d'une manière courtoise, ce qui différencierait de toutes les insultes qu'il proliférait à son encontre.

En entendant un soupire de la part de son amie, Hermione hausse un sourcil.

«Tu ne m'écoutais pas... Encore. Qu'est-ce qu'il se passe?
-Oh, rien de grave. J'étais en train de penser à une prochaine sortie à Pré-au-Lard. Si on pouvait manger dehors ou si nous étions obligés de rester manger à Pourdlard.
-Je rêve! Tu penserais à la nourriture! Ô âme de Ron, sors du corps de ma meilleure amie!, implorait Ginny.»

Hermione donnait une petite tape sur l'épaule de son amie tandis que celle-ci rigolait de sa propre blague. Enfin, il fallait bien avouer que c'était drôle. Néanmoins, ce n'était pas réellement un mensonge, elle avait faim, elle pensait sincèrement à la nourriture, pas dans le futur lointain certes mais elle espérait qu'elle pourrait manger prochainement. Heureusement pour elle, Merlin se trouvait de son côté, l'heure du déjeuner sonnait à leur porte.

Elles se dirigeaient vers la Grande Salle, ne se préoccupant aucunement de ce qui les entourait. Harry et Ron ne traversaient plus leurs esprits quand elles se trouvaient devant leurs plats, le ventre affamé. A ce moment précis, elle comprenait ce que pouvait ressentir son ami Ron à toujours tout manger d'un coup, elle aurait aimé faire pareil si sa conscience ne s'était pas manifestée.

Elle était si concentrée sur son One Piece- je veux dire sa nourriture adorée- qu'elle n'avait pas senti les regards pesant sur elle. En effet, le groupe de Malfoy- le Prince des Serpentards, le Beau Gosse connu de tout Poudlard, le briseur de cœur, enfin l'auteure s'égare- fixait amusé la jeune lionne. Regards néanmoins perçus par la rousse, intriguée. Appelant sans recevoir de réponse de la part de son amie, Ginny se décide de claquer des doigts sous les yeux de la brune. A contre cœur, Hermione lève le regard vers sa meilleure amie, laissant sa nourriture qui n'effectuait pas sa fonction de remplir le ventre de jeunes personnes comme Hermione.

«Les Serpentards te fixent en rigolant, déclare Ginny.
-J'ai quelque chose sur le visage?, demande-t-elle aussitôt, pensant ne pas avoir contrôler sa faim au point d'en oublier sa tenue.
-Non..., répond la rousse, surprise.»

Ce n'était pas tous les jours que la brune demandait ce genre de question, non à vrai dire, c'était la première fois- et sans doute la dernière- étonnant grandement sa meilleure amie. Sans qu'elle ne puisse faire de remarque, son petit-copain et son frère venaient d'arriver, Harry semblait excité et amusé tandis que Ron gêné mais à la fois souriant.

Sautant au cou de son petit-copain, Ginny demande où ils étaient passés.

«J'attendais Ron devant sa porte mais il semblait être en bonne compagnie, se moquait le Survivant ouvertement tout en lançant un regard sournois vers son ami qui détourne les yeux, gêné.»

Comprenant l'allusion, les deux filles se mettent à rire aux éclats, oubliant presque les regards des Serpentards sur elles. N'insistant pas sur la personne avec qui il se trouvait, elles laissent ces deux ogres manger leur repas tranquillement, Hermione oubliant qu'elle se trouvait dans la même position avant leurs arrivées. Tous rassasiés, la brune prévient ses amis qu'elle souhaitait faire un tour à la bibliothèque avant de partir, non sans remarquer les yeux levés de ses camarades face à cette tirade, lassés de s'apercevoir que malgré la guerre, elle ne profitait de sa vie dehors en préférant rester enfermer.

Cherchant un livre, elle était entourée d'ouvrages pris dans la poussière, sentant le papier ancien, elle tombe sur un livre dont elle ne pensait apercevoir dans cette bibliothèque. Pourtant, elle connaissait chaque étagère du bout des doigts, l'emplacement des livres n'était plus un secret pour elle. Ce serait un mensonge de dire qu'elle n'avait jamais lu ce conte, au contraire, elle se souvient de son enfance où ses yeux s'illuminaient à chaque fois qu'elle lisait une ligne. Elle avait toujours souhaité se trouver à la place du personnage principal, elle vivait ce que le personnage avait vécu quand elle venait d'arriver à Poudlard.

A ce moment-là, elle se cherchait encore, elle ne comprenait pas ce qu'elle était, elle pouvait utiliser cette magie dont elle avait rêvée étant enfant, elle avait la possibilité de voler comme dans un livre qu'elle avait lu, elle avait la chance de pouvoir produire des choses que d'autres rêvaient. Ce conte représentait toute son innocence d'enfant, ce livre montrait ce qu'elle était en entrant à Poudlard. Ce livre, Alice au pays des merveilles.

Avec le sourire, elle le tenait en mains, glissait ses doigts sur la couverture, profitait de l'histoire avant même de n'avoir ouvert cet écrit.

Elle se délectait de chaque mot, se réjouissait des apparitions des personnages comme le Chapelier ou le lapin. Elle n'hésitait pas à rire aux éclats, s'énerver, se mordre les lèvres dans cette bibliothèque trop grande pour elle et Mrs.Pince.

Elle ne s'était rendue compte qu'il faisait nuit que quand elle s'est réveillée de la torpeur de son livre avant de prendre conscience que les lumières éteintes. Mrs.Pince ne prenait pas le temps de vérifier s'il restait un élève dans cette bibliothèque, personne n'y venait. Elle-même prise dans le fil des livres qu'elle lisait, elle ne savait plus si quelqu'un arrivait ou partait ou rien en particulier.

