Chapitre 123 : 1978 : La sœur de Lily


– Continue, dit Mona doucement.

Gentille fille, tu devrais faire ce que je veux que tu fasses plus souvent.

– On était proches et puis Severus m'a appris que j'étais une sorcière, la lettre de Poudlard est arrivée...

Lily baissa la tête.

– Elle voulait venir avec moi à l'école, nous avons même envoyé une lettre à Dumbledore, dit Lily. Il a refusé : sans pouvoir magique, Pétunia n'avait rien à faire ici.

– Logique, dit Mona.

– Bref, après ça, elle s'est mise à haïr tout ce qui touche de près ou de loin à la magie. Elle me hait, me traite même de monstre à l'occasion.

– Elle est simplement jalouse, tenta Mona. Tu devrais peut-être lui faire croire que tu envies certains aspects de sa vie, ça pourrait améliorer votre relation.

Dis-donc, tu devrais penser à devenir psy.

– Il y a jalousie et jalousie, dit Lily. Entre Grace, qui ne m'aime pas parce que qu'elle me voit comme une rivale auprès de toi, et ma sœur, il y a une grande différence. Pétunia me... répugne ! Je voudrais l'effacer de ma vie. Une fois que j'aurai quitté la maison, je ne veux plus jamais la revoir ! N'avoir aucun lien avec cette... fille.

Est-ce que tu considérais comme un lien que ton fiston soit mis en villégiature chez elle ?

– Je vois, dit Mona.

Lily jeta un coup d'œil à la lettre que Mona tenait toujours.

– Pour ton plan, il faut que tu parles avec Sirius, dit Lily.

– Oui, il m'a parlé de ça hier, mais je n'avais pas encore lu la lettre. On a eu une conversation un peu étrange.

Lily esquissa un sourire et se leva.

– On va le trouver, dit-elle.

Les deux sortirent du placard à balai en vérifiant que la voie était libre.

– C'est vendredi et les cours sont finis, commenta Lily. Il ne sera pas à la bibliothèque, il y a eu un match il y a deux semaines, donc pas au stade.

– Ce sont les premiers beaux jours de l'année, rappela Mona.

– Le parc, exactement.

Elles se dirigèrent vers le parc. Devant elles, Sirius et James approchaient. James tenait un morceau de parchemin mystérieux que Mona avait l'habitude de voir entre les mains des Maraudeurs.

Une rencontre fortuite pas si fortuite, en somme.

– Et donc, dit Lily en arrivant à leur hauteur, je te remercie, Mona, d'avoir accepté d'échanger mes heures de garde avec toi.

– À... à charge de revanche, hésita la Serpentard.

– Salut, Mona, dit James. Lily, on s'est déjà vus, je crois.

– Oui, oui, dit-elle.

Ils échangèrent un large sourire en hochant la tête bêtement.

Donc, vous en êtes là... je sens que je vais pas aimer vos yeux mielleux.

– Hum... fit Sirius, hésitant.

Mona le regarda, cherchant quoi dire.

– J'ai lu mon courrier, dit-elle.

Il acquiesça sans la regarder.

– Mona, Patmol voudrait te parler, dit James en prenant les choses en main.

– Je suis d'accord.

– Parfait, alors on va vous laisser, dit James en regardant fixement Lily. Viens, Lily, j'ai des ragots palpitants.

– Tu ne vas pas lui raconter ça ! s'offusqua Sirius.

– C'est Lily. Elle ne le répétera à personne.

– Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle d'une voix innocente.

Mona retint un sourire. Lily passa devant elle et accompagna James vers le parc.

– On se case dans un coin, dit Sirius. Ce couloir est trop passant.

Mona acquiesça et le suivit sur quelques mètres. Ils s'arrêtèrent dans un couloir peu fréquenté et poussiéreux.

Non ! Pas de couloir peu fréquenté et poussiéreux pour vous. Sortez immédiatement.

– Histoire qu'il n'y ait pas de malentendu, est-ce que nous voulons tous les deux parler du fait que nos parents veulent qu'on... se fréquente ? demanda-t-il.

– Oui, dit Mona. Cette fois-ci, oui.

– Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

– Ma famille est dans une situation délicate après les meurtres de mes oncles, tantes, et de ma grand-mère, dit-elle. Et je ne voudrais pas compliquer les choses pour les Moon.

– Tu ne vas pas te plier à leur souhait ! s'offusqua Sirius.

– D'abord, ce que je fais ne te regarde pas.

– Dans ce cas-ci, si, ça me regarde, dit-il. Si tu prévois qu'on se marie, j'aimerais être au courant.

Tout de suite les grands mots.

– Si tu me laissais finir, espèce d'abruti ! grinça Mona, irritée par le mot mariage.

Tout de suite les gros mots.

– Commence pas avec les insultes !

– Commence par me laisser finir mes phrases ! s'écria-t-elle.

– Pour ce que tu as à dire...

– De toute façon, tu ne veux pas qu'on se fréquente ! répliqua Mona.

– Bien sûr que non, tu t'es regardée !

Euh... ta gueule, pour commencer !

– Parfait, comme ça je dirai à ma famille que j'étais d'accord pour qu'on se fréquente, mais toi, non, dit Mona.

– Parce que tu voulais qu'on se fréquente ? demanda Sirius, un ton plus bas.

– Bien sûr que non, espèce de nigaud, l'important, c'est que ma famille le croie.

– T'as fini de m'insulter ! s'indigna Sirius.

Non, elle s'échauffe !

– C'est toi qui m'as traitée de mocheté !

Personne, aux dernières nouvelles.

– Je n'ai pas dit ça. Mais c'est vrai que t'es une mocheté !

– Espèce de...

Mona bouillait de rage, rien ne pouvait nommer la haine qu'elle ressentait.

– Si tu le dis, coupa Sirius.

Un nouvel élan de rage envahit Mona, puis elle reprit le dessus. Sa colère se dégonfla d'un coup.

– Ça suffit, stoppa-t-elle. On va couper court. De toute façon, nous sommes d'accord. Tu refuses de me fréquenter, tu n'as pas besoin de dire quoique ce soit de plus à ta famille. De mon côté, je dirai que j'étais d'accord, même si ce n'est pas vrai. Ça te convient ?

Sirius fixait le bas du mur face à lui. Il resta silencieux, forçant Mona à patienter. Elle faisait de sérieux efforts pour ne pas laisser revenir sa colère.

– Non, dit-il.

Les barrages retenant la fureur de Mona cédèrent.

– Comment ça, non ?! s'écria-t-elle. Fais un effort ! Toi, tu as déjà quitté ta famille. Moi, j'y suis encore !

– Il y a d'autres choses que je dois prendre en compte, dit Sirius.

– Pas question que tu racontes que j'ai dit non !

Soudain, l'idée que toute l'école soit au courant que Sirius l'avait "jetée" traversa l'esprit de Mona.

– Attends, se reprit-elle. On ne parlera jamais de cette histoire aux autres. Ça reste entre nous et nos petits cercles d'amis.

– Si on ne se fréquente pas, oui, dit Sirius.

– Comment ça, SI on ne se fréquente pas ?

Mais pourquoi tu coupes là ? D'accord, on a dépassé les 1000 mots, mais on s'en tape !

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