Chapitre XIII
J'arrive enfin dans le jardin avec deux bouteilles d'eau dans les mains. Je sais que pour éviter le mal de tête du lendemain il faut boire, alors j'en ai aussi pris pour lui. Il est dos à moi et en même j'ai l'impression que comme à chaque fois je sens son regard sur moi. L'effet de l'alcool est lentement redescendu, à présent je ne sens presque plus rien. Et moi qui espérais m'aider de ça pour faire le grand saut. Évidemment j'ai envie de m'enfuir, comme d'habitude. Mais cette fois-ci est spéciale. Parce que j'entends la voix de ma tante dans ma tête, qui me dit que moi aussi j'ai droit au bonheur. Et je la crois. Je veux savoir si ça pourrait fonctionner et je sais que si je n'essaie pas je ne pourrai jamais le découvrir. Alors je me lance, je continue d'avancer. J'arrive au niveau du banc pour m'installer à côté de lui en lui tendant une des bouteilles. Il a retiré sa veste et défait son nœud papillon. Je le trouve encore plus beau comme ça, je ne sais pas pourquoi. Il prend la bouteille en me souriant sans rien dire et commence à l'ouvrir. Je choisis ce moment pour commencer la discussion de façon assez...originale.
- Je n'ai jamais aimé embrasser la seule personne qui arrive à m'énerver au plus haut point.
Il rit légèrement et prend une gorgée d'eau, ce que je fais également. Mes mains se mettent à trembler quand je referme la bouteille mais je me calme très vite. Ce n'est pas la première fois que je fais ça je ne devrais pas être aussi stressée. Pourtant je le suis. C'est sûrement par ce que c'est au moins la première fois que je me retrouve dans ce genre de situation. Mais il est temps pour moi de prendre mon courage à deux mains.
- Zachary et si on arrêtait ce jeu stupide ?
Il se tourne aussitôt vers moi sans comprendre un seul mot que je viens de prononcer. Ce qui est normal au fond puisque moi-même je ne me comprendrais pas pour être honnête.
- Quoi ?
Ne laisse pas tomber Amyra. Ce n'est plus le moment de fuir.
- Et si on commençait un nouveau jeu ?
Il a l'air de plus en plus curieux et à la fois méfiant. Je le comprends, je l'ai tellement repoussé, à sa place je me méfierais aussi. Alors j'essaie de gagner sa confiance, je me tourne totalement vers lui en montant mes pieds sur le banc et je plonge enfin mon regard dans le sien comme j'aurais dû le faire bien plus tôt.
- Je veux qu'on arrête- que tu arrêtes de me courir après. Je sais que c'est une décision que je pourrais très bien regretter un jour mais en attendant...je veux juste arrêter de nier ce que je ressens. Pour toi.
Je ne parviens pas à lire sur son visage. Je ne sais pas ce qu'il pense de ma proposition ou ce qu'il pense tout court. Je devrais peut-être dire autre chose mais je ne sais pas quoi. Pour ma part je crois avoir tout dit et avoir été très claire.
- Euh...tu veux y réfléchir ou...
Je n'ai même pas le temps de poursuivre puisqu'il s'est approché de moi pour m'embrasser très vite. Pour une fois je ne culpabilise pas, je ne cherche pas des centaines de raisons qui font que je suis une personne horrible pour faire une chose pareille. Pour une fois je suis juste une fille qui embrasse le garçon qui la hante jour et nuit. Et ça fait un bien fou. Je sens ses lèvres sur les miennes et cette sensation est indescriptible, c'est presque comme si nos lèvres étaient faites l'une pour l'autre. Je me sens devenir toute légère. Je flotte sur un petit nuage et des milliers de papillons se mettent à battre des ailes dans mon ventre. Lorsqu'on se sépare, la sensation de flottement disparaît mais les papillons restent bien présents. Je souris à Zachary Collins qui a l'air aussi heureux que moi et on se met tous les deux à rire. Je pense qu'on attendait tellement ce moment que maintenant qu'il est arrivé on est vraiment soulagés. Je suis heureuse de m'être décidée. On s'embrasse encore. Et encore, et encore...jusqu'à ce que le sommeil prenne le dessus et que je me rappelle que ma chambre a été envahie par un squatteur. Et lorsque je le dis à Zachary il me propose de dormir dans la sienne. J'hésite.
- Je te connais Zachary, je sais ce qui arrive quand une fille entre dans ta chambre.
- Je n'ai jamais forcé aucune fille à faire quoi que ce soit.
- Je sais. C'est de moi que j'ai peur.
