Chapitre 71 : 1975 : Le bouton
– Salut, cousine ! dit Bill en voyant Mona s'installer auprès d'eux. Tu joues avec nous ?
Oh, Bill Weasley, qu'il est mignon le petit bout ! Il a quel âge ? Cinq ans ? Oh, qu'il est trognon, le petit rouquin, avec ses toutes petites chaussures et son air facétieux. Je peux lui dire qu'il va se faire dévorer la tête par un loup-garou ? Quoi, j'ai cassé l'ambiance ?
– Non, merci, répondit Mona en songeant un instant à ce que dirait Edgar s'il la voyait s'amuser avec les enfants.
– Elle est trop grande pour jouer avec nous, fit remarquer Mazarine. Mon papa dit qu'elle va bientôt se marier.
– Rufus a dit ça ? demanda Mona avec une voix bien plus stridente qu'elle ne l'aurait imaginé.
– Il dit aussi que t'as pas de chance, dévoila Mazarine.
– Ah, il dit ça, ton papa ? demanda Mona, remarquant soudain que Mazarine ne devait pas appeler son père "papa", encore moins en public.
Mona s'imagina un instant appeler Edgar "Papa". Elle sourit à cette évocation plus qu'improbable.
Tu souris ? Moi, je me fends la poire, c'est juste... attends, j'imagine... Nan, y'a pas moyen, c'est trop fendard.
– Il dit quoi, ton père ? demanda Rufus Scrimgeour en s'approchant.
– Que Mona va bientôt se marier, répondit Mazarine.
Il eut un regard gêné. Charlie vint déposer un Lego dans les mains de Mona et repartit sans rien dire.
– La famille en parle beaucoup, tu t'en doutes. Surtout depuis que tu as fréquenté James Potter, déclara Rufus.
– Vous le savez aussi ? s'étonna Mona.
– On me l'a raconté, mais je n'avais rien demandé. Tu serais étonnée du nombre...
– De personnes que cela intéresse, finit Mona à regret.
Charlie vint déposer un nouveau Lego dans les mains de Mona.
– Tu sais, reprit Rufus après un instant, personne ne peut obliger quelqu'un à se marier.
– Suffit de trouver une personne convenable avant d'avoir un choix imposé, je sais, dit Mona, incapable de cacher son insolence.
– Tu peux aussi dire que tu ne veux pas te marier, expliqua-t-il.
– Pardon ?
– De la bonne manière, évidemment. Tu imposes de repousser l'échéance d'année en année, et quand tu as fait ton choix, tu l'imposes.
Mona écarquilla les yeux en regardant son cousin par alliance.
– S'il te plaît, reprit Rufus. Ne dis à personne ce que je viens de dire. Je peux affronter des Mangemorts, mais pas ton père et encore moins Marine Moon.
Mona sourit, et Rufus préféra s'éloigner avant de dire encore une fois trop de choses.
Il n'est pas si con, le futur ministre, c'est vrai, tu n'as qu'à dire non ! Tout simplement.
Charlie s'approcha de Mona, lui fit un grand sourire et lui donna un nouveau Lego. Mona lui sourit à son tour, et Charlie retourna à ses affaires. Elle regarda la pièce et les personnes qui l'entouraient. Finalement, elle chercherait bien une nouvelle compagnie.
Pourquoi ? Charlie ne va pas si vite, tu ne mourras pas ensevelie sous une montagne de Lego.
Peter était entouré de ses parents, Gareth et Marla Pettigrow, impossible de l'approcher. Idem pour Ludo, lui aussi entouré de ses parents, Devon et Mira Moon. Quoique, Mona les approcherait bien, après tout, elle avait toujours bien aimé son grand-oncle et sa grand-tante.
Moi, un petit igloo, ça me suffit.
Oui, c'est pourri, mais je devais la faire, j'étais obligé, c'était trop facile.
Mona s'apprêtait à se lever quand Charlie revint avec un nouveau Lego. Cette fois, William, âgé de deux ans, le suivait de près avec un autre Lego. Elle se retrouva avec un bon petit tas de Lego sur les genoux. Elle décida de les emboîter entre eux avant de tout faire tomber. Elle termina lorsque William lui apporta un nouveau Lego. C'est alors que Mona se souvint de l'histoire des deux parents de William, que Molly lui avait racontée. John Wrubel, d'origine allemande, avait été envoyé au collège de Poudlard dès sa onzième année pour se trouver une fiancée britannique. Les Wrubel étaient cousins avec toutes les familles allemandes de sang-pur. Miranda et lui étaient tombés amoureux à l'école. Ils avaient commencé à se fréquenter dès leur sixième année avec la bénédiction de leurs parents respectifs. Si seulement une chose comme ça pouvait arriver à Mona... Elle amorça un geste pour se relever lorsque son grand-père Ignatius vint s'installer à côté d'elle.
Rappel pour les nuls ! Ignatius n'est pas le vrai grand-père de Mona. Meredith a copulé on ne sait où avant le mariage.
– Tu construis un château fort ? demanda-t-il en désignant les Lego que Mona tenait entre ses doigts.
– Une réplique exacte de Poudlard, dit-elle.
– En parlant de Poudlard, comment se passent tes études ?
