Chapitre 73 : 1975 : Non


Mona ouvrit la bouche, cherchant la réponse la plus appropriée, lorsqu'elle prononça un :

– Non.

– Pardon ? demanda-t-il en se redressant.

– Pas cette année, je suis encore trop jeune pour penser à ce genre de choses. Je serai peut-être prête l'année prochaine.

Mais c'est qu'elle suit les conseils d'oncle Rufus, la gamine.

– Ce n'était pas une proposition, mais un ordre, dit froidement Edgar.

– Je ne chercherai pas de bon parti cette année, répondit calmement Mona.

– Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, pas sous mon toit, dit-il, offusqué.

– Mona, tu dois penser au bien de la famille, ajouta Terence.

– Et toi, si on te forçait à te marier avec Irène Clay, pour voir ? répondit Mona avec méchanceté.

– Je suis un homme, la situation est différente. Tu ne peux honorer ta famille qu'en faisant un beau mariage et de beaux enfants.

– Oui, eh bien, je n'ai pas envie d'y penser cette année.

– TU FERAS CE QU'ON TE DIT ! hurla Edgar en se levant.

– Non, répondit-elle timidement.

Edgar lança un regard noir à sa fille et sortit de la pièce en claquant toutes les portes sur son passage. Mona vit sa mère ouvrir la bouche.

– Je vais prendre l'air, coupa Mona.

Elle se leva, abandonnant sa partie de dames, et sortit sur le perron. Par précaution, elle choisit de faire quelques pas pour s'éloigner de la maison.

– Mona ?

Elle se retourna et tomba nez à nez avec Kathy.

– Hé ! lança Mona, radieuse.

– Tu t'es fait virer de ton école ? demanda la Moldue.

– Non, j'ai eu la permission de sortir pour l'enterrement de mon arrière-grand-père.

– Oh, dit Kathy en effaçant son sourire. Je suis désolée.

– Il était vieux et malade, ce n'était pas une surprise, répondit Mona. On parle d'autre chose ?

– Bien sûr, répondit la Moldue, compréhensive. Je t'ai déjà parlé de Léo ?

– Dans toutes tes lettres et chaque fois qu'on se voit, pourquoi ?

– Parce que je suis sa nouvelle petite amie !

– Non ? s'écria Mona, radieuse.

– Si, on est sortis ensemble à une soirée organisée par une fille de ma classe. C'était vraiment trop bien.

Les deux filles descendirent la rue Constantinople jusqu'à un pub miteux où Kathy offrit un verre à Mona. Elles continuèrent de parler de la toute nouvelle relation amoureuse de Kathy jusqu'à ce que la nuit tombe.

– Bon, je rentre dîner, dit Kathy.

– Moi aussi, répondit Mona. Je reviendrai durant les vacances de Noël.

– Ce ne sera pas très long maintenant, dit-elle. Je te raconterai le nouvel épisode de « Kathy & Léo ».

Elles éclatèrent de rire et rentrèrent chez elles. Mona arriva un peu avant que tout le monde ne se mette à table. Elle s'installa et attendit une éventuelle remarque de ses parents, mais ils ne dirent rien sur son refus. Edgar n'ouvrit pas la bouche de toute la soirée, seule Magda alimentait la conversation. Elle faisait surtout parler Terence de ses amis.

Les trois étudiants ne reprirent la route de la cheminée que bien après le dîner. Ils retrouvèrent le bureau du professeur McGonagall, qui corrigeait des copies, assise à son bureau.

– Le couvre-feu est déjà passé, annonça-t-elle. Tâchez d'être discrets.

Ils rejoignirent les cachots. Terence prononça le mot de passe et la porte menant à leur salle commune s'ouvrit.

– Mona ?

Tous les trois se retournèrent pour voir la tête de Rogue coincée dans l'entrebâillement d'une porte.

– Allez-y, dit Mona à ses frères.

Ils entrèrent dans la salle commune, et leur sœur avança vers Rogue.

– Qu'est-ce qui t'arrive, Prince ? T'as cherché un sortilège qui a mal tourné et tu te retrouves avec une queue de dragon ?

– Non, répliqua simplement Rogue.

Il s'écarta pour laisser entrer Mona. Lily était au centre de la pièce.

– Bon, moi je vais me coucher, dit-il, gêné. Bonne nuit.

– Bonne nuit, répondirent les deux filles en chœur.

Il claqua la porte, et les deux élèves se retrouvèrent seules.

– Alors, comment ça s'est passé ? demanda Lily.

– L'enterrement était très bien, plein de gens sont venus dire à quel point Augustin avait été un atout pour notre communauté et blablabla. Bref, les banalités affligeantes habituelles.

– Pas trop pénible ?

– La journée a été très très longue, dit Mona.

M'en parle pas, rien qu'en premier jet on est déjà rendu à 6700 mots, le découpage des chapitres va être facile, tiens.

– Mes parents veulent déjà me marier.

