Jour 26 Vendredi

Benjamin regardait la chemise de Louis qu'il avait déposée sur son lit. Il était en colère contre sa mère. Elle avait jugé bon de mettre le morceau de tissu imprégné de l'odeur du binoclard à la laveuse, car ça faisait presque une semaine qu'il n'avait pas été lavé. Quelle horreur! Maintenant il ne sentait plus du tout son copain. Il l'enfila pareille, uniquement pour le look à la Louis que ça lui donnait. Il pourrait lui demander de lui donner un autre morceau de vêtement avec son odeur?

La chemise trop grande pour lui, Benjamin entra dans la classe pour apercevoir son copain coucher sur son bureau comme à son habitude. Il observa la taille du frisé. Une autre chemise y était attachée négligemment. Il voulait celle-là. Elle porterait l'odeur de son copain à coup sûr. Il se dirigea donc vers lui confiant.

"Salut Louis."

Le garçon se releva pour ajuster ses lunettes sur son nez et observer Benjamin. Il prit des couleurs en reconnaissant sa chemise.

"Salut Ben, tu es... très beau."

Benjamin sentit une bouffée de chaleur l'envahir. Il retira la chemise de Louis et lui tendit.

"Je te la rend."

Le sourire de Louis disparut aussitôt pour laisser place à un masque de tristesse. Oups.

"Ma mère la nettoyer et elle n'a plus ton odeur. On échange? Je veux celle attachée à tes hanches."

Il fallut quelques secondes à Louis avant de comprendre la requête de son amoureux et fut soulagé en comprenant qu'il lui rendait la chemise que car il en voulait une autre. Il se leva doucement pour détacher le morceau de tissu et l'échanger contre l'autre qui sentait le printemps. Benjamin enfila la nouvelle chemise trop grande et un sourire revint sur le visage de Louis.

"Mes vêtements te vont bien." Dit Louis en l'observant un peu plus.

"Tu sais ce qui m'irait encore plus? Tes bras autour de ma taille. Allez fais moi une place." Ordonna Ben un sourire aux lèvres.

Louis ricana avant de reculer sa chaise pour que Ben s'installe sur ses jambes. Le brun se gratta un bouton d'acné qui lui avait poussé sur le menton pendant la nuit et vient agripper les mains de son amoureux qui avait fini par l'encercler. Il se mit à jouer avec ses doigts négligemment avant de venir observer les motifs sur le gros bracelet en cuir de son copain. Il voulut le tourner pour l'observer sous toutes ses coutures, mais Louis enleva le bras.

"Euh... tu veux bien te lever, je sens plus mes jambes."

Pris au dépourvu, Ben se leva doucement. Il s'était mal assis? Il observa Louis se réajuster sur sa chaise, avant qu'il ne puisse se rasseoir. Par contre cette fois, Louis vient enfouir ses mains sous son chandail ce qui déclencha des petits rires de Ben. Il lui donna une tape, quelque peu mécontent qu'il fasse ça en classe, mais ne se plaignit pas plus lorsque Louis décida de les laisser là. Seul hic, il ne pouvait plus jouer avec les mains de son amoureux et les mains de son copain étaient froides.

Les premiers cours de la journée se déroulaient sans problème. Sur l'heure du midi, ils durent héberger Virginie qui s'était encore pris la tête avec Marie et ne voulait plus manger à ses côtés. C'était d'ailleurs de plus en plus récurrent. Si au début les jumelles avaient d'un accord muet décider de faire comme si de rien n'était pour ne pas faire souffrir leurs amies, la situation empirait de jour en jour. Marie était de plus en plus agressive envers Virginie et Virginie de plus en plus émotive face à l'attitude de sa sœur.

Puis en après-midi, tous se dirigeaient vers un autobus scolaire pour une sortie au musée. Les deux amoureux s'assirent l'un à côté de l'autre et se donna la main avant que Louis décide plutôt de piquer un somme sur les genoux de Ben. Une exposition sur l'égypte antique était au programme et leur professeur leur distribua un questionnaire à remplir. Le gagnant aurait deux paires de billets pour la prochaine exposition sur la forêt amazonienne.

