Chapitre 167 : 1979 : De filtre en philtre
Chapitre 167 : 1979 : De filtre en philtre
– Depuis la fin de l'été, répondit-il.
– En même temps que Mulciber ? Ou il l'a eue avant toi grâce à son père ?
– Il ne portait pas de marque lorsque j'ai été marqué, dit-il après un instant de réflexion.
Mona regarda Rogue comme si elle le voyait pour la première fois.
– Qu'est-ce que tu as bien pu faire pour que Tu-sais-qui te fasse passer avant le fils de l'un de ses plus fidèles serviteurs ?
Rogue prit quelques instants pour réfléchir.
– J'ai jeté des sortilèges qu'il n'avait jamais vus, dit-il.
– Ceux qu'on a inventés ensemble ? demanda Mona furieuse. Tu as obtenu sa confiance comme ça ?
Rogue garda le silence. Mona hésita un instant à sortir sa baguette pour le mettre à la porte. La colère bouillonnait en elle. Il lui fallut cependant quelques secondes pour se rappeler qu'un jour, son amitié avec Rogue pourrait peut-être bien sauver la vie d'un Moon.
– Si tu apprends que Tu-sais-qui veut tuer un membre de ma famille, tu me le dirais ?
– Si je l'apprends avant que cela arrive, je te préviendrais ou j'essaierais d'intervenir pour l'empêcher.
– Tu le promets ?
– Oui.
– Ma famille a déjà été beaucoup touchée, dit Mona.
– Je sais.
Ils restèrent silencieux, chacun savourant le café.
– Il y a deux jours, reprit Mona après un moment. Tu m'as dit que le loup-garou était ensorcelé.
– J'ai dit ça ? répondit Rogue en remuant sur sa chaise.
– Tu disais savoir depuis le début et que ce n'était pas dangereux.
– Effectivement, dit-il. Je ne pense pas que cela soit dangereux.
– Comment as-tu fait pour savoir qu'il était ensorcelé ? Le sortilège ou l'enchantement utilisé n'est pas référencé. James et les autres ont essayé toutes les solutions possibles. Qu'est-ce que Waha a utilisé ?
– Je ne sais pas, dit Rogue en fixant la cafetière. J'en reprendrais bien un autre.
Mona rechargea la tasse de Rogue sans perdre de vue le nouveau sujet de discussion.
– Waha ne m'a jamais semblé particulièrement douée, dit-elle. Elle se débrouillait bien en sortilèges, mais elle ne faisait pas d'étincelle. Tu penses que Lily aurait pu l'aider ?
Rogue commença à boire son café. Mona, attentive, n'avait désormais plus de doute : il savait quelque chose.
– Il n'y a que trois personnes de notre année qui auraient pu l'aider à ensorceler Remus : Lily, toi et moi, déclara Mona. Je ne pense pas que Lily aurait trouvé ça très moral d'ensorceler Remus, je sais que ce n'est pas moi. Alors il ne reste plus que toi.
Pendant qu'il buvait, Rogue leva les yeux vers elle, puis détourna rapidement son regard sur sa tasse. Soudain, Mona frappa la table de sa paume avec force.
Elle s'est fait mal. Elle ne le montre pas, mais elle douille.
– Tu vas tout m'avouer ! ordonna-t-elle.
Lentement, Rogue reposa sa tasse sur la table. Il ne montra aucun signe de surprise face au geste brusque de Mona.
– Waha est venue me voir il y a deux ans, dit-il. Elle m'a parlé du rapprochement de plus en plus évident entre Lily et James. Elle m'a suggéré qu'on s'associe un moment pour créer une sorte de philtre.
Je le savais ! Ils avaient une attitude bizarre, ces deux-là, dès qu'ils étaient dans la même pièce.
– Je n'arrive pas à croire que tu aies voulu ensorceler Lily ! s'indigna Mona.
– Je ne l'ai pas fait ! rétorqua Rogue. Après l'essai sur Lupin...
T'allais pas le tester sur ta bien-aimée non plus, faut pas déconner.
– J'ai changé d'avis, dit-il, embarrassé. Lupin n'était plus le même et passait son temps collé aux lèvres de Waha. Ce n'était pas... De toute façon, je ne l'aurais pas fait.
– Pourquoi l'as-tu créé, alors ?
– Waha s'est montrée convaincante, avoua-t-il d'une voix basse.
Beurk ! Ils ont copulé ? Non, je ne veux pas le savoir.
Mona fit semblant de ne pas avoir entendu.
– Existe-t-il un antidote ? demanda-t-elle.
– Oui, évidemment, dit-il, toujours gêné.
– Quelle est la recette ?
Tu ne comptes pas fabriquer une potion ? Tu vas tuer Lupin !
Le visage de Rogue fut agité d'un bref rictus amusé, puis il sortit un flacon de l'une de ses poches.
– Ce liquide le rendra invulnérable à l'enchantement, dit-il.
– Tu l'as toujours sur toi ? s'étonna Mona.
– Non. Mais je me doutais que tu parviendrais à me faire cracher le morceau.
– Il suffit que je fasse boire le contenu de la fiole à Remus ?
– Oui, d'une traite.
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