Chapitre 17 : 1971 : L'attaque du Piaf
Jour 7
– Salut, dit Mona.
Sirius Black se retourna, surpris.
– Salut, répondit-il, étonné.
Mona avait suivi le jeune garçon toute la journée, jusqu'à ce qu'il soit enfin seul. Finalement, c'est après un cours de botanique qu'elle l'avait trouvé, derrière l'une des serres.
– Je suis Mona Moon, dit-elle. La cousine de Peter.
– Peter ? Il a un problème ? demanda Sirius, légèrement alarmé.
– Non, non, je voulais juste te saluer.
– Ah... alors salut.
– Salut.
Brillant ! Éloquent ! Sublime ! Mona, je t'avoue, les mots me manquent pour décrire ce... cette... conversation.
Sirius s'apprêtait à faire demi-tour.
– Au fait, ton intégration à Gryffondor se passe bien ? demanda Mona.
– Pourquoi tu me demandes ça ? répliqua Sirius, irrité.
– Pour savoir, répondit Mona. Après tout, normalement, tu aurais dû atterrir à Serpentard. Je me disais que tu pourrais avoir... honte.
– QUOI !
Je ne suis pas sûr, mais là, je crois que... il est vénère.
– Je suis très bien à Gryffondor, s'exclama Sirius. Bien mieux que si j'avais été avec ces sales Sang-Pur.
Habituellement, on entend plutôt "sales Sang-de-Bourbe", mais Sirius Black est un garçon particulier. Vas-y, mon garçon, assume ta particularité !
– Ne t'énerve pas, je disais ça pour être gentille, s'écria Mona.
– J'ai pas besoin de la gentillesse d'une Serpentarde, maugréa Sirius.
Mona serra les dents. Là, je crois qu'elle aussi est vénère.
– Tu sais quoi ? Heureusement que tu es à Gryffondor, je n'aurais pas pu supporter un crétin comme toi, lança Mona, furieuse.
– Très bien. Je me demande comment tu peux être la cousine de Peter, qui est si gentil. Tu es vilaine.
Vilaine ? Mais c'est pourri comme insulte, ça !
– Vilaine ? Je suis vilaine ?
– Ben ouais.
– Eh bien toi, t'es qu'un... microbe.
Microbe ? Mais purée, c'est quoi ces insultes pourries ? Traite-le de jus de poubelle, de résidu de crotte de nez, ou même de mandragore vénéneuse, vu que vous êtes à côté des serres. À ton âge, on peut utiliser ce genre d'insulte sans paraître trop ridicule. À quoi ça sert d'avoir onze ans sinon ?
Brusquement, Sirius sortit sa baguette magique. Mona hésitait à l'imiter. Déjà parce qu'elle ignorait en quoi sa baguette pourrait l'aider, ensuite parce que ça pourrait inciter Sirius à utiliser la sienne. Soudain, une masse informe sauta sur Sirius.
– Haaaaaaaaa ! hurla-t-il.
Mona plissa les yeux et reconnut enfin la masse informe : Dame de Fane. La chouette commença à attaquer la main du sorcier. Il lâcha sa baguette.
– Mais arrête-la ! ordonna Sirius.
Mais non, laisse-la, il a été méchant avec toi. Laisse-la...
– Dame de Fane, appela Mona en tendant le bras, comme elle avait vu sa mère le faire avec sa propre chouette.
La chouette hésita une seconde et finalement vint se poser sur le bras de la fillette, surprise de s'être fait obéir. Mona, t'es une sainte, fallait le laisser se débrouiller.
Elle mit le pied sur la baguette de Sirius et la ramassa. Puis elle la pointa vers le garçon, qui tenait sa main saignant abondamment. Ah, merde.
– Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ? proposa Mona, inquiète.
– Je préférerais crever qu'accepter ton aide.
Alors crève.
– Sirius ? appela une voix lointaine que Mona identifia comme celle de Peter.