Ben tenta donc de motiver Louis enfin de gagner la paire de billets. Ce serait une activité romantique parfaite s'ils gagnaient. Ils passèrent donc l'heure qui suivit à lire les petites affiches devant les statues de momie, les sarcophages en exposition et les mini représentations des pyramides. Benjamin était plus motivé que Louis qui préférait le regarder se balader avec sa chemise dans le vent. À un moment, il vient même arrêter son copain devant une représentation de Cléopâtre pour l'embrasser doucement. Il se fut d'ailleurs réprimander pour ça.

"Louis! Tu ne te concentre pas là. Je remplis le questionnaire seul."

"Mais..."

"On se concentre. Si on gagne les billets, on pourrait s'embrasser autant que tu veux sous les perroquet empaillé!"

"Des perroquets empaillés? C'est pas très... romantique."

"Ouais... l'image que je me faisais était meilleure."

Les deux garçons échangèrent un regard avant de pouffer de rire et de se remettre à la chasse au réponse. Il ne leur restait pas grand temps avant de devoir regagner l'autobus. Malheureusement, malgré tous les efforts de Benjamin, ce fut Jérémy qui gagna les billets. Dommage, il devrait trouver une autre activité romantique pour passer du temps avec Louis. Sa punition allait être levée et après sa fin de semaine chez son père, ils pourraient de nouveau être réunie. Tout aurait pu être parfait si ce soir-là, il ne serait pas passé à côté de la salle de bain pour entendre sa sœur pleurer.

"Euh... Virginie... ça va?"

"Laisse moi!"

Mais Benjamin resta figé devant la porte de la salle de bain sans trop savoir quoi faire. Il se précipita alors dans la cuisine pour voler du chocolat dans l'armoire à gourmandises avant de crocheter la serrure de la salle de bain et entrer.

"Hey!"

"Je t'ai apporté du chocolat."

Virginie regarda la tablette avant de la prendre et de l'ouvrir. C'est bien, elle avait accepté le présent, il pouvait donc s'approcher et initier le contact. Le garçon vient donc s'asseoir à côté de sa grande sœur sur le carrelage froid de la salle de bain.

"Tu veux en parler?"

"De quoi? Mon cœur brisé en mille morceaux? Non, merci."

"Tu exagères. Elle va finir par te pardonner. Tu voulais son bien en avertissant les parents pour la drogue." Tenta de rassurer Ben.

"Si seulement c'était uniquement pour ça que j'étais triste andouille!"

"Hey! Sois gentille, j'essaye de t'aider moi. Si c'est pas parce qu'elle te boude, c'est pourquoi?"

"Tu as toujours pas compris?"

Ben hocha la tête. Il aurait dû comprendre quoi?

"Tu réagirais comment si Louis romprait avec toi?"

"Hein? Il est où le rapport?"

"Pauvre Benny. T'as la cervelle creuse." Répondit simplement sa sœur en déposant sa tête sur son épaule et mordant dans sa barre de chocolat.

"Hey! Qu'est-ce que ne comprend pas?"

"Je l'aime."

"Oui, je sais, mais alors."

"Je l'aime et elle aime un gars."

"Hein? Mais... Tu es amoureuse de notre sœur? Beurk, c'est notre sœur!"

Il reçut un coup de Virginie et se protégea de ses mains sachant qu'il risquait d'en recevoir d'autres.

"Mais ta raison, c'est elle la plus belle des deux. Moi aussi je la préfèrerais à toi."

Sa sœur le frappa de nouveau et il se leva en riant avant de partir à courir. Elle le poursuivit dans la maison avant de l'agripper par la taille dans le salon et le lancer sur le divan avant de grimper sur lui et de le mitrailler de ses poings. Sous elle, Benjamin riait aux éclats en essayant de se déprendre. Mission accomplie, sa sœur n'était plus triste.

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