Chapitre 45 : L'horloge du destin

Petit état des lieux...

Jiemma, furieux préféra quitter le gymnase. Un peu plus et il n'allait pas pouvoir se retenir de foutre son poing dans la face de rat de cet imbécile de père pleutre et égoïste ! 

Or, il ne pouvait pas se le permettre. Il était juge ici ! Et le fracasser une nouvelle fois devant son fils ? Il ne pouvait s'y résoudre. Pas après avoir aperçu cette insidieuse lueur dans les yeux du garçon.

Le petit avait tout tenté pour ne pas tomber dans les mensonges de son père. Il s'était énervé, avait résisté du mieux qu'il pouvait, mais... Bien qu'il ait acquis le statut de légende, il restait un gamin, un gamin maltraité. Cruel destin ! 

Ce jeune garçon avait marqué le vieil entraineur. Pourtant dieu savait à quel point Jiemma le haïssait ! Lui, il protégeait ses ouailles, les petits de son équipe. Mais, ce cri qu'il avait entendu lors de ce match à Hôsenka, ce "Arrête papa !" au milieu de gémissements, de bruits sourds et de claquements secs. Ce cri hantait toujours l'existence du vieil homme et les excuses que ce fougueux Natsu Dragnir venait de proférer l'avaient fait fondre.

Alors, la tirade du père : "Je vous aime, je voulais vous protéger, blablabla !". Le juge Jiemma n'y croyait pas. Cet horrible géniteur lui fichait la nausée. Sa main à couper que son discours, il ne le tenait que parce qu'il avait compris la valeur de son fils. Les contrats que ce petit n'allait pas tarder à signer... Une mine d'or !

Dans quelques années, Natsu Dragnir deviendrait milliardaire ! Les sponsors, les publicités, les interviews, sans compter les victoires et les guérillas entre clubs. Tout le monde allait se l'arracher !

Jiemma écumait maintenant de rage. La cupidité, c'était de loin le pire des défauts ! Et... ce petit rose, des étoiles pleins les yeux, était en train de tomber directement dans le piège tendu par son père. Mais, comment le lui reprocher ? Il avait vécu l'Enfer. Un père tyrannique. Une ligue clandestine sans pitié.

Pauvre gamin !

***

Les deux frères s'isolèrent un moment. Ils avaient besoin de se retrouver. Seuls. Rien que tous les deux. 

Ils s'envoyaient des vannes, ils blaguaient. Ils ne parlaient pas vraiment, tout passait par un jeu de regards : les questions que bientôt ils poseraient, les zones d'ombres, leur mère... de tous ces méandres sans queue ni tête qui prenaient petit à petit forme dans leurs têtes. 

Ce soir, tous les deux le savaient, ce soir, ils débrieferaient.

***

Le Roi Acnologia, quant à lui, était tout à sa joie. Ce qu'il venait de voir... Ce lancer de ballons comme un tir de billard. L'Etherious du garçon était naturel ! Il... il le maniait déjà sans même s'en apercevoir. Et ce qu'il venait d'apprendre... Aha ! Il s'en frottait d'avance les mains. La vie était bien faite ! Il pouvait d'ores et déjà annuler la recherche génétique, qu'il avait lancée un peu plus tôt avec les trois brins roses qu'il avait arrachés ! 

Souvenez-vous : Natsu, la tête encagoulée, ne pouvant plus bouger. 

Le Roi, après avoir un temps observé et s'être bien amusé, avait retiré la capuche d'une main experte. Il en avait profité, il n'avait besoin que de trois cheveux ! 

Ce n'était plus à confirmer, l'homme qui avait élevé La Salamandre venait de le faire. Sa mère n'était autre que la célèbre Tiamat, joueuse aux cheveux roses de la ligue clandestine, morte pour avoir osé défier Hadès en l'espionnant pour le compte... de son Roi ! Enfin, c'était la version officielle du moins. 

Une vraie aubaine pour Acnologia qui allait pouvoir se venger d'Hadès et de feu Tiamat en un seul et unique coup de maitre.

Le Roi s'esclaffa.

Voir la tête du chef de la ligue clandestine, réaliser que son petit prodige n'était autre que le fils de sa pire ennemie ! 