– Peter ! appela Mona.
Le garçon arriva, essoufflé.
– Mona ? Je cherche Siri...
Il s'arrêta en voyant Sirius, qui commençait à pâlir.
– Tu peux l'emmener à l'infirmerie ? demanda Mona. Il ne veut pas de mon aide.
– Oui... oui... hésita Peter, surpris.
Peter s'approcha de Sirius, il hésita et finalement se décida à passer un bras autour des épaules de son ami. Les deux garçons s'éloignèrent. Sirius ne manqua pas de fusiller Mona du regard avant de s'arrêter devant elle.
– Quoi ? demanda Mona.
– Ma baguette.
Mona donna la baguette magique de Sirius à Peter.
– Attends que je sois loin pour la lui rendre, dit Mona.
– Ben... hésita Peter.
Sans attendre de confirmation, Mona fit demi-tour, tenant toujours Dame de Fane sur son bras. Elle se dirigea rapidement vers la volière. Une fois à l'abri des murs, Mona déposa la chouette sur un rebord et vérifia que personne ne la poursuivait pour lui jeter un mauvais sort. La chouette ne bougeait pas, Mona se tourna à nouveau vers elle avec un sourire.
– Tu es revenue ?
Ben non, tu vois pas, c'est une hallucination.
La chouette hulula.
– Tu restes à la volière ? demanda Mona.
La chouette ne bougea pas.
– Viens ce soir, quand le soleil se couchera, je te donnerai des biscuits.
La chouette s'envola vers le haut de la volière. Puis Mona sortit dehors, jetant des coups d'œil inquiets de tous côtés. Elle rejoignit sa salle commune, alla dîner et retourna dans sa chambre, où elle se mit à guetter à la fenêtre. Grace McFadden interrompit son attente en entrant en trombe dans la pièce.
– Je sais pourquoi Sirius Black n'était pas au dîner, annonça-t-elle.
Oh pitié, Grace, raconte-nous maintenant ce que tu sais, nous trépignons d'impatience.
– Ah ? Il n'était pas dans la Grande Salle ?
– Non, répondit Grace, il s'est fait attaquer par une bête féroce.
Bête féroce... on va dire ça à Dame de Fane. L'objectif de sa vie sera atteint.
– Il a dit quelle bête féroce ? demanda Mona, inquiète.
– Non, sa cousine Narcissa Black est allée lui rendre visite à l'infirmerie. Il lui a dit qu'il se vengerait tout seul.
– Ah ?
Oups... n'aie pas peur, Mona, c'est juste un gamin de onze ans. Il ne peut pas faire grand-chose... mais d'ici quelques années... bref, prépare-toi à quitter le pays. On va au soleil ?
À l'horizon, une ombre se dessina. Tous aux abris, voilà la bête féroce. Mona ouvrit la fenêtre de sa chambre.
– Pourquoi tu ouvres ? demanda Grace. Il fait froid.
– Je trouve qu'il y a comme une odeur, dit Mona. Je voulais la faire partir.
Dis tout de suite que t'as pété.
– Ah bon, dit Grace.
Elle renifla bruyamment. Un nouveau taureau est né.
Soudain, Dame de Fane apparut à la fenêtre. Un immense sourire s'afficha sur les lèvres de Mona. Elle sortit des biscuits de sa poche et les déposa sur le rebord de la fenêtre. La chouette les goba un par un. Oui, parce qu'en plus, ce pigeon a des gènes de crapaud : il gobe. Puis la chouette mordit affectueusement le doigt de Mona. Du moins, aussi affectueusement que possible pour un piaf.
La chouette s'envola sans heurter Mona. La jeune sorcière regarda son animal de compagnie s'éloigner avec un nouveau baume au cœur. Mona comptait une alliée à Poudlard. Une alliée très improbable.
Fin de la semaine de 1971.
À suivre : une semaine en 1972.
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