Jour 19 Vendredi
La hargne avait rempli le cœur de Benjamin. Dans l'autobus, il ferma les yeux se remémorant la conversation qu'il avait eue avec sa mère la veille.
"Maman, est-ce que je peux aller chez Louis vendredi soir?"
"Surement pas. Rien ne me garantit une surveillance parentale."
"Une surveillance parentale?"
"La dernière fois, sa mère vous avait laissé seul."
"Mais on a 15 ans. On a pas besoin de surveillance!"
"Bien sûr que oui. Surtout deux ados avec des hormones réveiller comme vous deux."
"Mais non! Sa mère sera là et il y a aussi son grand frère!"
"Je suis désolé, mais avant que tu retournes là-bas, je me sentirais rassuré si je rencontrais sa mère."
"Il peut venir ici d'abord?" Demanda-t-il avec espoir.
"Oui, pas de problème."
"Et il pourrait rester à dormir qu'on puisse passer notre samedi ensemble?"
"Dormir? Ben, ça ne fait que 2 semaines!"
"Et alors?"
"Tu vas un peu vite tu ne me penses pas?"
"On va juste dormir!"
"Ne me prend pas pour une idiote. J'ai déjà été jeune moi aussi."
"Ta peur qu'on fasse des choses? Si ça l'aurait été un simple ami, tu aurais dit oui, mais c'est plus alors tu crois qu'automatiquement on va faire des choses?" L'accusa le garçon.
"Ben, tu es encore jeune et votre relation est nouvelle."
"On va rien faire! Tu m'énerves! Arrête d'être contre lui! Tu aurais pas dit ça si ça l'avait été un ami."
"Je veux juste m'assurer que..."
"Je te déteste! Tu es la pire mère au monde. Tu me prends pour un obsédé ma parole!"
Il ouvrit les yeux s'apercevant que l'autobus s'arrêtait devant son école. Il grogna en ramassant son sac. Résultat, Louis ne pourrait pas venir chez lui ce soir et ils ne pourraient pas se voir durant la fin de semaine. Stupide mère. Elle ne comprenait rien! Elle le traitait comme un enfant de cinq ans et pourtant, il en avait quinze! Du poil commençait à lui pousser sous les bras, preuve qu'enfin sa puberté c'était réveiller en trouvant l'amour. Il savait donc amplement s'occuper de lui. Comme si Louis et lui étaient des obsédés.
Il entra dans la classe et déposa ses affaires à son bureau férocement. Puis il se dirigea vers Louis qui avait levé la tête de son bureau en l'apercevant. Il vient s'asseoir sur ses genoux, mais cette fois-ci de face et l'embrassa. Un vrai baiser. Ses joues avaient commencé à se désenfler et la douleur avait disparu. Il se permit donc quelque chose de plus élaboré. La langue n'y était pas, mais il voulait se prouver quelque chose. Lorsqu'il rompit le baiser, il vit le visage rouge de Louis et ses yeux exorbités sous ses lunettes rondes. Benjamin gémit et dépose son front sur l'épaule de son partenaire. Tiens, c'était une bosse qui naissait dans les pantalons de son camarade? Il sourit doucement. C'était plaisant de savoir qu'il pouvait faire cette effet là juste avec un baiser.
"Euh... Ben... ça va?"
"Non, ma mère est conne."
"Ah." Répondit Louis de plus en plus mal à l'aise et qui commença à se tortiller sur sa chaise. "Je suis désolé."
Ben se releva et offrit un visage fâché à Louis.
"Arrête de t'excuser tout le temps! Tu n'y es pour rien."
"Dé... ok." Bredouilla Louis qui baissa son regard toujours inconfortable dans son pantalon un peu trop serré soudainement.
"Tu veux skipper à l'école avec moi?"
Louis releva la tête abasourdi.
"Tu veux... je crois pas que ça soit une bonne idée. Si tu as des conflits avec ta mère, ça va juste empirer."
