Jour 8 Lundi
Il aurait voulu ne pas retourner à l'école ce jour-là. Il aurait préféré ne pas revoir Louis. Il n'était pas encore certain si l'homme avait joué avec ses sentiments ou non, mais il se sentait vider de toute énergie et refusait de l'affronter. Il avait eu mal de voir le garçon être soudainement fuyant avec lui. Quand on invite quelqu'un au cinéma, on a généralement des idées derrière la tête, alors pourquoi avoir fuit toute tentative qu'il avait faite? Marabou, il avait assisté à ses cours sans accorder le moindre regard à Louis. Il gribouillait une guerre sans merci entre son super-héro et un nouveau méchant qui avait le pouvoir de faire souffrir d'un seul regard. Concentré à mettre toute sa haine dans le dessin, il n'entendit pas la cloche sonner. Par contre, comme si Louis libérait des émanations mauvaises, Benjamin arrêta tout mouvement pour cacher sa feuille de ses bras en le sentant arriver.
"Salut Ben."
"Salut." Dit-il d'un ton sec et froid.
Puis il se leva pour ranger ses affaires.
"On mange ensemble?"
"J'en sais rien."
Louis vient se frotter la nuque inconfortable.
"Tu es fâché contre moi?"
Bien sûr qu'il était fâché contre lui! Il s'était préparé à un baiser et à la place on l'avait fuit comme s'il avait la peste.
"Pourquoi tu m'as invité au cinéma?" bien décidé à mettre les choses au clair.
"Pour voir un film avec toi."
Non, ce n'était pas la réponse qu'il voulait. Rassemblant son courage et conscient qu'il allait peut-être gâcher une amitié récente, il se jeta à l'eau.
"Pourquoi tu ne m'as pas embrassé?"
Le rouge allait si bien à Louis qui baissa ses yeux aux sols, la bouche déboiter. Dans un souffle, presque un murmure, le garçon lui répondit.
"Tu voulais que je t'embrasse?"
"Et bien, ça ne m'aurait pas déranger. Seulement si tu le voulais toi aussi."
De nouveau, Louis vient masser sa nuque de sa main et jeter des regards furtif autour de lui.
"Bah oui, mais c'est que... je n'avais jamais embrassé personne avant et... tu étais vraiment beau avec... désolé."
Il aurait voulu l'embrasser? Alors, peut-être qu'il le fuyait juste car il était trop gêné!
"C'est pas grave. Moi non plus je ne sais pas embrasser! Je veux dire... j'ai jamais embrassé personne."
Il tenta un sourire peu convaincu avant de baisser son regard. Qu'il devait paraitre idiot d'avouer ses problèmes relationnelle ainsi au garçon qui lui plaisait. Ils restèrent un moment en silence l'un face à l'autre complètement mal à l'aise.
"Donc on va manger ensemble?"
Benjamin hocha doucement la tête avant de le suivre. De nouveau ses mains devenaient moites et il semblait que ses lèvres s'asséchait. Il passa sa langue plusieurs fois dessus espérant leur redonner vie avant le baiser, car cette fois, il en était persuader. Ce baiser aurait eu lieu. En direction vers le parc, leurs mains se rencontrent et Benjamin sourit de voir que Louis ne le fuyait plus. Comme à leur habitude, ils mangèrent en silence profitant du moment.
"Dis Ben, je peux voir ta bande dessinée?"
"Euh... j'ai pas de bande dessinée." Répondit le garçon gêné que quelqu'un d'autre entre dans sa tête.
"C'était pas une bande dessinée que tu dessinais pendant le cours?"
"Oui, mais, c'est pas fini. C'est juste une idée, comme ça. Un croquis..."
"Je peux regarder pareil?"
Peu confiant de lui, Benjamin extirpa son cahier de dessin et le tendit à Louis qui se mit aussitôt à le lire un sourire aux lèvres. Après plusieurs minutes de silence où Louis lisait les pages et Benjamin le regardais anxieux, le frisé enchaîna.
"Wow, j'adore! Le nouveau méchant risque de lui compliquer la tâche avec son pouvoir. Tu dessines vraiment bien."
Il lui tendit le cahier que Benjamin agrippa mal à l'aise.
"Et bien, c'est pas sûr qu'il va rester méchant non plus." Répondit Ben conscient qu'il avait imaginé ce scénario en rapport avec ce qu'il vivait avec l'autre garçon.
"Bah là. Il l'a carrément manipulé et fait semblant d'être son ami pour le faire souffrir après. Comment veux- tu qu'il devient gentil maintenant? Il est parfait pour être détester!"
La candeur dans la voix de Louis rendait vraiment Benjamin mal à l'aise. Il ne devait jamais lui dire que ce personnage était inspiré de lui. Clairement, toute amitié avec le garçon allait avorter.
"Et bien peut-être que c'était juste un malentendu. Peut-être, qu'il ne contrôle justement pas son pouvoir et qu'il s'est déclenchée quand Sept arrivait et quand il a vu qu'il lui faisait mal, il a fui pour que son pouvoir n'est plus d'effets sur lui." Tenta de justifier Benjamin pour réparer son erreur d'avoir dépeint son ami si méchamment.
