Partie I - Chapitre 2
[J'ai du mal à écrire en ce moment... Désolé pour l'attente du coup. ):
Et pour les gens qui attendent leurs cartes postales, elles arrivent, je ne vous oublie pas ihi. xxx]
Harry sait bien que la plupart des gens ne comprennent pas des choses comme la musique, le battement de la musique, son cœur, ou l'amour, ils ne savent pas l'amour, le vrai celui qui dévore et fait renaître, celui qui est merveilleux et terrible, ils ne connaissent pas la beauté de la mer non plus, sa beauté éternelle, celle de son odeur, celle de sa musique, celle de son visage, ils ne comprennent pas non plus la tristesse, la folle tristesse, la joyeuse tristesse, ils ne comprennent pas que le monde n'est ni noir ni blanc, que les humains ne sont ni noirs ni blancs, qu'il sont pleins, pleins de choses contradictoires et uniques, des choses différentes des choses dangereuses parfois mais toujours des choses belles des choses belles parce qu'elles sont incompréhensible et paradoxales.
Harry sait aussi que Louis comprend toutes ses choses là, qu'il est l'un de ces êtres à voir dans le cœur déchiré de l'océan, le monde entier, qu'il lit dans la lumière des étoiles la mort et la vie, il sait que si il lui disait tout, tout et rien, Louis comprendrait de la même façon parce que c'est en lui, c'est inné et il sait aussi que c'est pour ça, parce que Louis sait tout et rien en même temps qu'il attend la foudre.
Il sait parce que lui aussi, lui qui sait tout et rien,
lui aussi,
a attendu la foudre,
un jour.
LOUIS
Louis se décide à parler au milieu de l'orage, quand tout explose autour d'eux. Le ciel est blanc et noir, il est gigantesque. Il parle et il se rend compte en parlant qu'il s'est remis à pleurer, parce que des larmes coulent jusque dans sa bouche et la seule chose qu'il parvient à dire alors c'est :
-J'ai peur.
Harry se retourne et le regarde sans rien dire. Il n'a pas peur lui. Il est aussi calme que toujours, comme si rien autour d'eux n'était absolument terrifiant, comme si la mer ne se déchaînait pas à quelques mètres, comme si le sable ne ruisselait pas sous leurs jambes, comme si la pluie ne battait pas leurs peaux.
Louis prend sa main dans la sienne et la serre très fort, à en faire pâlir ses phalanges et il dit, très vite, et les mots lui arrachent la bouche :
-J'ai peur de mourir. J'ai peur de l'éclair.
Louis est comme un petit animal. Un animal blanc. Tremblant. Un... Lapin ? Harry ne sait pas très bien pourquoi il pense ça, c'est dans sa posture sans doute. Cette façon de se recroqueviller sur lui même, ses yeux immenses bordés de larmes troubles. Il a l'air très très jeune mais sans âge en même temps. Comme quelqu'un qui s'est arrêté de grandir, parce qu'il ne sait pas vraiment si ça en vaut la peine.
Harry ne répond rien. Il détourne le regard. L'orage est au dessus d'eux. Louis tire sur la main d'Harry, ses doigts s'enfoncent dans sa peau froide, il sent ses os juste en dessous, il appuie, il veut lui faire mal pour qu'il réagisse, il répète :
-J'ai peur putain. J'ai peur. J'AI. PEUR.
Harry ne réagit pas. L'odeur de sable mouillée remplit tout l'espace.
Louis lui lâche la main. Il se relève maladroitement. Il a comme une rage à la place du ventre, une rage qui lui hurle de partir. Il ne se rappelle plus du tout, pourquoi, à un moment, il a cru que ce serait une bonne idée. Il donne un coup de pied dans la jambe de Harry.
-Viens.
-Non.
-Mais viens bordel ! VIENS.
