Chapitre XVI
Je suis allongée sous les draps de mon lit, dans les bras de Zachary Collins, et en sous-vêtements que j'ai pris la peine de remettre pour ne pas le laisser admirer la vue plus longtemps. Aucun de nous ne parle mais on sait tous les deux ce que pense l'autre. Sa main tient la mienne fermement en la caressant avec son pouce. J'ai l'impression qu'il a peur que je m'en aille, ce qui est une bonne chose, j'avais peur que ce soit lui qui parte après qu'on ait couché ensemble. Après tout il a reçu ce qu'il voulait. Mais non, il est toujours là.
- Amyra ?
Je lève la tête vers lui pour mieux l'écouter.
- Je ne t'ai pas fait mal j'espère ?
Ça me touche qu'il s'inquiète autant pour moi, parce qu'il a l'air vraiment très inquiet. Alors je lui souris et lâche sa main pour remettre en place ses cheveux qui tombait sur son front.
- C'était parfait.
Il me sourit et pose sa main sur ma hanche pour la caresser. Je regarde par la fenêtre les rayons de lumières qui s'élèvent dans les airs. La fête. J'avais complètement oublié.
- Tu ne crois pas qu'on devrait descendre ?
- Les gars doivent gérer ne t'en fais pas. Et puis je m'en fiche de cette foutue soirée.
- Alors pourquoi tu l'as organisé Einstein ?
- Parce que je savais que tu reviendrais.
Je me retiens de rire, je dois admettre même si c'est difficile de le faire, qu'il a été très malin sur ce coup-là. Après tout je suis là, et...on a bien profité de ma présence. Je repense à notre petit jeu de tout à l'heure. Bon sang et dire que je suis montée sur une table pour danser. Je comprends Sofia maintenant, je vois pourquoi elle le fait souvent. C'est plutôt amusant. Même si je l'ai fait parce que monsieur a commencé la partie en me rendant jalouse.
- Je t'ai vu parler avec cette fille tout à l'heure.
- Celle que tu as chassé de la maison ?
- Oui.
Ça aussi j'ai du mal à l'admettre.
- Moi je t'ai vu danser sur une table. Comme tous les mecs qui étaient présents.
- Et alors ? Tu étais jaloux ?
- Très jaloux.
Waouh. Je ne pensais pas qu'il le dirait, et surtout pas aussi facilement. Alors je me tais pour lui faire comprendre que je veux qu'il continue de parler, parce que j'aime ce qu'il dit pour une fois. Il soupire et continue donc.
- Tu sais ce que je déteste le plus dans notre situation Amyra Salem ?
Je balance la tête de gauche à droite.
- C'est le fait de t'avoir mais de ne pas pouvoir le dire aux autres garçons pour qu'ils m'envient.
- Tu crois qu'ils t'envieraient ?
- Tu l'as prouvé en montant sur cette table, sans ta veste qui plus est.
Je souris et lui donne un léger coup de poing sur le torse. Il rit à son tour et reprend ma main dans la sienne. Je suis tellement heureuse à ce moment-là, j'en oublie tout le reste, les personnes présentes juste en bas, ma confrontation avec Foster et l'absence de nos parents. Ce soir on est justes deux adolescents normaux qui ont passé un cap dans leur relation. Est-ce que c'est mal de l'avoir fait seulement une semaine après le début de notre « relation » ? Je ne sais pas. En fait je crois que je n'ai jamais ressenti ça pour un autre garçon et ça me fait très peur. Il le remarque.
- Ça va Amyra ?
Je hoche la tête doucement et regarde nos doigts entremêlés.
- Je pensais à ce que moi je déteste le plus dans notre situation.
- Et qu'est-ce que c'est ?
Je me tourne vers lui en souriant gênée et un peu honteuse, puis je décide de lui dire. Après tout garder ça pour moi ne sert à rien et le dire ne me fera pas de mal. Bien au contraire.
- J'ai peur de souffrir, je finis par avouer en détournant légèrement le regard.
- Pourquoi tu souffrirais ?