– Avec qui ? s'étonna Lily. James ?

– Non, lui, je te le laisse.

Elle s'installa lourdement sur une chaise tandis que Lily protestait.

Proteste, proteste, tu ne protesteras pas très longtemps... quoique trois ans encore, mais de mon point de vue, ça ne fait que dix-sept jours.

– Ils n'ont pas de nom bien précis, reprit Mona. Mais ils m'en ont cité certains que j'aurais préféré ne jamais entendre.

– Tu as l'air épuisée, dit Lily.

– Oui, admit Mona. On s'est levés tôt. Et entre l'enterrement, mon futur mariage, Kathy que je ne reverrai qu'à Noël, la crise de Fidel, Peter qui a réussi à se comporter normalement avec moi durant quelques heures et tout le reste, je suis vraiment, mais alors vraiment fatiguée.

Lily se rapprocha et après quelques hésitations, elle plaça la tête de Mona sur son épaule. La Serpentarde fut surprise, mais ne bougea pas. Après quelques minutes, Mona se mit à pleurer.

Oui, bon, elle pleure, c'est triste, mais moi, j'en peux plus de ce quatrième jour interminable, alors c'est vraiment avec bonheur que je vais vous narrer le :

Jour 5

– Spero Patronum ! lança Rogue.

Une vague de buée blanchâtre sortit de sa baguette.

– T'es pas beaucoup plus brillant que moi, fit remarquer Mona.

– Oui, mais moi, je ne prétends pas être un expert en matière de sortilèges, rappela Rogue.

Mona haussa les épaules et leva sa baguette. Les deux étudiants profitaient de leur dimanche après-midi pour tenter de créer un Patronus corporel. J'explique pour les défoncés qui n'avaient pas encore compris.

Ils avaient choisi une salle désaffectée, pas très loin de leur salle commune. Certes, ce qu'ils faisaient était interdit, mais aucun professeur ne les punirait de tester, à deux, un sortilège inoffensif à l'abri de tous regards. Ils n'avaient donc pris qu'un minimum de précautions.

– Au fait, reprit Rogue après un énième échec. Tu ne saurais pas pourquoi Remus Lupin disparaît aussi souvent ?

– Pourquoi je le saurais ?

– Parce qu'il traîne avec ton pote Potter, ton cousin Peter, et ton ennemi Sirius Black. Bien que je ne pense pas que ce dernier soit très utile dans le cas présent.

Woh ! On se calme, les filles, j'entends déjà vos gloussements, « on va reparler de Sirius, on va parler de Sirius ». Oui, ben justement, on va juste en parler, pour le moment Mona a un truc immonde devant elle.

– Il n'est utile dans aucun cas, c'est un abruti fini.

Ça valait le coup de glousser, elle ne l'aime pas plus qu'avant. Son animosité semble bien pire, et ce n'est pas surprenant.

– Je sais que c'est ton pote, mais Potter est encore plus abruti.

– James n'est pas machiavélique, dévoila Mona. Ce qui les rend très différents.

Rogue se tourna vers elle en fronçant les sourcils. Un instant plus tard, il se perdit dans ses pensées, et ses pauvres Patronus en pâtirent.

– Voyons voir, dit Mona en baissant sa baguette. Il y a sûrement quelque chose que je n'ai pas testé.

Malgré tous ses efforts, Mona ne parvenait toujours pas à progresser.

– La qualité de tes souvenirs heureux doit être abîmée en ce moment, dit-il. Attends quelques jours et reteste-les tous.

Mona haussa un sourcil ; Rogue venait de faire une allusion aux pénibles moments qu'elle traversait ces jours-ci ? Il se détourna, visiblement il avait lâché cette allusion sans s'en rendre compte. Une petite ride se forma entre ses sourcils, signe qu'il réfléchissait intensément. Mona décida de stopper sa peine et reprit la parole.

– Je pense qu'il faut surtout revivre ses souvenirs, dit-elle. C'est là-dessus que je coince.

Rogue acquiesça, toujours gêné, puis il fit un nouvel essai que Mona observa. Elle n'avait encore jamais tenté d'utiliser le souvenir du jour où elle et Rogue étaient devenus amis. Elle leva sa baguette et produisit un résultat un peu plus satisfaisant.

– T'as essayé quoi ? demanda Rogue, content de trouver quelque chose à dire.

– Apparemment, j'ai été plus heureuse de devenir amie avec toi qu'avec Lily, avoua-t-elle. Ton talent en potions a dû être un atout que j'ai pris en compte à ce moment-là.

Attends, attends ! Ça veut dire que t'es heureuse d'être pote avec Rogue ? Non mais, vas-y, sois heureuse de ça, marie-toi avec Mulciber, deviens une pro-sang-pur, admire Voldi tant que t'y es, j'ai déjà fait mon infarctus de toute façon.

Rogue parut surpris un instant, puis il tenta un nouvel essai, puis un autre. Il s'arrêta et réfléchit...

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