Chapitre XV
Le 31 décembre. Déjà. Tant de choses se sont produites cette année sans que je ne puisse voir le temps passer. Surtout durant ce dernier mois. J'ai failli sortir avec un mec vraiment mignon, j'ai embrassé à maintes reprises le fils du mari de ma mère, je suis allée me saouler en boîte de nuit avec un ami de retour en ville qui va sûrement bientôt repartir, j'ai appris que j'allais devenir grande sœur de deux jumeaux, j'ai revu un fantôme de mon passé que je pensais ne jamais recroiser, j'ai fait une bataille de nourriture avec mon grand frère le soir du réveillon de Noël et je me suis mise en couple avec un imbécile de première. Un mois de décembre très mouvementé pour une simple mortelle. Mais ça m'a permis de ne pas m'ennuyer au moins. Habituellement je passe mes vacances avachie dans le canapé devant des émissions de télé-réalité et des séries en me plaignant que je ne sais pas quoi faire d'autre et en m'empiffrant de tout ce que je trouve. Au moins là, je fais des économies d'électricité et je ne grossis pas. Sauf en ce moment où je suis en train de faire exactement la même chose chez Sofia. On a dormi toute la matinée, on a mangé un bol de pâtes carbonara énorme à midi, et on est maintenant installées confortablement dans le canapé avec un bol de pop-corn tout aussi grand, voir plus. Heureusement que quelqu'un se met à sonner à la porte à ce moment-là sinon la zombification aurait été beaucoup trop difficile à stopper. Je propose à mon amie d'aller ouvrir, elle se met à plaisanter en prétendant que c'est peut-être Zachary qui vient me chercher pour m'emmener loin sur son cheval blanc. Ça aurait pu être vrai. Mais vous savez pourquoi je suis persuadée que ce n'est pas Zachary derrière cette porte ? Premièrement parce qu'il est loin d'être un prince charmant, à la limite il serait le crapaud, et deuxièmement parce que je sais qui vient nous rendre visite. J'ouvre donc la porte à ce cher Mackensie que j'ai pris la peine d'appeler tout à l'heure quand Sofia prenait sa douche. Il m'a expliqué que l'endroit et surtout les personnes dans le besoin lui manquaient et qu'il avait eut l'impression de trouver un sens à sa vie en les aidant. Je continue de penser qu'il ferait mieux de réfléchir encore un peu avant de se lancer, c'est pourquoi j'ai réussi à le convaincre d'attendre au moins la fin de l'année scolaire pour partir. Et je me suis dit qu'il ferait mieux de venir le dire à Sofia lui-même. Je souris à mon ami, lui fait la bise, puis il entre et on va directement rejoindre sa petite-copine dans le salon. Cette dernière ne le remarque pas au début. Mais quand son regard croise enfin le sien, elle lâche son bol de pop corn et se lève d'un coup.
- Mac. Salut.
- Salut ma puce. Je...je pourrais te parler un instant ?
Elle me regarde avant de donner une réponse. J'ai l'impression qu'elle voudrait que je lui conseille de refuser mais je mets tout le contraire de ce conseil dans mon regard. Alors elle accepte, et le suit jusqu'à la cuisine. Je me laisse tomber dans le canapé en reprenant le pop-corn abandonné par Sofia, quand mon téléphone se met à sonner. C'est Sébastian. Génial. Je soupire en mettant une grande poignée de maïs éclaté dans ma bouche et je réponds avec une voix déformé par la nourriture.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- C'est quoi ce délire Amyra ?! Vous organisez une grosse fête ce soir à la maison ?!
Je me redresse aussitôt en manquant de faire tomber le bol et en recrachant le maïs qui reste pourtant coincé dans ma gorge. Je tente tant bien que mal d'articuler un simple mot sans m'étouffer :
- Quoi ?!
- Ne me prend pas pour un idiot en plus tous mes potes ont prévu d'y aller. Tu me chasses de la maison et ensuite tu en profites pour organiser une fête ?
Son ton autoritaire et vraiment mécontent me force à boire un verre de soda posé à côté de moi pour arrêter de tousser et enfin réussir à parler comme il faut.
