5 - Elliot
C'est en rigolant, que j'entre avec Alizée en salle des profs. J'adore son côté pétillant. Je suis tellement content qu'elle soit venue dans ma classe tout à l'heure.
Tout de suite, je repére Charlotte, une fois de plus, ça me stresse. Je sais très bien que si elle me voit avec une fille, en plus très jolie, elle va péter un câble. Je m'éloigne instinctivement d'Alizée, en prétextant avoir des papiers à rendre à la secrétaire. J'ai juste le temps d'éviter Charlotte et de fuir voir Gabrielle à l'accueil.
Voilà ma vie. Je fuis la femme avec qui je vis, je suis d'un patethisme.
- Elliot !
- Salut Gabi !
- Alors passé de bonnes vacances ?
- Oui, oui. Et toi, tu es partie avec tes enfants ?
- Oui, nous sommes allées chez mes parents en Bretagne.
- J'adore la Bretagne, c'est tellement magnifique.
- Bon et toi .. Toujours...
Je sais très bien ce qu'elle va me dire alors je la devance, avant quelle ne termine sa phrase.
- Toujours.
- Ah..
- C'est comme ça.
- Elliot, tu vas perdre ta santé. Tu le sais ?
Je lui fais un demi-sourire puis lui tends les quelques papiers que j'ai à lui donner. Je sais ce qu'elle pense de ma relation avec Charlotte, elle la qualifie de "destructrice". Elle n'a pas tord, mais pour l'instant je ne vois pas comment m'en sortir.
- Merci. Mais tu sais que tu pouvais les rendre la semaine prochaine.
- Je sais, mais tu sais bien que j'adore venir t'embêter.
- et tu es le bienvenu.
Je la laisse, et sors à l'extérieur du lycée pour fumer une cigarette. Dam est déjà dehors, clope au bec.
- Alors cette rentrée ?
- bien, tu sais, dès que tu parles du bac, t'es certain d'être peinard.
- C'est vrai. Moi en seconde, c'est différent. J'ai à faire à des bébés. Ah tiens, voilà la nouvelle qui débarque.
En effet, Nadège et Alizée se dirigent vers nous. Je peux pas m'empêcher d'être intérieurement content. Vu l'air de Dam, je sens que ça se voit sur mon visage.
- Quoi ?
- Rien.. Rien..
Je le fusille du regard juste à temps pour qu'il la ferme avant que les filles n'arrivent.
- Toujours les mêmes je vois. Rigole Nadège, elle nous fait la bise puis sort son paquet.
Alizée me fait un petit sourire, me dit quelques mots, puis se présente à Dam.
Celui ci me jette un regard interrogateur, ne comprenant pas comment je la connais. Je lui renvoie un signe du style "après !" en lui faisant les gros yeux.
- Elliot, je vois que tu fuis ma classe une année de plus..
- Le prend pas mal Nadège, je préfère les classes de filles. Plaisanté-je, un sourire aux lèvres.
- Je sais. Vous êtes tous les mêmes.
- J'ai même pas regarder, tu passes dans ma classe ?
- Oui, tu vas pas te débarrasser de moi comme ça.
- Attends, c'est pas moi cette année ? S'indigne Dam, avec un air faussement vexé.
- Non.. Visiblement.. Par contre, tu dois être dans l'autre term s.
- Dans la mienne ? Demande doucement Alizée. C'est monsieur Pauchet.
- Ah, c'est moi ! dis moi tout. Tu es prof de quoi ? Y'a des jolies filles dans la classe ?
- Non mais vous n'êtes pas possibles ! Rigole-t-elle, elle a de l'humour et une magnifique sourire qui va avec.
- On plaisante, on n'est pas comme ça.
Nadège confirme ce que je viens de dire, puis tous les quatre nous rejoignons la salle des profs. J'ai trois heures de cours cet après midi, normalement Charlotte n'a pas cours, mais la connaissant, elle doit être entrain de me chercher partout avant de partir.
Je laisse Dam et les filles partir au self manger et part à la recherche de Charlotte. Je la retrouve en salle informatique, elle me jette un regard noir des qu'elle me voit. J'en étais sûre.
- T'étais où ! Je te cherchais partout !
- Eh, je suis majeur Charlotte. Je fumais.
Elle continue à me dévisager puis me répond sèchement:
- Il est peut être temps d'arrêter !
- C'est bon, tu as fini ?
- Tu m'agaces, je rentre. A plus tard.
Elle me passe devant et s'engouffre dans la porte qui mène au couloir.
Franchement, deux minutes avec elle et je suis déjà hors de moi.
Je reste quelques minutes, seul, pour me calmer, puis décide d'aller manger. Maintenant qu'elle est partie, je suis tranquille pour quelques heures. Heureusement, qu'elle ne m'a pas vu avec les autres, sinon je crois que j'étais déjà bon pour une crise d'hystérie.
Mes cours se déroulent bien, au début d'année, je profite toujours de faire quelques révisions pour voir le niveau de chacun et les lacunes que je vais devoir combler.
A la récréation, je rejoins la salle des profs, détendu. Je retrouve quelques collègues que je n'avais pas vu. Comme j'ai soif, je me prend un café. En me retournant, j'ai la surprise de tomber nez à nez avec Alizée.
- Pour un café c'est par ici ?
- Tiens prend le mien. Je vais m'en préparer un autre.
- Oh non, je vais me débrouiller.
- J'insiste.
- C'est gentil.. Elle prend la tasse que je lui tend, puis attend près de moi. J'insère une nouvelle capsule de café dans la machine puis la mets en route.
Dis moi Elliot, ça marche comment pour le café ? On achète tous ou on participe à la fin du mois ?
- Tu fais bien de demander, alors là près de la machine, y'a une boîte pour cotiser. Je m'écarte et lui montre la tirelire en forme de bus anglais, une idée des prof d'anglais. En gros, chaque prof met 1 à 5 euros par mois , tout dépend ta consommation de café.
- OK. Merci.
Je discute encore avec elle. J'apprends qu'elle faisait de la recherche mais qu'elle a voulu changer de vie. Lorsqu'elle parle, je ressens comme de la tristesse émanant d'elle. Il y a quelque chose qui la rend triste.
C'est perturbant.
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