Jour 2 Mardi
Les deux grandes sœurs de Benjamin se disputaient la dernière crêpe. Le brun lui finissait ses fraises qu'il trempait dans le sirop d'érable qui tapissait le fond de son assiette. Sa mère et son père discutaient dans la cuisine des rénovations qu'il devait encore faire dans la salle de bain. Lorsqu'il eut fini son dernier fruit, il tourna son regard vers l'horloge. Il avait encore 15 minutes pour s'habiller et se brosser les dents. Il soupira.
"Papa, maman?"
Son père arriva derrière lui pour lui ébouriffer les cheveux.
"Qu'est-ce qu'il y a petit gars."
"Je peux aller chez un ami ce soir?"
Son père leva un sourcil intrigué. Sa mère, elle, se rapprocha pour entendre la suite de la discussion et l'une de ses sœurs lança une vanne, un sourire en coin.
"J'ignorais que tu avais des amis."
Sa jumelle partit à rire et Benjamin se renfrogna. Il savait que sa sœur avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais elle avait malgré tout touché une corde sensible. Son père prit immédiatement sa défense.
"Bien sûr que ton frère à des amis. Arrêtez de le charrier veux-tu."
"Donc je peux y aller?"
Sa mère vient lui empoigner les épaules pour le serrer dans ses bras.
"Ben, mon coeur, nous sommes mardi. Tu ne peux pas aller chez tes amis en pleine semaine. Tu as de l'école demain."
Mais avant qu'il ne puisse répliquer ou supplier, son père avait déjà pris sa défense.
"Mais laisse-le. À cet âge, c'est normal de vouloir passer du temps avec ses amis. Il doit vivre. Rencontrer des gens. Se faire une copine. Ou... un copain."
Sur ce dernier commentaire, il fit un clin d'œil à son fils qui tourna au rouge. Ses sœurs n'aidaient en rien en ricanant et cette fois ce fut sa mère qui vient prendre sa défense.
"Arrête tu veux. Tu le mets mal à l'aise."
"J'essaye justement de le mettre à l'aise! S'il veut sortir avec un garçon, il peut."
"Et peut-être qu'il ne veut pas sortir avec un garçon. Ou qu'il n'est pas rendu à ce poser ce genre de question là dans sa vie!"
Son père leva les yeux au ciel avant de continuer l'argumentaire avec sa femme. Benjamin n'avait jamais parler de son intérêt envers les autres garçons à sa famille, mais visiblement ses parents se doutaient dans quel camp il jouait. Il appréciait les efforts de son père pour lui montrer son soutien, mais il aurait préféré qu'on l'ignore tout simplement. Il en parlerait ouvertement quand il voudrait ou qu'il aurait quelqu'un à présenter. Officiellement.
"Alors je peux aller chez un ami ce soir?"
Ses parents se lancèrent un dernier regard avant que sa mère ne soupire.
"D'accord. Je sais que tu ne prendras pas d'alcool et de drogue, mais ne reviens pas trop tard."
Elle revient serrer son fils dans les bras avant de l'embrasser sur la joue. Benjamin s'essuya du revers de la main avant de se lever et d'aller finir de se préparer. Il prit son téléphone pour répondre à Louis qui lui avait envoyé son adresse.
Je peux venir, mais je ne dois pas rentrer trop tard.
Non, quelle mauvaise idée de lui envoyer ça. Il passait pour un enfant.
C'est bon, je viens!
Trop enjoué? C'était si compliqué de ne pas passer pour un idiot devant l'autre garçon. Il voulait que tout soit parfait. Il n'était pas à proprement parler amoureux, mais le garçon était adorable sur le plan physique et même avec lui. Il voulait apprendre à le connaître et ressentir le bonheur d'être aimé comme la veille. Il allait de toute façon le voir à l'école. Aussi bien lui dire en vrai. Il efface les messages, rangea son téléphone et partit à l'école.
En classe, le garçon à lunette et lui avait commencé un jeu amusant. À un moment, le brun s'était tourné vers le frisé pour l'observer à son bureau. Puis en ajustant ses lunettes, Louis avait semblé remarquer le regard de Benjamin et avait tourné son regard vers lui. Aussitôt, le coupable avait baissé les yeux. Il avait essayé un moment d'ignorer le regard sur lui avant de décider de le confronter. Sa confrontation avait dû fonctionner, car Louis avait détourné le regard presque en même temps.
Le jeu avait donc continué ainsi et ne s'arrêtait plus. À tour de rôle, il s'observait et dès que l'un se faisait prendre sur le fait par l'autre, il baissait les yeux pour revenir à la charge plus tard. C'était un jeu simple, pas trop compliqué et qui leur permettait d'admirer l'autre sans gêne. Malheureusement, ce jour-là, la prof le surprit.