Pourquoi ? Pour tout simplement un bon million de raisons que je pourrais énumérer maintenant. J'ai l'impression que le monde entier voudrait nous séparer si la vérité à notre sujet finissais par éclater. Mais il y a une raison en particulier qui me terrifie encore plus que toutes les autres.
- Parce que je commence sérieusement à m'attacher à toi.
- Vraiment ? s'étonne ce dernier en souriant comme un enfant.
C'était déjà assez gênant de le dire la première fois, il veut en plus que je recommence ? Bon d'accord. Après tout au point où j'en suis je ne pourrai pas descendre plus bas sur l'échelle de la honte.
- Je commence à avoir des sentiments pour toi que je ne devrais même pas...que je m'étais juré de ne pas avoir. Et j'ai peur que tu me brises le cœur imbécile.
Il choisit ce moment pour déposer un baiser sur mes lèvres puis caresser ma joue en me souriant.
- Jamais je ne ferai ça.
- Tu n'en sais rien.
- Si je brise ton cœur, le mien souffrira encore plus.
Cette phrase a le don de me rassurer alors je l'embrasse à mon tour avant de me redresser pour me mettre sur lui. Je suis bien avec lui. Je ne veux pas que ça change. Malheureusement je sais que ça sera le cas quand nos parents seront revenus. Alors je vais essayer de profiter le plus possible qu'ils ne soient pas là. Jusqu'à leur retour je vais profiter de pouvoir être seule avec Zachary.
Ça fait trois jours que je file le parfait amour avec Zachary. On est seuls tous les deux dans cette grande maison et on trouve toujours des choses à faire. Le 1er janvier on a passé la journée à nettoyer la maison après la soirée donc rien de très captivant. Pourtant en le faisant tous les deux on a réussi à faire de ça une vraie partie de rigolade. Le lendemain on a...passé la journée au lit. Et hier on a regardé la télé en jouant à des jeux du genre cap ou pas cap. C'est comme ça que je me suis retrouvée devant la maison avec pour seul vêtement une serviette très courte pendant très exactement cinq minutes. Le livreur de journaux s'en souvient très bien j'en ai peur, le pauvre est tombé de son vélo en passant devant la maison. Mais Zachary a payé pour ce gage ridicule puisque je lui ai fait mangé le pot de glace à la vanille du congélateur en moins d'une minute. Son cerveau était tellement gelé qu'il m'a presque suppliée de l'emmener à l'hôpital. Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'on va faire. Je suis en train de laver et de ranger la vaisselle quand j'entends une mélodie magnifique qui provient de la salle à manger. Il y a un piano là-bas mais personne ne l'a jamais utilisé. Jusqu'à maintenant. Je laisse donc ce que je faisais et je vais dans la pièce d'à côté pour y découvrir Zachary, assis face au grand instrument. Il joue un air que je connais parfaitement bien puisque c'est mon préféré. Spring Waltz de Chopin. Je m'avance vers lui et je vais m'asseoir à ses côtés, ce qui ne le déconcentre pas. Il me regarde un instant en souriant puis recommence à fixer les touches qu'il caresse délicatement. Avec un sérieux que je ne lui connais pas et qui m'intrigue autant qu'il m'attire. Je crois n'avoir jamais été aussi émue de ma vie. Cette mélodie est tellement belle, et l'entendre en vrai c'est tellement incroyable. Je ne savais pas que Zachary savait jouer du piano. J'aime cette nouvelle facette de lui que je découvre, en faite j'aime tout chez lui. Et ça commence à me plaire plus que ça ne me fait peur. Je me demande ce qui l'a poussé à reprendre le piano maintenant ? Je ne crois pas qu'il en jouait avant. Ou plutôt je ne crois pas l'avoir déjà entendu en jouer. Je l'écoute jouer la totalité de la mélodie en savourant chaque note et en fermant les yeux. Et quand la dernière note résonne, je les rouvre pour le regarder en applaudissant.
- C'était...waouh.
- Merci.
Il referme le piano avec soin avant de prendre ma main et d'y déposer un baiser.
- Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? me demande-t-il alors en souriant.
