13.Damien



Je fourre les piles de vêtements dans mon sac, y mets tout ce dont j'aurais besoin avant de laisser lourdement tomber dans mon lit. 

Je suis paumé. Je n'arrête pas de penser à elle, de me rappeler ses baisers. Elle m'a ensorcelé.
L'autre partie de moi me dit que je m'enlise dans une histoire de cœur et que ce n'est pas ce qui était prévu, pas ce dont j'avais envie. Mais ai-je le choix ? Maintenant que mon cœur bat pour elle, je ne peux plus faire marche arrière.
J'ai envie de la voir, de la sentir contre moi encore une fois avant de partir. Sauf qu'elle a dit non, alors je respecterai son choix. Je ne peux pas l'obliger à venir ici, ni la forcer à s'afficher avec moi alors que les magazines étalent sa vie. J'en ai même acheté un pour lire les conneries qu'ils déblatèrent là-dedans.

Elisa y est décrite comme une croqueuse de diamants, une fille sans cœur et austère. Evidemment, mon frère se fait passer pour une pauvre petite victime. Je grogne quand je vois qu'il mentionne mon nom. Mais attention, moi, je n'aurais que succomber à Elisa. N'importe quoi.
Je balance cette merde de l'autre côté de ma chambre, ferme les yeux. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de la protéger de tout ça. Puis, je me sens fautif dans cette histoire. Après tout, c'est moi qui lui ai fait du rentre-dedans. 
J'ai son numéro, je pourrais l'appeler, ou lui faire un texto.

J'attrape mon portable, hésite devant son numéro et me décide.

« Bonne nuit ».

Je ne sais pas quoi ajouter d'autre. Que j'ai envie qu'elle vienne demain ? Ou même là, tout de suite ?

« Bonne nuit Damien, bisous »

Bisous. Je suppose que c'est bon signe, non ?

« J'ai envie de te voir, vraiment ».
J'appuie sur la touche « envoyé » et attends sa réponse... qui tarde. Soit elle n'a pas envie de me voir, soit elle s'est endormie ou soit...

« Donne-moi ton adresse, je viens ».

Je relis quarante fois son message avant de répondre.
Putain, elle vient ! Je balance mon portable sur le lit et bondis sur mes pieds. Je ramasse le magazine, le jette et range tout ce qu'il traine dans mon salon. Bon, il n'y avait pas grand-chose puisque je suis un mec ordonné mais je veux que ce soit nickel. Elle est quand même habituée au luxe avec mon crétin de frère. 

******

Je suis impatient, je ne quitte pas l'horloge des yeux. De chez elle à ici, il faut vingt minutes. J'ai envie de lui demander si elle a changé d'avis mais en même temps, si elle est au volant ce n'est pas bon de la distraire avec mes messages. 
Je soupire, allume la télé, zappe et m'arrête sur une chaine musicale, pile au moment où elle sonne à ma porte. Mon cœur bondit dans sa cage tant je suis excité par sa venue.

—Salut, murmuré-je quand j'ouvre la porte.

—Salut, dit-elle en souriant.
Je la laisse entrer, verrouille derrière moi. Elle semble timide, gênée d'être dans mon antre.

—C'est super joli chez toi, dit-elle en observant les lieux.

—Merci, on a refait des travaux il y a un an.

C'est vrai que c'est pas mal. J'ai une grande pièce où j'ai fait installé une cuisine équipée aux meubles noirs. C'est parfaitement assorti à mon salon, aux restes des meubles et à moi-même. Un univers bien masculin où aucune déco féminine n'est la bienvenue. Je me rappelle déjà avoir remballer ma mère avec ses fleurs ou cadres. 

Elle hoche la tête et sursaute quand je lui enlève sa veste. J'arque un sourcil, amusé de la voir aussi nerveuse, à cause de moi.

—Détends-toi, je suis super content que tu sois venue.
Elle rougit et je ris doucement en prenant sa veste et son sac. Elle n'a pas idée dans l'état d'excitation dans lequel je me trouve, simplement parce qu'elle est là. 

—Tu veux un verre de vin ? Ou autre chose ?

Elle s'approche de moi, se hisse sur la pointe des pieds en s'accrochant à mon t'shirt et chuchote :

—Je te veux toi, Damien. Je suis là pour ça, pour toi.

Je prends son visage en coupe dans mes paumes, frôle sa bouche de la mienne. Putain moi aussi je la veux.

—Embrasse-moi bébé.

Et elle m'embrasse. Sa bouche au goût de rouge à lèvres me goûte, m'aspire et j'en fais de même. Cette nana me rend dingue, me retourne le cerveau en moins de deux secondes.