Un régal ! Que dis-je ? Un délice !

Si fier de sa réussite, Acnologia était déjà en train de préparer dans sa tête tout un tas de plans pour l'avenir. Il couvait en même temps le jeune Dragnir du regard. Grâce à son royal concours, l'enfant deviendrait un chef d'œuvre, SON chef d'œuvre ! Salamandre ou pas, il le voulait, il se l'accaparerait et il en ferait son arme. Son épaule ? Il ferait avec. L'Etherious était là, énorme, sous-jacent, sur le point de culminer. 

Après réflexion, après digestion de l'erreur qu'il avait commise, cette épaule tombait à point nommé. Il avait bien fait d'accepter que cette finale clandestine se passe sans le regard défectueux de cette enflure de mort-vivant d'Hadès. 

Ô joie !

D'un coup, l'humeur du souverain s'obscurcit. Il restait des obstacles : Dragnir Père et le frère ainé. Le Père allait prendre cher. À cause de lui, Le Roi avait failli passer à côté du rosé. À cause de lui, sa précieuse arme avait perdu du potentiel. S'il n'était pas rentré dans la ligue clandestine... Si Acnologia avait connu son existence plus tôt...

Le Roi émit un grognement intérieur qui envoya une courte onde de choc dans les airs. Il se ramassa sur lui-même, reprit le contrôle de son être. Ce n'était pas le moment. Pas ici. Pas maintenant. Il restait des zones d'ombres, trop d'inconnues. 

Et la première inconnue était ce frère, ce... Il n'existait pas de nom pour le décrire. La chance du Roi était que dans moins de deux ans, ce Rakheid n'aurait plus aucune influence sur son jouet. Deux ans... ce n'était pas grand chose. Le Roi savait être patient. Ce n'était pas le moment d'agir dans la précipitation. Natsu était très jeune : quatorze ans ! C'était un âge où une âme pouvait être brisée. Alors, ma foi ! Oui, Son Altesse Acnologia attendrait. 

La priorité à l'heure actuelle était de punir Hargéon. La ville paierait pour l'avoir dissimulé. Qui était à sa tête ? Il l'ignorait, mais dès qu'il le saurait, dès que La Salamandre serait en lieu sûr, la ville d'Hargéon cesserait d'exister.

Son visage se déforma quelques secondes. L'instant d'après, il fit un grand sourire à Natsu et ignora Rakheid. Puis, il se mit à suivre Zeleph qui venait de proposer de continuer la discussion autour d'une collation. L'endroit idéal pour malmener l'homme qui osait orchestrer une rébellion à son encontre. L'endroit idéal pour écraser l'homme qui avait malmené son bien. L'endroit parfait pour jouer avec le destin.

Il éclata d'un rire sec et fit un rapide un signe de tête. Aussitôt Mald Gheel accourut. 

Que c'était pratique la modernité ! Plus besoin de parler à son esclave, celui-ci était relié directement à son psychisme. Quelle aubaine !

«Annule l'ordre de tuer La Salamandre ! Fais réunir la garde impériale. L'assaut sera pour ce soir !» pensa-t-il. 

Ce serait dommage de se passer de son nouveau jouet.

***

Brain, le directeur d'Oracion Seis, lui aussi était resté. Il avait très vite rejoint Hadès. Maintenant que l'identité de La Salamandre était confirmée, maintenant que tous les juges, le Roi et le chef de la ligue clandestine étaient au courant, Brain était coincé. De nouvelles alliances devaient être créées. 

Zeleph avait par il ne savait quel miracle réussit à obtenir l'appui du Roi. Fichu Directeur ! Il s'était bien joué de Brain. Et le voilà maintenant en train de se mettre le Joueur Sacré et le père de l'enfant dans la poche. À Brain, il ne restait plus qu'Hadès. C'était risqué de s'associer avec un type pareil, mais c'était la seule option qu'il lui restait. Heureusement il avait une carte maîtresse entre les mains : Cobra, ami et ancien coéquipier de La Salamandre.

Brain soupira en fixant les deux frères. Longtemps, il avait cherché celui qui se faisait appeler Le Mage Blanc. Depuis des mois, il pressentait que ce Mage était la clé, la clé du cœur de La Salamandre. N'avait-elle pas offert sa vie pour que son capitaine soit gracié ? 