Ma réponse a l'air de l'amuser mais c'est vrai pourtant. Je n'ai pas peur de me jeter sur lui mais j'ai peur de céder à la tentation s'il commence à m'embrasser et qu'il recommence à me caresser comme il le fait si bien. Je ne veux pas céder aussi facilement. J'en ai eu des copains depuis mon arrivée ici, et je suppose qu'il a dû croire que quelque chose s'était passé avec au moins l'un d'entre eux. Mais comme je l'ai dit à Caly, mes relations sont toujours vouées à l'échec. Alors au bout d'un certain temps j'ai arrêté de croire qu'elles dureraient assez longtemps pour que j'accorde ma confiance. Le truc c'est que plus le temps passe, moins ma confiance est facile à avoir, et je crois que c'est ce qui a agacé les derniers à avoir tenté l'expérience Amyra Salem.
- Amyra on va juste dormir je te le promets.
Je décide de le croire. J'accepte même son invitation, il est temps que j'accorde ma confiance à quelqu'un non ? Je sais quand même qu'un jour je devrai lui dire que je n'ai jamais couché avec un garçon contrairement à toutes les filles qui attirent d'ordinaire Zachary Collins. Être toujours vierge c'est une chose dont on est fière au début quand on a quinze ans, mais quand le temps commence à passer et que toutes les autres filles autour ne le sont plus, ça fait se remettre en question, on finit par se demander si un garçon voudra vraiment d'une fille de dix-huit ans sans expérience. J'espère que ça ne dérangera pas Zachary de l'apprendre. On retourne à l'intérieur de la maison quand nos bâillements deviennent de plus en plus rapprochés pour monter dans sa chambre, on se couche habillés de nos vêtements de soirée, dans les bras l'un de l'autre. Je me sens bien avec lui. Mais je me demande combien de temps ça va durer.
Ça fait deux jours que Zachary et moi on est ensemble en cachette. On continue de se disputer devant les autres et à vrai dire on ne fait pas semblant comme on se l'était promis le jour de Noël à notre réveil. Je crois qu'au fond on continue de se taper sur les nerfs l'un l'autre. Par contre, lorsqu'on se retrouve seuls tous les deux, et on fait tout pour que ça arrive souvent, la haine se transforme en désir et on en oublie complètement tout le reste. Je suis bien avec lui, même Sofia est jalouse de nous. Elle dit qu'elle nous envie cette fougue du début ajoutée en plus dans notre cas, au lourd secret qu'on partage et qu'on essaie de garder caché. Elle trouve ça excitant. C'est vrai que ça l'est, mais je vis quand même tous les jours avec la crainte que ma mère le découvre, c'est pourquoi je panique chaque matin au petit-déjeuner, ou à chaque fois que je la croise dans les couloirs. C'est difficile, j'ai l'impression de la trahir. Heureusement, Caly m'a dit à son départ pour me rassurer, de ne pas me soucier de ma mère puisqu'elle est beaucoup trop absorbée par son travail pour se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle. Ce qui est vrai. Alors je laisse faire les choses et si ça se finit mal alors tant pis, j'assumerai toutes les conséquences de mes actes de toute façon. Et en parlant du loup, je la croise justement quand j'entre dans la maison, elle s'arrête dès qu'elle me voit, elle a l'air inquiète. Pourtant je ne panique pas parce que je sais que si elle apprenait ce qu'il se passe entre Zachary et moi elle serait en colère et pas préoccupée. Mais alors qu'est-ce qu'elle a ?
- Maman ? Ça va ?
Elle tient dans ses mains plusieurs documents ainsi que son téléphone, et je reconnais cet air grave qui veut forcément dire : je dois partir pour le boulot et je culpabilise parce que je vais encore devoir t'abandonner. Je le connais trop bien cet air, j'ai eu toute mon enfance pour l'étudier à chaque fois. Ce que je ne comprends pas par contre, c'est la raison pour laquelle elle est inquiète. On dirait qu'elle redoute ma réaction. Et comme elle n'a pas l'air décidé à parler je le fais à sa place pour lancer la conversation.
- Tu pars quand ?
Elle n'est même pas surprise de voir que j'avais déjà tout compris. Et c'est ce qui la fait culpabiliser encore plus visiblement. Mais face à mon impatience elle ne trouve pas d'autre moyen d'échapper à la conversation que de répondre à ma question.
- Je pars samedi avec Dorian et Charlie.