- Je n'étais au courant de rien Sébastian, je suis allée dormir chez Sofia hier soir, je suppose que Zachary a dû faire ça dans notre dos.
Je vais le tuer, je vais tellement le tuer que même une fois mort il aura peur que je vienne le tuer à nouveau. Mon frère n'a pas l'air convaincu, alors je sors un argument qui est impossible à contester.
- Sébastian tu crois vraiment que moi, Amyra Salem, je vais inviter des gens que je ne connais même pas, à une soirée que je ne saurai évidemment pas gérer et où il y aura forcément de l'alcool ? Tu le crois vraiment ça ?
Il y a d'abord un silence à l'autre bout du fil, puis :
- Oui bon d'accord je te crois. Mais je te préviens si cette soirée se déroule mal alors que tu es clairement la responsable de la maison, je sais que maman me mettra ça sur le dos. Alors dans ce cas-là je me servirai de ma chère sœur comme de bouclier humain et je rejetterai toute la faute sur toi et affirmant que c'était à cause de toi si je n'étais pas à la maison.
Et sur ces mots il raccroche. Je ne sais pas ce qui m'énerve le plus, que mon frère m'ait parlé comme si j'étais son petit toutou, ou le comportement ridicule de Zachary. Une fête. Non mais une fête quoi ! Il essaie de faire quoi ? D'attirer l'attention ? Mon attention ? C'est possible. Je me demande juste pourquoi de cette façon. Il m'épuise. Les deux amoureux reviennent réconciliés dans le salon et remarquent ma mine inquiète. Bien sûr je sais que je ne peux rien leur cacher et que je ne pourrai pas y arriver sans eux. Alors je leur pose la question fatidique.
- Vous faites quoi ce soir ?
- Rien, répondent les deux à l'unisson.
- Bien. Parce qu'on va à une fête, chez moi.
Pour une fois que je suis celle qui invite.
Je me demande comment tant de gens ont pu être mis au courant en si peu de temps. Il y a des dizaines et des dizaines de personnes devant, derrière et dans la maison. Elle est carrément envahie. Une fois à l'intérieur j'ai du mal à la reconnaître avec les jeux de lumières, la foule de personnes qui boivent, rient, dansent, et aussi à cause de la fumée qui a une odeur de barbe à papa sortant de la machine faite pour en produire juste en dessous de la télévision. Je prie d'ailleurs pour que l'appareil survive à la soirée. Comme tous les objets fragiles de cette maison que Zachary n'a même pas pris la peine de cacher. Je me demande où il est lui ? Sûrement en train de se saouler avec ses potes dans la cuisine ou un truc du genre. Je me sens ridicule de m'être fait belle pour...pour lui en fait. Bon d'accord comparée aux autres filles dans leurs robes de créateur pour certaines, je suis parfaitement bien habillée vêtue de ma simple robe noire avec des rayures dorées sans manches et avec une traîne assez longue à l'arrière qui m'arrive aux mollets. Cependant je cache le décolleté trop plongeant grâce à une veste en cuir blanche. Je me sens parfaitement bien habillée. Et maquillée par les mains d'artistes de ma chère meilleure amie. Je suis sur mon 31 comme les gens aiment le dire, et c'est le cas de le dire en cette soirée spéciale du réveillon du nouvel an. Lorsque j'atteins enfin le salon où la musique est la plus forte je croise un de mes ex, qui manque presque de renverser son verre sur moi, heureusement qu'il a de bons réflexes et se rattrape vite. Il insulte un de ces amis pour l'avoir poussé avant de se tourner vers moi en s'excusant et de me reconnaître.
- Amyra ?
Je lui souris tout de suite. Lui et moi on est sortis ensemble il y a des mois et on s'était séparés en de bons termes parce qu'on s'est rendus compte que deux intellos ensembles ça n'allait. Bon il n'est pas non plus le parfait petit stéréotype d'intello du style Jimmy Neutron, lui c'est plutôt beau ténébreux musclé que toutes les filles voulaient. À l'époque c'était quand même surtout le fait qu'il se serve mieux de ses neurones que de ses muscles qui m'avait intéressé. Il était parfait pour moi, ma mère l'adorait même. Mais maintenant je comprends pourquoi ça ne fonctionnait pas, il n'y avait pas cette fougue que j'ai aujourd'hui avec Zachary, rien de bien captivant. Pourtant je suis heureuse de le voir.