"Benjamin, j'apprécierais que vous accordiez autant d'intérêt à mon cours qu'à votre camarade de classe. On regarde en avant, merci."
Il enfouit son visage rouge de honte dans ses mains conscient de tous les regards sur lui. C'était tellement humiliant. Il ne quitta donc plus sa feuille de note des yeux et gribouilla des petits personnages dans un coin en priant pour qu'on l'oublie. Lorsque la cloche sonna, il vit Louis se lever et se diriger vers le professeur. Benjamin rangea ses affaires dans son sac avant de se lever et de rester immobile à son bureau. Devrait-il partir ou Louis voulait encore manger avec lui?
Après avoir posé quelques questions à l'enseignante, le frisé repoussait ses lunettes sur son nez, avant de se retourner vers Benjamin et lui lancer un sourire. D'un signe de main, il incita le brun à le rejoindre. Le garçon obéit sans regarder le professeur qui les observait curieuse et ils sortirent dehors. Sans avoir besoin de ce parler, leurs mains se trouvèrent et les garçons quittèrent l'école et se dirigèrent vers le parc pour un nouveau dîner sous l'arbre au bord du lac. Cette fois, Louis tenta de se rattraper pour hier où il n'avait rien eu à partager avec l'autre garçon. Il sortit un pot de crudité et un autre de croustille qu'il mit entre les deux.
"Tu peux en prendre autant que tu veux." Lança Louis très heureux.
Benjamin hocha la tête avant de sortir son plat de fromage et de le joindre aux autres. De nouveau, les garçons mangèrent en silence le repas entier. S'ils s'envoyaient des regards discrets, ils se contentaient d'un silence en fixant le vent dans les herbes et les mini vagues sur le lac.
Lorsque les cours furent terminés, Louis conduisit Benjamin à son arrêt d'autobus. Dans le transport en commun, ni l'un ni l'autre ne se regardait. Benjamin avait le visage penché sur leurs mains jointes et se demandait si son ami remarquait la moiteur qui les liait ou si ça ne le dérangeait vraiment pas d'avoir les mains humides lorsqu'il se tenait ainsi.
En arrivant devant ce qui semblait être la maison du garçon, Benjamin remarqua un autre garçon plus vieux, mais semblable à Louis qui fumait une cigarette en observant son téléphone. Il releva la tête lorsqu'ils passèrent à côté et lorsqu'il les vit main dans la main, il eut un sourire en coin avant de souffler sa boucane dans les airs.
"Qui nous ramènes-tu Loulou?"
Mais au lieu de répondre, Louis serra plus fermement la main de Benjamin et entra dans la maison. Il indiqua à Benjamin où il pouvait mettre ses affaires avant de le diriger vers le sous-sol. L'endroit était une grande pièce avec un sofa et une télévision au milieu. Louis vient s'asseoir sur le divan et alluma la télévision en agrippant une manette de playstation.
"Viens t'asseoir."
Benjamin posa doucement ses fesses sur le divan et prit la manette que Louis lui tendit en souriant. Le brun rougit face au sourire du frisé. Il était vraiment mignon comme garçon. Ses cheveux avaient l'air soyeux et doux. Il aimerait les toucher. Voir si ces boucles étaient naturelles ou le résultat d'un gel ou fixatif quelqu'onte. Qu'est-ce qu'il pouvait sentir?
"Ça te va ce jeu?"
Rougissant, Benjamin tourne son regard vers l'écran. Unravel 2. Il n'avait aucune idée de ce que le jeu était, mais il hocha la tête pour donner son accord. Avait-il remarqué qu'il l'avait observé si longtemps? Avait-il créé un malaise avec toutes ses questions intérieures?
Ils passèrent la première heure à comprendre le jeu que même Louis n'avait jamais essayé, faire des challenges et modifier leur personnage jouable. Puis lorsque Benjamin fut assez à l'aise avec le principe du jeu, il lança un regard furtif à l'autre garçon. Devrait-il se coller? Devrait-il tenter quelque chose? Il ne voulait pas rester dans le doute face à leur relation. Peut-être devrait-il arrêter d'attendre après Louis et faire des mouvements lui aussi?
Il s'approcha furtivement du garçon trop concentré sur le jeu pour remarquer sa manœuvre. Pourtant Benjamin avait fini par se rapprocher tellement que leur jambe était dorénavant collée ensemble. Il finirent leur niveau et Louis descendit son regard sur la jambe de Benjamin avant de remonter doucement vers son visage surpris. Il n'avait visiblement pas remarqué que l'autre garçon avait essayé de le coller subtilement.
"Euh... tu veux te mettre plus... confortable Ben?" Bredouilla-t-il un peu gêner.