Je préfère ne pas lui demander où il a appris à jouer comme ça parce qu'il n'a pas l'air de vouloir me le dire de toute évidence.
- Je ne sais pas. Une chose est sûre on ne va pas rester enfermés pendant toutes les vacances.
Il prend un air désolé. Je comprends très bien ce que ça veut dire.
- Mais on ne peut pas sortir parce qu'on ne doit pas être vus ensemble. Oui je sais.
C'est stupide mais je commence à en avoir marre de tout ça. Je ne veux plus me cacher, et je sais que lui non plus. Mais je sais aussi que c'est uniquement pour moi qu'il accepte ça. Si ça ne tenait qu'à lui il m'embrasserait devant tout le monde sans aucune gêne, je pense même que ça lui plairait de le faire. D'avoir tous ces regards braqués sur nous. J'aime le fait qu'il respecte ma volonté, même si cette volonté devient difficile à gérer. Il prend ma deuxième main pour les serrer toutes les deux.
- Et si on partait ? me propose-t-il sur un coup de tête.
- Pour aller où ?
- N'importe où. Quelque part où personne ne nous connaîtrait.
Cette idée de l'exil me fait sourire. Partir loin de cet endroit, de nos amis, de nos ennemis...ça me plairais tellement. Mais est-ce possible ? On l'a déjà fait une fois, le jour où j'ai appris que j'allais être grande sœur et qu'il m'a aidé à me vider l'esprit. Mais je suppose que cette fois il parle de partir plus longtemps que quelques heures.
- Tu crois que ça pourrait être aussi simple ? je lui demande inquiète de ce qui pourrait nous attendre.
- Tu crois que ça ne le serait pas ?
- On partirait pendant combien de temps ?
- Quelques jours.
Je souris encore plus mais quelqu'un sonne à la porte, me tirant de ma rêverie. Je me lève donc en déposant un baiser sur les lèvres de Zachary.
- Ça serait super, je réponds en souriant.
Il sourit aussi et je vais jusqu'au salon pour ouvrir la porte d'entrée. Je me retrouve face à ma meilleure amie qui porte dans ses bras son petit cousin. Il a quelques mois et je suis folle de sa petite bouille, c'est pourquoi dès qu'il est de passage en ville je cours chez Sofia pour aller le voir. Alors évidemment je m'empresse de le prendre dans mes bras.
- Hey salut toi !
Ses petites joues roses se creusent pour s'arrondir encore plus en formant un sourire magnifique. Je suis fan des bébés. Si un jour on me mettait dans un petit parc entourée de plusieurs petites frimousses je serais la plus heureuse du monde. Mais mon bonheur diminue lorsque Sofia pose la lanière d'un sac sur mon épaule et me tend un ours en peluche. Je la regarde perdue.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je suis sensée le surveiller cet après-midi mais Mac m'a fait une surprise énorme. Il m'emmène à une séance de dédicaces d'un de mes livres préférés dans une librairie assez loin. Je ne peux pas rater ça Amyra.
Je n'arrive pas à croire qu'elle me fasse ce coup-là.
- Donc si je comprends bien je suis de corvée de nounou pendant que toi tu vas aller t'amuser avec ton mec ?
- Chérie je sais que tu adores les gosses alors s'il-te-plaît je t'en supplie sauve-moi et je te devrai une faveur.
- Je ne compte même plus le nombre de faveurs que tu me dois.
Elle commence à faire une tête de chien battu. Elle me fait pitié je dois l'admettre. Elle veut juste aller s'amuser avec son amoureux, ce que j'aimerais faire moi aussi. Pour moi c'est impossible mais pas pour elle et je suis sûre qu'elle ferait la même chose pour moi. Alors je n'ai pas d'autre choix que d'accepter.
- D'accord donne-moi la peluche.