"Je m'en fou. Je veux justement la faire chier. Elle me prend pour un irresponsable et bien je le deviendrais." Défie Benjamin du regard.
Louis vient se masser la nuque et réajuster ses lunettes sur le nez.
"Ben qu'est-ce qui c'est passé?"
"Elle croit qu'automatiquement si on se retrouve seul, on va faire l'amour."
"Quoi? Mais non! Pourquoi on ferait ça?" S'indigna Louis avant de se rendre compte que Ben pourrait mal l'interpréter. "Je veux dire, pas que j'ai pas envie, mais... euh... non j'ai pas envie, mais... euh... un jour ensemble, sûrement! Juste pas là, car... euh... c'est pas a cause de toi que j'ai pas envie..."
"Ça va Louis!" Vola à son secours Benjamin en riant. "Moi aussi je ne suis pas prêt, alors je te comprends, mais ma mère est persuadée du contraire."
"C'est à cause de moi? J'ai pas fait une très bonne impression je crois au dernier souper et ta mère ne semblait pas m'aimer."
"Non, c'est pas toi. C'est moi. Elle a peur que je sois plus son bébé chéri."
"Juste à cause que tu as un copain?"
"Bah... je crois qu'elle n'a pas apprécié trouver un condom dans ma chambre." Avoua timidement le plus petit apeuré à l'idée que Louis lui pose des questions.
"Mais c'est bien pourtant. Un condom, c'est bon signe. Ça veut dire que tu as tout ce qu'il faut pour te protéger."
"Ah oui?"
"Ouais... je crois. Ma mère m'en a donné à moi et Jonathan l'année passée en disant que c'est normal d'expérimenter et que fallait pas oublier de faire ça en toute sûreté." Répondit Louis gêner, se rendant compte que peut-être que c'était pas une bonne idée de dire ça.
Benjamin fixait Louis la bouche légèrement ouverte face à la révélation.
"Ta mère est trop cool."
Soulagé que Ben ne le juge pas après cet aveux, Louis libère l'air qu'il avait gardé inconsciemment.
"Merci, mais je crois pas que ça soit la meilleure idée de ne pas aller en cours."
"Ouais. J'étais peut-être juste trop en colère." Répondit Ben gêner.
"C'est pas grave. Donc on se voit ce soir?"
"Non, ma mère ne veut pas." Répondit Ben tristement.
"Ok, alors en fin de semaine?"
"Je crois que je suis privé de sortie pendant le mois entier."
"Quoi? Pourquoi?"
"Car j'ai traité ma mère de conne." Avoua Ben ce rendant compte avec le recul que ce n'était finalement pas la bonne chose à faire.
"Ah, mais tu t'es excusé?"
"Non."
"Peut-être que si tu t'excuses, elle va dire oui." Répondit Louis plein d'espoir.
Comme réponse, Ben haussa les épaules avant que la prof se mette à parler d'une voix forte derrière eux.
"Benjamin, auriez-vous l'amabilité de quitter les cuisses de votre petit-ami pour regagner votre place. Vous n'avez peut-être pas entendu la cloche, mais je confirme que le cours a commencé."
***
Sa mère était dans le salon devant la télé avec son père. Le garçon prit une grande respiration avant d'entrer dans la pièce.
"Maman..."
La femme l'ignorait avec brio.
"Maman je suis désolé pour ce que je t'ai dit hier soir."
Sa mère finit par tourner la tête vers lui.
"Tu es puni pour une semaine."
"Mais je me suis excusé." se lamenta le garçon.
"Ça ne change rien. Tu es privé de sortie."
"Mais s'il te plait. Au moins samedi ou dimanche. Je ne pourrai pas le voir la fin de semaine prochaine, il va être chez son père. C'est là ou jamais."
"Et bien tu aurais dû y réfléchir avant de me parler comme tu la fais."
"Mais je m'excuse. Je le verrais pas de la semaine si tu veux, mais laisse moi au moins la chance de le voir une fois en fin de semaine."
