Jour 3 Mercredi

Ce matin-là, Benjamin se réveilla le sexe au garde à vous. Il détestait quand ça lui arrivait et il détestait surtout le fait que ça lui arrivait après avoir rêvé de Louis. Il se mordit la lèvre et tourna le regard en espérant que ça disparaisse. Sortir le garçon de sa tête en faisant autre chose allait peut-être l'aider. Il se leva pour choisir des vêtements. Tout lui paraissait soudain si banal dans sa penderie. Louis avait de beaux vêtements. En fait, c'était des vêtements tout ce qui avait de plus normal, mais il les portait bien. Mieux que lui portait les siens.

Il baissa son regard vers son entrejambe en grognant. Comment il était censé arrêter de penser à lui, alors qu'il ne voulait que penser à lui. En deux jours, tout son monde avait changé pour ne tourner qu'autour du garçon. Maintenant, il voulait tout savoir de lui. À quelle heure, il se réveillait. Ce qu'il mangeait le matin. Le nombre de fois qu'il pensait à lui durant la journée. S'il faisait ses devoirs sur la table de la salle a manger comme lui. Il voulait tout savoir et voulait tout partager. Alors comment faire pour ne pas penser à lui.

Son téléphone bipa et surpris, il se tourna vers lui pour l'agripper. Louis venait de lui écrire un : Bon matin. LOUIS VENAIT DE LUI ÉCRIRE UN BON MATIN! Il prit son téléphone de ses deux mains et répondit en tremblant un : Bon matin à toi aussi. Bon, il avait sa réponse. Louis se réveillait 15 minutes après lui le matin. 15 minutes. Son coeur débattait et un sourire stupide grandit sur ses lèvres. On lui avait dit : Bon matin.

Il s'habillait en vitesse avant de quitter sa chambre et se diriger, en souriant, vers la salle à manger. Son érection était tombée et de toute façon, il ne voulait aucunement être en retard à l'école et rater l'arrivée du beau frisé. Ses parents durent remarquer son bonheur soudain, car son père vient lui ébouriffer les cheveux comme toujours avant de s'asseoir à ses côtés en souriant.

"Alors hier. C'était bien avec ton ami?"

"Hein? Euh... oui."

"Et vous avez fait quoi?" Renchérit sa mère avec qui il n'avait pas eu le temps de parler une fois de retour à la maison.

"On a joué à des jeux vidéos et lu des bande dessiné."

"C'est tout?"

Sa sœur semblait déçue de la nouvelle. Benjamin la questionna du regard.

"Même pas un bisou?" Demanda-t-elle en s'avança pour entrer dans la confidence. Sa jumelle l'imita avide de savoir.

Il rougit plus que le ketchup qu'il avait mis sur ses patates à déjeuner.

"Non. Pourquoi on se serait donner un bisou?"

"Car j'avais parié que c'était ton petit copain et elle avait dit que tu ne faisait que fantasmer sur lui." Répondit sa soeur en pointant sa jumelle.

Elles avaient quoi? Il se retourna vers son père qui fit signe à ses filles de se taire.

"Il n'est pas obligé de vous dire qui il embrasse. Pouvez-vous ne pas parier sur les relations amoureuse de votre frère."

Les jumelles haussèrent les épaules en ricanant et la chaleur continuait de monter dans le corps de Benjamin. Paniqué, il se leva de table en s'écriant presque.

"Ce n'est pas une relation amoureuse!"

Sa famille se retourna surpris vers lui. Il ne montait jamais le ton habituellement.

"Je... on est ami."

Puis il quitta la table les yeux plein d'eau. Pourquoi avait-il dit ça? Maintenant, il n'aurait jamais le courage d'inviter Louis chez lui. Sa famille ne pouvait-elle pas se mêler de ce qui les regarde? Il ne voulait pas donner raison à ses sœurs, mais cela signifierait de ne pas sortir avec Louis et lui en avait envie. Il essuya ses larmes et prit son sac pour quitter la maison avant que quelqu'un l'arrête.

À l'école, son désespoir devait se voir, car à peine la pause avait commencé que Louis vient se placer à côté de lui.

"Ça va Benjamin?"

Il hocha doucement la tête en repensant à ses sœurs. Louis se tordit les mains à ses côtés inquiet et ne sachant pas quoi dire.

"Tu veux un câlin?"

Là? Devant toute la classe? Il avait le droit? Qu'allaient dire les autres? Ses sœurs allaient à la même école que lui. Il ne voulait pas qu'elles apprennent qu'elles avaient vu juste depuis le début.