Elle allait me sauter dans les bras mais je lui rappelle très vite que je suis en train de porter un bébé. Elle me dit donc simplement merci et part en courant après m'avoir confié l'ours. Je redoute le jour où je devrai élever son propre enfant moi-même. Je referme la porte au même moment où elle s'éloigne dans sa voiture et je vais rejoindre Zachary dans la salle à manger. Je le vois raccrocher précipitamment à son téléphone quand j'arrive. Bizarre. Mais je n'ai pas le temps de l'interroger sur la personne à l'autre bout du fil puisqu'il remarque le petit dans mes bras et se retient de rire.
- Amyra à qui est-ce que tu as volé ce bébé ?
- Très drôle. Je te présente Logan le cousin de Sofia.
- Et pourquoi Logan n'est pas chez Sofia ?
La partie la plus délicate de cette conversation.
- Tu te souviens que tu m'as demandé ce qu'on ferait aujourd'hui ? Du baby-sitting ça te dit ?
Il soupire et lève les yeux au ciel.
- Amyra-
- Oui je sais tu ne pensais absolument pas à ça comme programme mais je n'ai pas pu refuser.
Je m'approche de lui en souriant.
- Ça va être drôle.
- Je me souviens comment était ma petite sœur chérie quand elle était bébé. Ce sont des souvenirs que j'ai refoulé très longtemps parce que justement ils n'étaient pas drôles.
- Zachary s'il-te-plaît.
Je fais la même tête que Sofia m'a faite tout à l'heure en priant pour que ça fonctionne. Et heureusement le petit Logan me vient en aide en se penchant vers lui pour aller dans ses bras. Je me retiens de rire quand après un instant de réticences, Zachary accepte enfin de le prendre avec lui. Étonnement, voir Zachary Collins avec un bébé dans les bras et plus amusant qu'adorable. Et on passe ainsi notre après-midi à nous occuper de Logan. On joue à des jeux avec lui, on regarde des dessins-animés, on tente tant bien que mal de lui faire boire son lait...je passe un excellent moment. D'un côté quand on met deux enfants avec un bébé, c'est normal que les deux plus grands s'amusent le plus. Au moment de changer sa couche c'est Zachary qui s'est porté volontaire pour le faire à ma grande surprise. C'est pourquoi j'ai proposé, moi, de le mettre au lit quand il a commencé à s'endormir. Heureusement qu'on a gardé le berceau de Charlie. Je peux le coucher et le regarder dormir un long moment. Je le trouve adorable, sa petite bouche est grande ouverte, ses petites mains minuscules sont fermées telles des vraies mains de boxer, et ses petits pieds font de légers mouvements quelquefois. J'ai l'impression de fondre face à cette bouille adorable. J'entends Zachary monter les escaliers bruyamment, alors dès qu'il arrive devant la chambre je lui crie dessus en muet. Ce qui amuse le gamin. Je sors de la chambre en fermant légèrement la porte. Je me tourne ensuite vers l'enfant en enroulant mes bras autour de son cou.
- Je t'avais dit qu'on s'amuserait.
Il sourit et je sens ses mains se glisser sous mon t-shirt pour aller se poser dans mon dos et me coller à lui. Elles sont froides et me provoquent des frissons que je ne parviens pas à calmer.
- Je connais une autre manière de nous amuser si c'est ce qui t'inquiète le plus, renchérit Zachary avec hâte.
Je me mets bien sûr à rire sans le repousser pour autant.
- Non mais tu ne penses qu'à ça.
- Je plaide coupable.
Il commence à m'embrasser et me tire jusqu'à sa chambre où il retire complètement mon t-shirt qu'il laisse tomber sur le sol. Je le pousse sur le lit pour aller me mettre sur lui et prendre le dessus, ce qu'il n'accepte pas puisque je me retrouve vite en dessous. Mais alors que l'envie commençait à monter de plus en plus, alors que nos deux corps commençaient à s'embraser, j'entends Logan pleurer dans la chambre de Charlie. Zachary aussi l'entend. On se sépare en soupirant et à contrecœur.
- Je comprends le divorce de mes parents maintenant, je m'exclame en riant avant de me relever pour aller voir le petit en attrapant en route mon t-shirt sur le sol.
