Chapitre 145 : 1978 : Transmission du secret des cuisines
Jour 7
– Tu es vraiment sûre que tu n'as pas faim ? demanda Grace.
Stop ! Apprécions tous ensemble le dernier jour que nous verrons de la scolarité de Mona. Pas de cette histoire, nous verrons Mona après ses études, rassurez-vous.
– Non, vraiment.
– Mais tu n'as pas pris de petit-déjeuner et je suis presque sûre que tu n'as pas dîné hier soir.
– J'ai reçu des biscuits de ma mère, expliqua rapidement Mona. J'ai tout mangé. On se retrouve à la bibliothèque cet après-midi.
Grace observa son amie d'un œil inquiet avant de s'éclipser en direction de la Grande Salle. Le ventre de Mona émit un étrange grondement ; elle avait menti : sa mère ne lui avait pas envoyé de biscuits.
Je me disais aussi, depuis quand Magda envoie des gâteaux à sa fille ?
La faim la tiraillait depuis la veille. Mais rejoindre la Grande Salle signifiait prendre le risque de croiser Sirius. Mona n'était pas prête à l'affronter, tant qu'elle n'aurait pas trouvé quelle attitude adopter face à lui.
T'as intérêt à trouver rapidement, parce que quelque chose me dit que tu vas le croiser très bientôt comme de par hasard !
Elle choisit donc de suivre les chemins qui menaient aux cuisines, où elle pourrait satisfaire sa faim en toute discrétion. En passant près de ce qu'elle devinait être la salle commune des Poufsouffle, elle tomba sur Hugh en pleine conversation avec Béa et Glenda, toutes deux de la maison Poufsouffle.
– Bonjour Mona, dit aussitôt Béa.
Pour la dernière fois, cette gamine insignifiante n'a rien de canonique ; pourrions-nous l'ignorer, s'il vous plaît ?
Glenda salua à son tour la Serpentard.
Canonique, la Glenda ! Je ne suis pas sûr qu'elle soit bien située, mais elle est conforme. Virons Béa, nom de Zeus !
– Bonjour, répondit Mona.
– On va manger, à plus tard Hugh !
Elles filèrent après avoir adressé une série de sourires aux Moon.
– C'est qui, la plus jeune ? demanda Mona.
Même l'héroïne s'en tape, alors qu'on l'a croisée au moins cent fois. Virons Béa !
Hugh haussa les épaules.
– Aucune idée, elle est sur la liste. C'est une amie de Glenda, alors je me sers d'elle pour l'approcher.
Mona regarda son frère, une idée lui traversant l'esprit.
– Tu as une minute ?
– C'est-à-dire que j'ai faim, répondit-il, à moitié surpris.
– Justement, dit-elle en poussant son frère.
– Ce n'est pas tellement la direction de la Grande Salle, fit-il remarquer tout en avançant.
– Ta grande sœur va enfin te servir à quelque chose.
– Tu me sers déjà à quelque chose, rétorqua Hugh. Quand tu es là, Terence ne s'acharne que sur toi.
– Comment tu feras l'année prochaine ?
– Justement, si tu pouvais me dévoiler une ou deux techniques pour l'esquiver... J'ai bien vu qu'il perdait de longues heures à te chercher.
– En voici une, dit-elle en se postant devant la nature morte.
– Fixer un tableau ? supposa Hugh avec un léger froncement de sourcil.
Ah, j'suis ému, Mona lui montre le secret des cuisines, mystère découvert en 1977. Et en 1975, oui c'est une boulette. Mona a officiellement découvert les cuisines deux fois.
Mona lui adressa un sourire malicieux et chatouilla la poire. Sans surprise, le fruit se mit à rigoler et la porte se dévoila. Mona savoura le regard abasourdi de son frère.
– Viens, dit-elle en lui prenant le bras.
Elle le conduisit à une petite table à l'écart. Un instant plus tard, une demi-douzaine d'elfes de maison garnissaient leur table.
– J'adore ! s'exclama enfin Hugh.
– À ne révéler à personne, dit Mona. Grace non plus n'est pas au courant.
– Où as-tu appris ça ?
– Dumbledore m'a fait entrer au moment de la mort d'Augustin. Gideon et Fabian m'ont expliqué le fonctionnement.
Oui, c'est une pirouette scénaristique.
– Gideon et Fabian ? Quand ?
– Ben... heu... un jour, comme ça.
L'année dernière, lorsqu'ils faisaient une visite très secrète dans l'école.
– Pourquoi ils ne m'ont rien dévoilé à moi ?
– Pour me laisser le plaisir de te l'apprendre.
– Et Terence ?
– Dommage qu'il ne connaisse pas les cuisines, dit-elle en servant généreusement son assiette.
Les deux Moon échangèrent un regard complice et attaquèrent les pommes de terre.
– Comment ça se passe avec Sirius Black ?
– Ben... dit Mona en reposant sa fourchette. Je ne sais pas trop.
Hugh regarda sa sœur en avalant une bouchée.
– En tout cas, je n'aime pas ça, avoua-t-elle en repensant à la veille.
Moi non plus, je n'aime vraiment pas ça. Et pas seulement parce que je n'ai plus accès à une certaine partie de ton cerveau depuis trop longtemps.
– Ce n'est pas très étonnant, dit-il. Tu ne peux pas te sentir à l'aise dans une situation au cœur de laquelle tu as été traînée de force.
– Oui, c'est vrai, dit Mona. Mais j'ai fait le choix d'accepter.
– En acceptant, tu as amélioré la condition des Moon et donc la tienne, répondit Hugh. Je crois que les contrats ont été signés hier... De toute façon, tu es la seule à savoir ce qui est meilleur pour toi.
Mona regarda son frère vider soigneusement son assiette.
– C'est vrai, dit-elle après un moment.
Ils mangèrent en silence, observant les elfes apporter et débarrasser les plats.
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