"Non. Ça va."

Louis qui avait proposé l'idée avec un petit sourire remplis de confiance le perdit aussitôt en baissant la tête.

"Oh."

Ils restèrent un moment en silence avant que Louis ne retourne à sa place anéantis. Il avait cru qu'il y avait un commencement de quelque chose entre lui et Ben, alors pourquoi refusait-il un simple câlin? Hier dans le lit et sur le divan, ils s'étaient enlacés plus que ça. C'était tous ses gens dans la classe qui le mettait mal à l'aise? Et pourquoi semblait-il si triste? Le voir comme ça lui brise le cœur. Il avait lui aussi envie de pleurer.

Pendant les cours de l'avant-midi, il se mit à pleuvoir à l'extérieur. Le ciel était couvert de nuages et la pluie s'abattait sur les fenêtres avec violence. Benjamin avait commencé à gribouiller dans un coin de sa feuille depuis un moment, oubliant complètement qu'il était en cours. Il avait créé un super-héros qui avait le pouvoir de sentir les sentiments d'autrui. Il savait donc avec certitude, si quelqu'un était heureux, triste ou apeuré. Les méchants? Deux jumelles diaboliques. Bon, il aimait ses sœurs. Il ne l'ai voyait pas du tout comme d'horrible personne, mais elles avaient ce don de l'énerver plus qu'il ne fallait et de le faire sentir mal sans raison.

Il pouvait enfiler un chandail un matin et il suffisait que l'une d'elle fixe son chandail un peu trop longtemps pour qu'il retourne dans sa chambre en enfiler un autre. Parfois, à l'épicerie, quand leur mère leur demandait qu'elle saveur de crème glacée acheter et qu'il était le seul à dire Banane, l'une des jumelles lui faisait remarquer qu'il était le seul de la famille à en manger. Il remettait donc le pot dans le congélateur afin que sa mère ne dépense pas son argent sur une chose que seule lui appréciait.

Résultat, dans son histoire, les jumelles avait un pouvoir d'amener la noirceur dans le cœur de chacun. Son super-héros devait donc trouver les personnes tristes et utiliser son pouvoir pour leur remonter le moral. À ce moment, il gribouillait les ondes maléfiques que les jumelles émanait de leur corps quand il remarqua qu'on l'observait. Il cacha son dessin de son bras avant de se retourner. Louis observait sa feuille et fronça les sourcils lorsque les dessins disparurent. Les deux garçons se regardèrent un moment en silence avant que Louis essai un sourire timide.

"Désolé. Tu avais l'air si concentré et c'était beau ce que tu dessinais. J'ai pas voulu te déranger."

Benjamin rougit avant de se rendre compte que la moitié de la classe avait disparu.

"La cloche a sonné il y a deux minutes."

"Oh. Je..."

Il se dépêcha de ranger ses choses honteux. Il avait complètement oublié d'écouter le cours et il craignait que la prof ne s'en rende compte.

"On va manger à la cafétéria, ce midi?"

Benjamin se tourna apeuré vers Louis. Il ne pouvait pas aller manger là-bas. Tous les verrais manger ensemble et par tous, ça impliquait ses soeurs. Mais derrière le binoclard, la pluie continuait de faire rage et il se rendit compte avec horreur qu'espérer aller manger au parc lui serait impossible.

"Ben, ça va?"

Le petit garçon aux cheveux bruns plongea son regard dans celui du frisé. Les larmes lui montèrent aux yeux et il baissa la tête.

"Non."

Louis s'apprêtait à le prendre dans ses bras avant de se raviser. Il avait dit ne pas vouloir de câlin.

"Qu'est-ce qu'il y a?"

"Mes soeurs vont être dans la cafétéria."

Louis observa un moment le plus petit qui s'essuya les yeux avec la manche de son chandail.

"Tes soeurs ont été méchantes avec toi ce matin?"

"Non, mais elles ne se mêlent jamais de ce qui les regardent."

"Ont devrait peut-être leur présenter mon frère alors. Ça va les occuper." Ajouta Louis dans un ton moqueur.

Benjamin rit doucement. Il craignait par contre que l'inverse se produise. Ses trois là ensemble pourraient s'échanger des informations qu'il ne voulait pas sur lui et Louis.

"Tu veux qu'on mange où alors?"

Benjamin finit de ranger ses affaires dans son sac. Il se mordit la lèvre. Il voulait aller manger dans les toilettes. Il aimait aller manger là, caché dans une cabine ou personne ne venait le déranger, mais Louis allait le juger s'il disait ça. Il allait découvrir qu'il n'était qu'un raté sans grande envergure et irait voir ailleurs. Il serait de nouveau seul et les papillons dans son ventre allaient disparaître.