Samedi ? Samedi on est le 30 non ? Ça veut dire qu'elle va rater le nouvel an ? Elle ne sera pas là pour le nouvel an ? Mais le premier janvier on fait toujours un barbecue ensemble. Je n'arrive pas à croire que...attendez elle a dit qu'elle partait avec Dorian et Charlie ? Parce que ça change tout ça. S'ils partent tous les trois alors il ne restera que Sébastian, Zachary et moi. Et ça ne sera pas très difficile de chasser mon frère de la maison pour quelques jours. C'est génial ! Je me retiens de sourire devant ma mère et je fais mine d'être déçue tout en faisant comme si je comprenais.
- Ça ne fait rien maman je comprends. C'est pour ton travail.
Elle sourit mais sa joie repart très vite. Quoi encore ?
- Il n'y a pas que ça chérie. En fait...on ne sera pas là pendant au moins deux semaines.
Deux semaines ? Mais ça veut dire qu'ils ne seront pas là non plus pour mon anniversaire. C'est encore mieux ! Non pas que je n'aime pas passer mon anniversaire avec eux mais...chaque année Dorian me réveille en chantant comme un malade dans ma chambre, ma mère me prépare un petit-déjeuner beaucoup trop bourratif que je me force à manger jusqu'à la fin pour lui faire plaisir en essayant de ne pas tout vomir et Charlie passe la journée à courir dans tous les sens en me sautant dessus et en voulant jouer avec moi toutes les deux minutes. Je dois avouer que ces trois-là m'épuisent tellement pendant ce jour si important que j'ai l'impression d'avoir quatre fois mon nouvel âge à la fin de la journée. Alors encore à nouveau, je fais comme si j'étais triste de les savoir loin le jour de mon anniversaire alors qu'au fond je suis soulagée d'échapper à cette rude épreuve. Je m'avance même vers elle pour poser ma main sur son épaule et lui sourire afin de la rassurer.
- Je comprends maman. J'aurais aimé que vous soyez là mais si tu ne peux pas faire autrement alors je ne t'en veux pas. Je sais que si tu avais le choix tu resterais.
Cette fois elle a l'air totalement soulagée et me sourit. Elle voulait même me prendre dans ses bras mais son téléphone qui se met à sonner l'en empêche. Alors à la place elle dépose un baiser sur mon front et repart rapidement. Sûrement pour aller dans son bureau. Je fais tout mon possible pour ne pas sauter de joie en montant les escaliers, et je tombe sur Zachary en tournant dans le couloir. Quand je dis que je tombe sur le lui c'est parce que je tombe presque vraiment en le bousculant puisque je ne l'avais pas vu arriver. Heureusement il me rattrape juste à temps en enroulant son bras autour de ma taille et en me retenant contre lui. Il me faut quelques secondes pour me remettre du choc. Quand je lève la tête et que je le vois me sourire j'oublie aussitôt que j'ai failli tomber comme une idiote et me faire très mal. Je me mets à lui sourire moi aussi.
- Fais gaffe à où tu mets les pieds Amyra Salem. Je ne serais pas toujours là pour te rattraper.
- J'espère bien que si.
On allait s'embrasser quand des bruits de pas dans la chambre de ma mère qui se dirigent vers la porte nous arrêtent. Zachary est le premier à réagir en attrapant ma main pour me tirer jusqu'à la salle de bain et nous enfermer dedans. Le bruit de la porte de la fameuse chambre qui s'ouvre se fait entendre et après quelques instants les pas s'éloignent dans les escaliers pour devenir inaudibles. Zachary et moi on se regarde sans rien dire durant un court moment, avant de nous mettre à rire tous les deux. La situation est stressante, excitante et ridicule à la fois. On est obligés de rester cachés quand on est tous les deux parce que nos parents sont mariés et ne peuvent pas le découvrir. C'est pire que deux ados normaux qui ont peur de se faire surprendre par les parents de l'un d'entre eux. Et après avoir bien rigolé, je mets mes bras autour de son cou en souriant plus heureuse que jamais.
- Tu es au courant pour le voyage ?
- Si je suis au courant que je vais passer deux semaines seul avec toi ? Absolument oui.
Il enroule à nouveau ses bras autour de moi et dépose ses lèvres sur les miennes en me poussant doucement et sauvagement contre la porte. Il fait glisser ses mains sous mon t-shirt pour me caresser comme il aime le faire. Même si j'y prends bien plus de plaisir. J'ai l'impression que ses baisers sont une drogue dont je ne peux plus me passer. À chaque minute de chaque heure, que je sois avec lui ou loin de lui, j'y pense encore et encore. J'en viens même à me demander si je pourrai un jour m'en passer. Et chaque soir quand je m'endors je pense aux nouvelles sensations que je ressentirai le lendemain quand il m'embrassera. Cette attente et encore plus difficile à supporter en sachant qu'il est dans la chambre juste en face de la mienne. Mais comme on passe le maximum de notre temps ensemble c'est plus supportable. D'ailleurs c'est ce que j'attends le plus de ces deux semaines. Être seule avec lui. On va pouvoir se voir sans chercher à éviter les autres habitants de cette maison. Après une bonne demi-heure passée ensemble dans la salle de bain, je sors en première et tombe bien sûr sur mon grand frère qui se dirige vers la pièce d'où je sors justement.
