Je n'arrête pas de penser à ce baiser qui a failli se produire, enfin, ce qui me perturbe d'autant plus maintenant c'est ce désir d'embrasser Elliot. Nous étions si près l'un de l'autre, j'en avais très envie, mais c'est comme si la grosse averse qui nous était tombée dessus, nous avait rappelé à l'ordre. Il a quelqu'un et moi aussi. 

Je finis de préparer mes affaires de classe pour demain. Les vacances sont enfin terminées. Je commençais à en avoir marre d'entendre tous jours que les "profs ne foutent rien". J'ai bossé mes cours pendant toutes les vacances, je me suis occupée de l'appartement, de notre déco mais Nathan trouve toujours quelque chose à redire.

Nathan, est Nathan. J'arrive pas à comprendre ce qui me retient encore à lui. Ou si, je sais surtout ce qui m'empêche de partir. Sa violence.
Encore hier, au détour d'un couloir, je venais de lui répondre, à une de ses innombrables attaques, il n'a pas apprécié et il m'a poussé violemment contre le mur. Résultat, j'ai un bel hématome sur le flanc gauche.
Il s'est barré et m'a laissé dans cet état au milieu du couloir.
J'aurai du appeler les gendarmes, ou appeler quelqu'un mais qui m'aurait cru. J'ai essayé une fois, le gendarme a cru la version de Nathan, j'étais sidérée. Enfin bref.. Peut être que lui aussi il battait sa femme.

En fait, depuis que je connais Elliot, je commence à me rendre compte de la situation pathétique dans laquelle je suis avec Nathan.
Je l'aime ? Je ne sais plus. Je ne crois plus. Je ne sais plus grand chose en ce qui le concerne. Je me suis habituée à ce que le bonheur soit terne et sans saveur. Mais ces moments en compagnie d'Elliot me redonne de l'espoir et me rappelle que la vie, ce n'est pas ça..

Il est déjà 21h quand je décide d'aller me doucher. Mon cher compagnon n'est toujours pas rentré depuis hier, secrètement j'espère souvent qu'il soit parti pour de bon. Mais il revient toujours me pourrir la vie.
J'enfile mon pyjama puis me sèche les cheveux, après avoir appliquer une huile de soins. J'ai du mal à dompter mes boucles mais je les aime bien, ça me donne un petit côté sauvage.
Enfin, pour qui pour quoi..

Le réveil met deux trois fois avant de me réveiller, mais arrive à ses fins.
Je m'habille rapidement puis finalement,  décide de changer de tenue et d'opter pour quelque de plus élégant. Je revois Elliot aujourd'hui et oui, j'ai envie d'être jolie. J'attache rapidement mes cheveux puis pars prendre mon petit-déjeuner. Toujours aucune trace de Nathan, s'il pouvait être définitivement parti ça m'arrangerait. Mais à peine j'ai pensé cela, que la porte d'entrée s'ouvre à la volée. Une entrée théâtrale comme à son habitude.

Il reste m'observer un instant puis détourne le regard comme si je le dégoûtais. Il passe devant moi et part en direction de la salle de bain. Dans une autre vie, c'est à dire il y a quelques semaines, je serais restée attendre de pouvoir lui parler mais aujourd'hui, non. Non. J'ai des responsabilités et je n'ai aucune envie de l'écouter. Je n'ai plus envie.

J'arrive rapidement au lycée, rien que de penser à la pause de dix heures où je vais retrouver mes collègues me ravie. Enfin surtout lui.

La sonnerie retentit, je suis quasiment aussi rapide que mes élèves pour ranger mes affaires, c'est honteux. J'ai le même âge qu'eux ou quoi ? Je me revois à l'adolescence, c'est effrayant !

Je me dépêche et traverse la cours remplie d'élèves, pour rejoindre la salle des profs.
Je salue certains profs, de qui le prénom m'échappe encore et aperçois enfin, Elliot. Dam est avec lui, ils sont entrain de se servir un café. Je dépose mes affaires sur un fauteuil puis les rejoins, souriante.

- Salut salut !
- Hé !
Les deux hommes me font la bise et nous restons papoter des vacances, sans faire allusion à notre séance de surf. C'est notre truc à nous. Rien qu'à nous. On a décidé de rester discret, même si ce n'est qu'amical, à cause de Charlotte, nous ne pouvons pas nous permettre d'en parler. Je vois bien dans les yeux d'Elliot qu'il est ravi de me voir, j'avais un peu peur que ça change entre nous mais en sortant de salle des profs, nous n'étions que tous les deux et il en a profité pour passer un bras autour de mon épaule et m'embrasser une nouvelle fois sur la joue.