Il s'était imaginé un amour de chair entre deux hommes. Le directeur sourit l'œil mauvais, il se sentait stupide, stupide mais soulagé. Il aurait dû l'envisager. Il n'existait pas de lien plus fort que celui entre frères !

Ce grand frère était important. Brain les avait observés toute la journée. La Salamandre vouait une admiration sans faille à son ainé. Tout ce que Le Mage disait, La Salamandre l'exécutait. C'était un atout immense et le juge Brain ne comptait pas s'en passer.

Brain... siffla la voix d'Hadès coupant court à ses réflexions. Nous avons à parler !

L'entraineur d'Oracion Seis ne put cacher sa joie. Hadès qui parlait en premier, c'était à graver d'une pierre blanche.

En effet Hadès... jubila-t-il. Cependant, pas ici.

Exact ! jura le boss de la ligue. Mais, je vous préviens. Ce gamin, il me le faut ! J'ai trop misé sur lui. La foule l'aime, elle le suivra où qu'il aille. Une onde de pouvoir inonda l'air. Hadès s'arrêta, fixa le Roi, son unique œil se revêtit d'une couleur dorée. Vous étiez au courant pour sa mère ? continua-t-il en laissant une sorte de feulement s'échapper de son gosier.

Sa mère ? répéta Brain stupéfait. Euh... non... je... je l'ignorais !

Le regard du borgne s'éclaira.

Vous n'aviez jamais entendu parler de La Reine Tiamat ?

Pas vraiment, mentit Brain pressé de parler d'autre chose.

De cette femme, Brain, le juge aux lignes tatouées sur le visage s'en moquait éperdument. La mère était morte, elle n'avait pas son mot à dire sur le futur de son fils... contrairement au père ! Quel courage que cet homme ! Le pauvre avait dû se coltiner tout seul l'éducation d'une tête brûlée butée et insolente. Incroyable ! Un enfant de treize ans, qui se faisait engager dans la ligue clandestine sans l'accord de personne, c'était du jamais vu. Un vrai petit dur à cuire que cette Salamandre !

Brain avait hâte, hâte de l'entrainer, hâte de la mater. Il allait s'en donner à cœur joie. Jouissif de la faire plier !

Hadès, remarquant l'excitation grandissante de son interlocuteur éclata d'un rire gras. Aussitôt, Natsu ne put dissimuler les longs frissons qui lui ébranlèrent le corps. Brain saliva devant ce spectacle. La Salamandre avait peur du boss et quelle odeur magnifique cette peur dégageait ! Il se frotta les mains avec envie.

Zeleph aussitôt tourna la tête vers les directeurs et sans rien montrer de son mécontentement proposa à l'assemblée de se réunir pour une collation.

Hadès gloussa d'excitation. Évidemment ! Ici, personne ne pouvait les entendre, la salle était protégée. Son équipe avait fait un travail formidable. Ce petit Dobengal était un espion parfait, très prometteur. Quelle chance que ce jeune ait pris l'initiative de le prévenir de l'arrivée d'un joueur atypique dès la nuit précédente ! Il avait d'ailleurs mis Maitre Hadès sur la piste de La Salamandre... En effet, le boss était une des rares personnes au monde à connaître l'âge de la Légende. Hadès avait veillé à ensorceler ce souvenir. Un joueur atypique de quatorze ans ? L'énigme était simple à résoudre.

Quel bonheur d'être le seul à avoir eu le temps de se préparer ! Le gymnase était truffé d'écouteurs, d'amplificateurs d'Etherious, d'anti-brouilleurs... Grâce à eux, Hadès en avait appris des choses. L'Etherious dans ce garçon était prodigieux, à l'état larvaire encore, mais réel. Bien réel !

Une certaine Porlyusica avait d'ailleurs appelé la République d'Edolas, le peuple aux cheveux bleus.

Un joueur prénommé Rogue avait fait des recherches toute la journée sur La Salamandre. 

Brain comptait un vieil ami de La Salamandre dans ses rangs : Cobra, c'était évident. 