- La seule et l'unique.
Il me regarde de haut en bas l'air impressionné. Alors je me mets évidemment à rire. Je n'ai pas énormément changé depuis notre rupture.
- Tu es époustouflante ce soir.
- Je vais prendre ça pour un compliment je pense.
- Oui oui c'est...carrément un compliment.
Je ris à nouveau face à sa maladresse. Je me demande ce qui se serait passé si lui et moi on était restés ensemble. C'était le garçon parfait pour moi je suis la première à l'admettre, et je ne serai sûrement pas tombée dans les bras de Zachary si j'avais été avec lui. Ou bien si et je me serais comportée comme une vraie garce en le trompant.
- Je ne t'ai pas vu en arrivant, remarque ce dernier perplexe. Tu vis toujours ici non ?
- Oui. J'étais juste chez Sofia et je dois admettre que je n'étais même pas au courant de cette petite soirée que Zachary a organisée en secret.
- C'est toujours la guerre entre vous ?
Que répondre à cette question ? Oui on se dispute toujours tout les deux mais quand on ne le fait on se tripote en cachette dans nos chambres.
- Disons que ça s'est un peu calmé entre nous.
- Cool.
On se sourit à nouveau. J'espère qu'on ne va pas s'éterniser sur le sujet Zachary parce que je dois dire que ça me gêne un peu de parler de lui avec mon ex. Heureusement il me propose d'aller me chercher un verre ce que j'accepte tout de suite. Il part donc en me faisant promettre de ne pas bouger d'ici. Je me retrouve seule entourée de personnes que je ne connais pas vraiment ou juste de vue. Je n'aime pas ce genre de fête, je préfère quand c'est plus calme ce qui n'est pas le cas de l'hôte de la soirée.
- Owen Reed ?
Je me retiens de sursauter en entendant cette voix chuchoter à mon oreille. Pas parce qu'elle m'a fait peur mais parce que je sais à qui elle appartient. Je ne bouge pas et attends qu'il vienne se mettre devant moi avec ce sourire farceur qui me fait craquer et me met hors de moi.
- Si tu voulais me rendre jaloux tu aurais pu choisir quelqu'un d'autre que lui, m'annonce-t-il en riant.
- Owen et moi on est sortis ensemble au cas où tu ne t'en rappellerais pas. Ce qui ne m'étonnerait pas puisque monsieur ne s'intéresse qu'à sa petite personne.
Il a l'air heureux de m'entendre lui jeter des pics comme j'en ai l'habitude. D'un côté il comprend que je ne lui en veux plus vraiment mais aussi que je ne suis pas prête à accorder mon pardon sans un petit effort de sa part. Il me tend un verre que je refuse d'un geste de main.
- Non merci Owen est allé m'en chercher un.
- Est-ce qu'Owen sait que tu es déjà prise par le mec hyper canon et drôle qui organise cette soirée ?
Heureusement qu'il y a trop de bruit et de musique pour que les personnes autour de nous puissent entendre notre conversation. Je n'imagine même pas le carnage que ça serait sinon.
- Je ne le vois nulle part moi ce garçon si parfait que tu me décris. Il est sûrement bien caché.
Son expression reprend un air de « d'accord je l'ai mérité ». Et Owen revient justement avec mon verre que je prends aussitôt en le remerciant. Puis mon ex copain se tourne vers Zachary.
- Tiens salut Zachary. On parlait justement de toi avant que je ne-
- Non Owen on ne parlait pas de lui, je le reprends immédiatement en me concentrant sur le regard pour communiquer avec lui par la pensée. Tu as dû confondre.
- Vraiment ?
- Oui. Vraiment.
Il comprend à cet instant et se tourne vers celui qui se tient à mes côtés.
- Oui j'ai dû confondre en effet.
Zachary le regarde lui, puis son regard se pose sur moi tandis que je garde la tête haute en le regardant bien dans les yeux afin de lui montrer que non, il ne m'intimide absolument pas.
- Ça arrive de se tromper.