La jeune Gryffondor avait faim, elle avait raté le repas du soir, laissant son estomac vide. Elle ne regrettait pourtant pas, le livre de son enfance se trouvait dans ses bras, elle souhaitait le lire à nouveau avant de se coucher. Avec le sourire et en ayant oublié sa faim, elle se dirige vers son dortoir. Un éclat de rire lui parvient à l'oreille, l'arrêtant en plein milieu du couloir. Elle reconnaissait ce rire pour l'avoir entendu durant toutes ses années à Pourdlard. Ce rire moqueur. Ce Serpentard... Son rire.

Le coeur battant, elle se rapproche petit à petit de ce rire mélangé à d'autres. Elle l'observait, ils se trouvaient au milieu d'un couloir sans aucune discrétion alors que le couvre-feu était dépassé depuis déjà longtemps. Elle-même devait se rendre dans sa salle commune avec le plus de prudence possible mais elle devait passer devant eux, de plus, son regard était attiré par le livre que le Prince des Serpentards tenait entre ses mains. Ce livre lui était très familier...

Intriguée, elle s'avance vers le groupe de verts et argents et toussote pour leur signaler sa présence. Surpris, Malfoy cache son livre derrière une couche de vêtement avant d'afficher un sourire moqueur quand il avait réussi à identifier la personne qui les avait surpris.

«Granger..., salue-t-il.
-Malfoy, fait de même la Gryffondor. Que faites-vous ici si tard après le couvre-feu... Et que caches-tu?
-Granger, je sais que ma vie te passionne mais je n'ai aucune envie de m'expliquer envers toi. Toi par contre, tu nous dois des explications, que fait Miss-je-sais-tout, dehors sachant pertinemment qu'elle pourrait faire perdre des points à sa maison?
-En quoi cela pourrait t'intéresser? Si je ne te réponds, ton père va en entendre parler comme tu aimes bien le dire?, répond-elle narquoise.»

Rouge de honte et de colère, le blond n'y répond pas, pensant à quelque chose qui pourrait blesser la jeune femme et un sourire d'anticipation apparaissait sur son visage.

«On écrirait des petits secrets dans un journal..., murmurait le blond tout en gardant son regard sur la brune pour ne pas rater une seule miette.»

Hermione n'avait presque pas entendu la réplique de son ennemi, quand enfin l'information avait rejoint son cerveau, son visage souriant était devenu livide, son cœur avait raté un battement avant de ne se remettre à battre, néanmoins avec une vitesse anormalement plus rapide que la normale. Déstabilisée, Hermione décide de passer sans continuer à faire d'histoires, le visage choqué inscrit sur son visage sans qu'elle ne puisse y changer quelque chose.

Le groupe de Serpentards se moquaient d'elle sans qu'elle ne puisse entendre quoique ce soit, trop concentrée dans ses pensées. Les verts et argents continuaient de fixer le point où la jeune fille avait disparu, un sourire moqueur sur leurs visages. Cette année allait être plus divertissant, réussissant peut-être à leur faire oublier le malheur de la guerre.

Hermione s'était couchée les yeux fixant un point au plafond, qu'elle ne voyait pas, elle n'arriverait pas à dormir ce soir, elle en était persuadée. En effet, le lendemain matin, ses couches sous ses yeux étaient témoins de sa nuit blanche. C'est avec une exclamation que son amie Ginny la salue, renforçant davantage la mauvaise humeur de la brune. Elle avait fini tous ses devoirs, heureusement, elle pouvait ainsi profiter pleinement d'une sieste bien méritée. Les personnes dans le couloir fixaient la Gryffondor avec un air surpris, jamais des cheveux n'ont autant été ébouriffés, son teint pâle ferait envier un fantôme et ses cernes attiseraient la jalousie des pandas- s'ils avaient été témoin de ce visage- jamais elle n'avait aussi peu pris soin de son apparence- pas qu'elle le faisait en plus- mais aussi avec une aura si noire que Voldemort la prendrait pour Maître! Enfin, elle faisait fuir toute présence humaine- ou d'être vivant ou même les morts- autour de son passage.

Son coeur ratait un battement et son aura disparaissait dès qu'elle pensait croiser le groupe de Serpentards au détour d'un couloir. Elle appréhendait leur prochaine rencontre. Ils connaissaient plus de choses qu'ils ne le devraient. Elle n'avait toujours pas trouver comment ils avaient réussi à connaître cette information et son cerveau trop fatigué demandait seulement une minute de repos- sans compter sur l'aide de la propriétaire de celui-ci bien sûr, pour son plus grand désespoir- il ne fonctionnait donc pas correctement. Enfin, jusqu'au petit-déjeuner qui lui avait apporté un minimum d'énergie. Ses amis n'avaient pas insisté quand elle leur avait dit qu'elle allait se reposer, ils voyaient bien qu'elle en avait besoin et si elle ne leur avait pas dit, ils l'auraient sûrement conseillé de le faire, quoiqu'ils se seraient repris en ayant trop peur de cette jeune femme quand elle se trouvait- comme ils l'appellent si bien- en «alerte rouge» non pas pour la période mensuelle mais quand cela l'enchante.

Ils ne savaient plus quoi faire quand elle était ainsi à part se taire et subir la colère de la jeune femme qu'ils aimaient appeler «meilleure amie».

Arrivée dans son dortoir, elle sortait son journal pour y inscrire tout ce qui lui était arrivé dernièrement... Au moment de fermer les yeux, allongée sur son lit, après avoir caché son journal, elle avait espéré qu'en se réveillant que tout cela ne serait qu'un mauvais rêve...

À suivre...

Mots[3913]

Chapitre publié le 19 septembre 2018.

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