Lorsque Sofia revient le chercher le soir, c'est Zachary qui va le chercher dans la chambre puisque le petit diable a pris beaucoup de temps pour se rendormir. Sofia a l'air admirative.
- J'aimerais que Mac aiment autant les bébés.
- Pourtant il est allé s'occuper des enfants au Cambodge.
- Oui mais les enfants d'ici n'ont pas l'air de l'intéresser.
Je souris et vois Zachary redescendre avec un Logan endormi dans ses bras, ainsi que son sac d'affaires. Il rend le bébé à sa cousine qui a l'air heureuse de le revoir mine de rien. Peut-être que la prochaine fois elle s'en occupera mieux au lieu de demander à des gens de le faire à sa place. On lui dit rapidement au revoir avant de refermer la porte. La maison paraît beaucoup trop silencieuse maintenant et on est tous les deux épuisés. Mon téléphone brise le silence en se mettant à biper. Je le regarde et découvre un message que je n'attendais absolument pas.
- Qui c'est ? m'interroge Zachary curieux face à mon air surpris et amusé.
- C'est Owen.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il te veut celui-là ?
- Apparemment il veut qu'on se voit parce qu'il a trouvé ma compagnie très agréable à la soirée du nouvel an.
- Pris à mon propre piège.
Je souris et commence à écrire une réponse, qui attise encore plus la curiosité de Zachary qui ne se gène pas pour se glisser derrière moi et tenter de lire. Mon premier reflex est donc de cacher l'écran pour qu'il ne puisse pas le voir.
- Tu lui réponds quoi ?
- Ça ne te regarde pas.
- Bien sûr que si.
- Bien sûr que non.
- Amyra j'ai le droit de savoir ce que tu réponds à un mec qui t'invite à sortir avec lui. Je suis ton copain je te rappelle.
Je ne sais pas pourquoi entendre le mot copain sortir de sa bouche me procure un sentiment étrange. Je crois bien que c'est la première fois qu'il le dit. Ou que l'un de nous ne le dise. Normalement on est plus du genre à dire « relation » à la place de « couple ». Ça me fait bizarre et plaisir à la fois.
- Pourquoi tu souris bêtement Amyra Salem ? Tu as écouté ce que je t'ai dit au moins ?
- Oui tu as dit que tu étais mon copain.
- Ce n'est pas le cas ?
- Jusqu'à maintenant je n'avais pas réalisé.
- Et c'est mal ?
- Non. C'est...excitant.
Il se retient de sourire et soudain il me soulève sur son épaule pour s'avancer vers les escaliers. Venant de lui ça ne m'étonne même pas. Et puis il a pris l'habitude maintenant de ne plus me demander la permission avant de m'emmener quelque part. Une fois arrivés dans sa chambre il me jette sur le lit et vient se mettre sur moi en maintenant mes mains au dessus de ma tête et en souriant.
- Et si on partait samedi ? me propose ce dernier comme si le début de cette conversation n'avait pas eu lieu des heures plus tôt.
- Samedi c'est après-demain.
- Et alors ?
Je souris et me mets à rire en me redressant légèrement afin de coller mes lèvres aux siennes. Il répond vite à mon baiser et je parviens enfin à nous retourner afin d'être au-dessus. Cette fois c'est moi qui glisse mes doigts entre les siens pour empêcher ses mains de bouger.
- D'accord pour samedi.
- C'est vrai ?
- Oui. A condition que tu me dises où on va aller.
- On va aller...dans un hôtel.
- Et ?
- Et dans un autre. On va tester tous les hôtels de la région.
- Toutes les chambres tu veux dire ?