"Ben, la discussion est close. Tu es puni et ce n'est pas car tu t'excuses que je lèverais la punition."
Les larmes montèrent aux yeux de Benjamin.
"Maman..."
"Non. Va t'en dans ta chambre maintenant."
"Tu comprends pas. C'est pas juste. Tu ne me fais pas confiance, c'est pour ça que je me suis choquer."
"C'est faux. J'ai entièrement confiance en toi, mais ne trouves-tu pas que ça va un peu trop vite avec ton copain. Prenez votre temps."
"Mais on prend notre temps. Tu le connais pas."
"Et bien..."
Mais sa mère n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un bruit sourd se fit entendre. À l'étage, une dispute semblait avoir éclaté entre ses sœurs. Aussitôt, le père et la mère se levèrent pour ce précipiter au deuxième suivit de Benjamin morose.
"Qu'est-ce qui se passe ici?" Demanda le père de sa grosse voix en éloignant les jumelles l'une de l'autre, car celle-ci avait commencé à se tirer les cheveux.
Un duel de regards signifiant mille choses entre les filles fut déclenché et l'une d'elle finit par lâcher prise.
"Marie fume du pot avec un mec dans les toilettes."
"Salope!" Cria la sœur et le père l'empêcha de frapper sa sœur en la dirigeant vers sa chambre.
La mère suivit le père dans la pièce et referma derrière eux, laissant Ben et la jumelle dans le couloir.
"Marie a pris de la drogue?" Demanda Benjamin abasourdi.
La fille ne répondit pas et partit à courir cacher ses larmes. Ben referma sa bouche légèrement ouverte et alla s'asseoir sur son lit en encerclant ses jambes de ses bras. Ne pas pouvoir passer une journée complète avec Louis pendant 2 semaines, l'enfer. En plus il entendait sa sœur et ses parents se disputer dans la pièce d'à côté. L'ambiance dans la maison allait être géniale. Il fut surpris de voir sa sœur le rejoindre et se coucher dans son lit. Il se coucha à côté d'elle et ils s'observaient un moment.
"Elle ne me le pardonnera jamais."
"Mais non. Dis pas ça. Je suis sûr que Marie va comprendre que c'était pour son bien."
"Louis est un type bien, Ben."
"Hein? Pourquoi tu dis ça?"
"C'est lui qui nous a avertit."
"Ah bon?"
Sa sœur lui sourit avant de tapoter le nez de son frère.
"Maman aussi va te pardonner."
"Ça ne change rien, maman ne veut plus que je le vois."
Sa sœur se rapprocha pour lui faire un câlin. La dispute dans la chambre d'à côté finit par arrêter et la mère quitta la pièce laissant sa fille seule avec son mari pour venir voir ses deux autres enfants.
"Virginie, quand as-tu vu ta soeur avec ce garçon la dernière fois?"
La fille se redressa sur le lit pour observer sa mère.
"Hier. Louis m'a dit qu'elle se cachait dans les toilettes pour handicapés avec son copain et quand j'ai été vérifier, ils étaient là à fumer."
"Louis?"
"Oui. Le petit-ami de Ben. Il l'a vu mardi et il nous à avertie."
"Ok. Merci. Je peux parler à ton frère un moment."
Abandonnant Ben, Virginie quitta la pièce. Sa mère vient le rejoindre sur le lit en soupirant.
"Louis vous a prévenu?"
Benjamin observait sa mère un moment avant de réaliser que la situation était à son avantage.
"Bien sûr! Il savait que ce qui se passait était mal et nous a prévenu. C'est une bonne personne. Mais faut pas le dire à Marie, car il parait que son copain avait menacé le mien!" Dit Ben plein d'espoir de convaincre sa mère de leur faire confiance.
"Et bien, je crois qu'il mérite une récompense d'avoir pris la peine de nous avertir. Il peut venir demain."
Aussitôt Benjamin sauta dans les bras de sa mère en l'embrassant sur la joue.
"Merci maman! Tu es la meilleure maman au monde!"
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