Chapitre 108 : 1977 : Assumer les bisous

Elle examina les deux pâtisseries qui lui restaient entre les mains, tentant de décider laquelle manger en premier lorsqu'elle atteignit le bas des escaliers. Elle entendit alors des pas précipités provenant de l'étage au-dessus. Elle sortit sa baguette et se cacha derrière une statue. La personne arriva en bas des marches. Mona regarda à travers les genoux de la statue. L'individu ne s'arrêta pas et s'éloigna d'elle en direction des cuisines. Elle attendit que l'intrus disparaisse complètement avant de se redresser. Les pas ralentirent, puis la personne s'immobilisa quelques secondes avant de faire demi-tour. Cette fois, il marchait plus lentement, s'arrêtant par moments. C'était un garçon, peut-être dans la même classe qu'elle. En tendant l'oreille, Mona l'entendit manipuler un parchemin.

Ce qui réduit les suspects à quatre maraudeurs créateurs de carte.

Mona posa doucement son sac et ses pâtisseries, serra sa baguette et se leva, renonçant à rester discrète. Le garçon ne pouvait pas atteindre les escaliers sans la voir. Son cœur s'emballa. Et si c'était Mulciber ? Mais ce n'était pas lui. La tête de Sirius apparut soudain face à elle. Par réflexe, elle pointa sa baguette vers lui.

– Oh, c'est toi, dit-elle en abaissant sa baguette.
– T'as l'air ravie. Tu aurais préféré que je sois un apprenti Mangemort ?
– Je me pose la question, répondit-elle en récupérant ses pâtisseries.

– Je vois que tu as trouvé les cuisines.
– Si tu as pu les trouver, tout le monde le peut, lança-t-elle.

Ce sont tes oncles qui t'ont dit comment ouvrir la porte, tu te souviens ?
– Qui sont Fabian et Gideon Prewett ? demanda soudain Sirius. Le cœur de Mona manqua un battement, puis s'accéléra de nouveau.

– Aucune idée, mentit-elle.
– Arrête ton char, ce sont tes oncles. Essaye de mentir moins mal la prochaine fois.
– Si tu le sais, pourquoi tu demandes ? fit-elle, tentant de paraître détachée.

Elle mordit à pleines dents dans un cake à l'orange.

– Qu'est-ce qu'ils font à Poudlard ? continua Sirius.
– Ils ne sont pas à Poudlard, mentit-elle en s'éloignant, feignant la nonchalance.
– Tu parlais avec eux, ajouta-t-il.

Mona se figea. Il ne pouvait pas le savoir.

– Qu'est-ce qui te fait croire ça ? dit-elle. Je t'ai entendu courir, donc même en supposant que je parlais à mes oncles, tu n'aurais pas pu nous entendre.

Sirius ne répondit pas tout de suite, semblant réfléchir en remettant le parchemin dans sa poche.

Vous n'êtes pas crédible tous les deux. Sirius n'a pas précisé quand tu parlais avec tes oncles, ma petite Mona. Le fait que tu situes ce moment à quelques instants te grille tout de suite.

– Je les ai vus, dit-il. Ils revenaient d'ici.
– J'étais dans les cuisines, dit Mona, s'éloignant de nouveau. Je n'ai rien vu.
– Tu mens !

Il lui saisit le bras, l'obligeant à se retourner.

– Tu n'as même pas été dans les cuisines. Alors qu'eux, si !
– Lâche-moi, dit Mona froidement.
– Alors, qu'est-ce qu'ils font ici ? Ils veulent attaquer Poudlard ?
– Pourquoi attaqueraient-ils Poudlard ? soupira-t-elle.
– Sur ordre de Voldemort.

Mona frissonna en entendant le nom.
– Tu-Sais-Qui a tué leur père l'année dernière, dit-elle. Je doute que ça les incite à rejoindre ses rangs.

Sirius relâcha enfin son bras, la fixant, perplexe.

– Alors, qu'est-ce qu'ils font ici ?
– Maintenant que tu es sûr que mes oncles ne sont pas des terroristes, ça ne te regarde pas, dit-elle.

Elle tourna les talons et commença à monter les escaliers avant de se souvenir d'une chose : Personne ne devait savoir que ses oncles étaient au château. Elle redescendit et trouva Sirius en train d'examiner le parchemin qu'il avait mis dans ses poches quelques minutes plus tôt.

C'est la carte du maraudeur, je précise pour les deux paumés qui n'avaient pas compris.

– Je pense que tu ne devrais dire à personne que tu as vu mes oncles, dit-elle.

Sirius ne répondit pas, plissant les yeux en scrutant le parchemin. Serait-il en train de vérifier la position des Prewett dans le bureau de Dumbledore ?