- Il était temps que tu sortes, je dois aller rejoindre des potes dans quinze minutes.
- Comment tu as su que c'était moi dans la salle de bain ?
- Qui d'autre passe une demi-heure dans une salle de bain ?
Il lève les yeux au ciel et pose sa main sur la poignée de la porte. Je me mets donc à paniquer, et je passe devant lui en l'empêchant d'entrer.
- Attends avant je dois te dire un truc.
- Amyra je n'ai pas le temps pour tes bêtises.
- Mais c'est important viens.
Je le tire jusqu'à ma chambre et je referme légèrement la porte de façon à garder une vue sur le couloir.
- Qu'est-ce que tu veux ? s'impatiente mon frère qui a l'air de plus en plus agacé.
Je dois trouver un truc à dire. Mais quoi ? Je lui ai dit que c'était important, alors réfléchissons. Le sujet dont il veut bien parler et qu'il prend vraiment au sérieux c'est...notre père. D'accord j'improvise là-dessus.
- Euh...c'est à propos de papa. De ce qu'il a dit la dernière fois.
- Mais encore ?
- Tu sais sur...
Je regarde discrètement la porte de la salle de bain et je la vois s'ouvrir, Zachary en sort et traverse le couloir pour aller dans sa chambre. Je soupire presque de soulagement jusqu'à ce que je me souvienne que je ne suis pas seule et que mon frère n'est absolument pas patient. Alors je dis la première chose qui me passe par la tête.
- Sur sa proposition d'aller vivre avec lui.
Je me déteste aussitôt pour avoir trouvé un sujet aussi nul mais son air qui change très vite commence à m'inquiéter et je suis tout de suite plus heureuse de parler de ça. Est-ce que je viendrais de mettre le doigt sur quelque chose ? Je l'interroge donc sur son état pour en apprendre plus, ce à quoi il répond comme un idiot :
- Pourquoi tu me demandes ça ? Tu vois bien que je vais bien.
Il croit vraiment qu'après bientôt dix-huit ans passés à ses côtés je ne le connais pas ? Quel crétin.
- Sébastian la vérité s'il-te-plaît.
Il a presque l'air déçu de sa prestation d'acteur qui a été un total désastre. Tout compte fait ce n'est peut-être pas si mal d'avoir cherché à lui mentir pour faire diversion puisque de toute évidence c'est un réel problème qu'il a. D'un côté je pense, ou plutôt je suis certaine de ce qu'il va me dire, et d'un autre je prie pour que ça ne soit pas ça.
- J'y ai réfléchi et je pense à aller vivre chez lui.
Pourquoi a-t-il fallu que je connaisse aussi bien mon frère ? Au début je voudrais lui crier dessus pour qu'il abandonne cette idée stupide de me laisser seule ici avec cette famille de dingue alors qu'il sait parfaitement que c'est mon rêve à moi de partir de cette ville. Mais ensuite je réfléchis, et je me dis que je ne peux pas l'empêcher de faire quelque chose qui pourrait peut-être l'aider à se sentir mieux. Parce que je le sais, ici, même si l'endroit n'y est pour rien, il y a quelque chose qui ne va pas, il n'est pas heureux. Je lâche un soupir exaspéré quand je sens mes yeux devenir humides et sans y penser plus, je fonce vers lui tête baissée et j'enroule mes bras autour de lui pour le serrer fortement contre moi. Il n'hésite pas une seconde à faire de même. Il me rend mon étreinte comme pour me rassurer.
- Ne t'en fais pas frangine je ne t'abandonne pas aussi lâchement. Je vais finir ma première année ici et ensuite je vais continuer mes études là-bas alors je te rassure tu as encore quelques mois à supporter avec moi.