Associé à Zeleph, les deux juges avaient tout mis en œuvre pour faire perdre la légende. Utiliser des brouilleurs, franchement, quels incapables ! Croyaient-ils vraiment que de tels engins pouvaient l'arrêter ? C'était mal connaitre l'ampleur du génie et des compétences de La Salamandre ! Heureusement, Hadès avait tout prévu. Les machines n'avaient pas fonctionné. Il aurait été trop tôt pour que Natsu Dragnir révèle son identité. Acnologia n'était pas encore arrivé ! 

Hadès glapit, sourit. Depuis ses plans avaient changé.

Le Roi, sans le vouloir, l'avait mis sur la piste de Tiamat.

Arracher des cheveux ! Puéril ! Hadès avait fait immédiatement le lien avec cette sombre rumeur. "Le cœur de Tiamat". Ainsi, Acnologia n'y avait pas renoncé. C'était ce qui avait amené le Roi aux Sélections. Voir le fils de Tiamat... 

Quel retournement ! Hadès ne l'aurait jamais deviné. La Salamandre était le fils de Tiamat, femme qui avait été un temps la clé de voûte de la rébellion contre Acnologia...

Frénétique, il se frotta les mains.

Le cortège se mit en route à la suite de Zeleph. 

Hadès et Brain prirent leur temps, parlant à voix basse, l'esprit aux aguets.

Si vous n'en avez jamais entendu parler, c'est que j'ai bien fait mon travail ! s'amusa Hadès de sa grosse voix caverneuse. La Reine Tiamat était la pire des catins, doublée d'une voleuse pathologique. En y réfléchissant, ça tombe très bien qu'il soit son fils, ça explique son talent. Et personne n'osera le réclamer, c'est encore mieux. Cependant, il faudra le mater.

Je m'en chargerai ! se précipita Brain. Comptez sur moi, j'excelle dans ce domaine !

Je sais... renchérit Hadès la mine vicieuse. Acnologia croit me tenir dans le creux de sa main et il doit continuer... au moins jusqu'à ce que La Salamandre contrôle son Etherious. S'il décrète que la ligue clandestine devient sport national et s'associe avec les Heartfilia, tous mes efforts seront vains !

S'accaparer le Père? Le frère peut-être? ne put s'empêcher de proposer Brain.

Peut-être... ou bien ni l'un ni l'autre ! Je me charge de cette partie, je vous le remettrai et vous le rendrez docile, reprit Hadès l'œil de plus en plus opaque. Cela vous convient-il ?

Le juge Brain ne put que hocher langoureusement la tête. Sa tête se remplissait déjà de vastes projets. Tortures. Bassesses. Pouvoir.

***

Dès que le Directeur Zeleph proposa à l'assistance de poursuivre les pourparlers autour d'une collation, le père Dragnir s'approcha de ses fils.

J'ai encore de nombreuses choses à vous dire, dit-il. Nous en discuterons avec Irina ce soir autour d'un dîner.

Les deux frères acquiescèrent en silence, heureux que les futures révélations se fassent en petit comité. Si Irina, leur belle-mère était présente, si ça se faisait au restaurant, ils n'avaient rien à craindre.

Zeleph les emmena vers un pan de mur dans un coin du gymnase. Il ne restait plus que Zeleph, le Roi marchant la tête haute juste derrière lui, accompagné de son homme de main et de deux gardes du corps ; puis suivaient Worlod Seaken, qui ne lâchait plus le père Dragnir. -Pour sûr, le vieux Joueur Sacré se voyait déjà renouer avec la gloire en se faisant passer pour le mentor de La Salamandre- Ensuite, venaient Brain et Hadès, ne se cachant même pas d'être en train de comploter. Enfin, en queue de peloton, arrivaient les deux frères.

Par de savants mouvements de la main, Zeleph fit apparaitre une porte qu'il ouvrit délicatement. Derrière se cachait une salle immense, emplie de lustres en cristal, d'une moquette blanche immaculée et d'une grande table de réunion. 

C'était caché là, presque à la vue de tous et pourtant personne ne s'en était aperçu. Même pas Natsu... pourtant, lui dès qu'il jouait au basket, rien de ce qui se trouvait aux alentours ne lui échappait. Il n'avait rien ressenti, il n'en revenait pas, ça l'émerveillait !