Mona s'approcha.

– Ne le dis même pas à James, ni à Remus ou Peter, insista-t-elle. Même si c'est ma famille. Ne dis rien.

Sirius releva finalement la tête vers elle et rangea le parchemin dans sa poche.

– Je ne vais pas le crier sur les toits, dit-il. Mais je le dirai peut-être aux Maraudeurs.
– Ne leur dis rien, tu me dois bien ça.
– Pardon ? s'étonna-t-il. Je te dois bien ça ? mais je ne te dois rien du tout.

Pour une fois, je suis d'accord avec lui.

– Si ! Tu as parlé à Lily de nos... de ces trucs qui se sont passés il y a des années, dit-elle, gênée.
– Je n'ai jamais parlé de ça à Lily, répliqua-t-il, surpris.
– Elle le sait, persista Mona. Donc tu as dû en parler à quelqu'un qui l'a répété. On avait dit qu'on n'en parlerait à personne.
– On n'a jamais dit qu'on devait en parler à personne, dit-il. Mais de toute façon je n'ai rien raconté à qui que ce soit.

- Alors comment elle est au courant ?

- Lily Evans t'a dit de but en blanc qu'on s'était embrassé ?

Tous les deux parurent brusquement gênés.

– Non, dit Mona, tentant de reprendre contenance. Elle n'a rien dit, mais Waha Dumbledore a sous-entendu... quelque chose qui m'a fait penser qu'elle savait.
– Eh bien, non, dit-il. Ça ne vient pas de moi. Peut-être que tu as trop parlé.

- Je n'ai rien dit à personne, riposta-t-elle.

- Dans ce cas tu as mal interprété ce que t'a dit Waha.

Mona réfléchit. Pourquoi Lily croirait-elle qu'elle avait le béguin pour Sirius si elle ignorait tout de leurs baisers secrets ?

– Tu cogites ? supposa Sirius.
– Ça doit être autre chose, conclut-elle.
– Peut-être faisait-elle allusion à un autre garçon que tu as embrassé, suggéra-t-il.

Mona ne perçut pas le sarcasme dans sa voix.

– James ? Non, ça n'a aucun rapport.
– Plus récemment, précisa-t-il.
– Désolé, mais vous êtes les deux seuls que j'ai embrassés.

À nouveau, Mona se sentit gênée tandis que Sirius serrait les dents.

Va falloir que je parle avec l'auteur. Je n'aime pas ça.

– Et Clive Hunting ? Le blond de service.
– On... on ne s'est jamais embrassés, dit-elle.
– Et juste après le dîner, c'était quoi ? demanda Sirius avec dédain.

Soudain Mona sentit la colère monter en elle.

– Mais en quoi ça te regarde ? s'exclama-t-elle brusquement.

– Tu l'as embrassé ?
– Si tu étais là, tu as bien vu que non ! Suzie est arrivée, cria Mona.
- Mais avant ça ?

- Mais je t'emmerde mon petit père.

Scrogneugneu, Mona !

– Franchement, Peter devrait avoir honte de toi, lança Sirius. Tu as déjà embrassé trois garçons.
– Deux ! répliqua Mona. Je n'ai jamais embrassé Clive, et je le regrette, parce que du coup, c'est toujours toi le dernier que j'ai embrassé !
– Alors tu le reconnais, s'écria-t-il. Qu'on s'est embrassé !
– Parce que toi tu l'admets ? T'as été aussi gêné que moi quand tu en as parlé.
– Et toi, encore plus ! Moi, j'assume un minimum.
– Et c'est moi la menteuse ?

Soudain, sans prévenir, Sirius la plaqua contre le mur. Elle chercha sa baguette, mais il l'embrassa avant qu'elle ne la trouve.

Je déteste les adolescents et leurs hormones.

Le cerveau de Mona se figea, elle ne comprit pas grand-chose. Elle répondit simplement au baiser. Après quelques secondes, ses genoux cédèrent. Sirius la retint par la taille pour l'empêcher de tomber, se serrant un peu plus contre elle. Elle avait chaud, terriblement chaud, et son cœur battait la chamade.

Vraiment ? Je dois continuer à décrire ça ?

Après quelques courtes minutes, il mit fin au baiser. Mona prit un instant pour rouvrir les yeux. Il était toujours là, à quelques centimètres. Ils se regardèrent, hébétés. Puis, reprenant ses esprits, elle le repoussa brusquement. Il porta les mains à son visage en soufflant un juron. Quand son visage réapparut, ils évitèrent soigneusement de se regarder. Mona tourna les talons, monta les marches sans se retourner.

Arrrg.

Jour 5

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