Je la soulève, pose mes mains sur ses fesses quand elle enroule ses jambes autour de ma taille. Je la dépose sur le plan de travail de la cuisine et continue à l'embrasser, à me délecter de ses baisers.

Je dépose une pluie de baisers de son oreille à sa gorge, lèche sa peau, l'aspire entre mes lèvres. Elle va avoir des traces de mon passage, mais je m'en fous. Je veux que tout le monde sache qu'elle m'appartient, qu'elle est prise. Je veux que tout le monde sache que c'est moi qui laisse ces marques sur sa peau laiteuse.

—Tu me rends fou...
Elle gémit en penchant sa tête en arrière, me laissant libre accès à son cou.

Ma barbe de trois jours gratte sa peau, la fais frissonner. Comme quoi, Connor avait raison sur ce point. Je glisse ma main par-dessous sa petite jupe, la caresse. Sa culotte se mouille sous mes doigts, m'enflamme. Bordel, je la veux maintenant.

—Prends-moi Dam...

Je détache mon pantalon, grogne quand elle y glisse sa main et qu'elle empoigne mon sexe tandis que j'arrache le tissu qui lui sert de culotte.

Je me presse contre elle, contre son intimité brûlante. Elle geint, et je suis fasciné par elle, par ce qu'elle est, par ses yeux qui se ferment et sa bouche entrouverte. Je m'enfonce lentement en elle, frémis en la sentant se contracter autour de moi.

—Regarde-moi bébé.

Elle m'obéit, fixe ses yeux bleus aux miens alors que je bouge en elle.
Je l'attire encore plus contre moi, pousse un râle de plaisir quand ses ongles s'enfoncent dans mes épaules. Elle halète de plus en plus fort et je sens que je ne vais pas tarder à jouir en elle. Sauf que je n'ai pas mis de capote, j'ai carrément zappé.
—Attends, je vais chercher...
Elle resserre ses jambes autour de mes hanches, attrape mon t'shirt entre ses poings.

—Ne t'arrêtes pas Dam, je vais...
Je me retire quand même d'elle, paniqué à l'idée qu'elle tombe enceinte. Elle pousse un cri de frustration en se laissant tomber sur le plan de travail. Je me penche, lape son sexe luisant de désir, aspire son essence, taquine son clitoris en la pénétrant de mes doigts. Ses doigts se mêlent à mes cheveux quand elle jouit et je continue, en l'observant.

*******

Je n'arrive pas à dormir. Je suis trop troublé par son corps nu allongé contre le mien. Quand est-ce que j'ai réellement passé la nuit avec une fille pour la dernière fois ? C'était avec Léona. Dix ans putain. Je me colle à elle, l'attire encore un plus contre moi.

Après avoir baiser dans la cuisine, nous avons baptisé mon canapé et bien entendu mon lit. D'abord paniqué, j'ai été rassuré quand elle m'a montré sa plaquette de pilules, planquée dans son sac à main.  Alors, je n'ai plus hésité. Je l'ai prise comme ça, sans rien entre nous. Je n'avais jamais couché avec une femme sans capote. J'ai l'impression que ça me lie encore plus à elle.
—Tu devrais dormir, soupire-t-elle.
Sa voix ensommeillée est rauque, sexy.

—Je ne sais pas ce que tu me fais, mais... Fin, bref, ne t'arrêtes pas.

J'ai failli lui dire que je commençais à être amoureux d'elle ! Putain que je suis con !

Elle se redresse sur un coude et me regarde en souriant.

—Je ne te fais rien du tout, c'est toi qui fais tout ça Damien.

—Tu m'envoûtes, dis-je en repoussant une de ses mèches de cheveux.

Malgré l'obscurité de la pièce, je peux deviner son sourire, que je caresse d'ailleurs.

—On ne fait que de baiser, ri-t-elle, alors forcément t'es envouté.

Je ris avec elle et la pousse sur le matelas, afin de grimper dessus.

—Ouais, dis-je en attrapant ses mains dans les miennes, nous faisons que baiser, ça n'empêche que j'aime être avec toi. Je suis sérieux, tu me troubles.

—Et moi donc...
Je ne me reconnais pas vraiment à cet instant. J'aime la sensation que j'ai quand je suis contre elle, quand elle enlace nos doigts. Je crois réellement que je commence à être amoureux de cette fille. Elle me plait beaucoup et je sais qu'avec elle, une relation de couple a tout son sens. Sauf que c'est à elle de choisir. Elle seule a la balle dans son camp. 

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