– On vient de commencer à étudier les Patronus, et j'avoue avoir un peu de mal avec ce sortilège.
– Il est vraiment très difficile, dit Ignatius. Mais il serait plus prudent que tu apprennes à le maîtriser à la perfection.
– Je n'abandonne jamais un sortilège, dévoila Mona.
– Cette matière te plaît toujours autant ?
– Oui, et de plus en plus.
Elle invente des sortilèges plus dingues les uns que les autres.
– Et la divination ?
– J'abandonnerai cette matière l'année prochaine, avoua-t-elle.
Ignatius esquissa un sourire compréhensif.
– Tu as toujours des amis ?
– Oui, répondit Mona.
– Des Gryffondor ?
– James Potter, dit-elle après un instant. On s'entend bien.
Son amitié avec lui était parfaitement publique.
– Les amitiés garçons-filles ne sont pas vraiment les mêmes à ton âge, dit-il un brin déçu.
Mona hésita un instant, puis très vite, elle ajouta :
– J'ai aussi une amie à Gryffondor, mais s'il te plaît, ne le dis pas aux parents.
– Pourquoi ? s'étonna Ignatius. Tu as le droit d'avoir des amis dans toutes les maisons de Poudlard.
– Lily est... née Moldue.
Mona avait à peine murmuré les derniers mots, comme si Charlie, qui lui apportait un nouveau Lego, pouvait comprendre ce que cela signifiait et le hurler dans le salon bien sang-pur de Marine Moon.
– Oh, dit Ignatius avec un sourire. Je ne dirai rien.
– Même à grand-mère ? demanda Mona, inquiète.
– Ma femme n'a pas toujours besoin de tout savoir. Il y a plein de choses que je sais, ou que je devine, sans qu'elle le sache.
Ils échangèrent un sourire. Meredith ne croyait pas à l'importance réelle du sang, mais sa mère lui avait quand même laissé quelques séquelles, au point que Meredith pouvait désapprouver sans interdire certaines amitiés de Mona. Charlie déposa un nouveau Lego dans les mains de Mona, et elle l'empila sur les autres. Après quelques secondes, William l'imita. Mona et Ignatius continuèrent de parler de la vie de Mona à Poudlard lorsque Charlie vint vers eux sans Lego. Il tapa sur la main de sa cousine.
– Où est maman ? demanda-t-il timidement.
– Elle doit être... commença Mona en regardant autour d'elle. Pas très loin...
– Pipi ! dit Charlie.
– Ah bon ? S'étonna-t-elle.
– Mona va t'emmener, dit Ignatius avec un sourire.
– Pourquoi moi ? Demanda-t-elle.
– Parce que moi, j'ai déjà donné. J'ai eu quatre enfants et sept petits-enfants.
Mona prit la main de Charlie, non sans oublier d'adresser un regard faussement méchant à son grand-père.
– Tu as besoin d'aide ? demanda Mona tandis que Charlie entrait dans les toilettes.
– Le bouton, dit-il.
Elle se pencha vers le pantalon de son cousin et le déboutonna.
– Autre chose ? Demanda-t-elle.
– Sors et ferme la porte, dit-il.
Elle se redressa, vaguement vexée par tant de brusquerie.
Oui, parce qu'elle ne se rend pas compte qu'il n'a que deux ans, le rouquin sur pattes.
Mona sortit et ferma la porte. Elle attendit derrière.
– Mona ? demanda Molly en arrivant. Où est Charlie ?
Où est Charlie ? Où est Charlie ? Attends, je me dois de faire une vanne là... Où est Charlie... Où est Charlie... Je ne trouve pas... Rah, j'enrage !
– Je fais pipi ! hurla Charlie à travers la cloison.
Molly étouffa un rire et se tourna vers sa nièce.
– Il t'a mise à la porte ?
– Oui.
– Moi aussi, il me met souvent à la porte maintenant.
– Il grandit, dit Mona.
– Oui. Comment va Kathy ? Vous avez échangé encore plus de courrier ces derniers temps.
– C'est à cause de Léo, l'un de ses copains de classe.
– Ah, tout s'explique, dit Molly.
La poignée se baissa lentement, et la porte s'ouvrit pour laisser sortir Charlie.
T'étais pas très très bien caché, dis donc !
J'ai fini par trouver ! Pas Charlie, ma vanne.
– Le bouton, dit Charlie.
Molly se rapprocha de son fils et reboutonna son pantalon.
– Tu t'es lavé les mains ?
Charlie mit ses mains sous le nez de sa mère.
– Oui, ça sent bien le savon. Tu les as rincées au moins ?
– Oui ! s'écria Charlie, lassé.
– T'as fini d'embêter ce pauvre gosse, petite sœur, dit Gideon en sortant de l'ancien bureau d'Augustin.
– Arrête donc de m'appeler petite sœur.
– Mais tu seras toujours notre petite sœur, dévoila Fabian.
– Ce n'est pas une raison. Qu'est-ce que vous faites ici, de toute façon ?
– Je viens faire pipi, moi aussi, dit Fabian.
– Et moi, j'aide mon petit frère à déboutonner son bouton, ajouta Gideon.
J'adore les frangins Prewett !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top