Chapitre 20 : 1972 : Leçon 1, connaître le sens des aiguilles d'une montre.
Jour 2
– Et maintenant, les queues de rat, ordonna Rogue.
Mona obéit et versa les queues de rat dans le chaudron. Rogue avait le visage caché derrière Potions Magiques, le manuel de potions.
– Ensuite, ce n'est pas marqué, mais il vaut mieux tourner dans le sens des aiguilles d'une montre.
– Pourquoi le faire si ce n'est pas écrit ? demanda Mona.
– Parce que des ingrédients comme les queues de rat ne sont pas pesés au gramme près. Tourner dans le sens des aiguilles d'une montre corrige ces petites imperfections, rendant ta potion bien plus performante.
Écoute-le, il s'y connaît probablement en potions. Et je ne dis pas ça seulement parce que je sais ce qu'il deviendra dans vingt ans. Enfin, si, je le dis pour ça.
– D'accord, dit simplement Mona.
Rogue ne jeta pas un seul coup d'œil au chaudron de Mona. Il prit un autre livre sur les potions, qui n'était pas au programme des deuxièmes années. Pendant ce temps, Mona continuait de remuer sa potion.
– Oups, fit-elle.
Rogue releva la tête et vit qu'une petite partie de la potion s'était renversée du chaudron.
– Pas si vite, arrêta-t-il. Il faut toujours y aller doucement avec les potions. En plus, tu en renverses partout.
Merci, on avait deviné.
– Mona ? dit Rogue, devenu livide. Tu n'as jamais vu de montre à aiguilles de ta vie ?
– Si, pourquoi ?
Il n'eut pas le temps de répondre, le chaudron commença à émettre de grosses bulles.
Je crois que tu as gaffé, Mona.
– À terre ! cria Rogue.
Il tira sur la manche de Mona, et tous deux se retrouvèrent allongés face contre terre alors que le chaudron explosait bruyamment. Des vapeurs de fumée grise se répandirent dans la salle.
– Lève-toi, ordonna Rogue. Ramasse tes affaires, dépêche-toi.
– Pourquoi ?
– Parce que l'explosion a dû alerter tout Poudlard, et figure-toi qu'on n'a pas vraiment le droit de fabriquer des potions comme ça.
Logique, Mona, magne-toi !
Elle accéléra le mouvement et, d'un coup de baguette, rangea toutes ses affaires dans son sac. Elle attrapa l'un des livres de Rogue, qui n'avait pas fini de ranger ses affaires.
– Viens !
Il attrapa Mona par le bras et se mit à courir hors de la salle. Les deux élèves couraient dans le couloir lorsqu'ils entendirent les grognements de Rusard, le nouveau concierge de l'école, qui avait pris ses fonctions au début de l'année.
– Ici, souffla Rogue.
Il poussa violemment Mona contre une statue, et elle sentit une douleur lancinante frapper son crâne. Elle n'avait pas encore retrouvé tous ses esprits que Rogue lui attrapa le poignet pour l'entraîner à nouveau dans une course folle dans les couloirs de Poudlard. Puis, soudain, il s'arrêta. Mona était essoufflée, son visage était rouge, et du sang coulait le long de sa tempe.
– Prends l'air naturel, dit-il.
Prendre l'air naturel ? Andouille, elle est essoufflée, rouge, elle pisse le sang et tu veux qu'elle prenne un air naturel ?
– Tu saignes, lui fit remarquer Rogue négligemment.
Andouille.
Mona épongea sa blessure du mieux qu'elle put, et ils croisèrent le professeur McGonagall qui marchait précipitamment vers eux. L'enseignante ne leur accorda pas un regard. Mona repensa à ce qui venait de se passer.
– Oh non, souffla-t-elle. C'était mon dernier chaudron.
– Tu les achètes en gros ? suggéra Rogue. Ça doit être plus économique, c'est plus joli sur ton calepin.
– Non, répondit Mona sans réfléchir.
Après quelques secondes, elle ajouta :
– Mes parents m'achètent toutes mes affaires scolaires, je ne les paye pas avec mon argent de poche.
