Jour 32 Jeudi

Dans le gymnase, les élèves attendaient avec impatience de se faire choisir par l'un des deux capitaines. La moitié de la classe avait été sélectionnée et Benjamin sursauta lorsqu'il entendit son nom. Jérémy l'avait désigné pour être dans son équipe. Sa première pensée fut qu'il était heureux d'avoir été choisi avant plusieurs autres. Il n'était pas particulièrement doué en sport, mais il n'était pas le plus à plaindre non plus. Il se leva donc heureux et se dirigea vers le châtain.

Puis sa deuxième pensée fut à Louis. En marchant vers sa nouvelle équipe, il tourna son regard vers le frisé qui avait croisé ses bras sur sa poitrine et semblait mécontent. Benjamin arriva donc à la hauteur de Jérémy et vient le supplier.

"Tu peux prendre Louis dans l'équipe?"

"Il est bon en sport?" Demanda Jérémy sarcastiquement.

"Je sais pas."

"La réponse était non. Je l'ai vu au dernier cours. Il a peur du ballon." Dit-il en levant les yeux au ciel.

"S'il te plait." Supplia encore plus Benjamin en ouvrant grand ses yeux et arborant une moue triste.

Ce garçon était réellement à croquer pensant Jérémy un petit sourire aux lèvres.

"Louis." Proclama-t-il lorsque ce fut son tour de sélectionner un nouveau membre d'équipe.

Benjamin le remercia plusieurs fois avant de se diriger vers Louis qui ne semblait pas autant ravie que lui.

"Ça va Louis?" Demanda Benjamin ne comprenant pas pourquoi son copain ne serait pas surexcité de le savoir dans la même équipe que lui.

"Ouais." Répondit Louis une tristesse dans le regard en observant Jérémy. "Je ne suis pas très bon en sport. Je vais rester sur le banc, vous regardez jouer."

"Ne dis pas n'importe quoi! Je suis sûr que tu es excellent!" Voulut le rassurer Benjamin.

Malheureusement Louis était trop réaliste face à ses compétences. Chaque fois qu'on lui faisait une passe, il se faisait enlever le ballon avant d'avoir pu le toucher. Chaque lancer se vouait à un échec et il s'emmêla même dans ses pieds et s'étala au sol. Benjamin voulut se précipiter vers lui, mais Jérémy le tira vers lui en maugréant.

"Dis lui de retourner sur le banc. On ne gagnera pas avec lui dans l'équipe."

Benjamin aurait voulu défendre son copain, mais il devait se ranger de l'avis du châtain. Louis était un fiasco sur deux pattes. D'ailleurs quand il se retourna pour aller le voir, il vit le frisé se diriger en boitant vers le banc et le prof indiquer de reprendre les positions. Ben se tourna alors vers Jé pour savoir ce qu'il devait faire et le capitaine d'équipe l'envoya à l'attaque.

Le reste du cours Louis ne bougea pas du banc observant Benjamin d'un œil distrait. Il ne manquait malgré tout rien des échanges entre lui et Jérémy et chaque fois son cœur se serrait. Benjamin lui avait dit plusieurs fois de ne pas s'inquiéter, mais il ne pouvait s'empêcher de frissonner à l'idée de se faire remplacer. Ses anciens amis lui avait tourné le dos, son propre père préférait ses belles-filles à lui et même sa mère commençait à s'éloigner pour un nouvel homme. Qu'est-ce qui lui disait que Ben ne ferait pas bientôt pareil. Il ne valait rien.

Le manque de sommeil et sa faible confiance en lui eut raison des larmes qui montaient dans ses yeux. Il passa un pouce sous son bracelet et vint peser sur les croûtes qui recouvrait ses coupures pour recevoir une dose de douleur. Il aimerait tellement s'endormir et ne plus se réveiller. Le cours terminé, il vit Benjamin se diriger vers lui après s'être laissé prendre dans les bras par Jérémy qui était ravi d'avoir gagné la partie.

"Comment tu vas? Tu t'es fait mal à la cheville? Je t'ai vu boiter tantôt. C'est peut-être grave! Tu veux qu'on aille à l'infirmerie?"

"Non, ça va."

Louis se leva doucement et marcha au côté de Benjamin jusqu'au vestiaire. Les deux garçons allèrent se changer dans des cabines d'essayage, trop pudiques pour se changer devant tout le monde et se dirigea vers le réfectoire en se tenant la main. Ils s'assirent à une table et Benjamin, qui se collait plus qu'il faut à lui, le fit sourire.

"Je t'aime Ben."

Erreur de sa part, car gêner, Benjamin s'éloigna un peu de lui et se mordit la lèvre.

"Arrête de toujours me dire ça."

Ses mots à l'apparence anodine, transperça le cœur de Louis qui vient lui chercher la main pour se rassurer. Pourquoi il ne pourrait pas dire à son petit copain qu'il l'aimait si c'était ce qu'il pensait et que ça le rassurait qu'il le sache.

"Mais... c'est vrai." Tenta-t-il doucement.

"Oui, mais ça me met mal à l'aise. J'ai pas l'impression que je le mérite."

"Pourquoi tu ne le mériterais pas?" Demanda Louis paniquer à l'idée de recevoir une révélation sur un possible infidélité.

"Car quand tu le dis j'ai l'impression d'être quelqu'un d'exceptionnel."

"Mais tu l'ai. À mes yeux en tout cas."

"Non, je ne le suis pas. Je suis juste Ben. J'ai rien de merveilleux. Arrêtez de toujours penser le contraire."

"Mais je l'aime moi ce juste Ben."

Le plus petit maugréa entre ses dents avant de détourner la tête.

"Moi aussi, je... je t'aime. Mais arrête de me le dire tout le temps."

"Désolé."

Benjamin tenta de calmer les tambourinements incessant de son cœur et attendit que la chaleur qui l'avait submergé disparaisse avant de se tourner vers son assiette et d'observer Louis subtilement. La panique le gagna quand il vit les larmes dans ses yeux.

"Louis! Tu pleures! Pourquoi?"

Le frisé essuya ses yeux de sa manche.

"Rien. Je suis juste fatigué."

"Tu est aller voir le médecin comme je t'avais dit! Tu vas encore te rendre malade là!"

"J'irai."

"Je suis sérieux! C'est pas normal de pas dormir comme toi et de pleurer de fatigue. Je m'inquiète!"

"J'irai."

Benjamin observa son copain un moment. Il n'aimait pas voir son petit-ami souffrir, mais comment l'aider?

"Repose-toi ce soir et si tu n'y arrive pas, ne vient pas demain. Avec ma famille on va aller dans une serre de papillons demain soir. Je veux que tu viennes, mais je veux que tu sois reposé."

"Ok."

"Tu es de plus en plus triste et fatigué. Je n'aime pas ça."

"Désolé."

Benjamin allait de nouveau le gronder afin de le convaincre d'arrêter de toujours s'excuser, mais ne fit rien. À la place, il revient se coller à son copain et le serrer dans ses bras. Louis enfouit son visage dans son cou et au lieu de manger, ils restèrent ainsi un moment jusqu'à ce que Virginie arrive et gâche le moment. Pourtant elle ne leur accorda aucune attention trop concentré à texter une fille qu'elle appréhendait de rencontrer.

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