13 - Elliot
- T'es distant.. Tu ne m'aimes plus ?
Charlotte est allongée derrière moi, je suis assis au bord du lit entrain d'enfiler mes chaussettes. Que lui répondre..
"Eh bien.. Non. Je ne suis plus amoureux plus du tout. Je t'aime comme une amie mais c'est tout."
Bien sûr que non, lui répondre cette vérité, l'acheverai et je ne sais quelle connerie elle irait faire. Mais pourtant.. C'est vrai. Je me retourne et essaie d'être convainquant :
- Mais non, je suis juste crevé en ce moment. Je sais pas pourquoi. T'en fais pas. Je me penche et l'embrasse, j'aurais voulu que ce soit rapide mais elle m'agrippe avec ses deux bras et prolonge le baiser.
Si elle savait.
Depuis que j'ai rencontré Alizée, je me suis rendue compte que ce que me disaient certains de mes amis était vrai. Je ne pourrai pas vivre éternellement comme ça. Je ne suis plus amoureux. Notre relation ne rime plus à rien.
Je me suis rappelé pendant les vacances, ce qu'était le désir. J'aurai tellement voulu embrasser Alizée, j'en avais tellement envie, cette sensation de vouloir être près d'elle était trop forte, je n'avais pas ressenti cela depuis des lustres. Comment j'ai pu oublié la passion, le désir, l'envie.
J'arrive au lycée un peu plus tôt, je n'avais pas envie de rester traîner à la maison et de toutes façons j'avais une tonne de photocopies à faire. Je retrouve Dam, qui visiblement à une heure de trou. Il n'est pas du genre à arriver en avance donc il n'est pas là par envie.
- Alors mon grand, passé de bonnes vacances ?
- ça va. J'ai vu mon frangin.
- Et toi, le vieux ?
- La routine.
- Qu'est ce que tu fous là au fait ?
- Michel a collé des réunions pour les pp de secondes ce matin. Super.. Se plaint mon ami, en sortant son paquet de clopes de sa veste.
On va fumer ?
- Ouais.. J'ai le temps, je commence qu'à dix heures.
- Qu'est ce que tu fous là alors ?
- À ton avis..
Nous sortons du lycée pour rejoindre notre muret de d'habitude. Tout en m'asseyant et allumant ma clope, j'explique à Dam l'évolution de notre relation à Charlotte et moi. Ou pour tout dire, l'absence de relation entre nous.
- Mais qu'est ce que tu restes faire avec elle ? T'es pas marié si ? M'interroge-t-il d'un air sérieux.
- Non.. Je sais.. Mais tu sais..
J'hésite encore, je passe mon temps à répéter cette excuse.
Tu sais j'ai peur qu'elle se foute en l'air.
- Arrêtes avec ça. T'es entrain de te foutre en l'air toi.
- Mais non.. Je vais bien..
- Ah ouais ? Dam se lève et me regarde perplexe. Parce que tu es heureux ? Tu verrais à des moments, la tête que tu tires, ça se voit que t'en souffres.
- Je peux pas. C'est tout. M'énervé-je, en me levant à mon tour.
- Tu peux pas ou tu ne veux pas ?
- C'est pire que ça Dam, je ne sais pas comment faire. Je voudrais bien partir, j'en ai envie, mais si elle se foutait en l'air... Je..
- Je comprends.. Dam se rassoit, je l'imite, puis tire quelques taffes de cigarettes, pensif.
- Et puis j'ai toujours de l'affection pour elle c'est sûr, je la connais depuis tellement longtemps..
- Je comprends, il va falloir qu'on trouve une solution pour que tu puisses la quitter sans qu'elle fasse de conneries. C'est tout.
- Merci, c'est facile ça. Rié-je, en finissant ma clope et l'écrasant sur le muret.
- Je vais réfléchir. Je peux pas te laisser comme ça.
- En attendant c'est comme ça.
Quand la sonnerie sonne, nous rentrons en salle des profs, avant que tout le monde n'arrive afin de ne pas attendre pour prendre un café.
Dam me raconte quelques anecdotes sur la famille de sa compagne, Louise. Ses parents ont l'air assez spéciaux, Dam a du mal à les cerner pourtant, je crois qu'il est avec elle depuis au moins trois ans.
Tout en écoutant parler mon pote, je scrute les alentours. où est Alizée ?
La porte s'ouvre et un soulagement s'empare de moi. Elle est là. Elle retire son manteau et s'approche de nous toute sourire. C'est la première fois que je la vois habillée aussi féminine, elle est vraiment magnifique. Un pantalon, slim, je crois que c'est comme ça qu'on dit, des bottines camel et une petite chemise de la même couleur.
- Alors ces vacances ? Lui demande Damien, avant de lui servir un café.
Elle parle rapidement de son changement de voiture, puis d'autres trucs, sans jamais évoquer notre rendez-vous. Pourtant à un instant de notre conversation, lorsque Dam est occupé, elle me fait un grand sourire.
Ce moment pendant les vacances était vraiment magique, la revoir ainsi, me redonne envie de la serrer contre moi. Mais évidemment, en pleine salle des profs, ce n'est pas possible.
Alors au moment, où nous sommes seuls tous les deux, au détour dun couloir j'en profite pour la serrer contre moi et l'embrasser sur la joue.
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