Chapitre 171 : 1979 : Brad rencontre Mémé
Chapitre 171 : 1979 : Brad rencontre Mémé
Après avoir refusé l'invitation à déjeuner de Grace, Mona retourna dans son appartement. La présence de sa chouette virevoltant dans le salon en se déplumant allègrement lui indiqua qu'elle avait eu raison. Elle l'attrapa au vol et récupéra la lettre attachée. Sa mission accomplie, l'oiseau bondit vers sa volière en poussant la porte de tout son corps.
La lettre annonçait la visite de Meredith Moon-Prewett pour l'après-midi. Mona rechigna un peu ; elle avait prévu de retrouver Brad quelques heures plus tard. Elle savait qu'elle ne pouvait refuser sans que Brad pose quelques questions.
Tu ne vas pas envoyer bouler ta mémé !
Meredith n'était pas en grande forme. Toute la famille se relayait pour lui rendre visite régulièrement. Magda était sans doute celle qui se faisait le plus de soucis, à la grande surprise de Mona.
Mona fit voler quelques boîtes de conserve dans son appartement. Elle fit mijoter des légumes en boîte qu'elle dégusta en regrettant la cafétéria de la veille. Meredith arriva vers quatorze heures. La grand-mère ne semblait pas offusquée par le déménagement brusque de Mona. Chose crainte par Magda, qui avait finalement convaincu tous les Moon que Meredith n'avait plus toute sa tête.
En même temps, toutes les personnes qui lui étaient proches sont un peu mortes assassinées.
– Comment as-tu fait pour te payer ces meubles ? demanda Meredith en montrant le canapé et la table basse rafistolés.
Woh ! Le cross-over de la mort qui tue ! (Vous n'êtes que deux à capter, c'est normal. (Et si vous ne comprenez pas, ça n'a aucune importance. (Oui, je fais une parenthèse dans une parenthèse, dans une parenthèse))).
– J'ai appartenu à un club à Poudlard, on nous apprenait à embellir de vieux meubles, mentit Mona. Tout ça, ce n'est que de la récupération.
Tu es au courant que ta grand-mère a elle-même été à Poudlard, et qu'elle ne gobe pas tes mensonges pourris destinés aux moldus ?
– Et le travail où tu ne vas pas, il est bien ?
Mona ouvrit la bouche, stupéfaite.
Oui, elle fait beaucoup ça aujourd'hui.
Elle voulut contredire Meredith, mais cette dernière n'était pas comme Edgar, qu'elle avait pourtant élevé. Elle pouvait peut-être comprendre la situation délicate de Mona. Pour se donner le temps de réfléchir, Mona resservit du thé dans chaque tasse. Elle n'avait pas voulu risquer le café avec sa grand-mère.
Pourtant, grand-mère sait faire du bon café.
– Oui, dit Mona au bout d'un moment.
Elle but une gorgée, s'attendant à recevoir les foudres de sa grand-mère.
– Tu ne diras rien à mes parents, supplia Mona.
– Non, ne t'inquiète pas, je ne ferai rien qui pourrait écarteler la famille un peu plus.
Mona adressa un vague sourire à sa grand-mère.
– Depuis ma majorité, je touche ma part des bénéfices apportés par l'argent de la famille, expliqua Mona. Mais cela ne représente que quatre Gallions par mois.
– Je te comprends, répondit Meredith. Personne n'est au courant de la raison pour laquelle tu travailles ?
– Non. Lorsque mes amies s'en rendent compte, je leur explique que je m'ennuie chez moi. Elles me croient.
Parce que tu penses réellement que Grace a gobé ton histoire ?
Mona et Meredith prirent chacune un biscuit. Lorsque Meredith eut fini sa dernière bouchée, elle fit remarquer :
– Je trouve ta décoration très moldue.
– Ah ? C'est ce qui se fait en ce moment, dit Mona d'une voix tremblante.
C'est bien connu, en pleine guerre anti-moldus, le style moldu, c'est tendance !