Le Directeur de SaborFairy fit entrer tout le monde, mais quand ce fut au tour de Natsu, il l'arrêta d'un geste.

Tu ne peux pas entrer, dit-il. Navré Natsu !

Mais ! s'écria le rosé agacé. Ça me regarde, c'est ma vie que je sache !

Bien sûr, mais ce serait déloyal vis-à-vis des autres candidats. Les entretiens n'auront lieu que demain, répondit Zeleph, un maigre rictus sur les lèvres. Déjà que tu bouleverses toutes les règles des Sélections, j'aimerai garder un minimum de fairplay vis-à-vis des autres.

L'argument fit mouche. Immédiatement, Natsu hocha la tête, il ne pouvait qu'approuver. C'est vrai que pour les autres, ce n'était pas tout à fait juste.

Attendez ! Je... hésita-t-il. Je ne demande qu'une chose...

Dis-moi... je t'écoute.

Tout le monde ici a compris qui j'étais, enfin il me semble, continua Natsu en regardant ses pieds. Je ne demande qu'une chose. Il releva la tête, passa vite fait une main à l'arrière de son crâne et demanda d'une petite voix pas très rassurée. Je préférerai que le nom de La Salamandre ne soit pas utilisé.

J'avais déjà compris, enchaina Zeleph d'une voix morne. Nous verrons. J'appuierai ta décision, malheureusement, tu n'as pas ton mot à dire. C'est à ton père de décider. De plus, dissimuler ton tatouage ne sera possible qu'un temps.

Dès que je pourrai, je le ferai retirer ce tatouage ! s'écria Natsu en lui coupant la parole.

Hmmm ! soupira le juge. Malheureusement, je ne suis pas sûr que cela soit du domaine du possible, c'est un tatouage bien particulier. Je me renseignerai pour toi si tu veux.

Natsu approuva vivement quelque peu déçu. Jamais il n'avait envisagé de ne pas réussir à l'ôter. Agacé, il se tourna vers son frère.

Je ne vois aucun inconvénient à ce que ton frère nous accompagne, il te fera un rapport détaillé, poursuivit Zeleph.

Le sourire de Natsu s'étendit jusqu'à ses oreilles.

Sérieux ? C'est possible ? Rakheid ? ça te dérange pas ?

Ça m'arrange, approuva l'ainé, soucieux des intérêts de son frère.

Zeleph hocha la tête et ajouta «Rendez-vous dans deux heures !» et, sans cérémonie claqua la porte au nez de La Salamandre. Que le frère soit présent, c'était parfait ! Le Directeur de SaborFairy avait besoin de comprendre, il devait à tout prix comprendre le lien qui unissait ces deux-là. Le timing était serré. Il avait pourtant tenté d'écourter la visite du monarque en lui proposant un ballet désuet. Mais, La Salamandre l'avait transformé en triomphe. Clairement, il n'était pas comme les autres. Zeleph n'avait aucune idée de ce que préparait Hadès ni même Le Roi, mais il pressentait que l'horloge du destin de Natsu Dragnir était inévitablement en train de prendre position. Dans quelques jours, dans quelques heures peut-être, sa vie allait basculer. 

Les deux adversaires étaient sans pitié, ils ne renonceraient devant aucune bassesse. Ce qu'ils voulaient tous les deux, c'était ce garçon ! Le reste était quantité négligeable. Et s'ils n'arrivaient pas à s'entendre, le petit risquait d'en faire les frais, au péril de sa vie.

C'était à Zeleph de limiter la casse, son rôle de le garder en vie.

***

C'est ainsi que Natsu se retrouva seul, dans un gymnase désert. La porte s'était refermée d'un coup sur son frère, sur Zeleph... Il avait juste eu le temps d'apercevoir le Roi lui adressant un grand sourire carnassier, et Hadès lui faisant un clin d'œil moqueur et narquois.

Natsu souffla pendant quelques secondes, il s'ébroua un temps, puis l'air de rien, retourna aux vestiaires, les mains posées à l'arrière du crâne en sifflant.

Une douche. Se changer. Partir d'ici. Prendre l'air. Aller nager. Trouver Lucy. 

Voilà le programme. Il avait hâte !

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