"J'ai pas trop faim."

Louis pencha sa tête sur le côté en l'observant. Il ne restait qu'eux dans la classe, mais ils savaient que ça leur était impossible de manger ici. Le règlement de l'école le refusait. Après, il y avait toujours plein de saleté sur les bureaux et de papier au sol. Benjamin se mit à se diriger vers son casier en espérant que Louis décide d'aller manger seul à la cafétéria, mais le frisé le suivant en silence.

Changer d'école n'était jamais simple. Il avait perdu ses amis de son ancienne école et se retrouvait dans un milieu hostile qu'il ne connaissait pas. Il s'était fait intimider à l'autre établissement et il n'avait pas eu l'impression que ses amis le soutiennent plus qu'il ne fallait. Il avait donc changé de programme, troquant la musique pour les arts et par le fait même changer d'école. Il avait espéré ce faire d'autre ami en arrivant ici, mais tout les groupes était formé depuis 2 ans et s'incruster dans l'un d'eux était tâche ardue.

Il avait fini par remarquer Benjamin qui était seul à son tour, comme lui. Problème, chaque fois qu'il aurait eu le courage de lui parler, il l'avait trouvé le nez dans un cahier à dessin à gribouiller des personnages et ce qui lui semblait être une bande dessinée. Même à l'heure du midi, il l'avait cherché partout en espérant pouvoir manger avec lui sans succès. Il se mit donc à réfléchir à toute allure. Quand il lui avait demandé, il avait dit manger partout, mais il avait fouillé dans ce partout la semaine d'avant et l'avait trouvé nulle part. Il observa le trajet jusqu'au casier a la recherche d'un indice quelconque et trouva enfin.

"J'aimerais beaucoup manger avec toi. Alors si tu ne veux pas que tes sœurs nous voient, j'ai une idée."

Prétexter de nouveau qu'il n'avait pas faim aurait été une idée, mais il se retient voulant savoir ce qui se cachait dans la tête de Louis. Il prit sa boîte à lunch et le suivit tranquillement. Ils firent plusieurs couloirs avant de se retrouver devant une porte dans un recoin perdu de l'école. Un pictogramme sur la porte indiquait que l'endroit était des toilettes pour handicapés. Benjamin rougit, alors que Louis ouvrait la porte et la lumière. Il y avait un bol de toilette dans un coin et un long comptoir avec un évier. Le frisé déposa son lunch sur le comptoir et sauta dessus pour s'y asseoir.

"Barre la porte, si on veut pas se faire surprendre."

Benjamin qui était resté à l'extérieur, se précipita à l'intérieur avant que quelqu'un ne le voit.

"On va manger ici." Ajouta Louis enjoué.

"Dans des toilettes?"

Louis lui lança un sourire encourageant.

"Je mangeais souvent dans les toilettes de mon ancien lycée, quand mes amis m'abandonnaient."

Des étoiles apparurent dans les yeux de Ben. Il ne se sentait soudain plus seul. Louis était comme lui. Beaucoup trop heureux, il voulut lui montrer qu'il était pareil.

"Moi aussi!" S'écria-t-il heureux.

Louis ricana et Benjamin se rendut compte qu'il devait paraitre stupide de dire qu'il mangeait souvent dans des toilettes avec ce sourire sur le visage. Pourtant le binoclard n'en faisait pas plus de cas et commençait à sortir de sa boîte à lunch les différents pots contenant sa nourriture. Benjamin serra sa boite contre lui avant de s'approcher et de venir à son tour poser ses fesses sur le comptoir à côté de Louis. Ils mangèrent en silence faisant balloter leur jambes dans le vide. Par moment, Louis fixait Benjamin avec un regard des plus amoureux et ce dernier sentait à chaque fois un picotement parcourir son corps en entier. Un jour, il embrasserait ce garçon.

D'ailleurs, ce soir-là, Benjamin sauta dans son lit la joie dans le corps. Il observa un moment son oreiller avant de se tourner vers la porte de sa chambre pour s'assurer qu'elle était bien fermée. Il prit une grande respiration avant d'agripper l'objet et venir déposer ses lèvres dessus timidement. Ok. Un bisou, c'était pas compliqué, mais comment on embrassait vraiment? Il se coucha sur le lit en observant l'oreiller, ouvrant et fermant la bouche. Puis il embrassa son oreiller de plusieurs façons différentes essayant de comprendre laquelle était la bonne.

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