22 - Alizée

Pourquoi il avance ? Pourquoi il est là ? Pourquoi il n'est pas resté avec elle ?
Je suis jalouse de cette fille. Pourquoi je ne peux pas contrôler tout ça ? 
Il ne faut pas qu'il avance, il faut qu'on arrête de se faire du mal. En tous cas il faut qu'il arrête de m'en faire
- Quoi ? Alizée. Dis moi ce qu'il ne va pas s'il te plaît.. Son regard est implorant, le regard qui me charme à chaque coup, le regard qu'il me fait à chaque fois que j'essaie de m'enfuir. Mais aujourd'hui, je ne peux pas. Je ne peux plus.
- N'approche pas s'il te plaît..  Dis-je en pleurant.
Il n'est pas content. Je le sens. Ses sourcils se froncent légèrement. Il se stoppe.
- Putain. Alizée. Fais pas ça. Dis moi ce qu'il ne va pas ? Je peux pas rester là à te regarder comme ça.
- Ce qu'il ne va pas ? Ce qu'il ne va pas.. Eh bien Elliot... Rien ne va. Mon ton devient ironique.

La situation est tellement pathétique. Il ne voit pas ce qui déconne. C'est hilarant. Je reprends ma tirade en m'approchant de lui, ma voix cassée, mes yeux rougis et trempés.
- Tu ne vois pas ?
Je commence à le pousser, je crois qu'il a fait déborder le vase. Il se laisse faire.

-Elliot ! J'en peux plus. Faut que ça s'arrête. 

- Quoi ? Non. Son ton est sec et ferme. Je ravale ma salive puis lui avoue ce que je ressens. Toutes façons, je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà tout perdu. 

- Je peux plus. Je supporte plus cette situation.  Mais ce soir, tu n'imagines même pas ce que j'ai ressenti quand je t'ai vu l'embrasser. Je ne supporte plus de la voir te toucher. De la voir te parler. Mais de vous voir vous embrasser.. C'était..

J'arrête d'avancer et de le pousser par la même occasion. Je reste sans voix à le regarder. Je n'arrive pas à décrire ce que ça m'a fait, ça m'a fait trop mal, je le ressens encore.
Je me recule légèrement, j'ai envie de m'enfuir. Loin de lui. Loin de tout ça. Mais il le devine et m'attrape le poignet.
- Attend, ne pars pas. C'est elle qui m'a embrassé..
Je me mets à rire.
- Ça fait une différence ?
- Oui. Je ne l'embrasse plus, je l'évite au maximum. Elle m'a piégé, j'aurai du la repousser, j'ai essayé mais elle a insisté et devant tout le monde je ne savais pas comment faire.
Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel, franchement, les hommes racontent toujours des histoires comme ça ?
- Alizée... Crois moi.. Je ne l'aime plus, je ne veux plus être avec elle..
- Je sais pas... je sais plus Elliot... Mais qu'est ce que tu veux à la fin ?

La pluie continue de ruisseler sur nos deux visages, on est complètement trempés, Elliot tient toujours mon poignet, mes yeux sont fixés dans les siens, je réfléchis, ou plutôt j'essaie de réfléchir. Jusqu'à qu'il m'attire jusqu'à lui pour m'embrasser.

Il lâche mon poignet, pour me serrer contre lui, j'en profite pour passer ma main dans ses cheveux. Dans ce baiser, toutes les tensions accumulées entre nous se libèrent. Tout le désir que je ressens pour lui depuis des mois peut enfin s'extérioriser.
Je ne sais pas où ça nous mène, mais ça m'est égal.
La maintenant tout de suite, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il y ait une tempête ou un orage, je m'en contrefiche. La seule chose qui compte c'est Elliot qui m'embrasse.

Au bout d'un moment et surtout quand nous entendons un coup de tonnerre, nous nous séparons et nous enfuyons main dans la main vers le bâtiment de la salle des profs. Elliot sort ses clés et ouvre rapidement la porte afin que nous puissions nous abriter.

A peine à l'entrée, il me bouscule jusqu'au mur et attrape mon visage entre ses mains :
- Toi.
Je reste le regarder, il reprend:
Ce que je veux, c'est toi. C'est tout.
Ses lèvres retrouvent les miennes, et nous reprenons notre baiser passionné.

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