Il n'est pas dupe, malgré mes efforts pour cacher la vérité il la connaît très bien. J'estime donc qu'il est temps pour lui de s'en aller. Déjà parce que j'aimerais bien parler un peu avec Owen et aussi parce que je sais que ça va le rendre fou que je le fasse.
- Bon tu n'as pas des invités à voir toi ? je lui demande alors en jetant un coup d'œil aux invités qui sont éparpillés un peu partout.
Il sourit et après avoir approuvé ma remarque il repart en lançant à Owen un regard que je reconnais beaucoup bien. De la jalousie. Je jubile intérieurement avant de me tourner à nouveau vers Owen et discuter avec lui. On se met à parler de tout et de rien. De nos vies, de nos études évidemment, de nos amours. Je découvre d'ailleurs qu'après moi il n'a pas eu de nouvelles copines. Je suis flattée et gênée à la fois. J'espère que ce n'est pas seulement à cause de moi. En vérité je dis à tout le monde qu'on s'est séparés sans préciser que c'est surtout moi qui ait mis fin à cette histoire. Je sais qu'il en a souffert, plus que moi. On est interrompus quelques minutes après par Sofia qui vient « m'emprunter » en attrapant mes mains pour m'emmener sur la piste de danse. Et on se met toutes les deux à danser comme des folles.
- Pourquoi ça fait une heure que je te vois parler avec Owen ?
- Ça ne fait pas-
Je regarde mon téléphone et je me rends compte qu'elle a raison. Ça fait bien une heure. Je n'ai même pas vu le temps passer tellement j'aimais parler avec lui. Je me contente de lui sourire d'un air innocent.
- Il est de très bonne compagnie qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Après tout je ne suis pas sortie avec lui pour rien ?
- Et tu ne l'as pas largué pour rien non plus.
Je lève les yeux au ciel exaspérée. Lorsque je tourne la tête pour détourner mon regard de celui de mon amie, ce que je vois au loin me mets dans une colère pas possible. Zachary est en train de parler avec la fille que j'ai chassé de la maison le jour du réveillon de Noël. Celle qui m'a traitée de petite sœur. Je n'arrive pas à y croire. Sofia suit mon regard et se met à grimacer de colère à son tour.
- Amyra donne moi la permission et je vais me le faire.
Je lui souris simplement avant de retirer ma veste rapidement pour la jeter sur le canapé au fond de la pièce. Tout le monde et surtout tous les garçons se mettent à me regarder. Dans ces moments-là avoir une poitrine avantageuse ça me va. Je détache également mes cheveux en secouant ma tête de gauche à droite pour laisser mes boucles valser dans les airs.
- Qu'est-ce que tu fais ? m'interroge ma meilleure amie en me regardant comme si j'étais un extraterrestre.
- Il veut jouer Sofia. Alors je vais jouer moi aussi.
Son regard se remplit d'admiration et elle me regarde monter sur la table basse assez haute pour que je sois plus grande que n'importe qui d'autre. Je reprends ma danse en ayant capter l'attention non pas d'un seul garçon, mais de tous ceux qui sont présents. Ils se mettent même autour de la table pour avoir une meilleure vue. Je vois Sofia applaudir en m'encourageant avec des cris, Mackensie débarquer dans la pièce en me regardant perdu et amusé, et évidemment je vois Zachary dont l'attention s'est détourné de miss mauvaises manières. Il me fixe en souriant comme un animal sauvage près à me bondir dessus. Ce qui m'encourage encore plus à poursuivre ma petite démonstration de force. J'attrape le verre de quelqu'un au passage et je le bois d'une traite. Je veux finir cette année en beauté et je crois que je suis bien partie pour. Bon bien sûr après quelques instants mes pieds commencent à souffrir alors je descends de la table, aidée de mon fan club de mecs en chaleur. Je les remercie en riant et en me collant un peu à quelques uns pour montrer à Zachary que moi aussi je peux jouer les séductrices. Mais malheureusement je finis par apercevoir dans la foule un visage que je reconnais trop bien et que je déteste voir ici. Foster. Il tire la fille qui l'accompagnait au restaurant la dernière fois violemment par le poignet. À ce moment précis, ma raison se tait et ma colère se met à souffler à mon oreille tel un petit démon qui était resté en cage trop longtemps. Je les suis donc jusqu'à l'extérieur de la maison. Il est en train de crier sur la fille en question. Mon sang se met à bouillir.
