Chapitre 170 : 1979 : Visites du mercredi

Chapitre 170 : 1979 : Visites du mercredi

Molly s'approcha de Bill et retira le cahier sur lequel il dessinait.

– Parfait, dit-elle. Tu as dessiné le bon nombre de parts de gâteau à chaque fois. Alors, après les fractions, tu vas faire de la lecture à Percy. Prends Les contes de Beedle.

Bill se leva, attrapa un exemplaire du livre, puis agrippa le bras de son frère et l'entraîna sous la table de la cuisine. Charlie observait sa mère avec appréhension. Molly l'ignora et prit un autre cahier dans un tiroir derrière elle. Charlie vint immédiatement s'asseoir à la place qu'occupait son frère un peu plus tôt. Il écouta scrupuleusement les consignes de sa mère : il s'agissait de colorier des objets en fonction du son qu'ils représentaient. Une fois les explications données, Molly se dirigea vers le couloir et prévint ses enfants :

– Mona vous surveille, alors faites attention !

La bonne blague.

Les trois garçons relevèrent la tête. Charlie et Bill échangèrent un regard cynique. Mona s'apprêta à les réprimander pour prouver son autorité, mais Fred éclata de rire, devinant probablement l'inutilité de son intervention.

Oui, c'était un avis personnel que je viens de glisser. Mais j'ai le droit, je suis narrateur.

Molly revint quelques minutes plus tard, tenant George dans ses bras.

– Ils sont synchrones pour remplir leurs couches, dévoila-t-elle en déposant le bébé à côté de Fred.

Mona dut faire de sérieux efforts pour garder les deux enfants dans ses bras. Molly sortit sa baguette et fit apparaître un grand parc en bois au milieu de la pièce. Elle attrapa Fred, et Mona se leva. Elles déposèrent les deux jumeaux dans le parc avant que Molly ne vienne s'effondrer sur le canapé en poussant un long soupir.

– Je tuerais pour un elfe ! dit-elle.
– Je te prêterais bien le mien, répondit Mona.

Vu que tu n'en as pas, c'est une promesse facile.

– Ma mère me prête Pinguy, mais ce n'est pas suffisant. Marine avait toujours de bons filons pour en récupérer des pas chers, ajouta Molly. Dommage que c'était une vieille peau raciste.

Charlie releva la tête, les yeux écarquillés.

– Non, je n'ai pas dit ça, mentit sa mère face à la réprobation silencieuse de son fils.

Charlie haussa les épaules et retourna à son travail.

– Il paraît que mon idiot de frère t'a envoyée à un rendez-vous galant avec Gaïden Wilkes.
– À mon avis, c'est plutôt une idée de ma mère, commenta Mona. Elle et Kaleides se connaissent depuis longtemps.
– Le yéti, dit Molly. Percy a pleuré quand nous l'avons croisé au Chaudron Baveur.

Mona rit doucement.

– Alors, raconte le rendez-vous ! ordonna Molly. Tu l'as envoyé bouler discrètement ?
– Encore mieux, répondit Mona.

Elle lui raconta sa soirée du dimanche soir, évoquant même la présence de Narcissa et Lucius Malefoy au restaurant. Molly parut particulièrement intriguée par l'histoire de la douleur au bras.

– Il faudrait en parler à Fabian et Gideon, murmura-t-elle pour elle-même. Enfin, pas aujourd'hui évidemment.

Mona ne répondit pas, dissimulant sa semi-compréhension. Même si les deux frères n'avaient jamais vraiment caché leurs idées ou l'aide qu'ils apportaient parfois, leur association avec l'Ordre du Phénix ne semblait officielle que depuis la mort d'Ignatius.

Les deux femmes discutèrent pendant deux longues heures, régulièrement interrompues par les cinq enfants de Molly.

Après sa visite au Terrier, Mona transplana immédiatement devant chez Grace. Grace vivait encore chez ses parents.
En même temps, vous avez 19 ans toutes les deux. C'est juste toi qui es précoce. Ou plutôt tes parents, parce qu'ils t'ont mise à la porte. Mais dans un appartement appartenant aux Moon, donc ça va.

– Tes parents ne sont pas là ? supposa Mona.
– Non, ils sont en voyage pour la semaine, dévoila Grace.

La maison n'était pas particulièrement grande pour une noble famille, mais étant trois à y vivre, ils ne devaient pas vraiment se marcher dessus. À l'extérieur, en revanche, une pelouse aussi vaste qu'un terrain de golf entourait la maison. Des sous-bois, intelligemment disposés pour cacher la demeure aux moldus, encerclaient l'ensemble de la propriété. Les McFadden possédaient également quatre chevaux que Mona n'avait jamais osé approcher, ne sachant pas s'ils possédaient des dons particuliers ou s'ils étaient de simples chevaux comme ceux des moldus.

Grace s'affala sur un sofa et regarda Mona l'imiter avec plus de grâce.
Ouais, parce que c'est Mona qui a de la grâce et pas Grace. Quoique, les deux nanas nous ont plutôt habitués au contraire.

– DRUKE ! hurla Grace.

Dans la seconde, un elfe de maison minuscule apparut depuis la cuisine. Druke avait des oreilles tombantes et un air froid et sérieux que Mona avait rarement vu chez un elfe.

– Apporte-nous de quoi grignoter, ordonna Grace.

L'elfe baissa la tête et recula vers la cuisine. Il revint quelques instants plus tard alors que Mona racontait sa visite chez les Weasley. Lorsque l'assiette de biscuits fut vide, Mona dévoila à Grace son rendez-vous arrangé avec Gaïden Wilkes.

– Quel benêt ! conclut Grace. Tellement désespéré que sa mère doit lui trouver des filles !

Mona se garda bien de lui dire que Magda était probablement à l'origine du rendez-vous.

– Comment ça se passe, ton travail ? demanda Grace. Les moldus ne t'ont pas encore brûlée ?

Mona hésita. Elle n'était pas sûre de vouloir aborder ce sujet avec elle.

– Ça se passe plutôt bien, confia-t-elle. Je m'amuse et je découvre beaucoup de choses.

T'as testé le boudin de porte aux pommes ?

– Tes parents t'ont coupé les vivres ? demanda Grace.
– Quoi ? Non ! rétorqua Mona. Je reçois chaque mois ma part d'héritage. Mes parents ne pourraient rien me couper.

Encore une fois, si tu étais un mec, je dirais un truc, mais là, ça ne marche pas.

– Alors ta famille est ruinée ?

Attention, après huit ans, Grace a enfin compris la vérité sur les Moon. Saluons sa perspicacité.

Mona resta bouche bée.
Tu m'étonnes.

– Non ! s'écria-t-elle, beaucoup trop véhémente. Je tiens énormément à Brad, alors je veux mieux comprendre le monde des moldus pour ne pas trop passer pour une idiote.

La première fois que tu lui as fait un café, il a dû te confondre avec un prix Nobel.

Grace ne répondit rien, mais Mona devina à son expression qu'elle n'était pas totalement convaincue.

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