"Oh! J'aime ça! Revirement de situation. Cool. Personne ne va s'y attendre."
Louis avait un sourire magnifique sur les lèvres en observant Ben. Celui-ci range doucement son cahier dans son sac peu sûr de lui et de comment faire les premiers mouvements pour l'embrasser.
"Bon, on devrait y aller si on ne veut pas être en retard au cours." ajouta le frisé en se relevant.
Apeuré de rater de nouveau sa chance, Ben se leva d'un bond pour l'arrêter.
"Attends!"
Le garçon à lunette réajusta sa monture sur les yeux en fixant Benjamin.
"Pourquoi tu semblais me fuir au cinéma?"
"Te fuir? Non, je ne te fuyait pas.''
''Si. Quand j'ai voulut te prendre la main et quand... tu aurais pu m'écrire dimanche, mais tu ne l'as pas fait.''
''Mais, toi non plus tu ne m'as pas écrit.''
Benjamin fronça les sourcils.
''Louis, est-ce que tu me cache quelque chose?''
Le garçon à lunette recula d'un pas surpris.
''Je... tu n'avais rien remarquer?''
''Remarquer quoi?'' demanda Benjamin avec espoir que tout lui soit enfin expliquer.
''C'est gênant."
Les derniers mots avait été dit dans un murmure en détournant la tête. Une couleur rosé commençait à naître sur les joues du frisé.
"Qu'est-ce qui est gênant? J'avais fait quelque chose qui t'a déplu?"
"Non! C'est que tu es arrivé avec tes beaux cheveux et tes beaux vêtements et tu sentait vraiment bon et tes yeux étaient... wow... et j'ai comme... tu sais."
Cherchait à expliquer confus un garçon débutant de l'acné sur le front.
"Je sais quoi?"
Même si Louis fixait le sol avec insistance, Benjamin voyait très bien la couleur rouge réchauffer le visage du garçon.
"C'est juste que je ne voulais pas que tu remarque qu' il se passait un truc... plus bas." termina Louis honteux.
Comprenant immédiatement où voulait en venir son ami, Benjamin se peintura de la même couleur que lui.
"Ah oui! Ok. Pas de problème! On oublie ma question."
"Alors on rentre à l'école là?" geignit Louis qui voulait s'enterrer six pied sous terre.
"Oui, mais j'aimerais savoir... est-ce que... est-ce qu'on sort ensemble? Ou un truc du genre?"
Louis était visiblement incapable de regarder Benjamin dans les yeux. En se massant la nuque, sa respiration semblait s'accélérer.
"Ça me plairait bien oui. Si tu veux."
"J'aimerais bien, oui."
Le frisé hocha donc la tête, mais recula apeuré quand Benjamin fit un pas devant. Remarquant la réaction du plus grand, celui-ci se confondit en excuse.
"Je suis désolé, je croyais qu'on pourrait... s'embrasser."
"Ah. Maintenant?"
"On peut attendre. C'est pas grave."
Toujours inconfortable, Louis hocha la tête avant de venir chercher la main de Benjamin. Les garçons retournèrent donc à l'école, le visage rougissant, la température de leur corps anormalement élevée, le cœur débattant, et cette sensation de picotement désagréable dans le ventre.
Benjamin aurait voulu passer le reste de la journée sa main dans celle de son petit copain ou bien même dans ses bras, mais en classe, ça lui était impossible. Petit-copain. Louis était son petit-copain! Bon, il ne s'était pas encore échangé de baiser, mais ça viendra. Au moins les choses étaient claires. Noir sur blanc. Ils se l'étaient dit.
Toute le reste de la journée, il était incapable de faire autre chose que de sourire comme un idiot. Il avait envie d'arrêter tout le monde dans les couloirs pour leur dire que c'était lui qui sortait avec Louis et personne d'autre! D'un autre côté, il ne voulait pas que personne ne s'incruste entre eux. Leur jeux de regard avait recommencé et à tour de rôle, ils pouvaient s'admirer l'un et l'autre.
De retour chez lui, il se sentait encore des ailes dans le dos et ses fameux papillons dans le ventre. Il alla voir sa mère qui était en train de préparer une nouvelle brassée de lavage avant de lui faire un câlin. Lorsqu'elle lui demanda, curieuse, ce qu'il avait, il vint glisser son secret dans son oreille. C'était officiel entre lui et Louis. Lui et Louis étaient en couple. Sa mère lui offrit donc un baiser sur le front heureuse du bonheur de son fils et Benjamin quitta la salle de lavage fier.
Il trouva son père devant la télévision et refit le même manège. Il aurait tout aussi bien pu hurler qu'il était maintenant en couple avec le beau frisé, mais il y avait quelque chose de plus précieux à le glisser ainsi dans les oreilles de chacun. Quelque chose qui disait, lui et moi on est ensemble, mais pas juste pour quelques semaines. Non, pour toute la vie.
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