- Hey !
Il se retourne en m'entendant et la fille qui se tenait à côté de lui l'imite en tentant de s'échapper de son emprise. Je ne sais pas ce que je fais à cet instant mais le petit démon continue de n'en faire qu'à sa tête. Alors je prends mon courage à deux mains et je m'approche de lui en le regardant droit dans les yeux. Je ne flanche pas. Je ne suis plus la fille faible qui a eut peur de lui à cette fameuse soirée et dans ce satané restaurant. Je n'irai pas me cacher, je ne pleurerai pas et je ne baisserai pas le regard. Il m'observe partagé entre la colère, la curiosité et l'amusement.
- Qu'est-ce que tu fais ici Salem ?
- Je suis chez moi à ce que je sache, je te retourne donc la question.
- C'est une fête. Je viens faire la fête.
- Chez moi ? Dans ma maison ?! Tu sais quoi passe encore que je te vois traîner ici, mais si tu ne lâches pas cette fille maintenant je te jure que-
- Que quoi ?
J'allais répondre mais une voix que je connais se met à crier derrière moi. Zachary.
- Alors toi je te conseille de dégager maintenant avant que je ne te mette à nouveau mon poing dans la gueule !
Je l'arrête juste au moment où il arrive à mon niveau pour l'empêcher de faire n'importe quoi encore une fois. Je refuse qu'il se batte à nouveau pour moi !
- Zachary arrête.
- Ouais Zachary écoute ta frangine.
Frangine. Je le déteste encore plus pour avoir dit ça, je serre mon poing pour me retenir de dire ou faire n'importe quoi puisque des gens nous regardent. Il y en a même qui se regroupent autour de nous. Je vois les amis de Zachary qui s'approchent. Ceux que j'avais déjà vu de vue mais que je n'avais jamais rencontré, ils se tiennent tous les trois à côté de lui pour l'empêcher d'avancer. Mais je ne les regarde pas, je me contente de fixer droit dans les yeux celui qui me terrifiait et qui aujourd'hui me dégoûte.
- Je ne le répéterai pas deux fois Foster. Tu dégages de ma pelouse !
- Je t'en prie Amyra, tu sais aussi bien que moi que tu penses à cette fameuse soirée tous les soirs avant de te coucher. Tu as aimé que je te caresse comme je l'ai fait.
A ce moment-là je n'écoute même pas les murmures autour de moi, je ne regarde pas Zachary qui se débat face à ses amis pour sauter à la gorge de Foster, et surtout, je ne retiens plus mes pulsions. Je m'approche encore plus de lui en souriant et une fois à quelques centimètres de lui, je pose délicatement ma main sur son épaule, et avec toute la force que j'ai je lui donne un coup de poing monumental dans la figure. Il lâche aussitôt la fille qui court loin de lui et tient son nez en gémissant de douleur.
- Pétasse !
Il se redresse avec un nez en sang, et allait se jeter sur moi mais les amis de Zachary viennent se mettre devant moi pour me protéger. Zachary quant à lui vient me voir pour s'assurer que je vais bien. Il prend mon visage entre ses mains et me regarde attentivement pour essayer de repérer la moindre séquelle. Mais je n'ai rien, mis à part une douleur supportable à la main qui a servi à frapper cet enfoiré.
- Ça va ? Il ne t'a rien fait ?
- Non Zachary je vais bien.
Je prends ses mains et les retirent. Les gens nous regardent on doit éviter ce genre de comportement même si c'est un comportement qu'aurait un frère normal pour sa sœur. Foster nous empêche d'aller plus loin en partant précipitamment. J'ai réussi. Je n'ai pas eu peur de lui, je ne l'ai pas laissé m'atteindre. La foule m'applaudit mais tout ce que je vois plus loin au niveau du mur de la maison, c'est sa nouvelle victime qui se tient le poignet. Je me tourne vers les amis de Zachary pour les remercier puis je me dépêche d'aller la rejoindre. Elle est en train de pleurer.
