Chapitre 113 : 1977 : Le zigue qui émoustille Lily
– Je dois travailler mes devoirs, annonça Mona. Avec ma semaine chargée, j'ai pris un peu de retard.
Elle se leva de table, abandonnant son assiette à moitié pleine, et rejoignit la bibliothèque. Un peu à l'écart, cachée à moitié par un rayonnage, Lily faisait glisser sa plume sur un parchemin, penchée sur un lourd ouvrage. Mona vérifia que personne ne la regardait et s'installa auprès d'elle.
– Coucou, dit-elle à voix basse.
– Coucou, répondit Lily avec un sourire.
– Tu travailles sur quoi ?
– Astronomie.
Lily détailla sa leçon, tandis que Mona acquiesçait. Après quelques secondes, les deux filles se mirent à travailler.
– Au sujet d'hier, dit soudain Lily.
– Tu veux parler de ton baiser avec James ?
– Pas si fort !
– Tout le monde est au courant, sourit Mona. Et pas seulement parce que James se promène avec un air niais.
– Il a vraiment un air niais ? demanda Lily, gênée.
– Tu ne l'as pas encore vu ?
– Je l'évite, avoua-t-elle. J'ai fini par comprendre que toi et Waha m'avez manipulée.
– Quoi ? Mais non... tenta Mona.
Un peu, quand même.
– J'aurais dû m'en douter, vous faites une mauvaise alliance.
– Pas tant que ça, puisqu'on a réussi.
– Quoi qu'il en soit, je suis horriblement gênée, confia la Gryffondor. J'ai convaincu Waha et Mary d'aller préciser à James que ça ne signifiait rien. Mais je ne sais pas comment il le prend, ou... bref.
Mona observa son amie, commençant à ressentir des remords.
– Si tu veux, je peux essayer d'intervenir, proposa-t-elle.
– Je veux bien, murmura Lily.
– Je pourrais même lui expliquer le coup des hormones, plaisanta Mona.
– Les hormones... répéta Lily.
Elle se pencha sur son devoir. Mona sentit la respiration de son amie s'était accélérée.
Sacrebleu ! Serait-ce la naissance d'une légende ?
– Lily, reprit Mona, hésitante. On n'en a pas vraiment reparlé, mais face à ce baiser, tes hormones ont réagi comment ?
– J'ai très bien réussi à les contrôler, dit Lily simplement.
– Je ne te demande pas ce que tu as fait, je te demande ce que tes hormones voulaient.
Lily posa sa plume et recula son livre.
– Je... je crois qu'il faut que je t'en parle. Après tout, tu es sortie avec James, même si ce n'était que quelques heures.
– Je t'écoute, dit Mona.
– Mes hormones auraient bien voulu continuer le baiser, avoua Lily. Arrêter de le toucher n'a pas été simple.
– Ce sont des choses qui arrivent, tenta de la rassurer Mona. Nous avons seize ans, et quoi que tu en dises, tu n'es pas une super woman.
Plus forte que ça ! Son meurtre a sauvé le monde, aucun super héros ne peut en dire autant.
– Le problème, c'est... c'est que mes hormones veulent encore un baiser avec James. Un contact...
Elle détourna le regard.
– Vas-y, insista Mona.
Mona inspira profondément et fit de son mieux pour ne pas afficher un large sourire.
– Il n'y a que deux possibilités, dit-elle. Soit c'est simplement tes hormones qui te réclament un garçon et James leur plaît beaucoup. Soit, en plus de tes hormones, tu as des sentiments pour lui.
Soit t'amène le truc encore plus mal que ça.
– Tu penches pour quelle solution ? demanda Lily après quelques secondes.
– Je ne suis pas dans ta tête.
Je suis le seul de cette histoire à avoir le privilège de squatter une tête ici !
– Tu peux imaginer un instant être à ma place, insista Lily. Si tu avais embrassé un garçon et que tu n'arrêtais pas d'y penser ?