Harry s'allonge dans le sable. Louis ne voit plus rien, et il ne sait pas si c'est à cause de ses larmes ou de la pluie ou des deux à la fois. Il y a simplement, comme une tâche trouble et blanche, le corps d'Harry étendu sous lui, paisible.
-Complètement cinglé merde
Louis se met à courir. Tant pis pour Harry. Il court sans savoir vers ou. Il tombe. Il a du sable plein la bouche, un goût de sang et d'eau de mer, ça reste coincé entre les dents sous la langue c'est dégueulasse mais il se relève et il court encore. Le bruit de sa respiration couvre tout, le vent, l'orage, les vagues. Un éclair illumine un mur et des escaliers juste devant lui. Il se met à pleurer plus fort, comme on pleure lorsque l'on sait que c'est presque fini. Il se traîne dans le sable marron, jusqu'à atteindre les marches. Ensuite il grimpe. Terre ferme. Il se laisse tomber sur le goudron. Il s'écorche les paumes. Il se relève encore. Trente pas. Un porche d'immeuble. Il se laisse tomber sur le carrelage gelé.
Le ciel est bleu électrique.
Il respire fort. Il a les doigts qui tremblent contre la veste de son blouson. Il regarde les éclairs qui fendent le ciel en deux, hypnotisé par leur lumière. Le sang bat contre ses tempes. Il se remet à pleurer. C'est étrange comme ça lui fait mal à la gorge et comme ça libère à la fois un grand espace dans son estomac. Il pleure dans ses paumes encore pleine de sable mouillée. Il les respire, fort. Et puis l'orage semble se calmer un peu. Il n'y a plus autant de bruit, juste celui du tonnerre qui roule encore au dessus des vagues et de la pluie sur les tuiles des maisons. Louis se relève lentement. Il voit la silhouette d'Harry là bas, noire, sur la plage. Il est debout aussi. Louis s'avance au milieu de la rue vide, jusque près de l'escalier qui mène à la mer. Il regarde Harry qui remonte vers lui, les cheveux trempés collants à son visage.
Il crie :
-T'es fou !
Il crie ça avec un peu d'admiration dans la voix. T'es fou de faire des choses que je n'ose pas faire.
Harry ne répond pas. Ou plutôt, il prend le temps de monter l'escalier et d'atteindre Louis pour hausser les épaules et murmurer :
-T'as du sable sur la joue.
Louis s'essuie avec la manche de sa veste. Harry continue de marcher alors il le suit sans vraiment savoir pourquoi. Ils s'arrêtent un peu plus loin, Harry fouille dans sa poche, il sort des clés. Puis il se tourne vers Louis, il le regarde longtemps. Louis soutient son regard. Harry est plus grand. Il a l'air plus âgé aussi. A moins que ce ne soit le sérieux de son visage... Ça lui donne un air de grand sage.
-Qu'est ce que tu veux faire maintenant ?
Louis sourit légèrement. La question est... Étrange. Inhabituelle en tout cas. Parce que, qu'est ce qu'il veut faire, après ça ? A part retourner sous sa couette, se remettre à fixer son plafond en appuyant ses ongles contre la peau de son poignet et se dire « et si », la même boule au ventre, le même vide tout autour. Partout.
Louis a envie de répondre qu'il veut juste que Harry lui tienne la main toute la nuit et qu'il le laisse repartir le lendemain matin avec un cœur tout neuf, réparé, une peau rose et douce, qu'il lui donne tout ce qu'il faut pour survivre, une couverture d'aluminium et des boîtes de pansement, qu'il faut qu'il lui apprenne à se tenir comme lui sous l'orage, à narguer la tempête, qu'il faut qu'il sache tout ça avant le lever du jour.
Mais à la place il dit simplement :
-J'ai un peu froid.
Alors Harry hoche la tête et il répond :
-Chocolat chaud ?
Louis sourit. Il remet les mains dans les poches de son blouson.
-Seulement si il y a de la chantilly.
Harry est peut-être un grand sage mais Louis est un chaton, lui.
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