- Salut.
Elle me regarde soulagée de me voir.
- Merci. Pour...pour ce que tu as fait.
- C'est normal. Je sais de quoi Foster est capable.
Je remarque un bleu sur son épaule que je n'avais pas vu plus tôt à cause de la manche de sa veste qui le cachait, mais maintenant qu'elle l'a retirée on remarque sans peine l'hématome. Je ne m'attarde pas là-dessus et je fais semblant de n'avoir rien vu.
- Tu es en sécurité maintenant.
Elle pleure encore plus et soudain elle se jette à mon cou pour me serrer contre elle. Je suis heureuse d'avoir pu l'aider, je ne sais pas ce que j'aurais fait si Sofia n'avait pas été là pour moi alors si j'ai pu jouer ce rôle pour quelqu'un j'en suis fière. L'un des amis de Zachary, Tiago je crois, celui qui avait demandé mon numéro à Sofia, vient nous rejoindre, ce qui oblige la fille à me lâcher. Il lui sourit gentiment et d'un air très rassurant.
- Salut j'ai vu ce qui s'est passé, tu veux que je te raccompagne chez toi ?
Elle me regarde d'abord en hésitant alors je lui donne mon approbation en souriant. Je sais que ce garçon est sympa, il est très réservé habituellement, à chaque fois que j'entends une conversation du groupe de garçons, ils sont en train de se moquer de lui gentiment. Si Zachary lui fait confiance alors moi aussi. Elle me sourit donc et suit Tiago qui m'adresse un petit clin d'œil amical qui me fait sourire. Je me rends enfin compte de ce que je viens de faire et ma main commence à me faire assez mal. Je l'ai frappé fort d'un côté. Je retourne donc dans la maison en montant vite dans ma chambre où je vais m'appuyer sur mon bureau. La porte s'ouvre sur Zachary qui a l'air paniqué, mais qui se calme en me voyant enfin. Il entre en refermant comme toujours la porte à clé derrière lui. Il me voit tenir ma main.
- Tu t'es fait mal ?
- Il est plus difficile à cogner que toi.
Il rit légèrement, puis vient prendre ma main dans la sienne. La chaleur qui l'entoure l'apaise un peu. Zachary est juste devant moi mais je ne le regarde pas.
- En tout cas si tu l'as frappé aussi fort que tu m'as frappé moi quand tu m'as cassé le nez, je plains ce mec.
Je souris, toujours tête baissée. Alors il la soulève avec une main, en tenant toujours la mienne avec l'autre. Je le regarde dans les yeux gênée. J'ai honte de m'être comportée comme ça devant tant de gens.
- Je suis fier de toi Amyra.
Je me mets à sourire, quand soudain on commence à entendre le compte à rebours en bas.
Dix, neuf, huit, je regarde Zachary dans les yeux. Sept, six, je regarde ses lèvres qui m'ont tant manqué. Cinq, quatre, trois, je lâche sa main pour poser mes deux mains derrière son cou. Deux, je l'attire vers moi. Un, je l'embrasse. En même temps que la foule au rez-de-chaussée se met à crier et que les dizaines de feux d'artifices dans le quartier se font entendre. Le meilleur passage à une nouvelle année que je n'ai jamais connu. Il m'attire un peu plus vers lui en pressant ses lèvres contre les miennes. Je me sépare de lui après quelques secondes pour faire descendre la fermeture éclair sur le côté de ma robe qui tombe sur le sol très vite. Il ne peut pas s'empêcher de me regarder avec envie pendant un moment avant de reprendre ses esprits.
- Amyra tu-
Mais je pose ma main sur sa bouche pour l'empêcher de dire encore une fois n'importe quoi et je lui adresse un sourire plein de malice.
- Ferme la Zachary Collins sinon je serai obligée de te faire taire moi-même.
Je retire ma main après avoir prononcé cette phrase et le voit sourire. Et sans attendre une seconde de plus, il m'attire à nouveau vers lui pour m'embrasser. Le reste se fait plus naturellement que je ne le pensais. Une nuit magique pour une nouvelle année qui s'annonce plutôt bien.
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