Il hoche la tête en souriant comme un idiot ce qui me fait fondre encore plus. Je sais que je le dis tout le temps mais pourquoi faut-il qu'il soit aussi beau ? Pourquoi ce sourire qui pourrait faire succomber n'importe quelle fille ? Pourquoi ce regard intense qui me déshabille même en public ? Pourquoi ces cheveux en pagaille qui me donne envie de jouer dedans à chaque fois que je les vois ? Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas tomber dans ses bras plus tôt. Et quand je dis plus tôt je ne veux pas dire quelques semaines plus tôt. Je veux dire le jour où je l'ai rencontré. Je l'ai trouvé beau à ce moment-là oui mais j'ai l'impression de voir aujourd'hui des détails que je ne voyais pas avant. Bien sûr la petite cicatrice sur sa joue causée par son embrouille avec Foster est toujours visible mais ça le rend encore plus sexy. En plus c'est une cicatrice qu'il s'est faite en voulant défendre mon honneur, même si je suis contre cette technique je dois dire que je suis flattée. Et d'un côté cette cicatrice c'est ce qui me permet de me dire que c'est bien mon copain devant toutes les autres filles. Je ne peux pas me montrer proche avec lui mais en voyant cette petite éraflure je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il s'est battu pour moi et pour aucune autre de ces bimbos. Je me demande bien ce qui l'attire chez moi. Après tout avant de devenir aussi proche de lui je n'avais aucune expérience sexuelle ce qui avait l'air d'être un de ses plus grands critères de sélection, ce n'est un secret pour personne que je suis le genre de fille qui enchaîne les relations sans réussir à se poser et j'admets qu'il m'est arrivé d'être assez insupportable avec lui. D'un côté je lui rendais simplement ce qu'il me donnait mais je pense avoir un peu exagéré en lui cassant le nez. Je m'en suis rendue compte après avoir frappé Foster qui lui le méritait vraiment. Mes pensées sont interrompues par le gamin arrogant qui s'est rendu compte que je le fixais beaucoup trop en souriant.
- Arrête de m'admirer Amyra Salem je vais finir par croire que tu deviens complètement obsédée par mon physique de rêve.
Je ris et lui donne un coup sur le torse. Il est tellement musclé. D'accord stop ! Je dois à tout prix me calmer avant de devenir vraiment folle de lui.
- Crétin.
Il sourit et avec ses mains que je tiens toujours, il joue avec les miennes en les serrant fort pour ne pas me laisser m'envoler.
- Tu sais que tu es en train de me rendre dingue Amyra Salem ?
- Ah oui ? Serait-ce possible que je sois parvenue à dompter l'indomptable Zachary Collins ?
- Peut-être bien.
On rit tous les deux mais encore une fois on est interrompus. Pas par des pleurs de bébés mais par une sonnerie de téléphone. Mon téléphone. C'est un appel vidéo de ma mère. Je soupire en lançant un regard agacé à Zachary.
- Je dois répondre sinon elle va me harceler.
- Je sais bien.
Évidemment il sait comment elle est. Je me lève donc du lit et j'allais répondre jusqu'à ce que je me rappelle que je suis toujours dans la chambre de Zachary. Ça se verra tout de suite sur une vidéo je dois faire vraiment gaffe avec ce genre d'erreur. Je sors donc précipitamment pour aller dans ma chambre et répondre enfin. Alors que je m'attendais à tomber sur le visage doux et rassurant de ma mère, je me retrouve à la place face à une petite tête adorable qui me sourit.
- Amyra !
- Hey salut chérie comment ça va ?
- C'est trop bien ici !
- J'imagine oui.
Depuis le début elle n'arrête pas de se rendre dans des parcs d'attractions ou à la plage. Que ce soit avec les parents ou avec des assistants. Le plus souvent je suppose qu'elle se retrouve avec des assistants puisque ma mère et Dorian sont toujours occupés avec le travail. Il n'y a qu'à voir comment ils sont ici pour le deviner. Charlie commence à me raconter pleins d'histoires, jusqu'à ce qu'elle me demande d'appeler son grand frère. Ce que je fais immédiatement, il sera heureux de voir sa petite sœur. D'ailleurs il l'est tellement en la voyant qu'il me vole mon téléphone et sort avec pour se promener dans la maison en parlant avec elle. Je me demande si un jour il laissera mon téléphone tranquille. Ça m'étonnerait. Mais en attendant je vais juste essayer de ne pas le tuer et d'attendre qu'il me le rende, parce que je me rends compte qu'avec lui le célibat ne me manque quasiment pas. J'ai bien dit quasiment.
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