On frappa à la porte. Mona n'eut pas le temps de se lever que la porte s'ouvrit déjà
– Salut, Momo, lança une voix claire.
Brad venait d'entrer dans la pièce, faisant paniquer Mona d'un coup.
– Oups, dit-il en lâchant à peine la poignée de la porte. Désolé, Mona, je ne savais pas que tu avais de la visite.
Mytho, tu voulais voir avec qui elle était.
– Euh... entre, hésita Mona. Je vais te présenter à ma grand-mère.
Il s'avança dans la pièce pour faire face aux deux femmes. Mona fit de son mieux pour dissimuler son état de panique.
– Grand-mère ? s'étonna le jeune homme avec un sourire. Vous êtes beaucoup trop jeune.
Gigolo, le jardinier ?
– Ton ami est un gentil menteur, dit Meredith sans le quitter des yeux.
– Oui. Grand-mère, je te présente mon voisin Brad Keaton. Brad, voici Meredith Prewett, ma grand-mère.
– Je suis content d'enfin rencontrer quelqu'un de la famille de Mona, dit-il.
Tu m'étonnes, depuis le temps qu'il râle.
– Il y a des chances que je sois la seule que vous rencontriez, dit Meredith avec un mince sourire.
Oh, la garce !
Brad ne semblait pas comprendre. Meredith se contenta de lui adresser un sourire sarcastique. Mona baissa les yeux, gênée par le comportement de sa grand-mère.– Heu... Mona, dit-il. Je venais pour te dire que j'ai la cassette de Grease, tu sais, ce film dont je t'ai parlé.
– Un quoi ? demanda Meredith.
– Un film, répondit précipitamment Mona.
T'as raison, répète, elle comprendra mieux.
– Je voulais te proposer de venir le voir chez moi, ajouta Brad.
– Vous n'avez qu'à le regarder ici, déclara Meredith.
– Mona n'a pas la télé, expliqua Brad. À croire qu'elle vit au Moyen-Âge.
Meredith eut un petit rire agaçant.
– Mona, je n'arrive pas à croire que tu n'as pas de lété, déclara-t-elle.
Elle va nous faire une syncope, la vieille ! Je vous jure, elle est flippante.
– Oui, répondit Mona, commençant à regarder sa grand-mère avec inquiétude.
Elle se tourna à nouveau vers Brad.
– On voit ça plus tard, lui dit-elle.
– Oui, bien sûr, répondit-il. Madame Prewett, c'était un plaisir de vous rencontrer.
– Moi aussi, dit Meredith, toujours secouée d'un rire nerveux.
Dès qu'il sortit, Mona s'assit aux côtés de sa grand-mère et lui prit la main.
– Grand-mère, tu vas bien ?
Meredith éclata de rire avant de se tourner vers Mona.
Complètement barge, la vieille.
– Très bien, merci, ma petite Mona.
Meredith reprit sa tasse de thé et resta songeuse un instant, ricanant par moments. Peu à peu, elle redevint la Meredith que Mona avait toujours connue : froide et droite.
– Je pense que je perds un peu les pédales, avoua Meredith, lasse.
– C'est normal, répondit Mona, après tout ce qu'il s'est passé. Vous...
– Tu, l'interrompit Meredith. Tutoie-moi, veux-tu. Tu es grande maintenant.
Mona hésita une seconde avant de reprendre.
– Tu as vécu un véritable enfer.
– Oui, c'est vrai, admit Meredith. Je suis assez fragile, je pense.
Mona attendit un instant avant de poursuivre. Si sa grand-mère avait une santé si fragile, elle devait révéler ses secrets avant qu'il ne soit trop tard.
– Comment vous êtes-vous mis ensemble avec grand-père ?
Meredith était redevenue complètement normale, en pleine possession de ses moyens. Elle prit le temps de réfléchir et commença son récit, jaugeant Mona suffisamment mûre pour entendre un peu plus.
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