En réalité, Mona et sa mère avaient dégotté ces chaudrons lors d'une vente de surstock du fabricant. Rogue et Mona entrèrent dans la bibliothèque, puis partirent chacun de leur côté. Rogue s'éloigna en direction de Lily Evans, tandis que Mona alla s'asseoir à la table de son cousin Peter.
– Ça fait longtemps, souffla Mona.
– Ouais, dit-il vaguement.
Le garçon jetait des coups d'œil autour de lui pour vérifier que personne ne les voyait parler ensemble. Mona en fut blessée, avant de se rappeler qu'ils appartenaient à deux maisons opposées.
– J'ai encore fait exploser un chaudron, informa Mona. C'était mon dernier. Tu en aurais un à me prêter ?
– Je n'en ai qu'un, répondit Peter. Et on a cours de potions ensemble.
– Ah oui, c'est vrai. Alors, comment as-tu trouvé l'explosion d'hier ?
– Sirius et James étaient hilares, apprit Peter.
– Qui ça ?
– Des amis à moi.
– Potter et Black, c'est ça ?
– Oui. Je pensais que ton chaudron aurait supporté cette explosion, dit Peter. Elle n'avait pas l'air bien méchante, comparée aux autres.
Deux explosions de chaudron en deux jours... il n'y a pas un truc comme ça dans l'un des Astérix ?
Un garçon se joignit à eux. Mona l'identifia tout de suite comme l'un des amis de Peter, celui qu'elle appréciait le plus, Remus Lupin.
– Bonjour, Mona, dit-il.
– Bonjour.
– Jolie explosion hier matin.
Et elle vient d'en faire une encore plus belle.
– Merci, je m'entraîne dur pour ça.
Mona, mais c'est de l'humour, ça.
Lupin esquissa un sourire. Peter, lui, était absorbé par le livre qu'il lisait.
– Comment va ta grand-mère ? demanda Mona.
– Pas très bien, souffla Remus. Sa santé s'est encore détériorée ces derniers jours.
La grand-mère de Remus est souffrante ? Ah bon. Je pencherais plutôt pour une pilosité excessive de Remus, surtout que la pleine lune approche. Enfin, moi je dis ça, je dis rien.
Mona se tourna vers Peter, mais il semblait toujours absorbé par son livre. Soudain, les deux autres amis de Peter arrivèrent et s'installèrent à leur table.
– Je vous cherchais justement, dit Remus.
– Ce n'est pas dans la bibliothèque que tu as le plus de chance de nous trouver, dit James.
– Il y a une ancienne salle de classe qui a explosé dans les cachots, dit Remus. Est-ce que, par hasard... ?
– Ah non, cet exploit ne nous appartient pas, dit Sirius Black. En tout cas, c'est du beau boulot. McGonagall nous y a emmenés, étrangement persuadée que nous étions responsables.
Peter releva la tête et regarda Mona droit dans les yeux. Elle lui adressa un petit sourire contraint, Peter esquissa un sourire et reprit sa lecture.
Je ne suis pas sûr que ce soit très brillant de faire comprendre à Peter que c'est toi qui as fait exploser la salle.
– Bon, je vais voir si Ludo peut m'aider, dit Mona en se levant. Bonne journée.
– Bonne journée, répondit Remus.
Mona fit quelques pas et entendit :
– C'était pas ta cousine ?
Peter avait dû hocher la tête, car Mona n'avait pas entendu de réponse.
– Encore ! s'écria Ludo. C'est le combien ?
– Quinzième, dit Mona en baissant la tête.
Ludovic Verpey éclata de rire.
– Ne t'inquiète pas, j'ai toujours un chaudron en stock, dit-il. Je vais te le donner.
– Je te le rendrai, dit Mona, ravie.
– Non, ça ira... hésita Ludo.
– Ou je t'en donnerai un neuf, dit Mona. Il m'en reste du stock que ma mère et moi avons fait. Je ne pouvais pas emmener tous les chaudrons à l'école.
– Un neuf ? Alors d'accord.
Tu m'étonnes, il n'est pas nigaud, Ludo.
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