Chapitre 148 : 1979 : Dans le noir
Chapitre 148 : 1979 : Dans le noir
Jour 1
Dans les bars, les gens s'amusent et s'oublient.
Et moi, dans le noir, je reprends goût à la vie,
Je reste à l'écart, confie mes peines à la nuit.
Non, nous ne sommes pas dans un bar, mais nous sommes bien dans le noir ! Je commence cette année 1979 avec Diam's pour prouver que ma culture musicale ne se limite pas à René la Taupe. Ceci fait, commençons la narration. Enfin non. Ma mauvaise volonté n'est pas en cause : je suis au chômage technique. Parce que, comme le dit si bien Diam's : dans le noir... ben, on ne voit rien. Nan, elle ne le dit pas, mais elle aurait pu le préciser, surtout dans une chanson intitulée « Dans le noir ». Quelqu'un pourrait-il allumer la lumière ? Non ? Autrice ? Elle a peur, on dirait, comme si j'allais faire une crise d'hystérie ; ce n'est pas mon genre. Attendez, ma Mona est ici, elle dort. Bougez pas, j'entre dans son esprit et je vous raconte ce qui s'est passé dans sa vie en un an.
La vie de l'héritière Moon avait bien changé depuis l'année précédente. En ce mois de mars 1979, la jeune femme n'était plus étudiante depuis longtemps ; ses ASPIC ne s'étaient pas trop mal passés. Mais une Moon ne pouvait concevoir de poursuivre des études ou, pire, de travailler. Le rôle de Mona était de redorer le blason familial en épousant un bon parti. Au cours des derniers mois, ses parents lui avaient ainsi arrangé quatre rendez-vous galants. Tous s'étaient soldés par un échec : pas une seule fois Mona n'avait réussi à s'imaginer un avenir avec l'un de ces hommes. Heureusement pour elle, elle trouvait plus facile d'imposer ses choix, indiquant clairement à ses parents lorsqu'un prétendant ne lui plaisait pas. La jeune femme avait longtemps culpabilisé de ne pas correspondre à l'image idéale d'une Moon, mais cette culpabilité s'était évaporée lorsque ses parents lui avaient fortement suggéré de quitter la maison. L'échec de la mission « Sirius » avait beaucoup contrarié Edgar Moon, qui ne supportait plus de voir sa fille à la maison sans fiancé convenable. Mona avait donc emménagé à Londres dans l'une des nombreuses propriétés des Moon. Situé sur Tottenham Court Road, l'appartement comptait une pièce principale avec une large cheminée, une cuisine, et un couloir menant à deux chambres et aux commodités. Aidée de Rogue, Mona avait agrandi magiquement chacune des pièces. Ensemble, ils avaient aussi protégé l'appartement contre toute intrusion.
STOP ! Passons tous les scoops. Elle est toujours amie avec Rogue ? Pourtant, c'est un Mangemort et elle s'en doute ?
L'appartement était très dépouillé. Le patrimoine mobilier des Moon semblait s'être évaporé plus vite que leur patrimoine immobilier. Aucun Moon n'avait donc pu offrir ou prêter de mobilier à Mona pour son installation. Les rares meubles qui décoraient le logement avaient été offerts par Kathy. La jeune fille lui avait donné des invendus et autres objets cassés provenant de la boutique de meubles et de décoration où elle travaillait avec ses parents. La Moldue avait été impressionnée par les réparations que Mona avait effectuées sur ces objets.
Tu m'étonnes.
Mona émit un faible ronflement ; une seconde après, un réveil se mit en route. Elle grogna, et le réveil s'éteignit.
– J'allume, dit une voix masculine.
Comment ça « une voix masculine » ? Non mais qu'est-ce que...
Une petite lampe posée sur la table de chevet fut allumée, éclairant la pièce.
Crise cardiaque ! Crise cardiaque ! Crise cardiaque !
Un homme brun, complètement nu, se leva du lit tandis que Mona protégeait ses yeux de la lumière.
– Tu veux ton petit-déjeuner ? demanda-t-il.
– Non, répondit-elle d'une voix étouffée, je dors encore.
L'homme esquissa un sourire et s'habilla.
C'est pas trop tôt, dévergondé !
Il s'approcha de Mona et lui déposa une bise sur la seule partie de son visage visible.
– Je vais travailler, on se voit demain ?
– Non !
Mona se redressa alors, laissant tomber la couverture verte qui masquait sa nudité.
Crise cardiaque ! Crise cardiaque ! Crise cardiaque !
– Reste avec moi, dit-elle en l'agrippant à l'aveuglette.
Perverse !
– Je dois vraiment y aller.
– Brad... supplia faussement Mona.
Le jeune homme, amusé, l'embrassa brièvement avant de remettre la couverture sur elle.
– On se voit demain, dit-il pour la consoler.
– Non, dit-elle en replongeant dans son oreiller. Demain, je ne peux pas.
– Ah oui, c'est vrai, se souvint Brad.
Quel nom ridicule « Brad ». Et son nom de famille, c'est quoi ? « Pitt » ? Non... « Keaton ». Mouais, c'est pire en fait !
– Alors, on se voit dimanche. Je vais louer la cassette de Grease. Tu l'as déjà vue ?
Encore léthargique, Mona dut faire fonctionner son cerveau à toute vitesse. Après réflexion, elle conclut que Grease devait être un de ces trucs moldus qu'elle ne connaissait pas.
Parce qu'en plus c'est un Moldu ? T'en as parlé à ta mère ?
– Non, mais j'en ai entendu parler, dit-elle.
– Comme tout le monde, répondit-il en l'embrassant une dernière fois. Je mettrai la clé sous le paillasson. Bonne journée, ma petite Momo.
Momo ? Pourquoi pas Maurice ! Elle s'appelle Mona ! Non mais c'est qui ce type, il se prend pour qui ?
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