Quelques mois. L'idée de le perdre devient aussitôt un peu plus simple à digérer en sachant que ça n'arrivera pas maintenant. Je ne lui demande même pas si notre mère est au courant, elle serait sûrement déjà en train de contacter les avocats pour faire pression sur son ex mari afin que ce dernier abandonne son idée de nous accueillir chez lui. Elle détesterait nous voir partir et c'est pourquoi le sujet d'après le lycée n'a pas encore été abordé entre elle et moi. Sébastian a choisi une université juste à côté sinon elle refusait de payer les frais, oui elle sait comment s'y prendre quand elle veut quelque chose. Mais moi le chantage ne me fait rien. Même si je n'ai pas encore fait mon choix d'université je partirai, avec ou sans son accord et son soutien parce que c'est ce que j'ai écrit sur la boule de Noël du sapin du centre commercial et que je suis sûre que cette année sera la bonne pour que ce vœu se réalise enfin. J'espère que c'est ce que Sébastian va faire, pour son bien. Au final je lâche mon frère quand une larme se met à rouler sur ma joue et je l'essuie très vite avant de me retourner et de sortir de la chambre précipitamment. Je ne veux pas que le fait de me voir aller mal le retienne ici. Je veux qu'il soit heureux. Alors je descends vers la cuisine en essayant de me ressaisir en chemin. Et justement sur ma route je vois Charlie qui manque de me rentrer dedans en sortant de la pièce en courant comme d'habitude à toute vitesse. Elle est définitivement comme moi cette petite. Je l'attrape juste à temps quand elle me bouscule et elle évite le plancher. Elle rit aussitôt ce qui me fait moi, soupirer.
- Charlie fais attention s'il-te-plaît.
- D'accord !
Et elle repart en courant vers le bureau de son père qu'elle va sûrement embêter. Je me retiens de devenir dingue. Alors quand j'entends un bruit derrière moi je sursaute, en me retournant ensuite. C'est Zachary évidemment, qui sourit je suis sûre, à cause de la scène qui vient de se produire devant lui.
- J'ai une impression de déjà-vu, plaisante l'imbécile arrogant.
- Moi je ne suis pas hyperactive contrairement à elle je suis juste...maladroite.
Il se met à rire alors je me retourne fière de moi en l'ignorant pour me rendre dans la cuisine où se trouve ma mère qui se fait un café. Elle me sourit, puis elle sourit à Zachary qui me suivait de loin. Je ne le regarde même pas en allant ouvrir le réfrigérateur pour fouiller dedans. Mais Zachary se faufile devant moi sans que je m'y attende à la dernière minute, pour attraper la part de gâteau que j'avais repéré. Je referme la porte avec colère et violence et je me tourne vers lui prête à l'étrangler.
- Tu te fous de moi là ?
- Quoi ?
Il prend une cuillère dans le tiroir avec un air innocent.
- Je sais que tu l'as fait exprès !
- Amyra, soupire ma mère en prenant sa tasse pleine, arrête de crier.
- Tu entends ? Arrête de te donner en spectacle Amyra Salem ça énerve tout le monde.
- Alors toi je te jure qu'un jour je vais te tuer.
Ma mère soupire à nouveau et sort son téléphone.
- Bon de toute évidence si on part Dorian et moi, on va retrouver la maison sans dessus dessous. Je vais essayer de trouver un moyen pour qu'au moins un de nous deux puisse rester, je vais demander à un collègue qui me doit une faveur si-
- Non ! je m'écris aussitôt.
C'est hors de question qu'elle reste, je veux mon moment tranquille avec Zachary même si j'avais envie de lui faire la peau il y a quelques secondes. Elle me regarde surprise sans lâcher son téléphone. Je m'approche de Zachary innocemment avec un faux sourire aux lèvres. Je veux toujours l'étriper après tout.
- On va s'en sortir maman, s'il le faut j'irai dormir tous les soirs chez Sofia mais tout va bien se passer ne t'en fais pas. Tu dois y aller c'est ton travail. Hein Zachary ?
Je fais mine de lui donner un coup de poing amical dans le bras alors que j'y mets en réalité toute ma force pour me défouler. Il se retient bien sûr de se plaindre, je le vois bien à son expression, et il hoche vite la tête ce qui a l'air de fonctionner puisque ma mère nous sourit, remet son téléphone dans sa poche et part. Je me tourne vers l'emmerdeur en lui montrant bien à mon expression que c'est moi qui ai rattrapé la situation et qu'il me doit beaucoup. Il me tend aussitôt l'assiette dans laquelle se trouve le gâteau ainsi que la cuillère et une fois que je suis en possession des deux je retrouve le sourire et je le remercie en sortant de la pièce. On l'a échappée belle cette fois. Mais j'ai hâte d'être à samedi alors je ne pense qu'à ça. Et à mon grand soulagement, le jour du départ arrive très vite.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top