2- Alizée
- Tu es prête c'est bon ? L'avion ne va pas t'attendre.
- Désolée..
- Mais qu'est ce que tu fous ?
- Tu m'avais dit que le vol était à 10h..
- Mais non. J'ai toujours dit 9h. T'as jamais su t'organiser de toutes façons. Tu serais mon employée, tu serais depuis bien longtemps au chômage.
Les larmes aux yeux, je termine ma valise, puis ramasse mon ordinateur portable dans ma sacoche. J'en ai marre de toutes ces attaques, de tous ces reproches. Je suis fatiguée de l'entendre me dire toutes ces choses à longueur de journée.
Pourquoi faut-il qu'il soit si méchant ? Et puis, je suis quasiment sûre qu'il m'a dit que c'était à 10h. Encore un mensonge de sa part... Encore une fois où je ne défends pas mon point de vue.
Nous quittons Paris, sans regrets. Cette année, nous avons tellement voyagé, que je n'ai réussi à me faire aucunes attaches. Londres, Montréal puis Paris. Cette fois ci, nous déménageons sur Lille. Pour moi c'est un nouveau départ, car je change de métier.
J'en ai fini avec la recherche, c'était impossible pour moi de me faire embaucher, vu qu'on ne restait jamais plus de trois mois au même endroit.
Je n'ai pas travaillé pendant un an, alors j'ai entendu à longueur de journée "feignasse", "t'es bonne à rien", etc.
J'ai envie que ce soit différent. J'ai obtenu mon pré-accord pour être remplaçante en SVT dans l'enseignement catholique, Nathan a signé pour un an sur Lille, donc je vais enfin pouvoir reprendre une vie professionnelle et sociale par la même occasion.
***
Je passe l'après-midi à ranger notre nouvel appartement. C'est Nathan qui l'a choisi, comme d'habitude, mais cette fois, il me plait assez. Du vieux parquet en bois, des murs blancs qui vont me laisser du choix pour la décoration. Le salon fait vingt mètre carré, il y a trois chambres et une cuisine séparée. J'ai l'impression d'être chez ma grand-mère, la mode d'aujourd'hui incite plutôt à faire une cuisine ouverte sur le salon, mais ici c'est encore très ancien. Je profite d'avoir sortie la machine à café pour m'en faire un. Je suis accro à cette boisson. Pendant que l'odeur du café s'installe doucement dans la pièce, je dispose des petits gâteaux dans une assiette, quitte à faire une pause autant bien la faire.
Ma tasse dans une main et un gâteau dans l'autre, je m'assois dans mon fauteuil face à la porte fenêtre. La vue n'est pas extraordinaire puisque nous sommes en pleine ville, mais le centre de ville a du charme: des pavés au sol et de vieilles devantures typique de la régions.
L'après midi touche à sa fin, je termine de faire mon sac. Demain, c'est le grand jour, je suis excitée, j'ai l'impression de revenir au temps où j'allais à l'école. Chaque veille de rentrée, ma mère était obligée de me calmer tellement j'étais énervée. J'avais toujours hâte d'aller à l'école. Tellement qu'une fois ma mère m'a retrouvée, prête c'est à dire toute habillée et le cartable sur le dos, à six heures du matin.. Une autre fois, je les agaçais tellement à crier "vive la rentrée" que mon père m'a jeté un verre d'eau sur la tête pour me faire taire.
Je vérifie une dernière fois ma tenue, ainsi que le contenu de mon cartable, puis je me décide à préparer le dîner.
Nathan devrait arriver vers 20h. Normalement.
Une heure passe, deux heures passent .. Et toujours pas de Nathan. Les pâtes en face de moi sont froides voire même glaciales pour le coup. J'ai essayé de l'appeler trois fois, j'ai laissé des messages, mais il n'a pas daigné répondre. Je débarrasse, sans manger, je suis dégoûtée, il ne changera donc jamais. Aucun respect pour moi.
Il est temps d'arrêter de me faire du mal.
Vraiment.
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Voilà la suite avec le point de vue de notre jeune ALIZÉE
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