Soudain, Ben réalisa qu'il se contre-fichait du malaise qu'il risquait de créer. Il voulait sentir les bras du garçon autour de lui. Il se donna donc une petite pousser pour tomber sur les genoux et dans les bras de Louis qui fut quelque peu surpris avant de rire et d'entourer sa taille de ses mains. Heureux de savoir qu'il n'y aura pas de malaise, Benjamin se positionne correctement entre les jambes et sur le torse du garçon et se concentre sur l'écran. Il entendit Louis renifler sa chevelure avant de déposer sa tête sur le sommet de son crâne. Hey! C'était lui qui s'était demandé quel senteur avait les cheveux du binoclard! Ça l'aurait dit être lui qui aurait dû avoir la possibilité d'enfouir sa tête dans ceux du garçon. Louis encerclaient la taille de Ben avec la manette dans ses mains et commença le prochain niveau.
Ce fut dans cette position rassurante et chaude qu'ils jouèrent une seconde heure avant d'être déranger. Le fumeur dévala les escaliers en courant et criant.
"Rhabillez-vous, j'arrive et je veux pas voir votre zizi."
Benjamin fuya les bras de Louis gêné à l'idée qu'on puisse le voir et entendit Louis grogner de mécontentement quand le grand garçon arriva.
"Loulou, maman dit que le repas est prêt. Oh, comme tu es mignon rouge comme ça."
Son grand frère lui pinça la joue avant de se rediriger vers l'escalier. Le garçon à lunette ferma la console gênée avant d'indiquer en silence à Benjamin de le suivre. Intimider face à l'apparition de l'autre énergumène, Benjamin se leva en silence et suivit le frisé en haut des escaliers. Ils se dirigèrent vers la cuisine où une femme en uniforme de serveuse semblait épuisé. En apercevant son fils et l'autre garçon, elle replaça une mèche, qui avait fuit son chignon, derrière son oreille.
"Prenez une assiette. Je viens de revenir du boulot, je n'ai pas eu le temps de préparer grand chose. Ce sera des pâtes."
Elle remplit deux assiettes qu'elles déposent sur le comptoir.
"Si vous avez besoin de quelque chose d'autre, je serai dans la douche. Euh... il y a du fromage dans le frigo. Louis tu en râpera si ton ami en veut sur son plat et... Jonathan! Pas de cellulaire à table!"
Le grand frère de Louis fit disparaître son téléphone sous la table pour le ressortir aussitôt que sa mère était partie en direction de la salle de bain.
"Si tu râpes du fromage Loulou, fais-en pour moi aussi."
Le brun à lunette se mordit la lèvre et évita de regarder Benjamin dans les yeux en posant sa question.
"Tu veux du fromage sur ton spaghetti?"
"Euh... non. Pas obligé."
Louis hocha la tête et alla déposer son assiette sur la table avant de s'asseoir et laisser Benjamin s'installer à ses côtés. Jonathan quitta l'écran de son smartphone et observa son assiette confuse.
"Où est le fromage?"
"J'en ai pas râper, alors tu devra vivre sans." Répondit, provocateur, Louis.
Benjamin retient mal un rire et Louis sourit encore plus, remarquant l'effet qu'il avait eu sur son ami. Quant au grand frère, il plongea sa fourchette dans l'assiette en maugréant. Ce n'était sûrement pas lui qui allait faire quelque chose dans la maison. Le garçon était en terminal et plus grand qu'eux de 3 ans. Pourtant, lui, sa puberté n'avait pas chômé. Il faisait presque deux têtes de différence avec Benjamin et une avec son frère. L'acné parcourait son visage et une odeur de sueur se mélangeait à celle de la cigarette. Benjamin tourna son regard vers Louis. À 15 ans Louis entamait sa puberté avec un peu de bouton dans le front et des membres qui commençaient à s'allonger. Il reporta son attention sur son corps. La puberté l'avait visiblement oublié. Il était toujours aussi petit et grassouillet qu'à l'école primaire.
Ils mangèrent les trois en silence jusqu'à ce que la mère revienne habillée d'un vieux t-shirt et de ce qui semblait être un bas de pyjama. Ses cheveux humides descendaient sur ses épaules pour échouer sur le peu de seins qu'elle possédait. Elle se réchauffa une part avant de venir s'asseoir avec les garçons à la table.
"Vous ne vouliez pas de fromage finalement?"
Louis hocha la tête discrètement en prenant une autre bouchée. Sa mère donna une tape à Jonathan qui était en train de texter et lui indiqua d'un signe de main de lâcher son appareil. Elle se tourna finalement vers Benjamin en souriant.
"Benjamin, c'est ça? Louis m'a dit que tu fais du dessin dans le programme d'art?"
L'interpellé hocha doucement la tête, gêné qu'on puisse lui demander des croquis et prit une bouché.
