Je scrupte le parking à la recherche de la voiture d'Alizée, mais je ne la vois pas. Je suis irrémédiablement déçu. J'attendais beaucoup de cet après-midi avec elle. Je l'avoue, elle me manque au quotidien. Vivement la rentrée, que je revois son sourire chaque matin. J'enfile ma combinaison et mes chaussons, puis continue à regarder un peu partout. C'est à ce moment-là, que je vois au niveau du second parking, une voiture avec une personne assise sur son capot. Je reconnais cette anorak, violet. Un des manteaux d'Alizée. Elle est folle d'attendre sous la pluie. 

J'accours vers elle, elle relève la tête, son regard pétille et elle me saute dans les bras. Je suis surpris mais tellement heureux qu'elle ressente autant de joie de me voir, je la serre tout autant dans mes bras. Elle m'a tellement manqué. 

Je la conduis jusqu'à mon camion où je lui prête des affaires achetées pour Charlotte pour qu'elle puis s'habiller. Charlotte a toujours été suspicieuse de mes heures passées à surfer, alors elle a voulu essayer mais n'a jamais eu le cran. Depuis, elle n'a plus de crainte quand je pars surfer, parce d'un elle croit que j'y vais seul et de deux, elle pense que le fait que j'ai des fringues de fille dans mon camion dissuade les autres femmes de venir surfer avec moi, la preuve. 

Alizée descend de l'arrière du camion à moitié habillée, elle me demande de l'aider à fermer la fermeture de la combinaison. J'aperçois son dos tout entier, quelques gouttes de pluie le traverse pour descendre jusqu'à ses fesses. Même son dos m'attire, j'essaie de reprendre mes idées et de remontre cette foutue fermeture, je m'appuie d'une main à son dos, elle frisonne directement à mon contact et moi aussi. Je voudrais pouvoir découvrir un peu plus de son corps, mais Alizée est mon amie. Elle a quelqu'un et moi aussi. Je finis de remonter la fermeture et la libère. Elle me sourit. 

J'attends sa requête, elle veut me demander quelque chose, et peut importe ce que ce sera, je sais très bien que je ne pourrais pas m'empêcher de dire oui. 

- J'ai bien vu que ça souffle, que les vagues sont déchaînées et qu'il pleut des litres... Promets moi, que tu ne me laisseras pas me noyer là dedans ? 
Ses yeux verts me supplient, elle met sa vie entre mes mains ça se voit, elle me fait confiance, et je mettrais ma vie en jeu s'il fallait pour sauver la sienne, c'est une certitude. 
Je pose mon front contre le sien puis lui répond : 

- Promis

Après lui avoir appris les bases, nous nous lançons à l'eau. Je finis par passer plus de temps dans l'eau à récupérer Alizée qu'à surfer, mais ça m'est égal. Nous rions de plus belle, ça ne m'était pas arriver depuis très longtemps.

- Je n'ai peut etre pas choisi le bon jour... 

-  Peut être ! Rigole Alizée, complètement trempée, avec des restes d'algues sur la tête. 

Je détache ma planche et la pose sur le sable, et m'abaisse pour faire de même avec celle d'Alizée. 
En me relevant, je me retrouve nez à nez avec elle. Si la pluie ne s'était pas mise à tomber en trombes, je crois que je l'aurai embrassé. C'était le moment, elle est face à moi, souriante et ses yeux pétillés tellement, que j'avais l'impression que c'est ce dont elle avait envie, elle aussi. Mais il y a eu cette averse !