L'image du baiser que Mona et Sirius avaient échangé deux jours plus tôt frappa Mona. Elle se souvint de son cerveau vide, de ses jambes qui l'avaient lâchée, de la pression douce et...
Je refuse d'en narrer plus.
– Je me déteste, déclara Mona en se giflant.
Donne t'en une autre de ma part.
– Pardon ?
– Non rien, je repensais à un truc.
– À l'un de tes baisers avec James ? supposa Lily.
Est-ce que vous pourriez arrêter pendant deux minutes de parler de ce genre de choses ?
– Non, non, rien à voir.
Elle pensait à un baiser avec un maraudeur, rien à voir.
– Alors ?
– En repensant à ton baiser, reprit Mona en tentant d'oublier Sirius. Comment tu te sens ?
Lily baissa la tête, songeuse.
– Fébrile, dit-elle après un instant.
Ça pue l'Harry !
Elle releva la tête.
– Et je culpabilise, avoua Lily.
– Je pense que pour être fixée, tu devrais passer plus de temps avec James.
– Non, arrêta Lily. Il est vraiment horrible et prétentieux.
– Moins qu'avant, dévoila Mona. Et pour être une amie à lui, je te jure qu'il n'est pas si atroce que ça.
– Pourquoi tu ne sors pas avec lui alors ?
– J'ai l'esprit occupé par un autre garçon, révéla Mona en tentant de ne penser qu'à Clive et non à Sirius.
Elle s'attendait à ce que Lily pose des questions, mais elle ne le fit pas. Restant songeuse.
– Grace te cherche, je crois, dit soudain Lily en posant son regard sur la pièce.
À la grande surprise des deux filles, Grace s'installa à leur table.
– Mona, il faut que tu m'aides, dit-elle. Je n'arriverai jamais à avoir la meilleure note sinon.
Et c'est à Mona que tu demandes de l'aide ? Es-tu sûre de bien la connaître ?
– C'est à Mona que tu demandes de l'aide ? s'étonna Lily.
Comment tu m'as piqué ma réplique !
– Elle peut se montrer utile, confia Grace. Tu peux venir maintenant ? En plus, être vue avec une Gryffondor, ce n'est pas vraiment le top.
– Je t'entends, tu sais, dit Lily.
– Parce que tu es surprise ?
– Je vais t'aider, coupa Mona avant que Lily réplique. Mais en dehors des explosions, je ne suis pas très douée.
Les deux filles sortirent de la bibliothèque, et Grace entraîna son amie dans une pièce inutilisée.
– Prince, tu as pris l'apparence de Grace ? demanda Mona en regardant autour d'elle.
– Arrête de dire des bêtises, tu vas me filer des cauchemars.
Ton cauchemar serait bien drôle pour moi, je t'entends déjà hurler. Quelle joie pour mes oreilles.
– On aurait pu te voir à côté d'Evans, dit Grace. Tu devrais être plus prudente.
Grace sortit sa baguette magique. Mona se demanda alors si la jeune fille n'avait pas échangé de corps avec Mulciber et s'il ne voulait pas l'attaquer.
– Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Mona en cachant sa crainte.
– Le dernier sortilège d'Apparition, dit Grace. Apprends-moi à le maîtriser.
– Tu le maîtrises, dit Mona rassurée. Tu y arrives une fois sur deux. C'est mieux que la plupart des élèves.
– Pas question que ta copine la rouquine me dépasse en sortilège alors que je t'ai dans mon équipe.
– Hein ?
– Tu lui as donné des leçons sur les sortilèges d'Apparition ? supposa Grace, hargneuse.
– Non !
– Parfait. Alors apprends-moi à le maîtriser comme toi, ordonna Grace. Tu me dois bien ça.
Mona resta figée un instant, encore sous le choc.
Moi non plus, je n'en reviens pas, quelqu'un te demande de l'aide.
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