"Vous vous êtes bien amusé à la Nintendo?"
"C'est une playstation maman." Répondit lasse Jonathan.
"Ce n'est pas la même affaire?"
Jonathan rit doucement en levant les yeux au ciel face à la remarque de sa mère.
"Pas du tout. En plus, c'est toi qui nous l'a acheté!"
Elle soupira de désespoir face à son adolescent qu'elle ne savait plus contrôler. Jonathan lança un regard aux deux garçons avant de lancer un sourire mauvais.
"D'ailleurs vous avez assez joué dessus. Et si tu lui montrait ta chambre à la place pour faire des choses plus intéressantes que je puisse y jouer."
Louis lui lança un regard mauvais et la femme donna une nouvelle tappe à son fils.
"Laisse ton petit frère tranquille. Ils sont assez grands pour décider de ce qu'ils veulent faire."
"Baisser leur pantalon et comparer leur taille?"
Et il reçut une nouvelle claque en arrière de la tête cette fois-ci. Ayant terminé son repas, Benjamin resta assis à la table, gêné à se tortiller les doigts. Si Louis sembla inquiet de le voir aussi renfermer, il n'osa pas le toucher afin de le réconforter. Connaissant son frère, il trouverait l'occasion parfaite pour faire un nouveau commentaire. Il profita que sa mère réprimande son frère sur son comportement pour prendre les assiettes de lui et Benjamin et d'aller les déposer dans l'évier.
"Louis."
Le garçon remonta ses lunettes sur le bout de son nez avant de se tourner vers Benjamin qui l'avait suivi pour fuir le reste de la famille.
"Je dois être rentré pour 8h maximum."
"Ok. Je vais avertir ma mère. Elle ira te porter si tu veux."
Benjamin hocha la tête gêné. Sa mère semblait déborder. Il aurait peut-être dû dire que sa propre mère viendrait le chercher? Louis revient vers lui avec un sourire timide avant de lui pointer le couloir.
"Tu veux aller dans ma chambre, vu que mon frère prend la play?"
La température du corps du brun grimpa de plusieurs degrés en repensant au commentaire du fumeur. Il hocha malgré tout la tête et suivit Louis qui se massait la nuque mal à l'aise. Sa chambre n'avait rien de spécial. On voyait qu'un ménage rapide avait été fait ainsi qu'un semblant de lit surement de la part de Louis qui savait qu'il allait recevoir un invité.
"J'ai des bd. Sinon... Euh... Un jeu de cartes."
Voyant qu'il n'avait pas de réponse de la part de Benjamin, Louis se rapprocha de lui doucement avant d'ajouter d'une voix qu'il voulait apaisante:
"Mon frère est un idiot. Ignore le. J'aurais dû te prévenir. Désolé."
Le brun releva la tête en souriant. Oui, les commentaires du dénommé Jonathan l'avait mis mal à l'aise, mais il était surtout préoccupé par la façon qu'il allait utiliser pour retourner dans les bras de Louis.
"Les bd, c'est bien."
Louis lui montra donc les bande-dessinées qu'il possédait et en choisit chacun un. Benjamin observa le binoclard grimper sur son lit pour s'y coucher avec le livre imager. En voilà une bonne occasion. À son tour, il grimpa sur le lit et s'approcha tellement du frisé pour coller son flanc au sien et déposer sa tête sur son épaule en retenant sa respiration. Il espérait que Louis ne dit rien contre cette proximité, mais il devenait de plus en plus confiant face à l'intérêt du garçon à lunette. Comme de fait, il vit Louis sourire en rougissant du coin de l'œil.
Les deux garçons se mirent donc à lire leur livre l'un dans les bras de l'autre, jusqu'à ce que quelqu'un cogne à la porte. La voix de la femme se fit entendre.
"Je peux rentrer les garçons? En fait, pas obligé si vous êtes trop occupé. Je voulais vous dire qu'il serait l'heure que je ramène Benjamin chez lui. Je l'attend dans la voiture."
Toujours la tête sur l'épaule de Louis, Benjamin l'entendit geindre de honte. Trouvant la situation quelque peu comique, Benjamin laissa un sourire filtrer sur ses lèvres. Autant le grand frère le rendait inconfortable avec ses sous-entendus à deux balles que sa mère était adorable de tenter de faire son mieux malgré sa situation face à son rôle de mère monoparentale qui tentait de faire grandir ses enfants dans un monde ouvert. Malgré son mince sourire, il restait quelque peu triste à l'intérieur. Le Au revoir était arrivé trop tôt.
Et bien, finalement j'ai eu plus d'inspiration que j'ai cru🤔 j'ai le jour 3 et 4 décrit 😁
Je vais être très honnête avec vous, j'ai aucune idée ou je vais avec ça 😝
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